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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Sam 06 Fév 2016, 10:58
par Nulladies
Ben j'avais pas vu vos interventions, j'ai pas eu de notif par mail...

Pour reprendre dans l'ensemble, c'est vrai que Boyle est assez en berne (ce qui peut être à son honneur, vu son formalisme crasse habituel) et comme je l'écrivais, "n'est pas Fincher qui veut".
La rédemption est tout de même assez appuyée, mais je n'irai pas jusqu'à y voir un sponsor Apple : on montre cette idolâtrie du vérouillage et ce business élitiste, sur le design très cher qui ne sert pas toujours à grand chose.

C'est un film assez courageux, tout de même, et il a ce mérite. Mais il n'est pas à la hauteur de ses promesses.

C'est effectivement là qu'on se divise : en quoi ce film est-il cinématographique ? Et que Fincher sait clairement faire la différence.

Bittersweet life (A) - 6,5/10

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 06:56
par Nulladies
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La vengeance est un plat qui se réchauffe.

A Bittersweet Life fait partie de ces films qui devraient être, dans leur genre, vus en premier pour qu’on puisse les honorer entièrement ; désormais entouré de toute une multitude de comparses, il a un peu du mal à se détacher des productions prestigieuses venues du pays du matin calme.
Le scénario ne va en outre pas contribuer à le faire : ligne basique d’une vengeance, un homme de main se retrouvant chassé par ses employeurs et déterminé à les éliminer les uns après les autres. Assumé, le caractère éculé de l’intrigue est évidemment un prétexte à des séquences de bravoure.
Il faut bien reconnaitre que dès les premières minutes, le film suinte autant la classe qu’une pub pour berline allemande : ville nocturne, légère contre plongée, baston sans modifier un pli d’une chemise blanche immaculée, le cahier des charges est établi. Notre BG asiatique qui parvient à combiner la finesse d’un mannequin à la résistance d’un Transformer va, sans décocher un seul sourire, préserver l’apparente innocente jeune femme et faire leur fête à toutes les mafias locales.
Comme souvent dans le cinéma coréen, c’est dans la puissance de certaines séquences maitresses que se loge l’intérêt du film, résolument formaliste : l’évasion de son lieu d’exécution, par exemple, à coup de briques ou de planches de palettes, annonce la radicalité brute de The Raid avec un bonheur certain.
On peut mettre de côté le lyrisme sucré de certaines séquences, allié à l’increvabilité (j’invente des mots si je veux, merci) un brin lassante du lascar, qui n’en finit pas de ne pas mourir sous la pluie de balles, quand bien même le mobilier autour de lui est depuis longtemps réduit à l’état de gravas passé au tamis. Alors oui, la femme est loin d’être la victime éplorée de jadis (Cf. The Killer de John Woo, par exemple) et la fin nous sauve de la bluette totale, et tout cela est formellement maitrisé. Il n’était cependant pas nécessaire de nous en servir pour deux heures bien tassées, et sur le thème de la violence, quitte à choisir, autant ne pas faire de quartier : le lyrisme drôle et daté de l’ainé Woo, ou la tatane minérale du petit nouveau Gareth Evans feront davantage l’affaire.

J'ai rencontré le diable - 4,5/10

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 06:58
par Nulladies
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Cannibales & low cost

