[Velvet] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Balade Sauvage (La) - 10/10

Messagepar Velvet » Dim 06 Oct 2013, 10:43

La balade sauvage de Terrence Malick (1975) - 10/10
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Le vide magnifique des grandes plaines américaines est ici le refuge de deux amoureux dont rien ne peut séparer, symboles d'une jeunesse un peu perdue mais qui veut perdurer. Les champs de blés, les fermes isolées presque délabrées par le temps et le labeur, les longues routes ne sont que les lieux communs vides et presque sans humanité de ce road movie planant et innocent. Leur périple ne sera pas sans victime, ils devront faire appel à la violence pour échapper au sort qui les attend. N'ayant pas la volonté de faire de ce film un trip acide et violent, Malick fait crépiter la beauté de l’inconscience de ce duo avec la gravité de leurs actes. Ces actes, ces meurtres, Malick ne fait que les regarder, ne fait que les effleurer n'ayant jamais un regard malveillant pour ces deux fugitifs qui n'ont qu'une seule ambition: vivre ensemble. Dans ce monde mouvant et destructeur, il est question d'amour et de liberté. L'amour a-t-il sa place dans ce monde aliénant et individualiste où le quotidien des uns et des autres devient de plus en plus morne et solitaire. Alors quand on trouve l’être aimé, l’être dans lequel on arrive à se regarder avec délectation, on a du mal à résister et à laisser s'échapper cette seule chance de liberté et de passion. En 1975, Malick n'avait pas encore cette obsession visuelle pour faire tourner sa caméra comme le vent s'éparpille entre les arbres. Peu de dialogues encombrent le film porté par la voix off d'Holly et ses réflexions sur les aventures qu'elle mène avec Kit.

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Sobre, discrète, la réalisation de Malick est la preuve même de cette sensibilité à fleur de peau qui fait rejaillir les pulsions et les questionnement de ce duo criminel qu navigue avec cette quête de liberté salvatrice contrebalancée par l'amertume et l'isolement presque obligatoire du à leurs crimes perpétrés. Cette solitude par rapport aux autres est peut être la seule possibilité pour eux de s'unir et de vivre leur amour. La société jugera leurs actes et leur fera payer leur folie. La nature, l'environnement paisible qui les entoure, les laissera en paix. La nature ouvre ses portes à qui le voudra bien sans faire de distinction. A la fois doux protecteur et criminel à la gâchette facile presque amusé par ses crimes qui le sortent de son quotidien, Martin Sheen, au charisme ravageur tel un James Dean, voit en Holly une possibilité de rédemption. L'amour le responsabilise et lui donne un but à son existence. Holly, jeune adolescente naïve, candide mais pas aveugle, suit son amoureux avec des étoiles dans les yeux. C'est avec humilité et mélancolie que Malick filme les tribulations inéluctables d'un duo amoureux incompris dont l'inconscience a pris le pas sur leur liberté. La violence de l'amour n'a peut être plus sa place dans ce monde destructeur et consommé. C'est beau. C'est grave. C'est la balade sauvage.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Mr Jack » Dim 06 Oct 2013, 11:20

Malick ne fait que les regarder, ne fait que les effleurer n'ayant jamais un regard malveillant pour ces deux fugitifs qui n'ont qu'une seule ambition: vivre ensemble


Justement je trouve que c'est cette discrétion qui pose problème, il y a un gros soucis de rythme dans ce film. Tu peux être discret et quand même proposer quelque chose à la réal, là on a juste l'impression que Malick les filme de loin et n'apporte ni fougue ni ambition visuelle. Pourtant le sujet est passionnant et les acteurs sont beaux, mais c'est avec la forme du film que j'ai un problème, que je trouve très long alors qu'il ne dure qu'une heure et demi.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Dim 06 Oct 2013, 13:15

J'ai trouvé le film plutôt fluide par rapport au rythme tenu. Après, la distance de Malick, c'est ce qui m'a plu pour accentuer le fait qu'ils sont seuls et que ça reste leur propre histoire. Après pour l'ambition visuelle, je trouve que le propos se suffit à lui même pour engendrer de la beauté. D'ailleurs quand Malick en fait trop, ça donne To the wonder et c'est clairement moins beau. Là j'y trouve une simplicité et une fébrilité qui m'a vraiment ému.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Mr Jack » Dim 06 Oct 2013, 14:43

