[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar zack_ » Mer 04 Sep 2013, 11:39

*Modification bug*
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Jeu de famille - 7,5/10

Messagepar Mark Chopper » Ven 06 Sep 2013, 20:59

Jeu de famille, de Yoshimitsu Morita (1983)

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L'histoire : Un homme engage un tuteur suite aux mauvais résultats scolaires de son fils cadet. Cet enseignant, aux méthodes atypiques, va peu à peu faire voler en éclats l'équilibre de façade de la famille...

Jeu de famille ou le film de référence sur le thème de la famille dysfonctionnelle japonaise traité de manière satirique. Celui qui a servi de modèle aux réussites du genre depuis trente ans, de The Crazy Family de Sogo Ishii à Hanging Garden de Toshiaki Toyoda, en passant par Visitor Q de Takashi Miike... Et si plusieurs de ces films ont surpassé leur aîné, que ce soit sur le fond et/ou sur la forme, la pertinence de son propos et l'intelligence de son traitement subsistent. On retrouve donc une famille nucléaire classique et un élément perturbateur en la présence d'un tuteur (interprété par un Yûsaku Matsuda une nouvelle fois excellent) qui va la dynamiter. Le tout dirigé par un cinéaste équilibriste, capable de donner à son long-métrage un ton à la fois réaliste et absurde, cinégénique et théâtral (dans le bon sens du terme).

Le père veut donner l'impression qu'il se soucie de la réussite de ses enfants, mais passe son temps à travailler et à boire et ne s'implique jamais dans la vie de sa famille. La mère arbore un éternel sourire, mais mène une vie morne à force d'être traitée par son époux et ses fils comme une employée de maison. Et les enfants subissent la pression de la réussite scolaire comme si elle seule pouvait déterminer leur bonheur, au point que ni leurs parents ni leurs enseignants ne se soucient du fait qu'ils soient harcelés par des condisciples. Avec des méthodes étranges, choquantes et gênantes, le personnage de Matsuda s'impose au cœur de cette famille dans un rôle incertain, comme s'il était à la fois son cancer et son sauveur, jusqu'à ce final ahurissant, que je ne révélerai pas, qui laisse le spectateur dans le doute, ne sachant plus s'il doit rire ou déprimer.

Si son ton peut paraître un peu froid de prime abord, au point de rendre son humour difficile à appréhender, Jeu de famille mérite sa réputation flatteuse. Une farce qui n'épargne ni ses personnages ni le pays qu'elle critique.

Note : 7,5/10
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Messagepar Mark Chopper » Mer 11 Sep 2013, 19:06

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Seule dans la nuit (1994) - 5,5/10

Messagepar Mark Chopper » Ven 13 Sep 2013, 22:31

Seule dans la nuit, de Takashi Ishii (1994)

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L'histoire : Un policier infiltré dans un clan de yakuzas se fait assassiner. Violée par ces mêmes yakuzas, sa jeune épouse décide, après avoir raté sa tentative de suicide, de mener sa vengeance...

Un film qui se situe au carrefour du rape & revenge et du yakuza eiga. Mais qualitativement plus proche (malgré sa réputation flatteuse entretenue ici ou là par les fans du cinéaste) du premier Black Angel que de Freeze Me ou de Gonin. Takashi Ishii appartient à la catégorie des cinéastes qui ont tendance à réaliser inlassablement le même film, sauf lorsqu'il accepte un salutaire travail de commande : chez lui, tout n'est que développement, répétition et variation. On retrouve ainsi son héroïne classique : victime de la violence des hommes et lancée dans une quête vengeresse qui ne laissera que sang et larmes sur son passage. Mais aussi : un amour tragique et impossible, ainsi qu'un spleen urbain, incarné par une ville de Tokyo nocturne et pluvieuse, souvent menaçante. Et ce sens du cadre et ce travail soigné sur l'éclairage. Sans oublier, hélas, quelques soucis de rythme, des scènes inutilement étirées, des tunnels narratifs. Le film est beau, oui. Mais ennuyant parfois. En résumé : Takashi Ishii rode son style, ses personnages et ses thématiques. Et à force de tourner autour, il a fait bien mieux par la suite. Avec des interprètes autrement plus convaincants.

