[cinemarium] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Mer 10 Nov 2010, 19:53

:llol:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Jeff Buckley » Mer 10 Nov 2010, 21:19

Scalp a écrit:En France oue, mais je crois que dans le Nord y a juste les Chtis et Camping 2.

Clair que c'est pas mes collegues qui vont me renseigner.
Genre conversation autour du café à 10 H : Alors vous avez regardé Disco dimanche ? C'était vraiment trop bien.
HELP
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Mer 10 Nov 2010, 21:37

Après
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Jeff Buckley » Mer 10 Nov 2010, 23:35

Nouvel avatar :mrgreen:
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
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Vida Loca (La) - 8/10

Messagepar cinemarium » Jeu 11 Nov 2010, 09:56

La vida loca, de Christian Poveda : 8/10


Image


La réalité suggérée du cinéma est parfois troublante, même si celle-ci baigne inéluctablement dans un mensonge imposé. Au contraire, la réalité que bâtit le documentaire est quant à elle d’une force équivoque : en retranscrivant la vérité d’une manière souvent brutale et qui lui attribue une force de caractère qui lui est propre, le genre n’a cessé de se développer et de se styliser au fil des années pour s’approprier les codes cinématographiques. Les acteurs jouant leur propre rôle et les situations filmées disposant d’un caractère unique – ici, point de multiprises –, le documentaire représente ce qui caractérise le mieux l’image : une – et non « la » – retranscription de notre univers.
Dans ce contexte, La vida loca ne pouvait qu’être d’une puissance inouïe : en imposant le regard de sa caméra dans un ghetto salvadorien, où la vie ne se résume qu’à l’attente de la mort, le documentariste français Christian Poveda parviendra à imprimer à ses images le fatalisme d’une terrible réalité parsemée de désespoir et de nihilisme.
Dans ce combat que représente l’information, le réalisateur paiera de sa vie la victoire de son film : maitrisé de bout en bout, La vida loca est inévitablement une réussite porteuse d’espoir mais qui rappelle le caractère terrible de la misère et de la violence.
Pendant près d’un an, Christian Poveda a pu filmer le quotidien de l’un des deux gangs qui règnent sur San Salvidor : « la Mara 18 », constitué d’hommes et de femmes parfois très jeunes. Cette surprenante proximité avec un milieu si dangereux s’explique par le fait que Christian Poveda vécu pendant plus de dix ans dans cette ville dévastée. Le résultat s’en ressent grandement, tant le naturel et la sincérité des images saute aux yeux.
A l’image de ses habitants, San Salvidor est une ville qui règne dans un chaos perpétuel : meurtres, enterrements et trafic de drogue constituent ainsi les activités quotidiennes de toute une partie de sa population. Ce véritable cercle vicieux, ayant pour destination finale une mort prématurée, est ici présenté d’une manière parfaitement didactique : en faisant le choix d’aborder plusieurs histoires parallèles, le cinéaste parvient à confronter, par plans superposés, les causes et les conséquences du malheur salvadorien. Cette analogie entre les destins communs de cette femme devenue borgne et de ce jeune garçon soigné d’une terrible blessure frappera les plus sensibles spectateurs.

L’inactivité des salvadoriens soulèvera de nombreuses questions dont les réponses dorment toujours dans l’infini brouillard du désespoir. Profondément pessimiste, mais jamais perverti par une recherche sensationnelle douteuse, La vida loca ne propose pas de morale maladroite ni de solutions avortées, tant celles-ci semblent utopiques. Le film se contente de faire l’état des lieux d’un territoire constamment ravagé par une détresse sociale et politique qui semble ancrée dans l’existence-même de la vie salvadorienne. Le parcours de ces jeunes condamnés, qui cherchent désormais à sortir la tête de l’eau par la pratique d’un travail légal, renforcent ce sentiment tant ceux-ci rencontrent des difficultés. De plus, le regard du film étant particulièrement neutre – la caméra semble invisible aux yeux des personnes filmées –, le spectateur ne pourra que se forger sa propre opinion sur les évènements dont il sera le triste témoin. Cette forte dose d’objectivité, qui manque à de nombreux films du genre, permettra à La vida loca de disposer d’un cachet véritablement naturel.

