[Velvet] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 02 Avr 2014, 16:30

Oui, mais il y a longtemps, et ça ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 02 Avr 2014, 16:48

Faut dire qu'il était à chier.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Mer 02 Avr 2014, 20:45

Velvet a écrit:Oui, mais il y a longtemps, et ça ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable.


du coup, comme Scott a presque fait un copier coller du bouquin (évidemment puisque les producteurs ayant commandé le bouquin à Thomas Harris pour sortir une suite au silence des agneaux ou pour le moins l'ayant pressé d'écrire, celui-ci était écrit dans l'optique cinéma) , tu ne pouvais pas t'attendre à mieux. je comprends mieux maintenant ta critique.

perso, le bouquin et le film m'ont plu.
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Sonatine - 10/10

Messagepar Velvet » Jeu 03 Avr 2014, 19:15

Sonatine de Takeshi Kitano (1993) - 10/10


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Sonatine est un film vagabond, imprégné d’une totale liberté dans sa gestion du rythme, dans ses choix de plans, dans l’aération de son scénario. C’est fascinant de se permettre une telle variation de genre cinématographique où le polar cinglant et la quête contemplative se chevauchent sans en dénaturer les propres codes, avec une telle rupture de ton rempli d’un humour abscons mais tellement efficace jamais dénué d’une tristesse de tous les instants, à la fois nostalgique et presque romantique. Kitano décide de retirer le masque d’un homme violent et foudroyant pour faire ressortir de chez lui, un brin de légèreté que ne lui permet pas la responsabilité de son rang. A partir du moment où cette bande de Yakuzas se retrouvent sur cette plage pour se mettre à couvert d’une rivalité entre clans, Sonatine est d’une perfection sans failles. Que dire de la réalisation, tout en finesse et humilité, avec un montage coupé au cordeau avec tous ses plans extérieurs somptueux qui arpentent cette plage, accompagnée d’une musique transperçante d’émotion. Cette petite virée maritime permet à ce Yakuza à l’esprit presque suicidaire, de se libérer, de se détacher de ce Japon citadin, nerveux et sans attache à la violence froide quotidienne. Tout est une question de contraste dans Sanotine à l’image de cette séquence de la mort du bras droit de Murakawa où l’on passe du rire aux larmes en une poignée de secondes. On passe du costard noir à la chemise hawaïenne détente, aux codes d’honneurs hiérarchiques à l’amitié la plus attachante, du calme ambiant à la frénésie d’une frappe chirurgicale, du sourire sournois et calculateur à l’éclat de rire complice, de scènes d’actions aux coups de feux secs et sans états d’âmes à des moments plus contemplatifs et intimidants d’émotions pures. Tout est d’une cohérence absolue tant d’un point de vue narratif que plastique. Dans ce Japon urbain, aux lieux restreins qui ne sont que des lieux de soumissions et d’ordres (toilette d’un restaurant ou ascenseur) filmés avec des cadres resserrés presque asphyxiants, Kitano élargit les plans pour faire naître ce sentiment d’évasion et d’isolement dans cette plage à la longueur infinie devenant le lieu de tout un tas de jeux à l’absurdité hilarante (le jeu du combat de sumo ou le duel de feux d’artifices). Dans Sonatine, Kitano ne cesse de faire parler les regards troublants de gravité, notamment celui d’un yakusa lassé et fatigué par tant d’agitations, qui a vu sa jeunesse lui passer sous le nez et qui par la force des choses et pour se mettre à couvert d’un affrontement entre clans yakuzas, se rend sur une plage avec comme possibilité de revivre des réminiscences de son enfance perdue. Mais cette parenthèse maritime joviale et libératrice est rattrapée par la violence du quotidien où le regard de cet homme va finir par voir s’effriter cette bulle d’air protectrice dans un final à la fatalité inéluctable. A l’image d’un Takeshi Kitano étincelant de sincérité, Sonatine est un film d’une sobriété magnifique.
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Messagepar Dunandan » Jeu 03 Avr 2014, 19:19

Sonatine est un film vagabond, imprégné d’une totale liberté dans sa gestion du rythme, dans ses choix de plans, dans l’aération de son scénario.


Bah rien que par cette accroche introductive, t'as parfaitement saisi l'essence de ce petit bijou :super:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Jeu 03 Avr 2014, 20:15

Oui, comme tu dis, un vrai petit bijou. C'est juste mon deuxième Kitano après Aniki. Faut que je comble mon retard au plus vite.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 04 Avr 2014, 04:33

D'ailleurs ça me donne envie de le monter à 9, car c'est vraiment mon préféré après Hana-bi. Voilà c'est fait :D.