Note : 5,5/10
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Pot d'un million de ryô (Le) - 7/10

Messagepar Mark Chopper » Sam 21 Sep 2013, 19:59

Le Pot d'un million de ryô, de Sadao Yamanaka (1935)

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L'histoire : Un seigneur offre en cadeau de mariage à son frère peu fortuné un pot orné d’une tête de singe. Vexé, ce dernier s’en débarrasse et l’objet tombe entre les mains d’un petit orphelin. Le seigneur et son frère apprennent alors que ce pot vaut un million de ryô...

L'un des premiers films mettant en scène Tange Sazen, personnage culte de la littérature japonaise. Mais aussi, et surtout, l'un des trois seuls films de Sadao Yamanaka qui n'ait pas été perdu ou détruit au cours de la Seconde Guerre mondiale. L'action de cette comédie, qui étonne de par sa modernité, se déroule dans les quartiers les plus modestes d'Edo et le cinéaste porte un regard amusé sur ces personnages pour qui un pot de grande valeur se révèle riche de promesses. L'objet en question a tout d'un MacGuffin qui permet au cinéaste de passer d'un personnage à un autre et d'offrir une véritable étude de caractères : la grande force de son long-métrage consiste à adopter en permanence un ton léger, pour amuser, tout en montrant une réalité assez grave (la pauvreté, notamment) et des personnages inattendus pour l'époque... Ainsi les hommes, malgré les apparences, sont en fait dominés par les femmes, y compris Tange Sazen qui dépend financièrement de la patronne d'une maison de jeu. Certes il dispose de grandes capacités martiales, qu'il démontre à l'occasion, mais il n'en demeure pas moins oisif. Et d'une scène comique à une autre, Yamanaka se fait le chantre de cette oisiveté, des plaisirs simples et de la liberté qui finissent par l'emporter sur l'appât du gain. En résumé : une comédie rafraîchissante qui n'a rien de poussiéreux malgré son grand âge.

Note : 7/10
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Hannibal » Sam 21 Sep 2013, 20:04

Dun te remercie! :super:
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 21 Sep 2013, 20:06

Oui j'allais le dire ^^.

Et puis ça fait plaisir de voir de nouveaux avis sur le ciné japonais. Je connaissais celui-ci de réputation (via l'adaptation de Gosha, bien sûr), mais je n'osais pas le découvrir ...
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Sam 21 Sep 2013, 20:10

Pas vu le Gosha, mais je doute que le traitement soit pareil :mrgreen:
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Dim 22 Sep 2013, 00:06

Je suis avec attention tes notes sur les Zatoïchi :voleur:

(étonné par contre de ta note pour le second, Le fugitif, que j'ai trouvé vraiment moyen, même s'il crée une continuité intéressante avec le 1er, et la copie médiocre dont je disposais n'a rien fait pour améliorer les choses)
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Dim 22 Sep 2013, 00:09

J'ai beaucoup aimé sa relation avec son frère (et les deux acteurs sont crédibles en frères :mrgreen: ) et l'éclairage sur le passé sentimental de Zatoichi.

Quand je pense que le coffret WS passe directement du 1 au 6, ça n'a aucun sens. Le développement du personnage est sacrifié avec ce "best of".

Sinon, j'ai trouvé des bonnes copies. Il ne me manque que le dernier :voleur:
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Dim 22 Sep 2013, 00:44

Ben oui j'avais raison sur la cohérence et l'évolution de la saga 8)

(sinon le dernier je crois que j'ai dû le voir sur youtube :|)
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Dim 22 Sep 2013, 13:13

Pas trouvé sur YouTube non plus...
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Nuages flottants - 8/10

Messagepar Mark Chopper » Lun 23 Sep 2013, 19:55

Nuages flottants, de Mikio Naruse (1955)

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L'histoire : Un an après la défaite du Japon, en 1946, Yukiko est rapatriée de l'Indochine française. A Tokyo, elle retrouve Tomioka avec qui elle a eu une liaison pendant la guerre. Mais celui-ci ne tient pas la promesse qu’il lui avait faite de divorcer pour vivre avec elle...

