BE KIND, REVIEW!

Bon, commençons par la phrase qui m’est venu en tête durant tout le film : « put… de monde de merde ». Voilà, ça c’est fait. Une fois dit ça, on peut passer au film.

Film complètement inédit me concernant (et pourtant maintes fois conseillés), Lord of War nous propose de suivre un marchand d’armes usant de tous les subterfuges possibles pour acheter puis refourguer son matos à n’importe qui, sans aucun état d’âme. La légalité ? Peu importe… On se rendra très vite compte que ce genre de personne ne risque rien (ou quasiment).

Nicolas Cage est assez flippant dans ce rôle. Non pas à cause de mimique, grimace, ou autres attitudes de tarés qu’il aime offrir ici ou là, mais au contraire par ce calme et ce cynisme dont il fait preuve tout au long du métrage. A de très rares occasions il montrera quelques signes de faiblesses qu’il enfouira très rapidement pour s’en sortir sans aucune perte. Ses proches, au contraire, subiront directement son attitude, sans compter toutes les autres victimes inconnues qui tomberont dans des combats « qui ne le regarde pas ».

Niveau mise en scène, c’est bien foutu. L’ouverture, où l’on suit la « vie » d’une balle est franchement classe, sans compter la phrase d’accroche de Cage au milieu de milliers de douilles.

Lord of War est cru, et sûrement très proche de la réalité. Cage n’est au final que le serviteur de ceux qui ne veulent pas se salir les mains, à savoir les Etats.

Ne passons pas par quatre chemins : ce Batman est mon chouchou, quand bien même il n’est sûrement pas le meilleur. Découvert gamin, je garde toujours une grosse tendresse pour cette adaptation de Tim Burton.

En terme d’ambiance, c’est une vraie réussite, notamment le rendu de Gotham ! Une sorte de ville à la Métropolis bien sombre qui pue l’insécurité à tous les étages (de la petite ruelle, à l’usine chimique, en passant par les bureaux de patrons et politicards véreux), et qui garde une touche de fantastique. Un point qui sera, hélas, pas mal mis de côté sur la trilogie de Nolan qui se contentera de grosses villes américaines …

Il y a également l’ambiance musicale. D’un côté les thèmes magistraux de Elfman (du principal absolument culte aux ambiances clownesques bien foutues). De l’autre, des chansons de Prince qui passe franchement bien.

Côté casting, il y a clairement deux écoles concernant le Joker (surtout depuis la formidable prestation du regretté Heath Ledger). Ceux qui trouvent que Nicholson en fait trois tonnes et que c’est insupportable, et ceux qui pensent que cette folie surjouée colle parfaitement au personnage. Me concernant, je me situerai dans le second groupe. Oui Nicholson surjoue, mais selon moi, ça ne va pas à l’encontre du personnage. Le Joker est un taré qui s’amuse de tout, se moque de tout et ne respecte rien. Il exagère tout, allant jusqu’à imiter son ancien boss de manière grotesque. Pour Batman, Michael Lepers Keaton fait clairement le job. Visiblement, de ce que j’ai pu en lire, ce n’était pas gagné lorsqu’il avait été choisi pourtant. Et son costume en plastique noir, méga pas pratique au vu des mouvements de Keaton, pète quand même pas mal la classe. Mais en parlant de classe, c’est surtout les Batmobile et Batwing qui restent absolument magnifiques.

Bref, un Batman que j’aime, et pour lequel les défauts m’importent peu.

Gentleman, let’s broaden our minds !

Le premier a beau être mon chouchou, il faut reconnaitre que ce second opus de Batman, toujours sous la houlette de Tim Burton, est bien meilleur. Il reprend tout ce qui a fait la réussite du premier opus, tout en y ajoutant des personnages bien plus intéressants.

Tout d’abord le Pingouin et son tragique destin d’enfant rejeté qui sera utilisé par le méchant de service, Max Shreck, industriel millionnaire. Et Catwoman, secrétaire de ce même industriel qui sera laissée pour morte par ce dernier après l’avoir poussé par la fenêtre. Deux personnages qui derrière leur folie cachent de profondes blessures et surtout, une très grande solitude.