Pour filmer ce condensé d’émotions, Christian Poveda a fait le choix de styliser au maximum les images de son documentaire : plans fixes et mouvementés souvent intelligents, couleurs contrastées et montage rigide – mention spéciale aux bruitages rajoutés annonçant une mort imminente – feront de La vida loca un documentaire disposant d’une réelle patte cinématographique, au sens noble du terme.

Véritable sonnette d’alarme, La vida loca est un documentaire explosif qui, par sa violence morale et physique, secouera inéluctablement ses spectateurs. A l’image des nombreux tatouages que possèdent les membres du gang, le chaos filmé par le défunt cinéaste français semble ineffaçable tant la faiblesse de l’Etat, qui manque à ses fonctions primaires, est immense face à ce désastre profond. Un documentaire coup de poing, sincère et profondément pessimiste, comme le suggère explicitement sa dernière séquence au fatalisme irrévocable.
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Film: Vida loca (La)
Note: 7,5/10
Auteur: nicofromtheblock

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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Lun 15 Nov 2010, 21:29

L'homme qui voulait vivre sa vie , de Eric Lartigau : 6,5/10


Image


Près de quatre ans après Prête-moi ta main, comédie romantique partiellement réussie, Éric Lartigau présente son nouveau film : L’homme qui voulait vivre sa vie, nettement plus dramatique. Adapté du roman éponyme de Douglas Kennedy, le film retrace l’incroyable histoire de Paul Exben qui, suite à un drame aux conséquences irréfutables, décide de changer d’identité pour pouvoir vivre une toute autre existence. Centré autour d’un personnage interprété par un Romain Duris parfois maladroit, le film possède néanmoins une intrigue suffisamment passionnante pour rallier les foules à sa cause.

Un road-trip dramatique
L’homme qui voulait vire sa vie est indéniablement un film qui, malgré son caractère profondément optimiste – notamment sur sa fin –, possède une essence au fatalisme terrifiant. Ce trentagénaire, en proie aux doutes les plus existentiels – recherche du véritable amour disparu –, possède néanmoins une vie matérielle que beaucoup jalouseraient : riche, père de famille ravi et disposant d’un travail valorisant, son rythme de vie semble être l’archétype de la réussite. Mais, suite à une paranoïa qui se transformera en une réalité bouleversante – son voisin couche avec sa femme –, la vie de ce jeune entrepreneur va dramatiquement basculer pour finalement devenir celle qu’il aura toujours espérée. C’est donc sous la fatalité d’un événement dramatique et sur l’oubli définitif de ses enfants que le personnage pourra vivre, comme le titre du film l’indique, sa réelle destinée. Un triste constat qui renforce le coté parfois hasardeux de nos existences, influencées par des rencontres inespérées.

A la manière de Deux jours à tuer de Jean Becker, qui mettait en scène le changement comportemental d’une personne atteinte d’un terrible cancer, L’homme qui voulait vivre sa vie se divise clairement en deux parties très distinctes: la première, très analytique, qui présente un personnage compulsif et dans un mal-être indéniable, et la seconde, qui annonce une vie de bohème mais emplie de mensonges. Le caractère élitiste du personnage de Paul Exben lui permet d’acquérir un coté empathique souvent indispensable à ce genre de récit : en effet, comment ne pas rester insensible au courage de Paul Exben, certes favorisé par son existence ? Bien sûr, certains reprocheront au film son coté profondément insincère : tout le monde ne peut pas tout plaquer et vivre d’amour et d’eau fraiche sans rencontré certaines difficultés – reproche souvent formulé à l’encontre de ce genre de récit, souvenons nous de Into the wild de Sean Penn.
Cependant, L’homme qui voulait vivre sa vie réussi à créer une atmosphère de tension permanente faisant rappeler aux spectateurs le caractère sensationnel, et non fantaisiste, du film : en permanence soumis à une paranoïa invivable – Paul Exben simule sa mort pour vivre la vie d’un autre –, le personnage possède une réelle profondeur nécessaire à un scénario si calculateur. En ce sens, et malgré une face mensongère, Paul Exben est un grand personnage de cinéma.

Romain Duris, imparfait
Au contraire du scénario, la caméra d’Éric Lartigau est d’un classicisme parfois regrettable. Peu de risques, peu d’effets, les qualités techniques de L’homme qui voulait vivre sa vie sont en effet difficilement recommandables. Néanmoins, il est incontestable que le réalisateur est parvenu à créer une ambiance tout à fait particulière et qui, comme dit précédemment, accentue le caractère sensationnel d’un film définitivement réussi mais imparfait. Le contraste parfaitement soulevé entre un urbanisme froid sans saveurs et un naturalisme vivant matérialise ainsi d’une manière brutale la dualité d’une existence et d’un personnage.