Malick a déjà su combiner ambition visuelle et sujet fort, regarde La Ligne Rouge.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Heatmann » Dim 06 Oct 2013, 18:53

decouvert cette semaine ce Badlands , decut quand meme vue la reput mais je comprend l impact qu il a du avoir a l'epoque sur toute une generation d'artiste , ce qui m'a gener c'est que y a de putain de passage vraiment excellent , et d'autre tranche plutot chiante et le film se repete bcp jtrouve . c'est quand meme vachement mieux que le recent amant du texas
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Polytechnique - 8/10

Messagepar Velvet » Lun 07 Oct 2013, 16:39

Polytechnique de Denis Villeneuve (2009) - 8/10
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Tragique histoire qu'est cette tuerie perpétrée par un étudiant anti féministe dans une Ecole de Polytechnique de Montréal en 1989. Tout de suite, limite par obligation, nous sommes obligés de penser au film de Gus Van Sant, Elephant. Alors que ce dernier filmait la cruauté avec cette forme de mélancolie adolescente presque insouciante, Polytechnique est plus terre à terre, plus direct dans la violence présentée à l'image. L'univers, plus froid et glaçant, est orchestré par cette ville de Montréal enneigé aux décors quasiment oppressants et par cette image en noir et blanc donnant place à une chasse à l'homme irrespirable. Denis Villeneuve choisit de nous raconter ce périple sanguinaire par le prisme de deux étudiants qui vécurent différemment ce drame. Le meurtrier, au regard vide et à la haine papable, est le symbole de cette folie humaine filmée à la fois distante pour ne pas moraliser mais aussi de façon réaliste pour ne pas idéaliser ces actes insoutenables.

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Malgré le fait d'y avoir survécu, cette journée va hanter les deux survivants et faire de leur quotidien une épreuve presque insurmontable entre peur de l'avenir et culpabilité du passé. Sans styliser à outrance la violence scolaire ou étudiante, Polytechnique happe dès les premières minutes par ses qualités graphiques impressionnantes qui nous plongent dans cette atmosphère sordide ponctuée de scènes marquantes qui restent longtemps dans les mémoires, comme si nous étions nous mêmes poursuivis par le forcené dans ces longs couloirs de la mort, dans ces salles de classe caverneuses . Mise en scène bluffante, plan somptueux, le réalisateur met en lumière ses immenses qualités de metteur en scène. Court (1h15), Polytechnique est un film percutant et claustrophobe mêlant tristesse mortuaire et espoir fatidique.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Lun 07 Oct 2013, 17:03

Je reconnais les qualités formelles de ce film, mais je me suis ennuyé et je trouvais que ça tournait un peu à vide :?
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Prisoners - 9/10

Messagepar Velvet » Ven 11 Oct 2013, 08:34

Prisoners de Denis Villeneuve (2013) - 9/10
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Après deux films à fort potentiel (Polytechnique et Incendies), Denis Villeneuve revient dans les salles avec un premier long métrage hollywoodien qui se révélera être un véritable coup de force, redonnant ses lettres de noblesses au polar, genre cinématographique plus que tortueux. Tout commence de façon anodine. Un camping car roule et se gare devant une résidence un jour de Thanksgiving, puis dans ce même lotissement deux filles disparaissent. Le ciel est sombre, la nuit est pluvieuse, la foret est boueuse, on pense à The Killing US, Prisoners nous enfonce dans cette ville glauque du Nord des Etats Unis où tout à l'air propre sur soi mais où tout est habité par une tension et une morbidité de tous les instants. Quand le coupable idéal est mis en liberté pour faute de preuve, tout va basculer dans une frénésie inéluctable qui envahit la sphère familiale. Et quand on met un pieds dans l’étrier, on ne peut plus rien arrêter.

Le film va alors multiplier les pistes avec différents coupables plus sordides les uns que les autres, les faux semblants, les jeux de pistes, les non dits sans jamais s’emmêler les pinceaux. Prisoners filme, scrute avec distance cette Amérique au patriotisme porté par ce protectionnisme familial sans limite mais qui trouve ses limites dans le pardon. La loi est au dessus de tout mais jusqu'à quand? Denis Villeneuve n'y répond pas vraiment, et ne met pas assez ses personnages en difficulté devant le fait accompli malgré cette réflexion sur la barrière entre la foi et le mal. Mais le monde n'est ni blanc ni noir, la violence rencontre la violence, donnant droit à de véritables moments tortures irrespirables entre Paul Dano et Hugh Jackman dans l'effroi le plus total.

