[Alegas] Mes Critiques en 2019

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar pabelbaba » Mer 20 Mar 2019, 16:05

En plus Alegas a pris un vieux poster bien moisi pour égayer sa critique.

Tu mets celui-là, ça donne un brin plus envie :

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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar Alegas » Mer 20 Mar 2019, 16:28

Mark Chopper a écrit:Et Zatoichi ? :chut:


Ça devient un running-gag à ce stade : je ne l'ai toujours pas maté. :eheh:
En plus il dure pas longtemps, il faudrait que ce soit ma priorité quand je veux mater un film de moins de deux heures.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar Dunandan » Mer 20 Mar 2019, 17:23

lvri a écrit:
Jed_Trigado a écrit:Alegas, l'autorité critique de tout le cinéma asiatique sur BKR. :eheh:


C'est vrai que ma remarque est con avec du recul... :eheh: (heureusement que je ne me suis pas fier aux notes d'Alegas sur Hana-Bi ou Sonatine.... ).

Ouais, tu peux foncer si tu aimes le genre :mrgreen:.
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Entre Ciel et Terre - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 22 Mar 2019, 15:53

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Heaven & Earth (Entre ciel et terre) de Oliver Stone
(1993)


Troisième film d’une trilogie officieuse d’Oliver Stone sur la guerre du Viêtnam, et après avoir évoqué les combats et le retour au pays du côté américain, le réalisateur fait un choix assez osé : parler de ceux qu’on ne représente que rarement, à savoir les populations civiles du pays en guerre. On va donc suivre le destin d’une jeune vietnamienne (excellente actrice par ailleurs, elle porte vraiment le film sur ses épaules sur la majorité du récit) se trouvant dans un village reculé du pays, village qui, de paradis terrestre, va se transformer du jour au lendemain en enfer, avec des villageois coincé entre des milices et l’armée américaine, sachant que quel que soit le camp choisi, c’est souvent la mort qui attend au tournant. La première heure n’est pas ce qu’il y a de plus réussi : Stone a beau aborder son sujet de façon frontale, il y a quand même une sacré tendance au misérabilisme qui fait qu’on a l’impression qu’il veut trop en faire. C’est bien simple : tout ce qui peut arriver d’horrible à l’héroïne va avoir lieu : famille décimée, exil du village, viol, prostitution, ça tire énormément sur la corde de ce côté là, et le fait d’avoir la voix-off omniprésente des pensées de la demoiselle n’arrange pas les choses.

Heureusement, le film s’améliore avec l’arrivée de Tommy Lee Jones, soldat américain qui va tomber amoureux de l’héroïne, au point de la protéger comme il le peut jusqu’à la fin du conflit, avant de l’amener aux États-Unis. Si le film a tout de même des défauts dans cette seconde moitié (c’est très elliptique notamment, lors d’une scène ils se rencontrent, la suivante c’est comme si ça faisait plus d’un an qu’ils sont ensemble), c’est vraiment à partir de là que le récit décolle à mon sens. On va donc avoir le point de vue d’une étrangère dans un pays qui a envahi le sien, et c’est précisément ce point de vue qui fait la force du propos, quand bien même Stone tombe parfois dans la critique facile d’une société de consommation (les plans sur le frigo ou dans le supermarché, c’est joliment fait, mais pas spécialement subtil). En revanche, Stone surprend carrément sur l’optique dramatique, et toute la storyline de Tommy Lee Jones après la guerre c’est vraiment très émouvant à suivre (les scènes de dispute sont clairement mes préférées du métrage, ça dégage une puissance de dingue), d’autant que ce dernier livre ce qui est à mon sens la meilleure interprétation de sa carrière (ou en tout cas celle où il montre sa palette la plus élargie). Formellement, c’est sûrement un des Stone que je trouve le mieux équilibré : ça a beau en faire trop par moment, ça reste globalement bien géré, et dès qu’il s’agit de filmer des beaux paysages ça ne le fait pas à moitié. Et puis jolie découverte concernant la BO de Kitaro, qui est vraiment superbe. Un Stone un peu inégal, mais très surprenant dès qu’il s’agit d’aller dans le mélodramatique.


6,5/10
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Film: Entre ciel et terre
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Auteur: Scalp

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Chute du faucon noir (La) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Sam 23 Mar 2019, 18:05

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Black Hawk Down (La chute du faucon noir) de Ridley Scott
(2001)


A la base, c’est un film que j’aime bien, mais vraiment sans plus. Quand je l’avais découvert il y a une quinzaine d’années, j’avais été un peu déçu de ne pas avoir un film de guerre romancé, et du coup les plus de deux heures de combats ininterrompus m’avaient laissé le souvenir d’un métrage assez redondant. Aujourd’hui donc, c’est une revision à la hausse qui s’opère, car non seulement le film vient se ranger aisément parmi les plus belles réussites de Ridley Scott, mais en plus ça devient à mon sens l’un des grands films de guerre de ce début de siècle. C’est marrant car j’en gardais aussi le souvenir d’un métrage très pro-américain, et quand bien même le film prend clairement le parti des forces armées américaines, on est quand même bien loin d’un délire propagandiste. Ainsi, non seulement on assiste à une succession de déconvenues qui aboutiront sur une défaite stratégique et logistique (sur la fin, ce n’est même plus du film de guerre, mais du film de sauvetage) mais en plus Scott se veut finalement très terre à terre, avec une caméra qui va toujours rester à hauteur d’hommes.

