[oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Modérateur: Dunandan

Vol du Phoenix (Le) (1965) - 8,5/10

Messagepar osorojo » Dim 19 Mar 2017, 13:47

LE VOL DU PHOENIX
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Robert Aldrich / 1965 ............................. 8.5/10
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Quand un petit grain de sable aidé de ses copains pose au sol l’un des plus grands accomplissements de l’humanité, c’est l’heure pour Aldrich d’observer au microscope ses semblables, en confrontant ces derniers à leurs peurs les plus primales : isolement, manque d’eau, de nourriture, naissance du désespoir. Un enchaînement radical qui conduit fatalement au seul tunnel que les sains d’esprit ont à cœur de traverser le plus tard possible.

C’est une plume redoutable qui pose personnages et enjeux pour une fresque humaine accusant 2h40 à la pesée qui ne faiblit jamais d’intensité. Il fallait un sens de la narration sans faille pour réussir à faire naître la tension d’un immobilisme caractérisé. Les hommes sont privés de leurs mouvements, condamnés à s’engluer dans l’ombre d’une carcasse morte, mais ce qui fait leur complexité est bel et bien au cœur du film.

Les caractères se dessinent progressivement, chaque personnage possède une part d’ombre qu’il expose aux autres plus ou moins tardivement. C’est certainement à ce niveau que Le vol du Phoenix convainc tout particulièrement : s’il n’évite pas quelques lieux communs nécessaires à cadrer l’intrigue (le pilote d’expérience autoritaire, son fidèle acolyte porté sur la bibine, l’allemand très pragmatique…), il parvient à rendre intéressant le moindre personnage en tirant le meilleur des acteurs qui les incarnent pour illustrer la complexité de leurs états d’âme : entre instinct de survie, principes personnels et impulsivité, difficile pour tout le monde de garder sa lucidité alors que sa propre vie est menacée.

Pour le reste, c’est le savoir-faire d’Aldrich qui s’exprime à l’écran alors qu’il donne vie à un désert impitoyable. Si sa mise en scène, composée essentiellement de plans fixes, reste relativement sage, elle n’en reste pas moins efficace. L’espace filmé est particulièrement restreint –on est presque dans un huit-clos finalement– et pourtant on ne ressent pas, ou très peu, cette limite. Par quelques plans larges rappelant l’isolement des hommes, Aldrich donne de l’ampleur à ses images et renforce l’oppression des hommes qu’il rend prisonniers du soleil.

Son sens du rythme fait le reste, ainsi qu’une rencontre avec l’habitant au creux d’un Dune. Comme quoi, les détails font parfois la différence : même si l’ensemble du film est remarquable, une séquence en particulier, on ne peut plus furtive, mais d’une violence sourde, me restera en mémoire, tant elle donne, non seulement, toute sa gravité à cet ultime vol du Phoenix, mais elle justifie aussi sa fin plus légère. Aldrich n’a jamais oublié que son histoire est un drame couteux en vies humaines, il le rappelle à son audience par quelques trépas marquants. C’est sa marque de fabrique, illustrer le drame sans jamais sortir les violons. Une réussite ici : si les rires concluent la séquence, le spectateur sait très bien à quoi s’en tenir.

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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar pabelbaba » Dim 19 Mar 2017, 15:51

Ca fait envie ce que t'en dis. Je me souviens en avoir vu un bout à la tv et ça avait l'air bien sympa mais un peu longuet.

Mais Hardy Kruger... :love:
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Allez, Mark, c'est Sophie qui te demande de revenir!
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Bourgeois tout petit, petit (Un) - 8/10

Messagepar osorojo » Sam 25 Mar 2017, 13:30

UN BOURGEOIS TOUT PETIT PETIT
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Mario Monicelli / 1977 ............................. 8/10
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Quand la farce vire au cauchemar, que les rires creusent des sillons pourpres d’une tristesse à crever, Un bourgeois tout petit petit prend toute sa dimension. Celle d’une œuvre transgenre inondée du pessimisme morbide de l’Italie des années de plomb, de sa violence et son désespoir.

[Avertissement de l’ours] Le reste de cet avis pourrait ôter à ce magnifique film sa puissance s’il est lu avant projection. Un bourgeois tout petit petit se doit d’être découvert sans en savoir trop.