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A l'image de son énigme, le script est labyrinthique et n'est pas qu'une simple enquête de police. Ce fait divers nous est présenté par le regard de plusieurs personnages dans une fluidité magistrale. Le film de Denis Villeneuve est avant tout un portrait de personnages maîtrisé sur le bout des doigts. Hugh Jackman, en père détruit et protecteur du cercle familial en perdition va braver les lois et l’éthique pour pouvoir arriver à ces fins. Même si ce dernier en fait un poil trop , il est terriblement impressionnant de par sa masse physique. Le deuxième larron qu'est Jake Gyllenhaal, est le symbole même de Prisoners, tout en contrôle, en charisme et en violence retenue qui ne demande que peu de choses pour exploser. Derrière les deux têtes d'affiche, les brèves mais terriblement suffocantes apparitions du jeune David Dastmalchian (déjà vu dans The Dark Knight) terrifient le spectateur par cette folie presque schizophrénique.

Malgré son rythme lent, ayant pour effet d'accentuer la tension palpable, c'est visuellement que le film touche parfois les sommets. Un film comme Polytechnique avait déjà mis en image les qualités graphique des oeuvre de Denis Villeneuve et Prisoners est en totale adéquation avec nos attentes. Photographie somptueuse, lumières parfois caverneuses qui intensifient des séquences nocturnes de toute beauté, montage fluide et hypnotique, Prisoners nous tient en haleine, nous happe jusqu'à la dernière seconde. Mêlant drame familial, enquête policière, film noir, Prisoners est un bloc de marbre à la violence sourde qui allie force de frappe graphique et intensité psychologique insoutenable.
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Vie d'Adèle, Chapitres 1 et 2 (La) - 8,5/10

Messagepar Velvet » Ven 11 Oct 2013, 14:00

La vie d'Adèle, Chapitres 1 et 2 de Abdellatif Kechiche (2013) - 8,5/10
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Adèle vit sa modeste vie de lycéenne avec son groupe de copines, ses premiers émois amoureux avec des garçons dont elle ne tire aucune affection, mais elle doute, il lui manque un truc pour la faire vivre, un je ne sais quoi. Puis, un regard lui suffit, le coup de foudre la frappe en pleine ville, dans cette ébullition citadine alors qu'elle allait rejoindre son petit ami. Elle rencontre pour la première fois , la fameuse Emma à la chevelure bleue saillante et tout va se chambouler dans son esprit. Kechiche, comme à son habitude, met sa caméra au plus près des visages de ses personnages. Il ne s'intéresse guère à un quelconque esthétisme mais filme les maladresses de la peau adolescente, les jeux de regard, les mèches de cheveux qui tombent, les pulsions sexuelles fantasmatiques qui envahissent le corps charnel de la belle Adèle. Kechiche peint sa muse de façon naturelle avec ses qualités, ses défauts et Adèle Exarchopoulos est magnifique de maladresse, de tendresse avec son regard plus vrai que nature.

L'amour ne se choisit pas, ça ne se comprend pas, ça nous prend au tripe sans que l'on en connaisse les raisons. Les deux jeunes femmes vont se rapprocher malgré leurs différences culturelles et sociales, et vont apprendre à s'aimer, à jouir ensemble durant de longues et intenses scènes de "sexe" qui se relèveront terriblement crues. Mais malgré ce coup de force visuel, ces scènes deviennent parfois un brin redondantes, chorégraphiées et enlèvent presque toute intimité à un acte qui ne devrait leur appartenir qu'à elles seules. Le film n’atteint jamais le sensualité et l’érotisme fébrile des quelques scènes de Mulholland Drive, par exemple. Mais par enchantement, on rigole, on vibre avec elles lorsqu'elles sont l'unes sur l'autre avec un jeu de main et de peau lorsqu'elles trouvent chez les parents d'Adèle.

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Mais, car il y a un mais, Kechiche a du mal à nous parler de ce couple. Il nous montre la rencontre, il nous montre la séparation mais il ne nous montre pas ou presque pas leur vie à deux mis à part la routine qui crame le couple petit à petit sans qu'elles ne s'en rendent compte. Cette passion, ce désir intérieur n'existe plus dans cette deuxième partie du film où l'on voit Adèle devenue institutrice et Emma, artiste peintre. Cet amour est remplacé par un discours un peu lourdingue sur le clivage culturel et social qui sépare les deux personnes. Cette différenciation est visible notamment lors de la séquence de l'anniversaire d'Emma où Adèle nous est montrée comme la petite gentille fille un peu simplette qui se suffit à servir les grands esprits artistiques de tout ce petit monde bourgeois stéréotypé.

