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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Mer 02 Mar 2016, 23:03
par lvri
Tout juste visionné, et vraiment sympa. Un doc sur Thriller du même acabit, ou du niveau de BAD25 même, m'enchanterait au plus haut point !! :love:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Jeu 03 Mar 2016, 00:37
par Alegas
Oublie pas de poser ta note. :wink:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Jeu 03 Mar 2016, 12:01
par lvri
Ah oui, tu fais bien de me le dire car j'aurai zappé (je ne sais jamais pour les docs lesquels entrent en compte ou non....).

Zootopie - 7/10

MessagePosté: Ven 04 Mar 2016, 15:15
par Alegas
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Zootopia (Zootopie) de Byron Howard & Rich Moore
(2016)


Cela faisait bien longtemps que le studio d'animation Disney, un peu trop reposé sur les épaules de Pixar, n'avait pas livré un film réellement convaincant. Certes, il y avait de jolis essais, comme Raiponce ou La Princesse et la grenouille qui ont de véritables qualités visuelles, mais en terme d'idées, de mise en scène ou tout simplement de concept, Zootopie se révèle être un très bon retour à la qualité. La base du film n'est pourtant pas très originale en soi, puisque le principe d'humaniser les animaux est quelque chose de très courant dans le studio, mais jamais la société humaine n'a été aussi bien retranscrite à travers des avatars animaliers, au point d'en épouser le propos. Car outre la réussite totale de la direction artistique où chaque caractéristique de l'animal est respecté (je pense notamment à la première course-poursuite se terminant dans une ville miniature pour hamster), c'est véritablement le fond du film qui étonne, avec un parallèle évident sur la discrimination raciale. Zootopie, en plus, ne manque pas d'humour (super passage sur les paresseux, et joli clin d’œil à Breaking Bad) et surtout ne se contente pas d'être une comédie, et épouse à fond le genre du buddy-movie en le respectant à la lettre. Il y a bien quelques bémols, comme un générique de fin très dispensable et une chanson de Shakira omniprésente, mais rien de bien méchant. Bref, une jolie surprise qui laisse un peu d'espoir pour le studio, qui n'avait pas surpris depuis très longtemps.


7/10

Hôtel du Nord - 9/10

MessagePosté: Sam 05 Mar 2016, 15:39
par Alegas
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Hôtel du Nord de Marcel Carné
(1938)


Après les visions de Le Jour se lève et Les Enfants du Paradis, je nourrissais la crainte de ne plus jamais voir un film de Marcel Carné d'une qualité aussi haute. Pourtant, Carné a bel et bien réalisé trois chefs-d’œuvre dans sa vie, puisque Hôtel du Nord s'avère être, à l'instar des deux films précédemment cités, la quintessence même du style du duo Carné/Prévert : une histoire dramatique, où la fierté des hommes amène systématiquement à un destin tragique, le tout magnifié dans une sublime vision de la vie où les discussions du quotidien deviennent des moments précieux. Autant dire que Hôtel du Nord m'a conquis du début jusqu'à la fin, puisque j'y retrouve finalement tout ce que j'apprécie dans le cinéma du duo, qui signe ici une œuvre remarquable et pouvant être difficilement rangé dans un genre précis (il est bel et bien question d'amour, mais on s'intéresse finalement plus aux répercussions qu'autre chose, notamment sur les personnages secondaires).

Du suicide raté d'un couple pour qui la vie ne mérite pas de seconde chance, au destin prenant d'un Louis Jouvet magistral (avec Gabin, c'est certainement l'un des acteurs français de l'époque que je préfère, son regard dans la scène finale veut tout dire), le film est bourré de moments de poésie où les dialogues de Prévert touchent droit au but. Si le style de Prévert peut facilement dénoter dans certains registres, il a rarement été aussi juste que dans ce film, véritable précurseur du travail d'un Jeunet dans la façon de représenter un Paris d'avant-guerre idéalisé (ou presque) et d'iconiser des personnages banals à travers des répliques cinglantes où le bon mot est de rigueur. La mise en scène de Carné, de son côté, ne démérite pas. Le style a beau être simple, il sert toujours la scène filmée. Le choix de tourner le film principalement en studio (superbe boulot de Trauner qui recrée à merveille le quartier) permet à Carné de se donner plus de libertés, notamment à travers des mouvements de grue qui devaient être sacrément complexes pour l'époque. Un grand film, un vrai, et la preuve ultime que Carné est un très grand réalisateur, bien plus à mon sens qu'un Renoir que je trouve beaucoup trop intellectuel. Reste à croiser les doigts pour le reste de sa filmographie, en espérant trouver qui approchent de cette perfection.