Centré sur un personnage profond et travaillé, le film se devait de disposer d’un acteur capable d’interpréter à la perfection ce rôle difficile mais extrêmement providentiel. Hélas, Romain Duris, à qui le rôle est confié, ne répondra que partiellement à la lourde tâche pesant sur ses épaules et qui semble, par moments, violemment l’écraser.

Ce fils du cinéma français, qu’on a vu grandir à l’écran et qui semblait s’émanciper – notamment avec L’arnacoeur –, prouve malheureusement que l’envergure d’un rôle phare et torturé n’est pour le moment pas à sa portée. En effet, comment ne pas regretter le coté farfelu de l’acteur qui semble surjouer à de nombreuses reprises ? Attitudes fausses et absence de charisme renforce, hélas, ce triste constat, notamment dans la première partie du film. La difficulté n’était certainement pas d’interpréter le personnage émancipé que devient Paul Exben – car très démonstratif –, mais celui tourmenté et introverti qu’il était avant sa nouvelle vie. Ainsi, durant la première heure, le film baigne dans une atmosphère fausse et peu convaincante, à l’image de cette scène centrale, d’une pauvreté émotionnelle étonnante, où Paul apprend l’adultère de sa femme. Heureusement, l’acteur parviendra à surpasser son rôle durant la suite du film, jusqu’à cette fin sublime au symbolisme d’une intensité rare.

La mécanique romanesque que beaucoup semblent reprocher reste incontestablement la principale force de ce film existentiel. L’accomplissement de soi restant un sujet universel, L’homme qui voulait vivre sa vie parvient à convaincre sans difficultés, même si celui-ci se repose indéniablement sur les acquis d’une écriture exquise.
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Venus Noire - 9,5/10

Messagepar cinemarium » Jeu 18 Nov 2010, 18:01

Vénus noire, de Abdellatif Kechiche : 9.5/10


Image

Dans la filmographie d’Abdellatif Kechiche, Vénus noire pourrait apparaitre comme un aboutissement logique. Ce réalisateur talentueux, couronné de diverses récompenses – dont deux césars de meilleur film pour L’esquive et La gaine et le mulet –, a toujours prouvé, par la vivacité de sa caméra, que le monde cinématographique était un monde cosmopolite reflétant parfaitement nos sociétés contemporaines mondialisées. Avec Vénus noire, l’humanisme caractéristique de ses précédents films se retrouve confronté à la cruauté de l’époque inégalitaire que fut le XIXè siècle : exhibée tel un animal de foire, Saartjie Baartman – dit la Vénus hottentote – fut l’objet de toutes les humiliations et de toutes les maltraitances. Son seul tort ? Sa couleur de peau associée à un développement excessif de son postérieur. Ce récit, malheureusement véridique, se retrouve propulsé sous le regard du réalisateur franco-tunisien dans un condensé d’émerveillements visuels mais aussi de dégout permanent, provoqué par la vision crue de la souffrance humaine. C’est de ce paradoxe que Vénus noire tire toute sa force et fait figure, en cette fin d’année, de film français majeur qui a su allier avec brio récit historique et mise en scène stylisée.

Un constat plus qu’une dénonciation
En 1811 existait au cœur de Londres un spectacle plutôt particulier : dans une sombre salle éclairée à la bougie, des spectateurs de tout âge venaient « admirer » les talents d’une femme noire, présentée sous le nom de la vénus hottentote, qui, sous les ordres de son « dompteur », dansait, bougeait, rugissait. Ces spectateurs, parfois apeurés par la sauvagerie de la scène, parfois émerveillés par l’exotisme du spectacle, pouvaient même, à la fin de celui-ci, toucher les fesses prédominantes de cette femme maquillée et déguisée comme une autochtone. Teinté d’une forte dose d’érotisme, le spectacle connut un succès tellement important que des représentants de l’ « African Society » ont rapidement menacé son exécution : jugé trop humiliant, celui-ci dégraderait l’image de la pauvre femme qui semble soumise à sa piètre condition. Or, fait particulièrement étonnant, Saartjie Baartman est loin d’être une esclave dans le sens propre du terme – fait d’exercer un travail forcé et sans rémunération – : en effet, très rapidement, le spectateur s’étonnera d’apprendre que cette jeune femme âgée de seulement 25 ans est rémunérée et, qu’en dehors de son spectacle, celle-ci dispose d’une réelle liberté. Ainsi, au contraire de l’elephant man de David Lynch, la Vénus noire d’Abdellatif Kechiche n’est pas la victime directe d’une quelconque exploitation : le spectacle est théâtral et la cage présente sur scène n’est qu’illusion. C’est en tout cas ce qu’affirmera Hendrick Caezar, le « dompteur », lors d’un procès qui l’opposera à une importante partie de l’opinion et qu’il gagnera.

