Cheval de Guerre
Steven Spielberg
"We'll be alright Joey. We're the lucky ones, you and me. Lucky since the day I met you"
Avoir quelques Spielberg en réserve, c'est finalement une bonne idée !
Cheval de Guerre raconte l'histoire d'un fermier qui, sur un coup de tête, achète un cheval à un prix élevé. Le problème, c'est que ce cheval n'est d'aucune utilité pour sa ferme, et que la somme mise en jeu pourrait le conduire à la ruine. Son fils prend les choses en main, et réussi à transformer ce magnifique cheval de course en un cheval de trait. Hélas, les récoltes se retrouvent noyées suite à un déluge, et le père n'a d'autres choix que de revendre son cheval à l'armée Anglaise qui part en guerre contre l'Allemagne.
L'histoire pourrait vite s'avérer casse gueule avec le recul. Néanmoins, le film est une vraie réussite. On suit ce pauvre Cheval au travers de la première guerre mondiale. Un cheval qui passera de l'armée anglaise à celle Allemande, par des moments de quiétudes chez un Français et sa petite fille, à d'autres terribles le conduisant à la fuite et l'épuisement. L'animal n'a pas de camp, mais sera utilisé au combat, pour tirer l'artillerie lourde, transporter les armes et les hommes, voire même pour nourrir les bouches des soldats partis mourir dans les tranchées.
Les scènes de guerre sont vraiment réussies. Flippants, les coups de feu et autres bombes fusent autour du spectateur, faisant trembler les murs. Spielberg maîtrise clairement son sujet, et offre plusieurs scènes vraiment réussies, comme celles de ces deux jeunes soldats allemands qui "disparaîtront" derrière l'aile d'un moulin, ou la course effrénée et apeurée du Cheval dans le no man's land.
Cheval de Guerre est un très beau film, touchant et émouvant. On se rend compte une nouvelle fois à quel point l'homme peut-être complètement à côté de ses pompes et ne penser qu'à sa gloire et sa réussite au détriment de tout ce qui l'entoure ("pour Dieu et pour le Roi" ! "Si quelqu'un fait demi-tour, abattez-le" ....
). On réussit même à avoir les profiteurs qui en fin de guerre achètent les chevaux pour les emmener à l’abattoir. Des chevaux qui, au même titre que les hommes, ont risqués leurs vies pour quelques idéaux des puissants de ce monde (sachant que l'animal n'a pas de camp, et le film le retranscrit bien). Bref, heureusement que certains sortent du lot, et le film n'hésitent pas également à les mettre en avant (comme ces deux soldats Anglais et Allemand au milieu du no man's land).
Une belle histoire, touchante et émouvante, magnifiquement mise ne scène par Spielberg et en musique par Williams.
8/10