Porté par un acteur qui se laisse dévorer par son rôle, le film de Mario Monicelli fait l’effet d’un uppercut rageur. Bien malin celui qui pourra anticiper l’étape charnière qui fait muter la comédie en drame lourd. C’est avec patience et minutie que le cinéaste porte ses personnages jusqu’au point de non retour, sans oublier de brouiller les cartes au passage : rira bien qui rira le dernier.

Cette fable sociale à l’italienne emprunte aux maîtres du genre leur habileté à croquer leurs semblables, à dérider les situations les plus improbables — délicieuse séquence d’intronisation d’un homme désespéré dans la confrérie des francs maçons— mais aussi leur unique sens du rythme. Pendant une bonne heure, il n’est question que d’un concours à réussir et à aucun moment pourtant, Monicelli n’ennuie. C’est même tout le contraire, il fait naître le sourire alors qu’il jalonne tranquillement son chemin vers la séquence phare de son film, celle qui se doit de transpercer les cœurs. Et le fait avec fracas.

Dès lors, ce sont les terres du poliziesco que foule allègrement Monicelli. Sans concession, il fracasse les cranes, fait pleurer les veuves et remplit les cimetières, sans oublier toutefois de rappeler que l’on peut sourire de tout, y compris du nihilisme lorsqu’il pointe le bout de son nez sans crier gare, pour faire d’un fonctionnaire appliqué une main de dieu bien radicale.

Forcément, un exercice de style aussi assumé prête parfois à confusion, certaines idées fonctionnent un peu moins que d’autres, mais au moment de faire le bilan, les égarements s’effacent. Je ne garderai en mémoire de cette plongée infernale dans l’Italie poisseuse des années 70, que la puissance de sa narration, le malaise particulièrement saisissant de cette cabane au fond du jardin ainsi que la prestation fabuleuse de Alberto Sordi.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Jed_Trigado » Sam 25 Mar 2017, 13:37

Beddiar en dit aussi beaucoup de bien dans son bouquin sur le vigilante, pourtant le réal est pas vraiment un abonné a ce genre de truc, hop wishlist direct ! :super:
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Sam 25 Mar 2017, 13:54

Je n'en savais rien, ça a surement contribué au fait que je me suis bien fait dégommer. La deuxième partie du film m'a cueilli. Je suis bien curieux de savoir ce que tu en penseras, mais en postant cet avis, j'me suis dit que ça pourrait bien te plaire effectivement :mrgreen:
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Pilleurs (Les) - 5,5/10

Messagepar osorojo » Dim 26 Mar 2017, 19:05

LES PILLEURS
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Walter Hill / 1992 ............................. 5.5/10
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Même s’il est un peu longuet et que sa direction d’acteurs laisse à désirer —il faut les tenir les deux packs de glace en même temps—, Trespass a de quoi filer le sourire. Hanté par des bonnes tronches du cinéma d’action qui ne donne pas dans le complexe —les ICE’s donc mais aussi Bill Paxton ou encore la ganache de William Sadler, le genre de mec abonné aux seconds rôles qu’on retrouve à l’écran avec le sourire— et animé par un Walter Hill joueur, il se révèle même être une bobine de choix pour finir un week-end tranquille, ou entamer sa soirée avant la reprise.

Un poil trop long, mais généreux, ce huis clos urbain qui tente de faire la nique à Carpenter sans même l’effleurer, a pour lui un sens du spectacle qui fait plaisir. Beaucoup de ses composantes flirtent avec l’approximatif, mais quand il s’agit de conclure, ou de faire parler les calibres, Hill ne fait pas les choses à moitié et crame le budget sans broncher. Il faut bien ça pour contrecarrer les balbutiements dont il fait preuve pour ancrer son histoire dans un contexte Hood movie en se cramant littéralement les ailes. Certes l’approche se veut comique, la fin en est la preuve, mais elle est dans un entre-deux parfois gênant : entre guerre des gangs rugueuses et farce grotesque à la Kevin Smith.