Néanmoins, il parait évident que les souffrances dont souffre Saartjie sont de l’ordre d’une profonde soumission. Une soumission morale, tout d’abord, qui, durant la première heure du film, sera matérialisée par l’effort de résistance avortée dont fera preuve la pauvre femme. Mais Caezar parviendra toujours à la manipuler, en usant et abusant des rêves auxquels celle-ci s’agrippe : célébrité, retour au pays – elle est originaire d’Afrique du Sud –, notoriété, richesse et considération. La naïveté dont fait preuve Saartjie, qui se transformera par la suite en une fatalité et qui l’amènera vers un alcoolisme irréfutable, touchera inévitablement les spectateurs en provoquant en eux un fort sentiment d’empathie. Cette soumission morale se transformera inéluctablement en une soumission physique qui prendra toute sa puissance lors de la dernière heure du film, où Sarrtjie sera confrontée à une prostitution forcée et à l’abus des scientifiques qui voient en elle et en ses formes très généreuses une nouvelle espèce proche de l’orang-outan. Terrible constat, à la fois honteux et révoltant, que celui de voir en la communauté scientifique de l’époque l’épicentre d’un racisme primaire. Finalement, Vénus noire se rapproche alors de Man to man, de Régis Wargnier, dans le sens où celui-ci n’hésitait pas à responsabiliser la haute société dans le dramatique processus de déshumanisation. Le malaise remplace, dans le cœur du spectateur, l’empathie.

Mais au contraire de Régis Wargnier, Abdellatif Kechiche fait de son film non pas une arme de dénonciation, comme cela est souvent le cas avec ce genre de récit, mais plutôt une œuvre historique qui centralise ses efforts sur la retranscription fidèle, mais aussi fantasmée – il n’est pas certain qu’elle ait fait partie d’une maison close –, d’un évènement dramatique. Vénus noire constate mais ne porte pas de jugement, laissant ce rôle au spectateur. En ce sens, le message du film est saisissant car profondément universel : jusqu’où la cruauté de l’Homme peut-elle aller ? La question est inévitablement posée. Peu d’optimisme, si ce n’est cette rencontre avec un dessinateur français, et beaucoup de noirceur font de Vénus noire un film qui choque et qui interpelle la bourgeoisie ou la classe populaire. Le point de vue profondément intimiste de la caméra du réalisateur, qui suit avec un attachement profond la dégénérescence de la condition de Saartjie, renforce évidement ce constat. A l’image de la fermeté de son visage, qui semble constamment désintéressé, contrastant avec les nombreux rires de ses contemporains.

Techniquement irréprochable
En transformant Saartjie Baartman en un personnage de cinéma, Abdellatif Kechiche parvient à transmettre à son film un sentiment de profonde réalité. Ce sentiment est d’ailleurs renforcé par la précision remarquable dont fait souvent preuve la caméra du réalisateur. Très descriptif, à l’image d’un documentaire, Vénus noire repose sur un schéma narratif extrêmement efficace : à l’aide de séquences références – les différents spectacles, le procès ou encore la conférence scientifique –, le film développe, étape par étape, la dégradation du comportement des différents protagonistes. Ce souci analytique lui attribue ainsi un rythme vivant, efficace et centré sur un déroulement progressif de l’intrigue. De plus, la précision chirurgicale de Vénus noire se traduit aussi par une retranscription historique exceptionnelle d’exactitude : les décors et costumes sont criants de vérité – pas d’anachronisme constaté – et accentuent encore le fort degré réaliste du film.