Le film est long, éprouvant physiquement et émotionnellement parlant mais souffre de nombreuses doubles répétitions qui au lieu d’être un jeu de miroir se contentent de ressasser certaines séquences peu ou pas intrigantes. On a donc droit à deux anniversaires, deux repas avec les parents, deux manifestations, plusieurs actes sexuels, deux bars gay (un masculin , un féminin) sans que le réalisateur ne se pose des questions sur les différences de situations. Derrière ces petites lourdeurs, se cache un film frappée d'une fraîcheur qui nous imprègne, qui nous ramène à notre jeunesse avec ce dit premier grand amour et les fêlures qui nous rongent, la douleur du regret, le manque de l’être aimé. C'est avec le ventre noué, qu'on observe vers la fin du film, cette scène dans le bar véritablement harassante d'émotion. En empathie totale, on suit les déambulations d'Adèle qui finit seule comme une bouée à la mer. La Vie d'Adèle n'est peut pas être le film d'amour tant attendu mais est un portrait à la fois maladroit et magnifique d'une jeune femme moderne.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Dionycos » Sam 12 Oct 2013, 13:41

Très belle critique, bien que je ne partage pas totalement ce que tu dis dans ta toute dernière phrase.
Pour moi, il s'agit bien d'un film d'amour avec un grand A, qui m'a totalement retourné et donné envie de tomber amoureux avec elle. Cette vie d'Adèle, je l'ai vécue avec elle, et ce grâce à la réalisation exemplaire de Kechiche, incroyable quand il s'agit de capter les émotions. La scène du premier baiser, où les deux filles sont allongées dans un parc, est un des plus beaux moments de cinéma qu'il m'ait été donné de vivre. C'était incroyable, comme si je vivais la scène, comme si c'était moi qui désirait la personne en face (et je tiens à préciser que j'aime pas Léa Seydoux, que je la trouve pas désirable pour un clou). Puissant.

Un regret concernant les scènes de sexe, c'est qu'elle cherchent juste à capter la recherche du plaisir, de la jouissance, en occultant un peu l'amour. Dommage par exemple que LA scène débute alors que les deux personnages sont déjà à poil en train de se taper les culs :mrgreen: Ca manque un peu de sentiment amoureux, alors que le reste du film en est rempli.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Sam 12 Oct 2013, 14:13

Sur les scènes de sexe, j'ai la même approche que toi. Trop de jouissance et pas assez d'amour. Pour la première scène, je m'attendais à un peu plus de douceur et de fébrilité, en les voyant se déshabiller par exemple. Alors que là, tout de suite nue, directement claquement de fessier et concours de cris. :twisted: :lol:

Après pour le film d'amour, je ne sais pas trop comment le définir. La première partie du film est surtout sur les pérégrinations sentimentales d'Adèle avec cette rencontre d'Emma et la deuxième partie c'est surtout la solitude d'Adèle dans le prisme du couple. Bien évidemment c'est un film d'amour mais j'ai trouvé que Kechiche portait plus son regard sur Adèle que sur le couple.

Mais, oui, la scène que tu décris est très belle.
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Tree of Life (The) - 9,5/10

Messagepar Velvet » Sam 12 Oct 2013, 16:00

The tree of life de Terrence Malick (2011) - 9,5/10
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Les planètes s'entrechoquent pour ne faire qu'une, les émotions éclaboussent nos sentiments d'une passion qui existe en chacun de nous, le vent éparpille nos sens pour mieux nous ouvrir les yeux. The Tree of Life parle de tout et de rien en même temps. On se perd dans cette densité, dans ce regard béat d'un réalisateur qui pose les armes à terre pour livrer une oeuvre qui transcende les codes d'un cinéma parfois trop nombriliste pour ne pas vouloir s'envoler dans des sphères qui le dépassent. Humble, humain, ce sont les premiers mots qui viennent à l'esprit quand on parle de ce long métrage contemplatif qui nous fera voyager dans l'univers tout entier comme le prouve cette fresque de presque 30 minutes où le réalisateur laisse libre cours à son expérimentation "planétaire" avec cette scène incongrue mais symbolique entre dinosaures.

