BE KIND, REVIEW!

Opération Condor, Jackie Chan (1991)

Petite série de critiques rapides car j'ai un peu de mal à donner des avis véritablement constructifs sur les Jackie Chan. Ils se ressemblent en effet pas mal dans leurs arguments de vente, du coup, un peu compliqué pour offrir une échelle de valeurs, surtout que les forces et les défauts peuvent varier d'un film à un autre, et étant donné que je les ai presque tous vus étant plus jeune, la nostalgie joue aussi forcément un peu.

Tout d'abord, les références au premier Indiana Jones en mode nawak (le début avec les indigènes ) dans cet opus captent forcément notre sympathie. C'est après que ça se complique un peu plus, car finalement il est assez avare en combats, la dimension vaudeville chère aux comédies hong-kongaises prenant le pas pendant une bonne partie du film. Et à ce titre, certains gags fonctionnent plutôt bien, en particulier l'un des meilleurs running gags que j'ai vus dans un film de Jackie Chan avec le coup de la serviette pour détourner l'attention !

Sinon le trio formé par Jackie Chan et les deux nanas ne manquent pas de charme (la séquence de la mitraillette - quoique un peu courte - ), même si je n'aurais pas craché, encore une fois, contre un peu plus d'action (on retient juste la séquence dans l'hôtel). Du coup, il y a un petit ventre mou au milieu du métrage, mais rien de bien grave, c'est léger (mais il ne faut pas être allergique à l'humour mongolito de HK, avec les agents tueurs on en a quand même pas mal), et c'est assez ample dans le décorum pour qu'on ne s'ennuie pas trop. Également, j'ai vu mieux coté climax avec le combat en apesanteur entre plate-formes mobiles. Pas dément, mais quand même sympa, ça se regarde sans prise de tête.

Dragons Forever, Sammo Hung (1988)

C'est bien simple, lorsque Yuen Biao et Sammo Hung viennent se joindre à la fête, c'est presque systématiquement un gage de qualité. Et là ça ne manque pas. On retrouve donc un Jackie Chan en avocat séducteur qui doit enquêter sur une femme, et on se retrouve dans une série de quiproquos amoureux dignes de citation. En plus d'avoir de beaux atouts de charme, toute la partie de cache-cache avec les trois comparses et les deux nanas est à se tordre de rire, et ça ne manque pas de scénettes du même genre.

L'histoire par contre, qui n'a jamais été le fort des films de/avec Jackie Chan, n'est pas terrible, mais au moins elle est efficace. On sait où on va, et même la bleuette est sympa (j'aime beaucoup le passage où Sammo pousse la chansonnette ), du coup on ne s'emmerde pas trop jusqu'à un climax bien sympa dans une usine de drogue, où on y retrouve plusieurs comparses connus de la bande, le big boss jouant avec délice la carte de l'hystérie, cigare au bec, au point que j'aurais aimé plus de séquences avec lui.

Bref, un bon petit Jackie Chan, surtout si on est fan des pitreries du trio, où Yuen Biao tire clairement son épingle du jeu en jouant le trouble-fête qui en prend plein la tête alors qu'il est le plus sérieux de la bande dans son boulot (d'ailleurs dommage que sa séquence avec le psy n'a pas été retenue, on comprend mieux d'ailleurs pourquoi il s'en prend à la fille ).

Soif de justice, Sammo Hung (1984)

Je suis embêté par celui-ci, car il commençait plutôt bien avec la camionnette à la Agence Tous Risques (l'ordi qui télécommande tout à distance, un grand moment nawak !) et le petit combat contre les motards, puis le bref passage à l'hôpital psychiatrique (je n'aurais pas craché contre plus de séquences, avec notamment un guest de Richard Ng qui vaut le détour ), mais après le rythme en prend sévèrement dans l'aile. À commencer par une course-poursuite étirée entre une Princesse et ceux qui veulent lui chiper son héritage. C'est bien simple, je n'en retiens que la naïveté à la fois débile et touchante de Yuen Biao, le cadre espagnol plutôt sympa, et une poursuite en bagnole (tendu le saut au-dessus du pont).