Techniquement, le film d’Abdellatif Kechiche est ainsi irréprochable. La photographie est majestueuse, l’image possède un grain magnifique et les nombreux jeux de lumière – les bougies étant une des principales sources d’éclairage intérieur – sont d’une intensité rare et parviennent à créer une atmosphère totalement exceptionnelle, souvent basée sur des couleurs chaudes et éclatantes. Cette gracieuse enveloppe corporelle créé alors un contraste saisissant avec le propos malsain mis en scène : ayant pour racine une caméra mouvementée et une ambiance sonore envahissante, Vénus noire n’échappe donc pas aux codes de son réalisateur et en possède ainsi toutes les caractéristiques. On se souvient en effet de cette incroyable séquence finale de La graine et le mulet, qui mettait en avant le coté intergénérationnel de l’effort physique comme issue. Même si la caméra du réalisateur semble ici plus conventionnelle, dans le sens où celle-ci s’applique avec plus de calme sur les situations, l’effort physique reste filmé avec une errance telle qu’il en devient un acte en soi, véritable canalisateur d’un environnement crade et malsain où transpiration et exaspération représentent les signes de sa présence. Les différents spectacles de la vénus hottentote sont alors filmés avec une virtuosité indéniable, laissant une place ingénieuse à la musique qui fait prendre tout son envol à l’artiste qu’était Saartjie.

Finalement, Vénus noire est un film véritablement éprouvant, de par son propos mais aussi de par sa forme. Enchainant des séquences très crue à la longueur parfois conséquente, le film s’étale sur tout de même près de 2H40 et ne censure sur aucun aspect de cette dramatique destiné: le spectateur devient alors acteur. Cette endurance aurait pu lui être fatale si les acteurs portant ce récit n’avaient pas fait preuve d’une telle intelligence. Dans le rôle central, Yahima Torres, jeune cubaine que l’on découvre avec joie tant son interprétation est d’une classe rare. Vivante, rayonnante, naturelle au possible, elle parvient avec une justesse exceptionnelle à retranscrire les nombreuses subtilités de son personnage. Elle avoue d’ailleurs que le tournage, d’une durée de trois mois, fut une épreuve. Les personnages tortillant autour d’elle ne sont pas en reste : André Jacobs et Olivier Gourmet, tous deux dans des rôles de « dompteur », sont eux aussi incroyablement saisissant de terreur et de froideur.

En évitant d’imposer une morale maladroite et perverse, Vénus noire dispose d’un cachet universel et fait figure de suite logique dans la filmographie de son réalisateur. Alors que le sujet aurait pu être teinté d’un communautarisme imprudent, Abdellatif Kechiche fait de sa vénus hottentote un personnage contemporain, une figure de cinéma. Un film pour combattre l’oubli.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Alex » Ven 19 Nov 2010, 18:37

:love: :super:
Superbe critique!
Mon film préféré de l'année pour le moment, juste devant Enter the Void.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Mar 23 Nov 2010, 22:24

Alex a écrit::love: :super:
Superbe critique!
Mon film préféré de l'année pour le moment, juste devant Enter the Void.


Merci pour le compliment. Vénus noire est aussi pour moi un de mes coups de coeur personnels en cette année 2010 avec Ajami. Par contre, Enter the void, j'ai détesté ! ( tu peux lire ma critique ici)
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Dans la vallée d'Elah - 8/10

Messagepar cinemarium » Mar 23 Nov 2010, 22:28

Dans la vallée d'Elah , de Paul Haggis : 8/10


Image


Comme la plupart des conflits armés, la guerre en Irak a fait l’objet de nombreuses adaptations cinématographiques : Jarhead, Demineurs, Green zone, Fahrenheit 9/11, etc. Cette liste non exhaustive souligne ainsi la grande diversité avec laquelle de nombreux cinéastes ont traité le sujet – documentaire, action, drame … Alors que la grande majorité de ceux-ci s’intéressent avant tout à ceux qui font la guerre, Dans la vallée d’Elah, réalisé par l’américain Paul Haggis, présente avec une dramaturgie profonde les dégâts latéraux de « la troisième guerre du golfe » : Hank Deerfield, sexagénaire retraité, apprend que son fils Mike, soldat envoyé en Irak, est rentré au pays mais que celui-ci ne donne depuis plus signe de vie. Face à tant d’incompréhensions, le vieux père, fatigué par un monde qu’il ne comprend plus, décide alors de partir à sa recherche.

En imprégnant à son récit une dose importante de fatalisme – la mort comme épicentre de la guerre –, Paul Haggis parvient à faire de celle-ci une véritable figure dramatique qui, par sa vulgarité et par sa soif de violence, laissera des traces indélébiles dans les comportements de ceux qui la forment et de ceux qui la subissent. Un film très pessimiste porté par des acteurs de grande classe.

A la recherche de la vérité
Dans la vallée d’Elah est un film qui ne tourne pas en rond, qui cherche directement l’objet de sa convoitise, à savoir la vérité. Dès les premiers instants, pour ainsi dire dès la première séquence, Hank recevra un coup de fil détonateur qui lui apprendra que son fils est disparu, non pas en Irak, mais aux Etats-Unis – il est rentré depuis quelques jours, sans donner aucunes nouvelles. La façon dont la scène est traitée est d’une noirceur profonde, tant la difficulté de la tâche qu’attend le père semble insurmontable : la solitude et l’autarcie dont font preuve les parents du jeune disparu renforce ce sentiment. Très rapidement, le film prendra alors des allures d’enquête policière, croisant les portraits et les destins vers une même destination : l’empire de la mort.

En confrontant réalité absolue – monotonie de la vie, conflit entre bureaucrates, mort inévitable – et symbolisme providentiel – patriotisme, utopisme américain –, Paul Haggis parvient à créer une atmosphère toute particulière, où baigne amertume et nostalgie, rappelant sans si méprendre l’œuvre du grand Clint Eastwood. Pas étonnant dans le sens où grand nombre des films de ce dernier ont été écrit par Paul Haggis – Lettres d'Iwo Jima, Mémoires de nos pères ou encore Million Dollar Baby. Ainsi, le récit de Dans la vallée d’Elah est d’une précision extrême et découle d’une écriture particulièrement profonde : les personnages sont travaillés et les situations toujours très cohérentes. Evitant la surenchère et la confusion, ce récit de situation, basé sur un scénario profondément moralisateur, profite alors à un rythme d’une justesse exceptionnelle, fondé sur l’alternation de scènes intimistes et de scènes dites « policières » qui agrémentent le film d’une tension permanente : celle de la guerre et de l’horreur, transportée sur le territoire américain.

Profondément pessimiste
Il faut dire que le paradoxe créé par le calme de Hank, ancien de la police militaire, et l’effroi des atrocités commises en Irak – présentes par le téléphone portable du disparu – et aux Etats-Unis – le drame inéluctable – donne au film toute sa puissance. Ce sexagénaire, au visage dur et marqué, impose un coté humaniste des plus émouvants : son combat, perdu d’avance, relève d’une véritable épopée contemporaine. Cherchant les moindres indices, se trainant de lieux en lieux, son voyage le transformera à jamais et le confrontera aux nombreuses incohérences et absurdités de nos sociétés dites modernes. Cet effondrement des mythes nationaux, notamment dans la scène finale, signe la fin du rêve américain vécu par le vieil homme. Un personnage autant symbolique que réaliste.

L’omniscience de la guerre est ainsi filmée avec une grâce éloquente. Les plans, souvent fixes et très descriptifs, parviennent à souligner la solitude d’un réel antihéros, antipathique mais combatif – là aussi, le rapprochement avec Eastwood est inévitable. Le duo que celui-ci formera avec la détective Emily Sanders, jouée par une Charlize Theron qui n’en finit pas de nous étonner par sa justesse, pourrait faire croire à un semblant d’optimisme, mais restera inéluctablement avorté dans une spirale de mélodrames qui semble interminable. Le véritable gouffre générationnel existant entre Hank et ses contemporains rappel fortement le personnage de Bell dans No country for old men, aussi interprété par un Tommy Lee Jones exceptionnel de crédibilité : la profondeur des Etats-Unis et la multiplicité des chemins écrasent littéralement les deux personnages dans leur quête utopique – la recherche de l’enfant, la recherche du tueur invisible.

La puissance narrative exceptionnelle dont faire preuve Dans la vallée d’Elah lui confère une vigueur émotionnelle sublime. Pessimiste au possible, le film de Paul Haggis souligne le caractère irréversible de la guerre. Émouvant et saupoudré d’un symbolisme qui pourrait faire sourire, Dans la vallée d’Elah, en faisant figure de reflet d’une époque parfois absurde, n’en reste pas moins une œuvre engagée et en devient alors une arme de dénonciation politique à l’efficacité redoutable.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mar 23 Nov 2010, 22:32

Haggis et son cinéma pachydermique, j'ai trouvé ce film particulièrement mauvais.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Mer 24 Nov 2010, 18:40

Oui j'ai pas tenu jusqu'à la fin et c'est rare, un mélodrame tout ce qu'il y a de plus facile et dégoulinant, une non direction d'acteur (Tommy Lee en dehors de son film et de No Country il est en mode automatique) et puis rendre Charlize aussi moche c'est juste un énorme péché. :evil:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Dim 28 Nov 2010, 11:57

Je ne partage pas du tout vos avis, comme vous avez pu le voir avec mon article.

Tommy Lee Jones est vraiment très bon, ses expressions sont sincères et très naturelles. Une non-direction d'acteur ?! Étrange, je n'ai vraiment pas eu ce sentiment. Après, le coté "mélodrame dégoulinant" est à mon sens très bien maitrisé, l'équilibre entre la trame policière et la trame émotionnelle est pratiquement parfait. Mais tous les goûts sont dans la nature.
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Empire du soleil - 6,5/10

Messagepar cinemarium » Dim 28 Nov 2010, 12:01

Empire du soleil , de Steven Spielberg : 6.5/10


Image


Empire du soleil – et non « L’Empire du soleil » comme il est souvent faussement appelé – est un film difficilement classable. Jonché de touches émotionnelles souvent très contemplatives – pour ne pas dire maladroites –, le film du géant américain Steven Spielberg possède néanmoins la force caractéristique de l’œuvre profondément historique. Adapté du roman autobiographique de James Graham Ballard, Empire du soleil retrace en effet l’histoire du jeune écrivain qui, en 1941, fut capturé en Chine suite à son invasion par le Japon. Se servant du contexte difficile de l’époque, Steven Spielberg parvient à y établir une figure dramatique présentant, d’une manière très stylisée, la vie d’un camp de travail vu par la naïveté d’un enfant passionné d’aviation.

Très déséquilibré

Le premier reproche que l’on pourrait adresser à Empire du soleil est son déséquilibre exorbitant. Le film, qui privilégie la mise en place particulièrement longue d’un contexte très particulier – le jeune Graham est issu d’une riche famille anglaise vivant en Chine – au détriment d’un rythme très mollasson, se veut ainsi littéralement coupé en deux, que ce soit dans son propos ou dans son traitement. La première partie, présentant l’avènement de l’invasion japonaise à travers le regard de ce jeune enfant, naïf et émerveillé par tant de spectacle, baigne inéluctablement dans un climat de mensonge, de fausseté. La faute à une lenteur parfois exécrable (et inutile) et à des évènements traités avec une sorte d’onirisme souvent maladroit. La perception de James étant parsemée d’incompréhensions (la disparition de ses parents ne semble guère l’attrister par exemple), Empire du soleil penche, durant près d’une première heure peu passionnante, vers l’œuvre maladroitement travaillée, peu profonde mais surtout extrêmement providentielle : utiliser faussement la guerre et ses atrocités (meurtres de civils, panique générale) pour justifier une once d’effroi chez le spectateur. Objectif que le film ne parviendra jamais à assumer durant sa trop longue introduction.

Néanmoins, le film prendra une tournure nettement plus dramatique durant sa deuxième et troisième partie, les personnages parvenant enfin à exprimer toute leur profondeur et leur humanité. Dès l’arrivée de James dans ce fameux camp de travail, qui sera suivi de nombreuses rencontres et de nombreux évènements tous traités avec une maitrise certaine, Steven Spielberg parviendra à créer un éclatement émotionnel des plus efficaces : le quotidien étant filmé avec une envie de retranscription réaliste indéniable, le déroulement se veut là aussi assez lent mais paradoxalement très démonstratif. La mort, les assauts ennemis – perçus avec grâce par James, celui-ci étant passionné d’aviation –, l’ennui mais aussi la joie alimentent tour à tour cette ascension dramatique avec un brio superbe. Les hommes s’organisent, établissent leurs propre règles et créent ainsi une société baignant dans une tension permanente, tension matérialisée par les barbelés délimitant ce nouveau territoire. L’apogée sensationnelle interviendra alors dans la troisième et dernière partie où James devra s’imposer une maturité et une intelligence pour survivre : la métamorphose et la transformation imposées par la guerre est autant flagrante que terrifiante – la scène finale, très émouvante, en est la plus forte représentation.

