[Jed_Trigado] Mes critiques en 2017

[pabelbaba]

T'attends tes vieux jours?

[Jed_Trigado]

Le dvd français est ni au format et sans VO, je préfère attendre une future sortie blu-ray vu que le z1 vaut la peau des roubignoles.

[Dunandan]

Speed - Jan De Bont (1994)

Speed le bon temps du cinéma d'action, les 90's, où le genre arrivait encore a se creuser la tête pour proposer des concepts originaux. Mais ce film a quelque chose en plus qui le rend unique a mes yeux, Jan De Bont, ancien collaborateur de Paul Verhoeven et désormais installé aux States parmi les chefs op' les plus demandés de l'époque décide de passer a la mise en scène, alors il est bien connu que sa filmo est plus constituée de bas que de hauts (son remake de La Maison du Diable et son Tomb Raider faut se les farcir), pourtant Speed a tout de l’œuvre miraculeuse, le bon script passé entre les mains du bon metteur en scène. Pourquoi je dis cela ? Car j'ai souvenir d'un commentaire audio (celui de Turkish Delight il me semble) où Verhoeven parle en profondeur du travail de De Bont et de sa manie toute particulière a vouloir faire bouger la caméra dès que possible, effectivement en regardant attentivement nombre de films qu'il a photographié (et cadré, il aime filmer lui-même en général), on s'aperçoit qu'il n'a pas abandonné ce travers, même a Hollywood. Alors quand un script tombe sur son bureau, basé sur la vitesse et le mouvement perpétuel, il ne pouvait que convenir a son style de filmage vif.

On reproche souvent a tort au ciné d'action, d'être simpliste ou mal écrit, Speed est ce genre de film qui serait capable de faire changer d'avis les sceptiques par sa construction maline : 3 actes, soit autant de climax, le tout basé sur une forme de jeu du chat et de la souris orchestré par un maniaque qui va embrigader un flic tête brûlée dans son jeu, cela ne vous dit rien ? Effectivement impossible de ne pas penser au monumental Une Journée en Enfer qui sortira l'année suivante qui reprendra ce concept ludique a souhait. Tout est au diapason pour servir du mieux possible ce script quasi-parfait (je suis moins fan du climax final, surtout qu'il passe après la très longue séquence du bus piégé) : la caméra semble aller aussi vite que l'action, se permet des idées stylisées (la scène de la cage d'ascenseur multiplie les plans de folie) et bien entendu le montage ne s’embarrasse d'aucun bout de gras, les rares séquences où l'on quitte Keanu Reeves sont brèves et arrivent a faire avancer l'intrigue. Aidé par un casting efficace, notamment Dennis Hopper qui prouve depuis Blue Velvet qu'il adore jouer les gros bad guys et une BO culte signée Mark Mancina (le thème m'en file des frissons a chaque fois que je le réecoute), Speed est un indispensable dont le temps n'a pas absolument pas affadi ses qualités et mieux s'avère autant voire plus moderne que pas mal de productions actuelles.

9/10

[Moviewar]

Agora - Alejandro Amenabar (2009)

Je connais encore très mal le boulot d'Amenabar, si j'avais bien aimé Tesis, je m'étais complètement emmerdé devant Ouvre les Yeux qui synthétise a peu près tout ce qui me fatigue dans le cinéma fantastique espagnol aujourd'hui, de fait le voir sur un péplum a gros budget tourné en anglais me donnait l'espoir qu'il puisse sortir de ce carcan et retrouver la qualité d'un Tesis, comme dirait l'autre : monumentale erreur.....

S'il est indéniable de louer les mérites de sa fabrication, exceptionnelle en tout points (les décors sont a tomber) et une réalisation qui essaye parfois des choses (l'attaque de la bibliothèque d'Alexandrie en est un bel exemple), j'ai eu énormément de mal avec le fond du film qui équivaut dans ses pires instants aux relents antisémites de La Passion du Christ. Qu'on prenne des libertés avec l'Histoire n'est pas un mal en soi, surtout dans le domaine de la fiction mais quand on se sert de cela pour véhiculer un discours maladroit, voire dangereux, ça devient problématique. En effet Agora m'a dérangé dans sa vision faussée du christianisme et ses fidèles qui sont montrés comme des bêtes avides de sang et de destruction, en plus d'être complètement hermétiques aux avancées de la science, tandis que les Juifs d’Égypte sont traités en victimes impuissantes face a leur barbarie. Cet aspect m'aurait moins gêné si celui-ci n'était que minoritaire et avait respecté la règle d'un bon film historique selon moi : partir de la petite Histoire, pour parler de la grande. Là, le trio Weisz/Isaac/Minghella ne prend jamais, on s'interesse ni a leurs relations (chacun fait son bout de chemin de son côté, avant de se faire coucou de temps a autres), ni a leurs parcours (seul l'esclave s'en sort a peu près) et toute la partie "scientifique" aurait gagnée a être davantage vulgarisée même si Amenabar semble faire ce qu'il peut pour rendre ça le plus éloquent possible visuellement parlant.

Une belle déception qui aurait pu être évitée sans ce script foireux, car au final moi qui ne suis pas un grand amateur de péplum, je trouve certaines qualités formelles a l'ensemble et le rythme plutôt bien geré.

4/10

[Alegas]

+1 pour Speed.

-1 pour Agora.

[Scalp]

Jed, my man.

[pabelbaba]

J'avais trouvé ça bien pété Agora, avec un discours bien cliché et sans nuance.

[Jed_Trigado]

Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas seul, ce festival de notes hautes, c'est a n'y rien comprendre.

[pabelbaba]

En revanche je l'avais vu avec ma belle famille, et je crois bien que j'étais seul à l'avoir trouvé nase.

[Scalp]

Tu peux toujours changer de nana, c'est pas trop tard.

[pabelbaba]

Si en plus tu savais que son père a bien aimé Lucy...

[Jed_Trigado]

C'est un motif de divorce valable.

[pabelbaba]

Oui, mais non, elle a trouvé que c'était complètement nul.

[Alegas]

Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas seul, ce festival de notes hautes, c'est a n'y rien comprendre.

5 notes hautes sur 10, ça va, t'as pas à te sentir seul.

[Mr Jack]

9/10 pour Speed, Jed roi du surnotage des guilty pleasures