9/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Sam 05 Mar 2016, 16:09
par Val
Et ouais, sacré morceau que cet Hôtel du Nord. :super:

Ave, César ! - 5/10

MessagePosté: Mar 08 Mar 2016, 14:53
par Alegas
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Hail, Caesar ! (Ave, César !) de Joel & Ethan Coen
(2015)


Déception conséquente que ce film des Coen qui, pourtant, me faisait nourrir beaucoup d'espoirs quand au potentiel du projet. Si le fait que le film soit le troisième opus d'une trilogie à la qualité pas forcément recommandable (cette trilogie ayant aboutie uniquement sur des films mineurs), la perspective de voir les Coen s'intéresser à l'histoire d'un fixer dans le Hollywood des années 50 suffisait largement. Et si les frangins ne font pas mentir leur amour inconditionnel de l'époque, notamment dès qu'il s'agit de faire des pastiches de genres ultra-codés de l'époque (western, drame bourgeois, comédie musicale, ballet aquatique, il ne manque plus que la série B SF), ils déçoivent néanmoins sur le propos même du métrage, qui part dans tout les sens. Ainsi Hail Caesar est une succession de scénettes vaguement liées les unes aux autres (souvent jouissives, certes, mais n'apportant rien à l'histoire), le tout avec un fond obscur sur l'importe du cinéma, de la religion et du communisme agissant en sous-main via des agents infiltrés. Difficile de savoir ce que veut réellement dire le film, à côté A Serious Man passe pour le film le plus limpide du monde, et autant certains ressorts comiques fonctionnent (tout ce qui touche à l'acteur de western devant passer au drame notamment) mais le reste a sérieusement du mal à convaincre, en particulier l'utilisation du casting, ou comment poser un acteur sur l'affiche alors qu'il n'apparaît que 30 secondes. Pas un mauvais film en soi, mais clairement l'un des Coen les plus mineurs de leur carrière.


5/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Mar 08 Mar 2016, 18:57
par Milkshake
Maintenant les frères coen font des trilogies c'est nouveau ça :mrgreen: Ils font que du one shot à chaque film. Après oui on peut trouver des thèmes récurrents, des perso ou élément proche d'un film à l'autre.

Comme le fait que le nom du studio dans ce film serait le même que celui dans Barton Fink.

Sinon tout le monde a l'air d'accord pour dire que le meilleur morceau du film c'est ce qui tourne autour de l'acteur qui est aussi dans Tetro de Coppola, il faudrait que je donne une chance à ce film.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Mar 08 Mar 2016, 20:28
par Alegas
Milkshake a écrit:Maintenant les frères coen font des trilogies c'est nouveau ça :mrgreen: Ils font que du one shot à chaque film. Après oui on peut trouver des thèmes récurrents, des perso ou élément proche d'un film à l'autre.


Ils le disent eux-mêmes qu'ils concoivent le triplé O'Brother/Intolérable cruauté/Ave César comme une Numbskull trilogy, avec Clooney au casting.

We kind of teased George with the opportunity to play another numskull. He was totally up for it. Part of the 'Numskull Trilogy' with George

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Mar 08 Mar 2016, 20:47
par Milkshake
Enfin Clooney il est pas censé avoir 10 min d'écran alors que c'est vendu comme un film tournant autour de son perso.

Leur propos je le comprend comme un moyen de teaser Clooney. Il y a aucun lien entre les films à part Clooney qui joue l'idiot à nouveau.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Mar 08 Mar 2016, 20:51
par Alegas
Les trois films, des comédies, parlent pourtant d'américains totalement idiots, dans des récits où les thèmes, sous-jacents ou non, sont le capitalisme et la religion.

