BE KIND, REVIEW!

"The dead know only one thing : it is better to be alive"

Autant la première partie était encore bien présente en tête, autant la seconde fut une totale redécouverte. Full Metal Jacket est le second film de Guerre de Kubrick après l’excellent Les Sentiers de la Gloire. Le traitement est ici bien différent. Là où les Sentiers de la Gloire pointait directement la hiérarchie et ses décisions, Full Metal Jacket nous fait vivre la vie de Soldat, de son apprentissage à son plongeon sur le terrain.

La première partie est sans conteste la meilleure. On vit la transformation du soldat au rythme des hurlements (quel débit !) du Sergent Instructeur. Kubrick met de nouveau en avant le conditionnement de l’homme, à l’instar d’Orange Mécanique, même si la façon de faire est différente. Ici il n’est pas question de tenter d’assagir la violence par d’autres formes de violences, mais bien de l’augmenter, de transformer chacun de ces jeunes soldats en tueur sans scrupules, voire même en ennemi des autres recrues en cas de faiblesse ! Humiliation, insultes, … Certains le supportent, d’autres non, s’enfonçant doucement dans la folie. Ce sera le cas de ce pauvre « Gomer Pyle » (impressionnant Vincent D’Onofrio !!) qui nous offrira un regard très Kubrick avant de se faire exploser la cervelle.

La seconde partie nous entraine au Vietnam (enfin, en Studio …), où l’on retrouve les différents soldats découverts lors de l’entrainement, notamment « Joker » qui passera du rôle de reporter à celui de soldat sur le terrain. La violence est de mise, mais le côté humain réussit un tant soit peu à ressortir, du moins, chez certains, sous différents aspects. Sauver la vie de ces compatriotes coûte que coûte, voire éviter de laisser souffrir l’ennemi qu’on leur impose sans aucune raison valable.

Full Metal Jacket, malgré quelques creux dans sa seconde partie, reste un très bon film. Moins humaniste que Les Sentiers de la Gloire, il réussit néanmoins à pointer intelligemment le conditionnement de l’homme pour servir son Pays dans des Guerres inutiles. Kubrick démontre une nouvelle fois sa capacité à pointer du doigt les travers de l’être humain.

7.75 /10

"No dream is ever just a dream"

Mon premier et unique visionnage de Eyes Wide Shut date de sa sortie au cinéma en 99 … Et l’expérience ne fut pas positive du tout. Long, chiant, inintéressant, … Kubrick était mort quelques mois auparavant, et son dernier film me laissait un goût amer dans la bouche … Je n’attendais rien de ce revisionnage, et je m’étais préparé à roupiller … Ce ne fut pas le cas ! Eyes Wide Shut est un très grand film ! C’est dans ces moment-là où je me rends compte qu’on peut effectivement passer à côté d’un film pour plein de raison.

Eyes Wide Shut nous plonge rapidement dans son sujet principal : le couple. De la première seconde, où Nicole Kidman laisse tomber ses vêtements (une mise à nu pleine de sens) à la dernière seconde où le couple arpente ce magasin, on reste scotché devant les difficultés que rencontre le couple : les doutes, les suspicions, les incompréhensions, les faux-semblants … Le couple Kidman / Cruise est absolument incroyable ! Je doute les avoir vu aussi impliqué, aussi talentueux dans d’autres rôles. Ils semblent tous deux se donner entièrement à Kubrick et nous faire vivre directement leurs problèmes conjugaux (réels à l’époque !).

Kubrick offre quelques scènes plus légères de temps à autres, mais il ne s’agit que d’apparence. La tension est toujours présente, toujours palpable. Cruise sombre petit à petit dans de la jalousie maladive, imaginant sa femme au bras de ce marin qu’elle avait croisé et désiré. Cet aveu sincère a des répercussions énormes sur Tom Cruise, qui se laisse tenter par une aventure extra conjugale sans jamais y céder.

Kubrick reste un Maître de mise en scène. En soit, le film est moins démonstratif que ces précédents (surtout comparé à des Orange Mécanique, 2001, Barry Lyndon ou Shining par exemple), mais il réussit encore à nous scotcher par sa maîtrise. La soirée « Orgie » est juste fantastique. Et cette musique qui l’accompagne, mélange de mystère, d’inquiétude, … Quelle scène !

De tous les films que je connaissais de Kubrick, Eyes Wide Shut est sans conteste la plus belle redécouverte. Un très grand film qui mérite largement sa place sur le podium !

9/10

Ne soit pas impatient Alegas. Comme prévu, et comme je l'avais fait pour Hitchcock, il y a une petite révision de notes, et les deux cités sont concernés

Rétro Kubrick terminée … et quelle rétro !! Deux films manquent à l’appel :
- Fear and Desire : pas vu, et plutôt déconseillé
- Lolita : Vu, mais j’ai du mal à poser une critique et une note sur ce film. Il ne m’a pas déplu en soit, mais je l’ai trouvé très inégal

Pour le reste, un mot me vient concernant Kubrick, quel que soit les notes posées sur ces films : fascinant ! Enormément de plan ou de scènes restent en mémoire. Ces images fixes de pièces cubiques parfaitement cadré. Ces motifs imprimés sur les sols et les plafonds. Ces toiles en léger mouvement … Kubrick donne l’impression d’avoir passé des jours, des semaines voire même plus, à penser à son cadre pour quelques secondes à l’écran.

Il y a aussi autre chose qui revient souvent, c’est le regard Kubrick. Ce regard de folie, de peur, d’angoisse. Nul besoin de parler, l’image le fera. Kubrick semble avoir compris l’être humain, et ne manque jamais de dépeindre ses défauts de manière très juste, avec quelques pointes de cynisme de temps à autre.

Il y a eu des déceptions, mais jamais au point de rejeter un film. Et pour aller plus loin, Barry Lyndon est sûrement ma plus grosse déception (c’était aussi ma plus grosse attente), mais il continue de traverser mon esprit de temps en temps, et il est clair qu’un revisionnage s’imposera. Peut-être qu’il remontera dans mon estime autant que Eyes Wide Shut.

Prochaine rétro : De Palma ou Spielberg.... Pas encore décidé. Je connais moins le premier et énormément le second... Donc je privilégierai sûrement De Palma. To be continued