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The Tree of Life est filmé comme une prière, qui navigue entre les eaux, qui franchit toutes les barrières qu'elle rencontre, transpercent nos cœurs d'une humanité presque communicative par une voix off céleste, qui touche du doigt la grâce et la pureté de nos émotions pour nous parler de la fragilité et de la magnificence de la vie. Personnelle, cette oeuvre, longue et captivante, est surtout virtuose par sa forme qui ne souffre d'aucune limite, libre comme l'air de divaguer entre les arbres, entres les âmes, soulevée la musique aérienne omniprésente. Mouvante, la caméra de Malick ne se regarde jamais filmer, donne sens à chaque substance, donne une consistance à chacun de nous pour faire ressortir les ressentiments qui nous perturbent. The Tree of Life est plus dans la réflexion que dans la narration, Malick nous rapproche de l'infiniment grand, de l'infiniment petit, du destin d'individu et l'humanité, de sa naissance.

Certains seront émus devant cette épopée mystique qui, de façon un peu crédule et naïve, magnifie une nature symbole de la divinité qui parcourt tous les êtres vivants de la planète. Malick filme, admire ses petits moments de communion avec la nature, avec le soleil qui caresse notre peau, ces brindilles d'herbes comme lieu de jeux. Mais derrière, cette parabole religieuse, il y a cette culpabilité, ce questionnement intérieur qui nous anime face à la mort. Jack, se remémore son passé suite à la mort de son frère, ce qui fait resurgir ses rancœurs contre son père autoritaire mais terriblement solitaire, son amour pour sa mère douce et vulnérable, ses relations fraternels pas toujours aimantes. Ce père, joué par un formidable Brad Pitt, est terriblement solitaire, vivant dans le regret de son talent, de la musique. Jack, lui, frère aîné a des relations conflictuelles avec les membres de sa famille mais aussi avec soi même mettant en doute le bien fondé de sa foi, de ses croyances les plus intimes.

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On pourra y voir un symbolisme familial où la mère, la sublime Jessica Chastain, est présentée comme la mère nature, propice à la douceur, alors que le père, sera symbolisé avec le Père d'où son conflit et sa haine. The Tree of Life n'est pas un film comme les autres et laisse place au recueillement. Pas toujours très subtil dans la forme ou dans le fond, Malick ne se mue pas en prophète voulant prêcher la bonne parole. Il n'est juste question d'humanisme où le cinéma n'est utilisé comme simple moyen de communication avec les autres. The tree of Life nous montre beaucoup de choses sans forcément nous les dire et permet au spectateur de se perdre dans un dédale visuel majestueux et à la réflexion perpétuelle où chacun trouvera les réponses à ses propres questions.
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Cul-de-sac - 8/10

Messagepar Velvet » Lun 14 Oct 2013, 14:40

Cul de sac de Roman Polanski (1966) - 8/10
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A l'image de ses deux précédents films que sont Le couteau dans l'eau et Repulsion, Polanski fait fi une nouvelle fois d'une véritable affection pour les huit clos comme le montre ce Cul de sac à l'univers plus comique qu'à l'accoutumée. Sur une ile irlandaise, deux gangsters pas très débrouillards vont prendre en otage un couple dans une grande maison en bord de mer. Cette maison, aux grande pièces, tout en pierres sera le refuge d'un film plus libre que claustrophobe. A l'image de la marée qui entoure l’île, le réalisateur prend son temps pour planter le décor d'un film qui va montrer petit à petit sa drôlerie singulière, avec cette dramaturgie ironique et nous dévoiler ses situations proches de l'humour burlesque un brin décalé cachant une folie douce palpable. De fil en aiguille, le film nous envahit de son charme, à l'image de sa sublime actrice Françoise Dorléac. Cul de sac est surtout porté par un trio magnifique de tendresse formant une panoplie de portraits qui vont devoir cohabiter le temps. Polanski ne surligne jamais les caractères intrinsèques de ses personnages et nous permet de nous attacher facilement à eux sans que l'on en apprenne trop sur eux.

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Lionel Stander campe un gangster pas très malin et bras cassé, effrayant par son physique imposant mais hilarant quand il se met dans le peau de majordome pour faire sa couverture vis à vis des ôtes de la maison. Le couple, lui, est formé par une jeune femme un peu volage, capricieuse qui n'a pas froid aux yeux en ayant la langue bien pendue alors que son mari, un peu plus âgé, est timide, efféminé et ayant du mal à s'affirmer. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Etant quasiment comme seuls sur cette ile, tout ce petit monde va se lier d'une façon fortuite et vont se livrer avec parcimonie sur les faiblesses qui les animent en faisant face à des situations pas toujours orthodoxes comme la mort ou la peur de l'autre. Visuellement, Cul de sac est un très bel écrin esthétique avec sa mise en scène légère et son sens cadrage qui de façon subtile donne beaucoup de grâce à un film qui n'en manque pas. Sensible et parfois touchant par sa bizarrerie instable, notamment sa fin, Cul de sac expose toutes les qualités narratives et plastiques du cinéma de Roman Polanski.
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Q - 3,5/10