En bref, Trespass ne transcende jamais son statut de simple divertissement, l’occasion par exemple de retrouver la bonhomie de Wild Bill. En effet, malgré tous ses efforts, Hill ne peut que tenter de camoufler la faiblesse de sa plume par une mise en scène qui, à défaut d’être ambitieuse, ne manque pas de vitamines. Sympa donc, mais n’en attendez rien de plus qu’un déclencheur de sourires, ce qui est déjà pas mal. A se programmer au bon moment, en somme.
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Vie privée de Sherlock Holmes (La) - 5,5/10

Messagepar osorojo » Sam 08 Avr 2017, 13:57

LA VIE PRIVÉE DE SHERLOCK HOLMES
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Billy Wilder / 1970 ........................................ 5.5/10
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Je ne suis pas un fan de la première du détective british et j’ai jusqu’ici évité la partie comédie romantique de l’œuvre de Billy Wilder —j’aime beaucoup par contre ses propositions plus noires—, du coup, je ne suis certainement pas le plus avisé pour situer La vie privée de Sherlock Holmes.

Toujours est-il que je me suis passablement ennuyé, et c’est rien de le dire. Il faut déjà se farcir une grosse demi-heure d’exploration de la vie sentimentale de l’ami Holmes. Après une petite farce grivoise jouant sur l’ambigüité de son orientation sexuelle, et de longues joutes verbales impliquant son coquin collègue, l’intrigue se dessine enfin, l’espoir de se faire alors servir l’enquête croustillante qu’on est venu chercher renaît…

… Pour se dissiper tristement dans le même temps. Le mystère au cœur de La vie privée de Sherlock Holmes est décevant dans le sens où il prend uniquement forme dans le burlesque de situation. Cela fonctionne quand on se demande quel engin vient relever le courrier, mais fait soupirer quand le nanisme se met à nourrir une composante comique qui vire à la ritournelle fadasse. J’aurais préféré un traitement plus sérieux de l’affaire, à force d’en faire un clown intelligent, on finit par oublier que Holmes est censé être un cerveau brillant, qui a toujours un temps d’avance sur nous, pauvre spectateur doté bien plus modestement en matières grises. Alors, voir le bougre se laisser dépasser par les évènements au point qu’on est à même de dénouer le sac de nœuds en même temps que lui —les plus attentifs auront certainement toutes les cartes en main bien avant— c’est d’une tristesse …

Wilder oblige, tout n’est pas noir, bien au contraire. Si le script est poussif et malmené par une tonalité qui n’est jamais clairement posée, Robert Stephens et Colin Blakely, bien dirigés, composent un duo Holmes/Watson amusant et l’ensemble du film jouit d’ambiances agréables, dessinées par une photographie joueuse qui se met au service d’une mise en scène efficace. Le dépaysement est de la partie, le dernier acte notamment est visuellement solide.

De quoi se laisser anesthésier sans broncher et finir la projection. Mais guère plus, malheureusement.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Dunandan » Sam 08 Avr 2017, 14:07

Ha hum... Perso, je les mets au même niveau ses films noirs et ses comédies romantiques ^^.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Sam 08 Avr 2017, 15:10

Je disais juste que je n'ai pas vu grand chose de ce qu'il a fait dans le registre comédie romantique ^^ Mais c'est prévu au programme... ou pas, on verra ^^ J'ai plus de mal à me motiver pour ces films là.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Scalp » Sam 08 Avr 2017, 15:27

T'es bien généreux avec ce truc.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar Dunandan » Sam 08 Avr 2017, 23:07

osorojo a écrit:Je disais juste que je n'ai pas vu grand chose de ce qu'il a fait dans le registre comédie romantique ^^ Mais c'est prévu au programme... ou pas, on verra ^^ J'ai plus de mal à me motiver pour ces films là.

Au temps pour moi alors, je pensais que t'en avais aucune d'après ta phrase introductive. Personnellement je trouve qu'il livrait des comédies romantiques bien modernes dans leur propos, loin d'être cul-cul la praline ou consensuelles, à l'image de ses films noirs. Je n'ai vu qu'Ariane et Some like it hot de lui dans ce style là et je n'ai pas été déçu.
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Re: [oso] 2017, critiques de mauviette & avis express...