C'est surtout le climax qu'on retiendra, l'un des meilleurs que j'ai pu voir à date dans la filmo de Jackie, avec Sammo qui fait de l'escrime et les deux autres comparses qui galèrent dans des combats mano à mano bien tendus et chorégraphiés (notamment contre Benny Urquidez que l'on avait déjà aperçu dans Dragons Forever). Pas l'un des meilleurs Jackie Chan, la faute à un rythme un peu moins soutenu que d'habitude (d'habitude j'aime bien les filles invitées par Jackie Chan, mais à part ses vols à la tire taquins mais répétitifs et son charme évident, elle n'a pas grand chose à nous offrir), mais ça reste tout à fait recommandable.

La hyène intrépide, Jackie Chan (1979)

Ce Jackie Chan est surtout intéressant par la place qu'il occupe dans sa filmo, étant à la fois sa première réalisation, et peut-être aussi l'un des premiers films à montrer toute l'étendue de ses talents à la fois martiaux et surtout comiques (alors que jusqu'à présent c'était surtout le premier point qui était exploité, le bonus vidéo explique d'ailleurs bien cette transition). Le résultat pique par contre un peu, du moins dans ses deux premiers tiers, l'humour potache n'ayant pas toujours super bien vieilli (ni l'esthétique perruquière d'ailleurs), mais on appréciera certains essais comiques que Jackie reprendra à plusieurs reprises, dont son travestissement en femme particulièrement réussi. J'en retiens surtout en fait son entrainement avec ses deux maîtres à base de techniques aux noms exotiques que l'on enchaîne à une vitesse franchement sympathique. Mais c'est surtout dans son climax dominé par la vengeance que le film va révéler tout son potentiel, à travers le style des émotions, à la fois drôle et réussi d'un point de vue chorégraphique. Ce qui donne un résultat un peu bancal, mais tout de même divertissant à regarder, sauvé par un Jackie très impliqué et des personnages secondaires plutôt réussis (mais heureusement que Dean Sheck ne reste pas longtemps à l'écran, une plaie ce gars).

Le flic de Hong Kong 2, Sammo Hung (1985)

Une fois n'est pas coutume, gros retournement de veste tant je ne me retrouve plus dans le ton global de mon ancien avis (à part le final à la ZAZ, toujours aussi drôle), ce qui va me faire paraître pour un gros schizo ! Le fait d'avoir enchaîné quelques classiques de Jackie Chan doit aider, mais le fait est que je me suis vraiment attaché aux Lucky stars qui n'en manquent pas une pour essayer leurs techniques de dragues désespérées dignes d'un Michel Blanc on fire, nous dotant de séquences que j'ai trouvées particulièrement drôles (en tête celles qui se déroulent à la plage, avec la poupée vaudou, mais surtout dans la baraque avec l'appel au feu, même si en effet c'est le remake d'une séquence du premier, mais force est de constater que cette variante est tout aussi réussie).

Et on n'est pas en reste avec des séquences en arts-martiaux bien musclées (et parfois sanglantes, ça se finit au gun), menées tambour battant par Jackie, Yuen Biao, et le alors tout jeune Andy Lau. Comme on le sait avec la plupart des Jackie Chan, le script qui tient sur un post-it essaie de faire cohabiter tant bien que mal son intrigue policière et sa partie comédie avec nos agités du bocal, mais tant qu'on n'est pas allergique à l'humour de la bande, le rythme est ce coup-ci terriblement maîtrisé, le tout se terminant, ce qui demeure la force de tous ces films, par un climax de haute volée avec trois un pour un, tout particulièrement lorsque Sammo fait tâter de ses talents en tennis, contre le maître japonais de Fist of Legend, cette fois-ci armé de saï. Bref, un classique incontournable de la Kung Fu Comedy, en plus de se doter d'atouts charmes non dédaignables (avec les apparitions remarquées de Rosamund Kwan et de Michelle Yeoh - en prof de judo - qui va subir les attaques répétées de ce sacripant de Richard Ng ).