Messagepar Velvet » Mar 15 Oct 2013, 17:39

Q de Laurent Bouhnik (2011) - 3,5/10
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Secouée par la mort de son père, Cécile cherche un peu de réconfort et commence à papillonner entre ses amours et ses désirs fluctuants qui s'immiscent dans son esprit. Elle fait des caprices, elle drague, elle excite ses partenaires tout en les laissant sur le carreau mis à part quelques embrassades et quelques caresses. Ce n'est juste qu'un jeu, où il faut savoir prendre son temps. Même avec son petit ami, Chance, elle n'arrive pas à exister, elle cherche par l'acte sexuel un moyen de s'émanciper de cette douleur malhabile qui est en elle. Un autre personnage, une autre actrice, retient l'intention, Helene Zimmer. Un peu coincée, elle veut capter le grand amour mais son petit ami est un coureur de jupon bas de gamme (l’exécrable Gowan didi pseudo playboy gothique) qui a des vues sur Cécile. Mais avec des rencontres fortuites, elle apprendra à comprendre des sensations sexuelles et certains plaisirs charnels qui lui étaient étrangères.

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Par petites étincelles, avec des scènes osées et non simulées, Laurent Bouhnik filme avec un certain talent, le désir naissant entre deux personnes, les soubresauts de deux corps qui s'attirent comme deux aimants. Mais derrière ces deux jeunes actrices attachantes par leur personnalité et excitantes par leur physique loin d’être disgracieux, Laurent Bounhik se perd dans un film guère intéressant du à la faiblesse des acteurs, notamment les hommes, entre maniérisme prétentieux et phrasé faussement onirique, ponctué d'une histoire bâtarde sans réel point de chute et d'une plastique faite à "l'arrache". De Q, on retiendra seulement le magnétisme lunatique de son actrice principale et quelques petites anecdotes de vestiaires entre filles.
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Source (La) - 7,5/10

Messagepar Velvet » Mer 16 Oct 2013, 18:13

La source de Ingmar Bergman (1960) - 7/10
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Déconsidéré par son propre réalisateur, le traitant de "film mort", La source est le premier long métrage dit de "rape and revenge" ayant, par exemple, inspiré la dernière maison sur la gauche de Wes Craven. Mais sans se contenter de mettre par image cette simple histoire de vengeance où l'on voit deux hommes et un enfant venir crécher sans le savoir chez le père de la fille qu'ils ont violée, Bergman inscrit son univers autour d'un thème qui le questionne depuis toujours, celui de la religion. Mais là où le bas blesse, c'est que ce clivage entre christianisme et paganisme sera utilisé de façon un peu trop manichéenne et symbolique, notamment au début de son film. Ce n'est pas un hasard si La source commence tel un conte de fée avec la jeune Karine habillée comme une belle et blonde princesse, aimée de ses parents croyants, qui vont lui demander d'aller amener des cierges à l'Eglise avec sa sœur adoptive Ingeri. Mais ce charme douceâtre de cette grande ferme, de ces belles prairies font faire place de minute en minute, à une odyssée doucement claustrophobe.

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Le rythme est lent, la mise en scène sobre mais non dénuée de beauté, le ciel est bleu, les oiseaux chantent, l'insouciance de la jeune Karine est naïve mais le mal, la primitivité de l'Homme n'est jamais loin. Ingeri, brune et servante, voue un culte à Odin et elle assistera sans broncher au viol de sa soeur. Bergman avec un talent de metteur en scène hors pair, fera alors basculer cette douceur dans l'hystérie contagieuse. La culpabilité envahira le petit enfant muet, la peur et le chagrin imprégnera la mère de Karine. Le père, aura beau être un chrétien de ce qu'il y a de plus croyant, sera l'auteur lui aussi des pires atrocités. Peu importe la fois, peu importe les dogmes qui dirigent nos vies, la nature humaine est plus forte que tout. La violence, la folie, une part de morbidité font parmi de l'Homme. Fait de doute religieux, d'une vision sordide de la nature humaine, La Source est un beau film quoique un peu lourdement symbolique et inutilement lent.
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