Non, il n'y a pas "que" Clooney comme fil conducteur, ou alors c'est avoir une vision très limitée.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Mar 08 Mar 2016, 21:00
par Milkshake
A ce moment là tu mets aussi la moitié de la filmo des frangins dans le lot.

Avoir shooté sur pellicule ça apporte un plus ou pas visuellement finalement ou on voit pas la différence ?

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

MessagePosté: Mar 08 Mar 2016, 21:27
par Alegas
Très honnêtement, je n'ai vu aucune différence.

Odyssée de l'African Queen (L') - 5,5/10

MessagePosté: Ven 11 Mar 2016, 11:21
par Alegas
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The African Queen (L'Odyssée de l'African Queen) de John Huston
(1951)


Assez mitigé par ce qui est pourtant l'un des films les plus connus de Huston. Je m'attendais à du pur cinéma d'aventure, voire même à quelque chose d'intelligent façon Trésor de la Sierra Madre, et au final je me retrouve devant une comédie romantique exotique. En soi, pourquoi pas, la proposition est d'autant plus intéressante qu'elle s'inscrit dans un contexte historique au fort potentiel (la Seconde Guerre Mondiale du côté africain est souvent oubliée au cinéma) et que le registre comique fonctionne plutôt bien par moment. Le problème vient plus du côté de l'écriture pour le coup, car le mariage aventure/romance est loin d'être bien géré sur ce film. Ainsi, les rebondissements arrivent comme un cheveu sur la soupe, font évoluer les personnages de façon grossière (en deux minutes, les personnages qui se détestaient deviennent amants) et sont seulement traitées comme des passages légers au lieu d'être des moments de bravoure dangereux comme il aurait fallu (la séquence devant le fort allemand est très représentatif : aucun sentiment de danger devant cette scène). Je passerais sur le duo un peu agaçant mais qui fonctionne néanmoins plutôt bien par moment (le look de Bogart lui va très bien, mais de là à valoir un Oscar...), par contre certaines scènes sont vraiment ridicules avec le temps, en particulier celle des moustiques qui est un grand moment de n'importe quoi, avec le filtre bidon et les sons de moustiques faits à la bouche. Encore un film surcoté dans la filmographie de Huston.


5,5/10

Visiteurs du soir (Les) - 4,5/10

MessagePosté: Ven 11 Mar 2016, 15:07
par Alegas
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Les Visiteurs du soir de Marcel Carné
(1942)


S'il y a bien un film populaire de Marcel Carné que je redoutais, c'est bien celui-là, et à juste raison au final. En plein régime de Vichy, le duo Carné/Prévert se retrouve dans l'impossibilité de s'exprimer de manière libre et totale comme auparavant, et finit donc par livrer un métrage qui s'affranchit de l'époque à laquelle il est réalisé, en tout cas en apparence. C'est d'ailleurs la grande qualité du film qui le sauve en partie à mes yeux, la parabole de l'Occupation est subtilement retranscrite à travers ce récit moyen-âgeux où il est question d'amour et de liberté qu'une force supérieure finit par priver les hommes. Le Diable, capable de voir chaque homme et de décider de leurs destinées, soudain confronté à des électrons libres dont il devra s'occuper en personne, est l'image même de ce qui pousse le duo à réaliser un tel film dont il prendront malgré tout les commandes artistiques. Mais c'est bien là la seule chose que je trouve réellement admirable dans Les Visiteurs du soir, puisque pour le reste le film me paraît ridicule à travers sa direction artistique vieillotte qui me fait penser à une certaine parodie des Inconnus (rien que le château en carton dès le début c'est triste, à croire qu'il n'y en a pas de vrais un peu partout en France...), agaçante à travers des personnages comme les trois nains qui chantent, ou encore ennuyeuse avec sa vision de l'amour prometteuse mais dont on saisit les tenants et aboutissants très rapidement. Carné donne l'impression de filmer en mode automatique, à l'exception de quelques séquences poétiques, pendant que Prévert signe des dialogues intéressants mais dont la plupart ne font que nourrir le côté vieillot de l'ensemble. Un film intéressant mais qui est pourtant à mes yeux l'un des moins bons du duo, qui retrouvera l'inspiration en travaillant de façon clandestine sur leur film suivant.


4,5/10