Michelle Pfeiffer et Dany de Vito sont formidable dans leurs rôles respectifs. Et leur face à face chez le Pingouin est franchement génial. Quant à Batman, il est toujours campé par un Michael Keaton très à l’aise.

Côté décor, c’est très partagé. Il y a énormément de lieux réussis, notamment ce zoo où se cache le Pingouin (à noter la scène d’ouverture et cette ambiance ultra Burtoninenne). Mais par contre, on a une place centrale qui revient tout le temps, donnant une impression d’un Gotham tout rikiki (et un poil carton-pâte). Et clairement, ça n’aide pas lors des scènes d’actions qui se passent autour de cette place. Mais à côté de ça, on garde une ambiance vraiment réussie. A noter une bande originale toujours composée par Elfman, qui nous offre une réorchestration sublime du thème principal (et ajoute à la beauté de l’ouverture du film).

Meow …..

A l’annonce du projet, je n’étais clairement pas du tout emballé. Quel était l’intérêt de faire un film sur l’incendie d’un monument historique ? Alors certes, on parle de Notre Dame, une cathédrale absolument superbe qui a vu passer quelques centaines d’années sous ses yeux. Un des joyaux de la France… Mais voilà, faire une reconstitution de sa destruction partielle ne semble pas très convaincante sur le papier.

Et pourtant, Notre Dame Brûle est sans conteste une réussite, et démontre que Jean-Jacques Annaud a un vrai talent de conteur. Il choisit de commencer son film doucement, avec quelques tranches de vie, tout en y injectant quelques possibles explications de ce départ d’incendie. Une fois les premières flammes détectées, le spectateur est plongé au cœur de la crise.

Notre Dame Brûle nous montre à quel point le travail des différents acteurs de ce sauvetage fût compliqué. Le travail des pompiers en premier lieu évidemment, essayant de faire le maximum avec les moyens du bord et le lieu en lui-même (étroitesse des accès, hauteur …). Les différents responsables devant prendre des décisions cruciales au bon moment en fonction des données du terrain. Mais également les personnes connaissant parfaitement le site et le lieu des objets historiques à sauver.

Mais au-delà de ça, Jean-Jacques Annaud ajoute également à son film quelques petits messages ici ou là. Gérer une urgence à Paris : une véritable galère ! Entre les rues en travaux bloquant le convoi, les automobilistes refusant clairement la priorité aux pompiers…. Une horreur ! Une petite scène résume plutôt bien la gestion des urgences : le commandant des Pompiers (pas sur du grade) qui se retrouve coincé en voiture dans Paris (gyrophare allumé !) et qui regarde une moto « TF1 » passer sans problème à côté de lui… Son regard à ce moment en dit long. Et que dire des experts bien lourd, des centaines de badauds scotchés derrière leurs smartphones en train de filmer la catastrophe (il y a même un jeune semblant apprécier le spectacle !) …

Le boulot de reconstitution est vraiment impressionnant. Annaud mêle des images d’archives à ses propres images avec intelligence. Revoir les images de la Flèche s’effondrer et nous faire vivre et ressentir l’impact à l’intérieur de la cathédrale est impressionnant. Le tournage a franchement dû être compliqué, et on a vraiment l’impression qu’Annaud était au cœur de la catastrophe.

Le film a néanmoins quelques défauts. En premier lieu cette scène avec Hidalgo d’une inutilité totale, et surtout pas naturel du tout, à contrario des scènes d’archives de Macron qui sont utiles au récit, et notamment sur une décision qui n’appartient qu’au chef de l’Etat et que je n’aurais pas soupçonné.
Il y a aussi une utilisation de la BO beaucoup trop appuyé à certains moments héroïques (ce n’était franchement pas utile d’en faire autant, les images parlent d’elle-même). La scène de chants d’église m’a également un poil gêné, même si elle s’avère très efficace (maintenant, peut-être qu’elle a vraiment eu lieu ?).

Au final, une belle séance ciné, émouvante à plusieurs reprises, et surtout, impressionnante visuellement.