Messagepar osorojo » Sam 08 Avr 2017, 23:18

Je pensais tenter certains l'aiment chaud, ça tombe bien ^^
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Certains l'aiment chaud - 7/10

Messagepar osorojo » Dim 09 Avr 2017, 13:32

CERTAINS L'AIMENT CHAUD
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Billy Wilder / 1959 ........................................ 7/10
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Pas grand-chose à reprocher à cette comédie généreuse, sinon que je ne suis définitivement pas le public cible. J’ai toujours eu du mal avec le comique de situation, voir des mecs se planquer sous la table des tueurs qui les recherchent, ou des gars virils jouer à Daffy Duck en essayant d’embobiner leur monde avec des pelotes de laine à la place des seins, ça me fait tout juste sourire.

Je reconnais néanmoins à Certains l’aiment chaud son audace thématique, sa mise en scène solide qui permet à Wilder de faire se côtoyer le burlesque et la tragédie noire (la mise à mort dans le garage qui suit l’entretien vaudevillesque des musiciens) ainsi que son énergie folle déployée par des comédiens qui sont à leur place. Sans oublier la sensualité troublante de Marlyn, dont la réputation est plus que légitimée par ce genre de rôle pas si évident à composer. J’ai même du raisonner mon visage quand il a étrangement été pris d’une envie de rigoler —damn !— au moment ou les joueuses de flute envahissent la couchette de l’un des pauvres arnaqueurs mélomanes ou qu’un faux milliardaire rembarre un gamin capricieux qui ne veut pas quitter son château de sable.

Mais rien à faire, il me manque d’autres scènes de cet acabit. Sur la distance, je finis par trouver le temps un peu long. Devant les élucubrations des deux travestis d’un jour qui jouent leurs rôles respectifs d’arnaqueurs de luxe en bord de mer, mon intérêt retombe, sans doute parce que la présence mafieuse qui équilibrait la première partie tarde à venir pimenter la tambouille comique de Wilder. Et quand bien même cette dernière s’invite enfin dans l’hôtel, je trouve que le tragi-comique fonctionne moins.

La dernière ligne de dialogue fait cependant mouche et résume à elle seule l’intelligence du film dans son propos. Certains l’aiment chaud est un moment sympathique, qui ne vole aucunement son statut de comédie classique. Je serai le premier à la conseiller à mon entourage, tant cette bobine peut plaire à tous les amateurs, même exigeants, de comédies bien troussées.

Il faut simplement aimer se laisser embarquer dans des farces un peu grosses. Comme j’suis pas un marrant —j’suis même un peu chiant, je l’avoue—, que j’aime pas les gens heureux, et bien je mets un petit 7.
A l’échelle de la comédie populaire, ça mérite sans doute plus, en tout cas pas moins, mais hey, on s’refait pas.
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Garçonnière (La) - 7/10

Messagepar osorojo » Mer 12 Avr 2017, 19:39

LA GARÇONNIÈRE
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Billy Wilder / 1960 ........................................ 7/10
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Les thématiques que brasse La garçonnière ont été largement exploitées depuis 1960. Du coup, le pamphlet que compose Wilder à propos du harcèlement sexuel dans les grandes entreprises, et plus généralement de l’hypocrite sermon « travail famille patrie » qui ponctue les discours des grands chefs d’entreprise alors que ses derniers s’autorisent quelques petits hors d’œuvre délicatement parfumés en coulisse, paraît légèrement désuet, découvert aujourd'hui. On peut même trouver ses personnages un brin simplets, pour peu que l’on s’autorise à écorner gentiment ce classique de la comédie de mœurs à l’américaine.

Mais ce serait sans compter sur l’harmonie qui se joue à l’écran entre Jack Lemmon, trop bavard mais touchant quand il se tait, et Shirley MacLaine, petite cruche aux grands rêves trahie par des neurones capricieux étrangement conditionnés —je ne vais pas me faire que des amis sur ce coup-là—.
Deux personnages, insupportables pris séparément, qui deviennent intéressants quand ils se rencontrent. C’est assez troublant, parce qu’après une demi-heure de film, on est tenté de se désintéresser totalement de ce pauvre couillon qui accepte de squatter les trottoirs pour laisser son canapé aux huiles qui lui permettront de monter quelques étages de sa tour maudite. Comme on peste contre cette pimbêche qui avale les anacondas que lui livre le chef de la tour d’ivoire dont elle gère l’un des monte-charges.
Quand les deux perdus se retrouvent, qu’ils s’apprivoisent, leurs caractères complémentaires déclenchent le sourire. Les acteurs qui se démènent derrière les personnages y sont pour beaucoup —Lemmon qui égoutte ses spaghetti avec une raquette de tennis, c’est quelque chose— et la manière qu’a Wilder de prendre son temps pour les confronter, chacun grignotant progressivement l’espace de l’autre, d’une cage d’ascenseur étriquée à l’intimité d’une chambre à coucher, n’est pas non plus étrangère au fait qu’on accepte l’évolution de leur relation, même lorsqu’elle finit dans un final en mode tartine de miel.

