BE KIND, REVIEW!

Alors c'est ça le film oublié de Romero....et ben je comprends maintenant pourquoi.

3 ans d'attente pour voir si la réussite de la Nuit des Morts-Vivants allait se confirmer quand même, on s'attend a quelque chose d'a peu près correct a se mettre sous la dent, pourtant le premier détail qui choque c'est que le résultat parait beaucoup plus fauché et amateur que son ainé. Mais surtout le ton très "hippie" qui m'a vraiment dérangé tant celui-ci sonne faux, si Romero se défendait de toute politique jusque là, là il est évident qu'il avait des "choses" a dire, d'où le choix de la comédie de moeurs contemporaine avec cette histoire qui ressemble comme deux gouttes d'eau a Turkish Délices : un ex-marine qui veut vivre la vie a 200 a l'heure sans s'emmerder de la moindre responsabilité va tomber amoureux d'une fille BCBG, dès lors un dilemme va se poser naturellement quand celle-ci tombera enceinte et lui demandera d'évoluer.

Si l'histoire s'était tenue correctement a ce canevas, je lui aurais pardonné bien des choses, mais l'absence de maitrise narrative et technique gâche un potentiel bien présent, déjà il faut attendre 20 bonnes minutes avant que l'histoire débarque, puisque avant ça, tout ce que l'on a, c'est des séquences éparpillées sans queue ni tête de délires et d'orgies hippies bien molles. Le pire sera a venir, car le mot d'ordre sera : nawak. There's Always Vanilla, c'est un peu comme si Jean-Luc Godard et son monteur s'était enfilés une palette de LSD après un tournage qui semblait avoir été improvisé au jour le jour, les ellipses sont nombreuses, les idées de montage en mode "j'ai la vu la Nouvelle Vague" également et les acteurs souvent a côté de la plaque. Du coup, de drame qui pourrait pu foutre une petite claque au mouvement flower power, on se retrouve devant une merde foutraque a peine digne d'un film de fin d'études. Même les fanas hardcore auront du mal a supporter le visionnage jusqu'au bout, trust me....

1/10

Bien avant de se compromettre avec la sordide affaire Weinstein qui a tout pour être une crise de la quarantaine qui ne s'assume pas, Asia Argento j'étais fan, une fille "de" qui a réussi a faire oublier le nom du daron en s'incrivant dans un cinéma assez exigeant et en se donnant beaucoup dans ses rôles. Cette fois, elle passe a la mise en scène avec Scarlet Diva, un récit semi-autobiographique où elle se livre comme jamais, dans ses bons comme ses pires aspects. Se comportant comme une trainée mais croyant au grand amour, voulant se donner une âme d'artiste mais est incapable de savoir ce qu'elle veut, Asia en devient touchante dans ses paradoxes qu'elle pousse jusque dans la réalisation qui est brute de décoffrage entre vraies séquences maitrisées et d'autres plus improvisées.

Du coup, l'écriture suit, pas de réel fil conducteur a l'horizon, juste la caméra filmant les tranches de vie de son actrice au gré de ses voyages et rencontres plus ou moins heureux (oui, l'épisode Weinstein est évoqué le temps d'une scène où elle livre encore une vision bien différente des faits, qui a dit schizo ?), si l'exercice a été déjà vu et revu, la dame cache malgré tout la vraie sincérité d'une écorchée vive, dommage que Scarlet Diva n'évite parfois pas l'écueuil de la chouinerie un peu trop forcée. Pour le reste, RAS, dommage qu'elle ne confirmera pas avec son film suivant le médiocre Livre de Jérémie car elle avait vraiment un certain potentiel et un univers bien a elle.

8/10

Rho comment ça sentait l'idée a la con, prendre les jeunes acteurs les plus en vogue en cette fin de eighties et les faire tourner un western sur fond de musique synthétique, c'est comme si aujourd'hui un réal voulait tourner les 7 Mercenaires avec Ryan Gosling, Adam Driver et Miles Teller avec du Drake en BO.

Bref, ça partait mal mais malgré un cast qui effectivement est TRES hétérogène (sur les six de la bande, il y en a bien que trois qui dégagent un semblant de badass), la barque tient a ma bonne surprise, alors c'est pas du travail de cador mais au final on a un petit western qui n'invente pas la poudre. Pour preuve, la narration ne brise en rien l'esprit du bon western a papa avec un récit de vengeance parfois assez cash (les mecs outrepassent la loi a plus d'une reprise et on a de la belle exécution sommaire) mais le script ose ouvertement la carte du révisionnisme gaudriolesque (les rencontres surréalistes avec Pat Garrett et Wild Bill Hickok ) qui donne un soupçon d'originalité a l'ensemble. La réalisation est quand a elle sans fioritures, menée a des standards corrects grâce a la présence de l'indispensable maitre d'oeuvre visuel du western ricain de l'époque, le génial Dean Semler qui s'efforce d'apporter une jolie lumière a l'ensemble, permettant ainsi de masquer le manque d'audace du réalisateur pendant les séquences d'action toutes plus génériques les unes que les autres en termes de découpage ou de tension.

L'ensemble aurait pu être plus sympa si Estevez n'accaparait pas toute l'attention avec son jeu insupportable, même si son aspect d'éternel ado colle physiquement au rôle du Kid, il n'a jamais le ton juste et flingue ce qui aurait pu être de très bonnes scènes en l'état, alors que pendant ce temps son pauvre frangin Charlie joue les utilités, cherchez l'erreur.... Du coup, c'est un peu a reculons que je vais embrayer sur la suite avec un casting remanié en partie mais avec toujours cette grosse nouille d'Estevez en lead.

5/10

Ah ben voilà, on y arrive petit a petit ! On a décidé de passer aux choses sérieuses avec cette séquelle qui s'éloigne bien de son ainé, en fait on pourrait l'apparenter a une version fun de Pat Garrett & Billy le Kid car il reprend dans les grandes lignes cette fameuse histoire mais en y apportant un point de vue alternatif, posé dès la première séquence se déroulant dans un contexte moderne où Billy aurait survecu et explique que Garrett aurait menti sur ses actes.

Mais bon, on est pas non plus là pour déprimer les gens et donc il faut que ça pète régulièrement, là dessus, on est gâté d'autant que le nouveau réal choisi est déjà bien plus démerdard tant sur l'action et que dans la mise en valeur des décors (le film a coûté autant que le premier, pourtant il en parait le triple en comparaison ). En plus, le choix de passer au scope donne bien plus de classe a l'ensemble avec des tons beaucoup plus colorés et chaleureux, nous rapprochant davantage du western spaghetti dans l'esprit, enfin ils ont décidé de se payer un vrai compositeur en la personne d'Alan Silvestri, qui malgré quelques boites a rythmes hors de propos, livre un score bien épique. Tout cela aide a faire passer la pilule du casting, toujours aussi inégal (bien qu'Estevez s'est un peu amélioré) entre têtes a claques et valeurs sûres (William Petersen en Pat Garrett assure grave, dommage qu'il n'ait pas fait plus souvent le bad guy). Finalement le seul point que je trouve finalement moins réussi par rapport au premier, c'est de n'avoir pas cherché a cultiver l’ambiguïté de Billy et sa bande qui ici sont vus comme de pauvres proies traquées sans relâche, alors qu'ils étaient loin d'être des enfants de chœur.

Donc un bon petit western sans prise de tête et bien foutu.

7/10