[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 22 Mai 2014, 08:54

Difficile de s'y retrouver entre les notes dythirambiques et les critiques moyennes. J'ai la version albanaise qui m'attend, on verra bien. Sur le papier, ça me parle en tout cas.

Edit : je fais partie de ceux qui kiffent les bouseux ricains. :love:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Jeu 22 Mai 2014, 11:26

Moi ca me botte pas, j'aime pas les bouseux mais j'attends d'être surpris.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Jeu 22 Mai 2014, 12:19

Oui, déception totale, et pourtant je n'attendais rien de spécial. A part le casting et l'ambiance, nada. On aurait quand même pu développer les relations entre les personnages, leur accorder un soupçon d'émotion, ou encore les faire évoluer. Même pas, ils ne changent presque pas d'état de la première à la dernière image, j'ai trouvé ça désespérant ^^.

Et cette affiche mensongère ... :chut: (que je n'ai même pas relevée, je sais bien que les 3/4 du temps, elle "vend" mal le film). Bref, je vais attendre le Wes Anderson pour bien continuer mon année 2014 (que j'espère retrouver chez mon revendeur fétiche pour l'avoir à un prix décent).
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Bad boy Bubby - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 24 Mai 2014, 01:39

CHALLENGE BOM MAI 2K14

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Bad Boy Bubby, Rolf De Heer (1993)

Atypique, Bad Boy Bubby l'est assurément. Une histoire qui débute par un huis-clos glauque et malsain mettant en scène la séquestration de Bubby, un homme d'une trentaine d'années environ par sa mère depuis que ce dernier est tout petit (on le suppose, on rentre directement dans le film), ayant cette conséquence d'avoir l'âge mental d'un gamin de huit ans. Or, l'une des grandes réussites du film est son immersion sensorielle, donnant l'impression de partager la perception de son personnage principal. Ce qui, outre la possibilité d'apprendre beaucoup de la condition des déficients mentaux, a l'intérêt de dérouler un récit d'apprentissage vraiment original, car Bubby a la capacité d'absorber et d'imiter les comportements de son environnement, à savoir humain, animal, bref tout ce qui a le pouvoir de stimuler son attention. Ce mimétisme permet alors un curieux et dérangeant mélange de poésie absurde souvent drôle, mais aussi étrange et parfois macabre et scabreux (surtout dans sa relation avec sa mère hyper ambigüe vu qu'il connaît tout de la vie, ou presque, par son entremise pas forcément bienveillante), surtout lorsqu'il parvient à s'échapper et faire davantage d'expériences et de rencontres.

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Le début est tout glauque et bizarre, car Bubby accepte sans sourciller ce que sa mère lui ordonne, mais s'avère aussi, en filigrane, une réflexion sur la normalité, et les effets de l'éducation et de l'environnement sur le comportement humain. Puis si le film change de registre lorsque Bubby s'échappe, avec une tonalité plus légère (il connait alors les joies du sexe, du rock, et de la pizza), en faisant des rencontres insolites de toutes sortes de marginaux, il ne se perd pas pour autant en route, bien au contraire. Car à travers le regard naïf de Bubby, le film devient une fable sur tous les inadaptés sociaux, sur la beauté non acceptée par la société (les gros, les moches, les handicapés, les marginaux). Or, à leur contact, comme avant, Bubby évolue, au fur et à mesure, en absorbant telle une éponge les réactions des autres. Il prend ainsi conscience du bien et du mal qu'il a fait tandis que leur frontière était floue jusqu'à présent (ce qui permet une touchante relation avec un chat, une handicapée, et une éducatrice spécialisée, qui contrastent fortement avec la crudité des séquences d'avant). Se met aussi en place une mise en abime sur la place de violence et de la folie dans notre société (sont-elles le propre des malades mentaux ou est-elle l'affaire de contamination). Belle tentative aussi, transpirante de sincérité, d'intégrer ces inadaptés sans changer forcément leur nature (en égratignant au passage la religion qui nous empêcherait d'être auteurs épanouis de notre existence). Une oeuvre qui se révèle donc à la fois sombre, profonde, drôle, poétique, et même optimiste, car les complexés et les détraqués finissent par être heureux, dès lors qu'ils se sont assumés et rencontrés.

