BE KIND, REVIEW!

Mademoiselle
Park Chan-wook

Il s'agit de mon premier film de Park Chan-Wook, et c'est une chouette découverte !

La première chose qui frappe, c'est la mise en scène. On a clairement l'impression que chaque plan et chaque mouvement de caméra sont étudiés et que rien n'est fait au hasard. Une claque visuelle renforcée par la photo et les différents décors. Un vrai bonheur pour les rétines !
Le film est divisé en trois parties, chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout, et tant mieux ! Les différentes parties s'imbriquent les unes aux autres, nous faisant découvrir au fur et à mesure les intentions de chaque personnage grâce à un subtil jeu d'angles de vues ou de scènes déjà vécues mais par un regard différent. Malgré un léger creux dans la seconde partie, et troisième partie pas totalement convaincante, on se prends au jeu avec plaisir.

Evidemment, il serait sûrement intéressant de revoir ce film en ayant vu les précédents films de Park Chan-Wook. Mais déjà, sans avoir toutes les clefs en main, le film est vraiment intéressant à voir, ne serait-ce que pour son côté purement visuel. Les acteurs sont excellents, et le film n'hésite pas à jouer la carte de la comédie de temps en temps. Est-ce que les scènes de sexe sont utiles ? Pas sur. Elles ne sont clairement pas désagréable, mais elles ne sont pas vraiment utiles (en particulier la dernière). De même, la scène de la cave me semble en trop.

Mademoiselle est une belle surprise. Malgré une baisse de rythme dans sa deuxième partie et une troisième plus ou moins efficace, il propose une des plus belles mise en scène de l'année.

Midnight Special
Jeff Nichols

Deux hommes et un enfant doté de pouvoir mystérieux, sont en cavale, poursuivi d'un côté par une secte, de l'autre par le gouvernement Américain. Un pitch très résumé qui éveille la curiosité. Et force est de constaté que l'on se retrouve très vite plongé dans cette histoire.

La première heure (plus ou moins) est une réussite. Le mystère plane autour de ces personnages magnifiquement interprété. Hélas, sans doute en voulant trop en dire (même si le mystère reste très présent), le film perd de son intérêt dans sa dernière demi-heure. Et c'est vraiment dommage tant le film était prometteur. De même, la disparition de personnages semblant important dans le récit (le "chef" de la secte notamment) est assez incompréhensible.

Midnight Special reste malgré tout un film à la mise en scène léchée. Certaines scènes sont diablement efficace, notamment celle de la station service. Comme dis plus haut, les acteurs sont tous excellents, notamment ce jeune garçon qui interprète Alton. Un film qui avait toutes les cartes en main pour nous offrir une pépite, mais qui hélas se perd dans sa dernière demi-heure.

Marie-Antoinette
Sofia Coppola

Dernière Reine de France, Marie-Antoinette est une des souveraines les plus connues au Monde. Lui consacrer un film est une évidence tant il y a à raconter. Sofia Coppola a choisi de le faire sans vraiment rechercher la véracité historique. Un choix excellent dans certains cas, mais dommageable dans d'autres.

Kirsten Dunst nous offre une superbe Marie-Antoinette. D'abord fragile, puis décontenancé par son époux, elle tombera vite dans les excès : chaussures, perruques, robes, bijoux, gâteaux, alcool ... Marie-Antoinette est une Reine qui se sent seule, et tout autour d'elle s'effrite. Moquée par la cour à cause de son incapacité à avoir un enfant. Marié à un Louis complètement coincé et faible. Elle est loin de sa famille, et les êtres qu'elle aime plus que tout ne resteront pas à ces côtés : Sa Mère, son amant Fersen, mais surtout, son Fils, le jeune dauphin qui mourra très jeune. A force de s'enfermer dans un monde merveilleux pour cacher ses faiblesses, Marie-Antoinette deviendra l'ennemi du peuple qui la détestera jusqu'à son dernier souffle.

Sofia Coppola réussi superbement à montrer les points faibles de cette Reine. Et ses choix décalés font un bien fou sur ce genre de production. Le film est rythmé, acidulé, et le charme de Kirsten Dunst est indéniable. Mais voilà, les autres personnages sont complètement oubliés. Louix XVI reste un abruti du début à la fin. Les femmes et hommes de la cour restent de parfaits inconnus, tantôt ultra caricaturales (Mme Du Barry, ...), tantôt complètement inutiles. Et finir le film sur la fuite des souverains est très discutables. La vie de Marie-Antoinette ne s'est pas arrêtée ce jour là !

Heureusement, Coppola réussit à émerveiller. Outre ces choix visuels qui rendent Versailles vivant, plusieurs scènes sont vraiment réussies, notamment la Reine saluant son peuple en colère. Hélas, plusieurs autres faits historiques auraient mérités leur place afin de réellement creuser en profondeur le caractère et les sentiments de cette Reine. Un très beau film, bancal sur certains points, mais magnifiquement porté par son actrice principale qui dévorent la caméra à chaque regard.

Quelques minutes après minuit
Juan Antonio Bayona

Conor est un jeune garçon vivant chez sa mère, gravement malade. Persécuté à l'école, mal aimé de sa grand-mère et abandonné par son père qui vit aux Etats-Unis, il se sent seul, et est poursuivi par un cauchemar récurrent. Un soir, alors que son réveil affiche minuit passé de sept minutes, un Monstre gigantesque en forme d'arbre lui rend visite. Il lui propose de lui conter trois histoires, en lui précisant qu'il devra ensuite raconter la quatrième, à savoir, son cauchemar.

Quelques minutes après minuit est un conte que l'on peut facilement rapproché du superbe Labyrinthe de Pan. L'histoire d'un enfant tiraillé entre le réel et le rêve. Des rêves qui lui apprennent à faire face aux difficulté de la vie, à se battre pour ceux qu'on aime, mais aussi à apprendre à accepter l'inévitable.

Bayona nous offre un film sombre, magnifiquement interprété par ses acteurs et porté par une superbe Bande Originale. Certaines parties du film sont animés, ce qui donnent encore plus de charmes aux histoires du Monstre. A noter que pour un si "petit" film, les effets spéciaux sont vraiment réussis !