Avant d'épuiser trop vite les meilleurs (je crois en plus que j'ai commencé par les mêmes que toi ^^), si tu veux tous te les faire, je te conseille de les regarder dans l'ordre (tu peux éviter éviter par contre sa dispensable comédie Getting Any, il n'y a que moi que ça fait - honteusement - rire).

Et tu peux aussi éviter de voir les deux premiers films de sa trilogie qui font l'auto-analyse de son oeuvre, c'est d'un chiant ... M'enfin de toutes façons sa meilleure période s'éteint avec Zatoichi.

Puis ses deux films de yakuzas de 2010 et de 2012 (si je me souviens bien) sont pas mal mais n'ont plus rien à voir avec sa première période.
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Outrage - 7/10

Messagepar Velvet » Ven 04 Avr 2014, 18:19

Outrage de Takeshi Kitano (2010) - 7/10


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Outrage est un récit simple mais d’une féroce fluidité, où les mots n’ont presque plus de significations pour laisser place à des règlements comptes secs et tranchants. Seuls les poings et l’opposition par la violence font la loi dans un monde presque déshumanisé. L’ordre, la hiérarchie sont bafoués par une nouvelle façon de procédé dans le monde des yakusas où les accords n’ont plus aucune valeur. Outrage recense des rivalités entre clans, qui ne font que bluffer, s’intimider, se manipuler. Durant tout le film, Outrage gardera sa même ligne de conduite, pour s’enfermer dans un condensé de saynètes à la violence esthétisée à défaut d’être viscérale. Que propose Outrage ? Un portrait acide et dessiné au vitriol d’un monde masculinisé à outrance, d’hommes habillés de noirs aux mâchoires serrés, aux coups de sangs impulsifs, roulant dans des grosses berlines, et qui ne vont faire que deux choses : s’insulter pour dominer ou tuer pour régner. Et c’est de part cette violence qui en devient presque répétitive mais jamais lassante, qu’en ressort un humour absurde cinglant et dépressif. Kitano offre un exercice de style tendu, où aucun personnage n’existe réellement, presque tous fantomatiques à la durée de vie précaire et interchangeable, dans un décorum japonais urbain en papier glacé, froid, avec la violence et l’intimidation comme seule possibilité de communiquer et de se faire comprendre du reste du monde. Le pouvoir envahit les mœurs, le gout de l’argent remplace la volonté de l’ordre et de la morale, tout ce petit monde vit reclus dans un monde qui s’apparente à un cercle vicieux à la boucle infinie. Dans Outrage, il n’est plus question de savoir qui est le patron, chacun est maitre de son propre chef malgré les apparences et les obéissances hypocrites, il est question de tuer ou de se faire tuer. Outrage n’invente rien, ni le style de Kitano ni le film de genre en soi même, mais a le mérite de ne jamais changer de trajectoires, et construit avec intransigeance son jeu de manipulation, qui fera de plus en plus de victimes, aux mises à mort mises en scène parfois de très belles manières. Sans être jusqu’auboutiste, les exécutions sont brutales et le sang coule parfois à flot. Outrage est une œuvre opaque, avec le cynisme comme seule ambition, à la narration précise et à la plastique carrée et fermée à double tour.
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Messagepar Mark Chopper » Ven 04 Avr 2014, 18:40

Il y a quand même un gros malus dans ce film.

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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Ven 04 Avr 2014, 18:46

Pas faux. Il foire tout ce qu'il veut. La scène où il essaye de faire le mec bourré avec la fille, facepalm. :eheh:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Ven 04 Avr 2014, 18:48

La suite est meilleure en tout cas.
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Messagepar Velvet » Ven 04 Avr 2014, 18:52

Je vais essayer de me le choper mais hana-bi et kids return sont mes priorités pour ces prochains jours.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 04 Avr 2014, 19:19

Si tu mes 8 à celui-ci, les notes ultimes vont pleuvoir :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 06 Avr 2014, 17:41

Ah ouais, Je suis sur que tu vas adorer Hana-bi, mon préféré du mec personnellement :)
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Hana-Bi - 10/10