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En bref, une oeuvre très intelligente et singulière sur les marginaux de toutes sortes, qui varie énormément son registre émotionnel, passant du dégoût et la curiosité, à de véritables morceaux de poésie et d'humour décalés qui touchent parfois au coeur, et fait tomber beaucoup de tabous de ce que nous pensons savoir de la normalité. Un sujet en or, doté d'une mise en scène adaptée, et intégralement porté par le génial Nicholas Hope qui semble possédé par son rôle. Totalement underground et jouissif au final dans son propos, car une véritable tendresse transparait pour ces freaks, mais avec le refus constant de les infantiliser, de les moraliser, ou de les rendre pathétiques (sacrée bonne idée de faire exister Bubby par la musique). Un regard unique sur la folie et la déficience mentale, et grosse mise en abime sur notre société.

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Note : 8.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Sam 24 Mai 2014, 02:26

T'as un ticket? :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 24 Mai 2014, 03:10

Malheureusement non, je l'ai vu en DVD :? (sans sous-titres d'ailleurs ... bon j'ai pas capté certains trucs, mais ça passait vu que c'est une oeuvre très sensorielle)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Sam 24 Mai 2014, 10:16

Alors, pas trop mal le conseil de l'ours non ? :mrgreen:

Content que tu l'aies apprécié :) Joli avis en tout cas :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 24 Mai 2014, 18:49

Ouep, vraiment très belle découverte. En plus, ayant bossé dans la déficience intellectuelle, je m'y suis retrouvé (m'enfin surtout après l'intro, l'identification a ses limites :mrgreen:). Et j'ai même trouvé de petits points communs avec Verhoeven dans sa période hollandaise ^^ (cette manière de partir du degré 0 de l'humanité et cette croissance qui se réalise après, avec en plus cet amour tendre et sincère pour les inadaptés).

J'aimerais bien le revoir avec les sous-titres, car bon je me suis parfois senti comme Bubby, ce qui a ses qualités, mais je ne suis pas sûr d'avoir tout compris (en plus coïncidence : j'ai bouffé de la pizza le soir :mrgreen:).
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Before sunset - 8/10

Messagepar Dunandan » Dim 25 Mai 2014, 10:47

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Before sunset, Richard Linklater (2004)

L'influence de la trilogie Antoine Doinel de François Truffaut se fait encore plus présente dans cette suite directe de Before Sunrise, à travers cette auto-analyse de cette fameuse rencontre amoureuse vécue neuf ans auparavant. Et heureusement (pour moi), c'est nettement plus enthousiasmant, à cause de raisons bien simples et personnelles, comme le duo de personnages que j'ai beaucoup plus de plaisir à retrouver tant ils me paraissent familiers (tandis qu'Antoine Doinel me semblait être un snobinard antipathique) et des dialogues (encore plus présents ici), d'une justesse rare (tandis que ceux de Truffaut sonnaient, à mes oreilles, faux, trop abstraits, à côté de la plaque). Mais j'avoue qu'il me faudra un deuxième visionnage pour digérer ce torrent de paroles qui semblent animées par l'urgence du temps qui passe, comme le désir de recréer un lien défait à contre-coeur, de retrouver quelque chose qui a été perdu durant toutes ces années, et peut-être, qui sait, ranimer une flamme encore persistante.