Une fin que chacun appréciera différemment selon ses propres attentes ; personnellement j’aurais évalué bien plus positivement l’expérience si elle s’était figée de manière abrupte 5 minutes plus tôt, en l’état elle fait un peu petit malin et surtout bien bisounours. Mais elle s’inscrit dans la ligne de conduite qui a motivé toute l’histoire : critique légère et bonne humeur avant tout.

La garçonnière aurait en effet pu être plus acide si son protagoniste avait été autorisé à prendre les armes plus tôt. Mais Wilder ne livre pas ici une critique acerbe des comportements qu’il pointe du doigt. En privilégiant le sourire au drame, il choisit de tirer partie d’un pitch amusant pour livrer une comédie d’acteurs dont l’intention première est de divertir son audience.

Un choix légitime qui me laisse un peu sur ma faim tout de même !
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Fedora - 6,5/10

Messagepar osorojo » Mar 18 Avr 2017, 20:53

FEDORA
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Billy Wilder / 1978 ........................................ 6.5/10
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Écho lointain à Boulevard du crépuscule, avec lequel il partage une critique peu reluisante de l’ogre Hollywood, Fedora est un film stimulant dans sa première heure. Un mystère plane, les personnages s’évitent, et le seul point d’appui susceptible de dessiner la vérité est passablement largué. Voir le pauvre William Holden tenter de démêler le sac de nœuds qui le fait trébucher est particulièrement amusant, d’autant plus que je n’en menais pas plus large que lui. Alors inutile de préciser que je suis tombé de haut lorsque l’intrigue toute entière s’est enfin éclaircie.

Dommage que, passé ce point stratégique, Fedora s’enlise dans une succession de scénettes sans grand intérêt puisqu'elles s'évertuent à exposer de façon didactique les zones d’ombre de la première partie. C’est fascinant pendant un quart d’heure, beaucoup moins par la suite, et finalement c’est l’ennui qui conclut le film, ou presque. L'au-revoir d’un ex-jeune premier à l'amante d’une seule promenade, suivis de l’adieu émouvant d’un cœur brisé à celle qu’il ne pourra plus enlacer, est particulièrement touchant. De quoi stopper la projection sur une bonne note, malin le Billy.

Toujours est-il que ce rythme changeant dessert l’écriture. D’autant plus que la narration surprenante qui caractérise le début de la bobine est son atout premier. En dehors du mystère qui s’épaissit, rien n’est particulièrement notable.
La mise en scène de Wilder est efficace, oui, mais elle est loin des prouesses visuelles de Boulevard du crépuscule, pour le reprendre en point de comparaison.
Niveau photo ensuite, c’est assez pauvre, alors que les lieux accueillant les objectifs du cinéaste ont un potentiel certain.
Enfin, les acteurs sont loin d’être mauvais, Holden est même plutôt bon, mais autour de lui, c’est le minimum syndical et Marthe Keller patauge : difficile pour cette dernière de trouver la composition juste, l’équilibre entre son choix de surjouer la pathologie pour ensuite alourdir en manières son personnage quand vient l’heure des explications.

Mais malgré ses défauts, Fedora est néanmoins habité par une plume habile et un sens de l’émotion qui rappellent le savoir-faire de Wilder. Car même si sa proposition chancelle par moment, on ne peut lui enlever sa capacité à émouvoir, comme on ne peut rester insensible à la rudesse du portrait de femme qu’il construit patiemment. Et qui fait froid dans le dos quand il devient un miroir direct du dogme de l’esthétisme qui conduit les pantins d’Hollywood à imaginer tout et n’importe quoi, pour entretenir, en dépit du bon sens, certains standards en cinémascope qui ne font pas bon ménage avec la réalité.
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