Messagepar Velvet » Dim 06 Avr 2014, 21:29

Hana-bi de Takeshi Kitano (1997) - 10/10


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Si vous vouliez une définition du mot mélancolie, Takeshi Kitano vous la donne avec une humilité presque sans égale dans Hana-bi, film crève-cœur tout en sensibilité et délicatesse. Un flic décoré, mutique, avec un passé qui pouvait s’avérer violent, voit impuissamment sa famille se désagréger devant ses yeux. Sa femme souffre d’une maladie incurable alors que quelques années auparavant sa fille avait perdu la vie. A ses côtés, un de ses anciens collèges perd l’usage de ses jambes après une fusillade qui a mal tourné et qui par la suite, va se découvrir une passion pour la peinture et l’art en général lui permettant d’affranchir son esprit pendant que sa femme et sa fille ne veulent plus entendre parler de lui. A quoi bon être un flic soucieux de son travail si c’est pour ne pas en profiter et voir le destin s’abattre sur soi ? A quoi bon se tracer une ligne de conduite si c’est pour voir sa femme dépérir jour après jour ? Le sujet est lourd, montrant une population dévastée et des adultes toujours aussi timorés quant à l’expression de leurs émotions, mais Kitano a l’art de ne jamais en faire des tonnes grâce à une écriture toujours aussi inspirée qui mélange les tonalités avec aisance et une mise en scène sur la brèche, jamais tape à l’œil mais à la classe inoubliable.

Dans Sonatine, Kitano avait inséré une véritable bouffée d’air frais dans la vie d’un Yakuza suicidaire, avec cette virée sur une plage isolée comme symbole d’un îlot libérateur. Dans Hana-bi, malgré la présence d’un humour toujours aussi bien dosé (à l’image du mécanicien ou des deux joueurs de Baseball), chaque scène sent la détresse dans cet univers d’adultes qui sont au fond du trou pour la plupart, chaque silence est étouffant de non-dits, chaque acte de violence est d’une sécheresse animale, inévitable, presque robotique car la mort est proche. Mais cette fois ci, l’humour se transforme en ironie pessimiste, essayant de cacher tant bien que mal une désespérance presque joyeuse. La sentence est déjà décidée mais elle ne lui fait pas peur lorsqu’un yakusa lui pointe le bout de son flingue sur le devant du visage. Il ne bronche pas, il acquiesce presque.

On ne sait pas ce que pense réellement ce flic déstructuré, il se cache derrière le reflet de ses lunettes de soleil. Il vit comme on lui a appris, c’est-à-dire par une agressivité soudaine et imparable comme lorsqu’il s’en prend à deux jeunes mécaniciens dans un parking. Ne voyant plus aucune issue à son sort et à celui de sa femme, il décide de se mettre au-delà des règles en braquant une banque pour offrir à sa bien aimée, un dernier voyage salutaire. Ces règles de bien ou de mal, cette hiérarchie des lois existent elles encore ou est-ce que cette société ne fait-elle pas qu’engendrer du malheur sans positionnement ? Le système lui tout pris, la médecine a progressé mais pas assez pour sauver le peu d’humanité qui lui reste. Il sera poursuivi par des yakuzas avec qui il discutera de manière virulente et sans compromis, l’enquête policière le filera, mais il essayera de vivre des moments paisibles avec sa femme, pour lui redonner le gout de vivre, pour la simple volonté de revoir son sourire sur son doux visage.

Les personnages parlent peu, mais en disent beaucoup sur les états d’âmes qui les habitent. Un simple jeu de carte alors qu’il triche en regardant dans un rétroviseur, une simple photo d’elle seule alors que lui reste sur le bas-côté pour fumer sa cigarette, le simple son de cloche ayant pour but de remplir le cœur d’un enfant curieux, éveillent chez le spectateur des hauts le cœur de déchirements. Il fera tout pour laisser sa femme en dehors de tous les travers de la vie qui feront obstacle à cette quête salvatrice d’un dernier bonheur. L’amour intérieur et freiné qu’il dégage est aussi flamboyant que les pulsions violentes qui surgissent du film comme des éclats de folies, des fulgurances irrattrapables. Le style Kitano est toujours aussi particulier avec ce mélange de genre et cette liberté de langages cinématographiques soufflant le chaud et le froid à chaque instant. Que dire, de la fin, réelle ou imaginaire avec les réminiscences d’un vrai moment de familles, avec le sourire de deux parents amoureux voyant pour la dernière fois la tendresse de leur fille, prenant le bonheur qu’il leur a été retiré. Deux balles restent, et sonnent le glas, pour faire s’échouer le son des vagues dans une tristesse qui résonnent de longues minutes après la fin du générique.
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