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Si je devais choisir, j'ai quand même une très légère préférence pour Before Sunrise pour sa spontanéité et son naturel plus affirmés, et aussi pour le charme de sa ballade sentimentale à travers Vienne, tandis qu'ici rien n'importe au-dehors du duo, avec d'autre part des dialogues qui m'ont semblé parfois un poil trop écrits et maîtrisés, coulant moins de source. Mais là où ce film me paraît d'une intelligence redoutable, c'est cette façon de montrer combien ils semblent avoir évolué dans leur existence, se sont ancrés dans la réalité (ils parlent d'abord de leurs expériences), se sont construits une façade rassurante de vie d'adultes, puis dans un second temps, combien ils demeurent tous deux hantés par cette fameuse nuit, créant ainsi une réelle remise en question, une mise au point impérative de leur chemin de vie, pour enfin se retrouver tels qu'ils étaient, comme si rien n'avait changé à part le vécu. Tout cela en temps réel. Contrairement au premier opus, exit donc la magie de cette nuit, et place au recul et au regard critique sur la perception des souvenirs vécus, la pérennité des sentiments à travers le temps, et aussi le sens de leur vie et de leurs relations amoureuses en général.

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Mais ce film offre heureusement plus qu'un simple regard auto-critique (déjà brillant en soi) sur un souvenir vécu en commun, les espoirs et les déceptions de chacun, mais aborde aussi la manière dont l'ex-couple se retrouve, et c'est ce qui fait toute la beauté de ce second opus. Ainsi on décèle avec appréhension les petits signes précurseurs comme les regards complices ou des gestes suspendus en l'air qui se mettent en place, jusqu'à ce que surgisse enfin cette petite émotion finale qui manquait peut-être un peu durant cette longue marche verbeuse (mais jamais ennuyeuse, avec pléthore de sujets variés sans tomber dans le HS, du Kevin Smith dans l'esprit mais sans sa vulgarité), à travers cette chanson qui concentre l'essentiel et capte l'invisible en peu de mots. Il fallait bien ce temps, finalement court, pour qu'ils se retrouvent enfin, dans l'insouciance craquante de leurs débuts.

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La préférence entre les deux opus sera sûrement, pour certains, un sujet de discussion, car c'est avant tout une affaire de projection de soi et d'identification. Les uns préfèreront la spontanéité et le romantisme de Before sunrise, tandis que les autres préféreront le ton de Before Sunset peut-être un peu plus adulte et ancré dans la réalité, et aussi davantage à fleur de peau pour cette fragilité qu'il exprime. En tous cas, un ensemble déjà fortement cohérent autour des effets du temps sur la relation et les souvenirs amoureux (et plus encore), tel une véritable adaptation cinématographique de la madeleine proustienne. Vivement le prochain.

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Pas pour les cyniques.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 25 Mai 2014, 11:00

Mon préféré de la trilogie. Mais bon, c'est parce que cette histoire dans Paris m'en a rappelé une autre que j'ai vécue dans cette même ville. De toute façon, celui qu'on préfère dépend beaucoup de l'âge/de l'expérience.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 25 Mai 2014, 11:10

Je dirais plus de l'expérience que de l'âge (bien joué l'Edit en passant ... :mrgreen:), car sinon j'aurais aussi préféré ce second opus (mon côté fleur bleue sûrement). Et tu as bien raison de le souligner : notre vécu a une grande part à jouer. Bref, le genre de film qui peut justement toucher différemment avec le temps.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 25 Mai 2014, 11:12

Le 3 par contre, je ne suis pas pressé de m'y reconnaître :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 25 Mai 2014, 11:24

Sinon c'est rigolo de remarquer à quel point Truffaut a été une influence pour certains cinéastes américains. Ou comment piquer une idée (réalisme, filmer la banalité, etc.) et la transcender. Parce que bon, les Antoine Doinel (directe influence pour Linklater), je les ai subis ...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 25 Mai 2014, 11:26

La Nouvelle Vague de manière générale, oui : une horreur chez nous, mais une source d'inspiration bien digérée ailleurs. Ils ont gardé la liberté de ton, mais sans perdre le soin formel.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Dim 25 Mai 2014, 11:33

Enfin la boucle des influences est infinie, Truffaut se disant largement influencé par les débuts du ciné indépendant US, notamment Le Petit Fugitif. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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