Considéré comme le chef-d'oeuvre de son auteur, Nuages flottants apparaît le plus souvent en troisième position derrière Voyage à Tokyo et Les Sept Samouraïs sur les listes des plus grands films de l'histoire du cinéma japonais. Tout ce qui constitue le style de Mikio Naruse répond présent : son attachement au quotidien des gens modestes, sa vision lucide de la réalité de l'après-guerre, son goût pour les histoires mélodramatiques tout en retenue et, tout simplement, son profond humanisme. Il ne cherche pas pour autant à faciliter l'empathie avec son personnage principal masculin : volage, égoïste, il se soucie peu de l'amour qu'éprouve pour lui son ancienne maîtresse et ne revient vers elle que lorsqu'il se sent seul (leur évidente harmonie sexuelle, censure oblige, est ici seulement suggérée) ou manque d'argent. On s'attache bien plus à son héroïne, qui parvient à survivre tant bien que mal dans un Japon défait, grâce à sa force de caractère... Cinéaste pessimiste, Naruse livre une fois encore l'histoire d'êtres qui tentent, en vain, d'échapper à leur quotidien étriqué : les dépressifs et/ou les malheureux en amour peuvent donc passer leur chemin. Rien ici ne viendra les distraire, malgré l'excellence de l'interprétation, des expérimentations sur le montage et une mise en scène plus travaillée que son apparente simplicité ne le laisse deviner de prime abord : Naruse dissèque les éléments les plus sombres d'une histoire d'amour et ne nous épargne rien. Une oeuvre éprouvante qui interroge le spectateur sur sa capacité ou non à aimer.

Note : 8/10
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Lettre à Momo - 8/10

Messagepar Mark Chopper » Sam 28 Sep 2013, 19:21

Lettre à Momo, de Hiroyuki Okiura (2012)

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L'histoire : Momo, une jeune adolescente, quitte Tokyo avec sa mère pour s'installer dans un petit village. Elle conserve précieusement une lettre inachevée de son père, écrite peu de temps avant sa mort...

Treize ans se sont écoulés entre la sortie de Lettre à Momo et Jin-Roh, précédent long-métrage de Hiroyuki Okiura. L'homme, pour autant, n'est pas resté inactif au cours de cette période, travaillant pour la télévision et en tant qu'animateur au service d'autres cinéastes, comme Mamoru Oshii et Satoshi Kon. Son nouveau film, on le devine plus personnel, puisqu'il l'a écrit, contrairement au précédent. Mais aussi parce qu'il est le fruit d'un travail long de sept années : adoptant pour l'occasion une approche plus traditionnelle, Okiura a réalisé chaque dessin à la main. Du boulot à l'ancienne donc pour un résultat payant à l'écran. Les décors se révèlent magnifiques, l'animation fluide et les personnages on ne peut plus expressifs.

L'histoire, simple sur le papier, est magnifiée par le traitement opéré : sur le thème du deuil d'un père par une jeune adolescente qui regrette les derniers mots, très durs, qu'elle lui a adressés avant sa disparition, Hiroyuki Okiura livre une histoire tout d'abord légère et drôle, grâce aux interactions de son héroïne avec des créatures mythologiques, issues du folklore nippon, puis grave et triste. Une rupture de ton réussie, qui intervient assez tardivement et qui évite tout excès de pathos. L'écriture se montre subtile, même si certaines scènes appuient parfois trop le côté symbolique (le passage du pont, la réussite du plongeon) pour montrer comment cette jeune fille va réussir à aller de l'avant et développer son empathie, malgré l'absence d'un être aimé.

On pense à Hayao Miyazaki, forcément, et notamment au cultissime Mon voisin Totoro (le combo douce campagne + créatures du folkore), mais Lettre à Momo parvient à s'affranchir de son modèle, à développer sa propre identité et s'impose comme une envoûtante réussite.

Note : 8/10
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Dim 29 Sep 2013, 00:12

Ça peut me plaire ?
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