[pabelbaba] Mes Critiques en 2013

[pabelbaba]

Un film d'une heure dix, ça va je tiens encore le coup.

Demain, j'arrête la clope!

[Alegas]

En Quatrième Vitesse aka Kiss Me Deadly de Robert Aldrich - 1955

Avec cette adaptation d'un bouquin de Spillane mettant en scène le célèbre détective privé Mike Hammer, Aldrich dynamite le film noir. On a un peu l'impression de se retrouver devant une version sous stéroïde (enfin pour l'époque), du Grand Sommeil. A un détail prêt, on n'a pas besoin de voir le film 5 fois pour en comprendre tous les tenants et aboutissants... Avec un personnage principal cynique, bagarreur, charmeur mais surtout sacrément égoïste, les interrogatoires et les morts se succèdent.

Les nombreuses séquences ne sont malheureusement pas toutes d'égale valeur, pas mal d'entrevues n'ont pas plus d'intérêt que d'informer le spectateur sur l'avancée de l'enquête menée par Hammer. Le charisme de l'acteur y est peut être un peu pour quelque chose (c'est pas Bogart, quoi). En revanche Aldrich tente des trucs assez sympas comme la scène dans l'escalier, le réveil après l'accident, la fin, ou même les bagarres, avec des plans tordus ou un montage fullerien pas désagréable. Ca participe de l'ambiance presque surnaturelle et flippante de l'histoire, qui tient plutôt bien la route du côté thriller.

Le dénouement est un peu énorme, mais finalement ça colle avec le côté presque over-the-top du reste. Et puis de toute façon la Corvette d'Hammer fait oublier les quelques petits défauts qui traînent ça ou là. (c'est autre chose que les caisses toutes moches de Drive!)

8/10

[pabelbaba]

Finger on Trigger de Ba San - 1984

Un petit polar Hk d'avant la révolution Woo, avec Stephen Fung en lead actor, ça attise la curiosité.

Le pitch n'est pas bien original, un ex-flic devenu coiffeur paye les frais médicaux de son fils en exécutant des contrats. Forcément ça ne vole pas haut, la psychologie des persos est au ras des pâquerettes, les facilités et aberrations sont fréquentes, mais le charme opère un peu. Quoiqu'il faille aussi fermer les yeux sur la zic pseudo funky, l'humour pas finaud, la romance pas crédible et les flashbacks bien appuyés en noir et blanc. Hong Kong quoi.

Hong Kong jusqu'au bout des ongles d'ailleurs, notamment dans la gestion de l'action. Là c'est un peu la totale : braquage qui tourne mal, course poursuite à moto, baston dans un entrepôt et final sanglant sur les docks. Malheureusement c'est filmé par un tâcheron sans idée ni technique, et donc avec une platitude affligeante. Dommage, le final aurait pu ressembler à celui de Men From The Gutter.

Le niveau est en revanche relevé par l'interprétation de Stephen Fung, toujours classe et cool (c'est le second effet moustache) et par la fin, qu'on voit venir grosse comme une maison, mais quand même, c'est pas en occident qu'on verrait des trucs pareils.

5/10

[pabelbaba]

The Grandmaster de Wong Kar Wai - 2013

Whaow...

Je crois simplement que c'est le plus bel hommage au kung-fu que j'ai pu voir jusqu'à présent, et de très loin. Il y a pourtant eu pas mal de films du genre ces dernières années, utilisant un large panel de formes possibles : grande fresque avec Fearless, humour, nostalgie et petit budget avec Gallants, action et clins d’œil avec Kill Bill, mais aucun n'ayant la force de celui-ci et ne balayant autant de thèmes. Tous les thèmes du kung fu pian sont repris ici, vengeance, transmission, quête de la perfection et de la place de N°1, le tout sur fond de fresque historique et amoureuse. Avec autant de cartes en main, le décor est alors posé pour donner un vrai bon film de 2h.

Là-dessus, WKW réussit un nouveau tour de force, celui d'iconiser une femme à un point que la beauté ou la sexualité n'entrent plus en ligne de compte. Il n'y a pas vraiment de mot pour décrire Zhang Ziyi dans ce film. Posture, costume, expression de visage, mouvement... Elle n'incarne plus vraiment un personnage, mais bien une icône, comme Maggie Cheung avant elle dans... In the Mood for Love. Autant vous dire que j'étais en transe à chacun de ses combats.

D'ailleurs ils sont plutôt réussis malgré l'utilisation intempestive des ralentis et d'un montage assez cut. Ca participe de la grâce du film, où les combats sont particulièrement soignés avec des gestes amples et précis, mais d'où ressortent rarement l'animosité. Les plans en plongée verticale au-dessus des protagonistes étant généralement sublimes...

Enfin la BO magnifie les images et souligne parfaitement les émotions, que ce soit l'air d'opéra ou surtout les réarrangements de Morricone, c'est simplement beau. Lors de la dernière discussion entre Ip Man et Gong Er, c'était juste parfait.

Et quand au bout de film, on nous montre l'arrivée du petit dragon et que l'on voit que l'acteur choisi pour incarner le maître d'Ip Man, n'est autre que Yuen Woo Ping, il est impossible, malgré la tristesse globale du film, de ne pas en ressortir avec la banane.

9/10

[Scalp]

NON tu peux pas dire hommage au kung fu !!! je t'interdit !!!

[Mark Chopper]

Je ne sais pas pour toi, Scalp, mais quand je suis allé voir le film, la moyenne d'âge dans la salle était de 70 ans.

Pas étonnant que Pabel ait aimé à ce point

[Scalp]

J'en avais parler au bomcast, que du vieux dans ma salle

[pabelbaba]

L'avantage des vieux, c'est qu'en regardant en arrière ils peuvent voir quelque chose et comparer ça au présent. Le jeune regarde au loin derrière la ligne d'horizon, et finalement... ne voit rien.

[Mark Chopper]

Je vois surtout un vieux gâteux bien content d'avoir eu sa première trique sans viagra grâce à Zhang Ziyi

[pabelbaba]

Ben justement non, et c'est justement ce qui est fascinant dans ce film, c'est qu'elle est magnifique, mais cela n'a rien de sexuel.

[pabelbaba]

Karaté Bullfighter aka Champion of Death de Kazuhiko Yamaguchi - 1975

Sonny Chiba qui s'en prend à un taureau à main nue, ça sent encore le film de poète qui s'ignore...

Techniquement, c'est le premier volet (avec Karaté Bearfighter et Karaté for Life, tout un programme!) de l'adaptation d'un manga racontant la vie d'un célèbre karatéka après la seconde guerre mondiale. Lassé de voir le karaté devenir une simple "danse" où les adversaires ne se touchent pas, il s'emploiera à faire revenir son art à quelque chose de plus "viril".

Du coup quand ça cogne ça fait pas semblant. Chiba, comme à son habitude, cogne pour faire mal et gagner. Ce n'est pas particulièrement esthétique, ça a surtout pour but d'être efficace. Et c'est assez réussi, les fights sont plutôt expéditifs et filmés avec des effets un peu bizarres, notamment la shaky camera subjective (attention de ne pas avoir le ventre trop plein). C'est dans ces moments-là qu'on ressent un peu la présence de Norifumi Suzuki, qui aurait signé le scénario.

Autrement l'histoire ne casse pas des briques (contrairement à Chiba, qui lui peut péter 17 tuiles d'un coup!) à base d'amour contrarié et de rédemption pas très claire. Mais qu'importe, on a de la tatane de kalitay avec un Chiba bien vénère, et surtout cette scène quasi nanardesque où il affronte bel et bien un taureau.

6,5/10

[pabelbaba]

Vigilante de William Lustig - 1983

Grosse référence du ciné d'autodéfense, j'avoue avoir été un peu déçu.

C'est dommage, parce qu'on sent que Lustig veut bien faire, il essaie de chiader certaines de ses séquences et de rendre son film visuellement attrayant. Rien que l'intro avec Williamson qui sort du noir, ou la scène de l’ascenseur, c'est assez réussi.

Malheureusement c'est un bien piètre directeur d'acteur. Il se repose sur le magnétisme de Williamson, mais ne le fait jamais jouer. C'est flagrant lors de la poursuite du dealer, ses expressions font tout sauf naturel, un paquet de prises avec lui n'auraient pas dû être retenues. C'est un peu mieux avec Robert Forster, mais il faut dire qu'il n'est pas aidé par un scénario plutôt pauvre.

On sent assez souvent des longueurs, pourtant il était envisageable de donner une part plus conséquente aux flics, les voir enquêter, éventuellement mettre en place un affrontement entre la bande de voyous et celle de Williamson... Au lieu de ça on a deux courses poursuites pas folichonnes et une fin un peu raide.

C'est frustrant.

6/10

[pabelbaba]

L'Exécuteur Noir aka Slaughter's Big Rip-Off de Gordon Douglas - 1973

Ceci est la suite directe du gros navet qu'est Slaughter.

Le changement de réalisateur aura été presque salutaire, on passe du navet total au film d'action pas folichon avec de jolis moments bien nanards. Déjà le scénario est celui d'un polar et pas celui d'un James Bond ultra-fauché. Mébon, on ne change pas une affaire qui part en couille, il y a tellement de trous dans le script qu'on se demande si c'est pas une version cut. Vraisemblablement non, c'est juste qu'il doit se passer un max de choses hors-champ... Certains ressorts scénaristiques sont aussi complètement abusés, genre la copine du héros qui se fait choper deux fois comme une grosse merde. La première fois, c'est gros comme une maison, la seconde c'est maxi facepalm. Pareil pour l'identité de l'as du braquage de coffre, quand on apprend que c'est le pimp gringalet... King size facepalm.

Et le côté nanard ne s'arrête pas là, il faut voir la scène d'intro avec un avion qui attaque le héros en train de piqueniquer, qui loupe le héros mais réussi un fabuleux headshot sur son pote. Il faut aussi voir les séquences d'infiltration, dignes de Black Dynamite, où Jim Brown se lance avec un .44 au poing, sans doute pour maximiser sa furtivité! Heureusement il aura la bonne idée dans la dernière séquence de venir avec un silencieux.

Tout ça laisse penser que ce volet ne vaut pas mieux que le précédent. Ce qui n'est pas tout à fait vrai, on voit largement plus de boobs et il y a bien plus d'action et pas trop mal shootée de surcroît. La dernière séquence est même assez réussie. Enfin je cherche encore le score de James Brown, dont on n'entend jamais la voix, et j'aimerai bien voir le CV du mec qui a casté le gros méchant qui tire les ficelles, tellement il est risible.

4/10

[angel.heart]

Celui-ci ( comme le premier ) fait partie de la dizaine de Blax qui traînent sur mes étagères et que je n'ai pas encore maté.

Ça a l'air d'être dans la moyenne du genre...

Bon sinon, pas terrible ta note au Lustig...

[pabelbaba]

A la limite regarde juste celui-là!

Sinon pour le Lustig, j'avais lu des critiques un peu réservées et je les comprend. Le rythme n'est pas super folichon et ça manque d'un script pour la partie Williamson.