Détective de Jean-Luc Godard - 1985
Je voulais le voir pour la blague et au final, j'ai souffert.
Finalement il y a deux Godard. Celui assez étonnant, capable de filmer des moments de grâce, de vie, d'humeur, comme dans
A Bout de Souffle,
Masculin/Féminin,
Une Femme est une Femme,
Le Mépris, en envoyant chier les codes et en proposant un cinéma ultra vivant. Et il y a l'autre Godard, impénétrable, cryptique, qui s'embrouille dans un mix d'incommunicabilité et d'hermétisme bien relou, comme dans
Made in USA ou
Pierrot le Fou.
Pas de bol, celui-ci est de la seconde catégorie et pas qu'un peu! Sous couvert d'une intrigue policière, il enchaîne les scènes dans un hôtel où tout le monde se parle et personne n'écoute. Pour bien surligner le propos au stabilo, on a même une blinde de musique classique qui va jusqu'à couvrir les voix et même plusieurs passages où les personnages lisent à haute voix deux textes différents. L'effet est réussi, c'est pénible. D'autant que tout le monde fait la gueule, joue comme des pieds et fait n'importe quoi. D'ailleurs c'est tellement la fête du slip niveau non-jeu, qu'Halliday ne fait pas tâche.
Pourtant il est difficile de ne pas trouver certaines séquences marrantes au milieu de ces absurdités un peu rances. Comme certains dialogues très con, du genre Halliday qui joue au billard et dit à Nathalie Baye qu'elle n'est pas bandante.
Jean-Pierre Léaud pris en train de mater sur un balcon, qui répond qu'il est en train de faire son jogging...
Ou les scènes 100x gratuites où Emmanuelle Seigner montre ses boobs et que son petit copain, boxeur, tapote dedans.
Les Monty Python rencontrent Antonioni...
Au final ça reste quand même un film imbuvable, qui se regarde le nombril tout en se touchant la kikoute.
1/10
(soit deux fois moins qu'à
Jupiter Ascending... Scandale ou pas?
)