Qui a vu A Bittersweet Life sait à peu près quoi s’attendre avec cette nouvelle livraison de Kim Jee-Woon : vengeance à tous les étages, sur les terres bien balisées sur thriller coréen, formaliste et ultra violent, qui lorgne d’autant plus vers le cinéma de Park Chan-Wook qu’il embauche ici Choi Min Sik en grand sadique baroque.
Le principe du récit semble une nouvelle fois particulièrement éculé : le même bellâtre que dans l’opus précédent, Lee Byung-Hun, va sombrer dans une spirale de violence pour venger l’assassinat de sa femme qui révèle au moment de sa mort qu’elle est enceinte, (bonjour Seven pour le petit plus pour accroitre la rage du vengeur). Sur un canevas aussi basique se greffe une exploration de la loi du Talion qui rappelle un moment le Caméléon (ce qui n’est pas un compliment), puis à The Crow (ce qui n’en est toujours pas un), avant de dévier vers des directions qui pourraient s’avérer plus fertiles. Transformé en monstre presque équivalent de son evil twin, le héros entraine dans sa chute tous ceux qui l’entourent et ne peut plus vraiment susciter l’empathie attendue dans ce genre de récits.
Il semble surtout, en réalité, que les extrémités qu’il atteint sont un habile moyen de déployer à l’écran une débauche de violence gratuite, qui frise la malhonnêteté : mutilation, perversion, cannibalisme, corps criblés de coups, boucherie à tous les étages, on en vient à s’étonner que les enfants soient épargnés (cela dit, on aura quand même supprimé –voire dégusté – un fœtus, c’est déjà ça). Autant, dans Old Boy ou Sympathie for Mr Vengeance, la violence et le gore s’intégraient parfaitement à l’esthétique et au raffinement pervers de l’ensemble, autant le ridicule est souvent atteint ici.
Le formalisme de Kim Jee-Woon est certes toujours d’actualité : lyrisme ampoulé, contraintes dans l’espace, comme ce massacre dans l’habitacle d’une voiture qui fait furieusement penser à ce superbe plan séquence des Fils de l’Homme, nervosité des caméras embarquées… le réalisateur se dépense sans compter, mais sa surenchère généralisée (dans les ficelles, dans la violence, donc, le sentimentalisme et la longueur, surtout, 2h20 !) gangrène beaucoup l’ensemble.
On ne peut nier qu’un véritable auteur est aux commandes, et que ses partis-pris jusqu’au-boutistes ne sont pas dénués de charme. C’est tout de même assez fatiguant, et à consommer à dose homéopathique.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 07:22
par Dunandan
Et moi qui pensais être trop dur avec le cinéma sud-coréen, je suis surclassé :chut:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 10:04
par Mark Chopper
:eheh:

Le dernier grand film du pays en plus :chut:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 10:34
par Scalp
Et après je suis aigri.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 10:35
par Mark Chopper
Tu l'as revu récemment ?

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 10:40
par Scalp
Bittersweet oui, c'est toujours chef d'oeuvre, l'autre j'avoue j'ai un peu descendu ma note à 7.5 mais ça reste bien.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 22:02
par Nulladies
Vos notes sont assez hallucinantes, je dois dire.
Ou alors c'est la mienne.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 22:05
par osorojo
Je pense que c'est aussi un film qui s'apprécie différemment si t'as un certain bagage en ciné coréen mais aussi asiat plus généralement, genre HK / Yakuza... Je sais pas si t'en as vus beaucoup, mais pour moi, Bittersweet Life c'est la cristallisation de tout ce que j'aime dans ces différents cinémas, la dernière scène me met -littéralement- en transe :mrgreen:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 22:07
par Jed_Trigado
Je suis rarement d'accord avec toi Nulladies, mais concernant le cinéma coréen (et l’imposture Kim Jee-Woon) je serais dans ton camp. :super:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 22:07
par Scalp
Et puis dire que The Raid c'est mieux, enfin voyons, un peu de sérieux.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 22:08
par osorojo
L'imposture, rien que ça :eheh:

@Scalp, j'ai préféré ne pas relever effectivement :mrgreen:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 22:10
par Jed_Trigado
osorojo a écrit:L'imposture, rien que ça :eheh:

Ho, toi et ton 8,5 au Parrain 2, poupougne ! :eheh:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 07 Fév 2016, 22:11
par osorojo
C'est vrai que c'est une sale note, j'en ai très honte :mrgreen:

Mais ne détourne pas le sujet de la conversation :nono: