Modérateur: Dunandan




| Hellboy |
![]() Réalisé par Guillermo De Toro |
| 8/10 |
J'ai regardé la version longue, et je n'ai pas vu de différence notable avec la version cinéma, signe qu'il s'agit d'un montage réussi sans bouts de gras inutiles. Je trouve que la réussite du film revient essentiellement à la richesse de son background et à la construction de son personnage principal. 
Comme dans Captain america quelques années plus tard mais avec ici avec plus de maîtrise, l'environnement de Hellboy est basé sur la culture du paranormal, faisant l'objet d'une bataille secrète entre les Etats-Unis (Zone 51) et l'Allemagne nazie (sciences occultes), teinté d'une grosse référence à Lovecraft. Il y a une multitude de détails qui débordent le sens de la simple crédibilité (par exemple, on peut apercevoir les fameuses fées du Labyrinthe de Pan dans un bocal) et attestent d'une certaine cohérence visuelle du metteur en scène. On sent à chaque plan que Guillermo De Toro aime les monstres plus que les humains.
En effet, les personnages les plus truculents et travaillés, sont les "créatures", qui paraissent contenir plus d'humanité que les humains eux-mêmes : ils souffrent d'une certaine solitude due à leur existence maintenue secrète par le gouvernement. Or, il est évident, après avoir revu assez récemment Blade 2, qu'il y a une filiation entre ce dernier et Hellboy, avec la thématique du professeur s'improvisant père d'un fils indésiré (Hellboy). Ce dernier est paradoxal : un esprit infantile dans un corps super-puissant. Hell - boy quoi ... C'est ce qui fait tout son charme, et l'enjeu dramatique du film : qu'est-ce qui fait un homme ? Ses origines ? Ce qu'il fait ? L'acteur qui l'interprète, Ron Pearlman, tient le rôle de sa vie (heureusement que l'idée originale d'utiliser la CGI a été abandonnée) : malgré le masque sur son visage, il parvient à transmettre de nombreuses émotions rien qu'à travers son regard et ses expressions corporelles. Ses meilleures scènes sont d'ailleurs celles avec son amie : elles témoignent de son désir à s'intégrer dans la société, d'être simplement "lui". Le passé de chaque "créature", mis à part celui de Hellboy, est relativement peu développé, et pourtant ça fonctionne : ils ont tous une personnalité singulière, recherchée (l'homme-poisson qui lit l'esprit de ses semblables et qui nourrit une passion pour les livres ; Liz qui est encore une adolescente comme Hellboy apprenant à devenir adulte en maîtrisant ses crises et donc son pouvoir ...), et c'est tout ce qui compte.
Puis il y a cette ambiance décontractée dès qu'on pénètre dans la Zone 51. Le ton dramatique composé de cette fin du monde annoncée, et de la maladie galopante du professeur est largement atténué par la cool attitude et le "je t'emmerde" de Hellboy. La VO est sur ce point précis bien meilleure que la VF, je préfère entendre le "Oh crap" plutôt que le stupide "ça me gonfle".
J'en arrive aux scènes d'action que je trouve assez sympathiques dans l'ensemble bien que j'aurais apprécié un peu plus de violence pour le style : j'imagine que ça du être difficile de jongler entre le grand public et les goûts fantastiques du réalisateur flirtant avec l'horreur gothique. Les meilleures sont celles qui font apparaître Karl Ruprect Kroenen, le sbire de Raspoutine, vraiment le meilleur bad-guy du film. Il n'y a qu'une autre créature fantastique à signaler comme ennemi récurent, un démon de résurrection, très vicieux puisqu'une morsure injecte directement des oeufs sous la peau. Par contre, la manière dont Hellboy arrive à bout de ses ennemis à la fin du film est beaucoup trop brève et ne fait pas honneur au charisme de ces personnages. Il s'agit pour moi du plus gros défaut du film. Heureusement qu'il y a cette scène éblouissante où Hellboy sombre quelques secondes du côté obscur.






Scalp a écrit:Manque un point quand même.
Scalp a écrit:Manque quatre points quand même.

y que l 'embaras du choix pour le descendre dans une review si on a pas trop aimer


Scalp a écrit:Toi ton Millenium y va prendre cher.

| La cité sans voiles |
![]() Réalisé par Jules Dassin |
| 7.5/10 |
Contrairement à ce qui a été dit sur ce film et à ce que pourrait suggérer son titre (littéralement "la cité nue"), il s'agit avant tout d'une enquête policière. Cependant, la voix off et la mise en scène insistent fortement sur le cadre de la ville. Avant que le crime commence, on veut nous imprégner de l'atmosphère générale, du pouls de la ville et de ses habitants, avec ses hauts immeubles, ses rues grouillantes de vie, et le train-train quotidien de ses travailleurs. 
Mais ensuite, l'intrigue se resserre fortement autour de l'enquête policière, rondement menée, dirigée par un inspecteur expérimenté utilisant sa cervelle, tandis que son second utilise ses jambes et son instinct. J'aime beaucoup les deux acteurs interprétant les enquêteurs, ainsi que les autres rôles, particulièrement un suspect qui ment sur (presque) tout, malheureusement pour lui coupable idéal, qui devient presque comique tant il est essaie maladroitement de s'en sortir. J'ai bien embarqué grâce à leur jeu qui ne m'a pas paru artificiel malgré l'ancienneté du film.
La photographie est l'un des points forts du film. Je comprends pourquoi elle a fait l'objet d'un oscar. Durant l'introduction, la voix off a signalé lourdement qu'il n'y avait aucun décor de studio et que tout a été filmé dans de véritables immeubles ou rues. Effectivement, on a jamais le sentiment d'être coupé de la vie de la ville, mis à part lors des interrogatoires, et encore, parce que dans certains lieux on peut encore apercevoir la ville derrière les fenêtres.
Enfin le dénouement final est très bien mis en scène. Pour figurer l'impossibilité pour le criminel de se cacher dans l'immense ville, quoi de mieux qu'un pont, ne se situant nulle part à priori. De là haut, on peut observer la ville, la dominer, mais seulement symboliquement, ni physiquement ni géographiquement. De plus, cette séquence est l'une des mieux filmées, avec par exemple cet escalier cadré en contre-plongée, ou en arrière-plan, la ville baignant dans l'ombre, légèrement spectrale. La toute dernière scène est magnifique, véritable contre-point de cette philosophie de la ville où chacun semble inter-changeable : le criminel, phénomène de quelques jours, rapidement oublié aussitôt l'électricité de la sensation disparue (même sa famille s'en est écarté), accompagnant la tartine du matin, et la victime, demeurant dans la mémoire de ses proches ou des personnes qui ont eu une bonne opinion d'elle.
Je n'ai pas beaucoup de bémols à signaler. Peut-être le sentiment que la ville aurait pu être plus tentaculaire. Car l'un des thèmes du film demeure quand même la ville, cadre essentiel de l'enquête, et la sensation de ne jamais trouver le coupable dans cet immense espace. Or seuls la voix off, le déroulement de l'enquête, et le montage alterné indiquant l'activité de la ville, me semblent nous mettre sur cette voie-là. Ainsi, le film se situe à l'embouchure de plusieurs genres : film policier, film noir, et film atmosphérique, avec un brin de légèreté apporté par les personnages principaux et l'incongru de certaines situations.| Film: Cité sans voiles (La) Note: 6,5/10 Auteur: Scalp |
Film: Cité sans voiles (La) Note: 8/10 Auteur: alinoe |
Film: Cité sans voiles (La) Note: 7,5/10 Auteur: Jack Spret |
Film: Cité sans voiles (La) Note: 6,5/10 Auteur: pabelbaba |
Film: Cité sans voiles (La) Note: 6/10 Auteur: Milkshake |





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