Cette mécanique romanesque particulièrement efficace est aussi permise par l’intelligence avec laquelle le réalisateur parvient à imposer une figure certes dramatique de la guerre, mais aussi et surtout humaine. Les situations comiques s’alternent, le contraste entre la joie de l’enfant et l’effroi de l’adulte est saisissant et donne au film ses plus belles scènes. Le message de Spielberg est donc profondément moralisateur, dans le sens où il reflète en l’enfant la face la plus sensuelle de l’être humain, à savoir l’amour ; émotion aux antipodes de la guerre. Ce contraste, ce paradoxe (comment exprimer de l’amour quand le Monde est absurde, inhumain ?), est alors la principale force de ce film polymorphe.

Estampillé Spielberg
Steven Spielberg est considéré par beaucoup comme un cinéaste privilégiant la forme au fond, privilégiant un cinéma télévisuel qui ne laisse plus le spectateur interpréter (voir réfléchir) mais seulement amasser des effets visuels et sonores en tout genre. Accusation relativement fausse, comme le souligne le début de cet article. Néanmoins, il est clair qu’Empire du soleil est un film qui ne déroge pas à la règle de tous les Spielberg : imposer, par un enrobage visuel et sonore sensationnel, un paradigme qui ferait du cinéma un art avant tout sensoriel et non intellectuel. En effet, la mise en scène du film relève tout d’abord d’une accumulation souvent excessive de symbolisme ; caractère d’ailleurs présent dans nombre de films du cinéaste. Dans Empire du soleil, celui-ci est alors présent dans la quasi-totalité des séquences possédant une grande tension : bombardement mythifié, explosion nucléaire divinisée, amitié fantasmée (le lien entre James et le jeune japonais parait souvent niais, voir irréel car très improbable). En rendant l’image très lumineuse par le biais d’effets envahissants, Steven Spielberg donne, assez maladroitement, une touche profondément irréelle à son film. Ainsi, certaines séquences contrastent nettement avec le caractère réaliste que le film possède car elles apparaissent énormément extrapolées (mention spéciale à l’explosion atomique, censée apportait une dramaturgie profonde). Ce regret est d’autant plus fort qu’Empire du soleil traite d’un sujet aussi peu abordé au cinéma que dans les manuels scolaires. En ce sens, le film reste alors une œuvre profondément historique malgré quelques fantaisies très regrettables.

Néanmoins, d’un point de vue purement technique, le film de Steven Spielberg est une véritable réussite. En effet, comment ne pas s’extasier devant une photographie aussi somptueuse ? Les couleurs sont sublimes, les plans remarquables et la caméra semble être toujours au bon endroit. De plus, le déroulement du film étant très chronologique, le réalisateur américain parvient à rythmer celui-ci avec une excellence certaine. Enfin, ce qui permet à Empire du soleil d’être, certes imparfait, mais néanmoins captivant, est la qualité indiscutable des acteurs qui le constituent. Christian Bale, âgé de seulement douze ans (son premier grand rôle), se révèle en effet particulièrement convaincant en réussissant à allier maturité et naïveté avec un naturel exceptionnel. Pour Spielberg, l’enfant fut d’ailleurs très difficile à dénicher, près d’une centaine de candidats ayant passé le casting. Ce personnage, si fort et si complexe à interpréter, se devait être interpréter avec justesse.John Malkovich, dans un rôle d’adulte assez pervers et finalement très individualiste, apparait lui aussi comme particulièrement convaincant, son physique atypique renforçant évidemment cette impression.

En faisant d’Empire du soleil un film à la fois historique mais aussi très fantaisiste, Steven Spielberg se mélange inévitablement les pinceaux. Néanmoins, fort d’une photographie exquise et d’un casting flamboyant, le film possède une force indéniable, puisant sa vitalité dans un symbolisme parfois irritant mais particulièrement touchant : l’enfant face à l’adulte, l’amour face à l’absurde. Le film reste imparfait et apparait comme une sorte de brouillon à La liste de Schindler, où le réalisateur parviendra à affirmer une certaine maturité qui manque, hélas, à Empire du soleil.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Dim 28 Nov 2010, 14:46

Dans mon top 5 Spielberg celui là.
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