L’autre point étonnant de l’œuvre, c’est évidemment son côté film choral. Chez beaucoup, avec le grand nombre de soldats et d’escouades à l’écran, ça aurait pu donner un résultat bordélique à souhait, mais là, pour peu qu’on reconnaisse un minimum les acteurs (chose encore plus aisée aujourd’hui vu que la plupart des inconnus de l’époque sont désormais devenus connus), le résultat fait qu’on assiste à quelque chose de toujours lisible et compréhensible, autant dans les relations de personnages que dans l’action et les positions géographiques. Gros boulot de montage donc, le film n’avait pas volé son Oscar à l’époque. Scott avait tourné pas mal de films avant celui-là, mais c’est vraiment avec Black Hawk Down qu’on se rend compte de sa grande capacité à gérer des projets complexes avec efficacité. Car bon, quand on voit le résultat, on peine à croire que ça a été tourné en trois mois, surtout vu le nombre de passages qui ont dû être un sacré challenge à tourner. Pour le reste, le film est vraiment captivant à suivre, on a toujours un personnage à qui s’attacher en cours de route, et puis dès qu’il s’agit de faire parler l’action Scott livre quelques unes des meilleures scènes de sa carrière (et quand on compare avec le climax de G.I. Jane, on a vraiment du mal à croire que ça vient de la même personne :eheh: ).

La cerise sur le gâteau, c’est évidemment le super casting, et encore plus aujourd’hui car comme dit précédemment, plusieurs têtes sont devenues très populaires, et donc là, dans le même film on a Eric Bana, Ewan McGregor, Tom Hardy, Sam Shepard, Tom Sizemore, Orlando Bloom, Jason Isaacs, William Fichtner, Josh Hartnett, Spud et Jaime Lannister :shock: r. Bref, on a déjà vu bien plus dégueu en terme de casting. Un super film de guerre qui s’impose à mon sens comme un classique du genre, vu comment il a redéfini la guérilla urbaine au cinéma. Et puis un film qui se conclut sur une chanson en breton, c’est forcément un film pour les gens de très bon goût 8) .


8,5/10
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Risques du métier (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Mar 2019, 16:18

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Les risques du métier de André Cayatte
(1967)


Voilà un film dont j’ignorais encore l’existence il y a quelques semaines, et il a fallu que je croise le dvd par hasard pour être emballé : entre Jacques Brel en lead et le sujet plus que pertinent à l’heure du #MeToo, il était évident qu’il fallait que je le vois, et ce malgré la présence d’Emmanuelle Riva au casting, actrice qui m’insupporte généralement. Sans prétendre au statut de grand film, c’est quand même un métrage qu’il faudrait remettre un peu en avant à mon sens, surtout à une époque où la moindre accusation devient, aux yeux de certains, une preuve tangible pour faire effondrer le monde de quelqu’un. On suit donc Brel qui joue un instituteur dans une petite bourgade française quelconque, et qui va se retrouver du jour au lendemain avec des accusations d’attouchements et/ou de tentatives de séduction par trois de ses élèves, et évidemment c’est tout le village qui va finir par y croire. Le film prend en plus le parti d’avoir quasiment toujours le point de vue de Brel, ce qui ne laisse donc aucune place au doute quand à son innocence, et tout le récit va jouer sur la quête des preuves et arguments qui vont permettre de comprendre pourquoi les fillettes lancent de telles fausses accusations.

Encore une fois, le film n’est pas dénué de défauts : la mise en scène, à l’exception d’un plan-séquence d’introduction, est assez basique (ce qui n'empêche pas d'avoir des super scènes, à l'image de la reconstitution dans la classe), et la narration n’est pas toujours des plus captivantes, notamment quand il s’agit de traiter l’amourette secrète d’une jeune fille. Mais c’est vraiment dans le propos que le métrage se révèle réellement intéressant, rappelant que oui, parfois les coïncidences existent, de même que les fausses victimes, et que quand bien même on puisse avoir des doutes sur l’innocence de quelqu’un, il faut aussi en faire de même pour des accusations sans fondements. De toute évidence, c’était un sujet qui intéressait fortement Brel, lui qui aimait bien choisir ses rôles, et je serais bien curieux de savoir ce qu’il aurait à redire sur la situation d’aujourd’hui. Si ce dernier est exemplaire en instituteur à la réputation détruite, ma plus grande surprise viendra de la prestation de Riva : si son jeu n’est pas encore parfait, la faute à son habituelle diction théâtrale, c’est un rôle dans lequel j’ai enfin l’impression de voir un personnage, et pas une actrice qui récite son texte, ce qui était loin d’être gagné à la base. Un film intéressant donc, malgré ses limites formelles, qui vaut autant pour le jeu de Brel que pour le traitement d’un sujet difficile, malheureusement toujours d’actualité 50 ans après sa sortie.


6,5/10
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Film: Risques du métier (Les)
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Auteur: Olrik

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Voyage à travers le cinéma français - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 28 Mar 2019, 13:41

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Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier
(2016)


Un documentaire sur l’histoire du cinéma français par Tavernier ? Vu l’enthousiasme du bonhomme et ses connaissances qui égalent, voire surpassent une bonne partie des bouquins sur le sujet, ça ne peut que donner envie à un cinéphile friand de naphta français, d’autant que ça met les formes avec une durée de plus de trois heures. Alors forcément, on se dit rapidement qu’il est impossible pour qui que ce soit de traiter un sujet aussi vaste en aussi peu de temps, et vient alors la grande surprise de la découverte du film : contrairement à ce que pourrait laisser présager son titre, c’est bien plus un film sur la cinéphilie de Tavernier que sur le cinéma français à proprement parler, et ce n’est pas plus mal. Car finalement, au lieu d’avoir quelque chose de très didactique, Tavernier choisit d’évoquer un par un ses souvenirs de cinéma, que ce soit sa première vision d’un film, la découverte d’un réalisateur précis, ses engagements en tant que cinéphile et conservateur de la mémoire de l’héritage filmique, ou encore ses escapades avec un certain Jean-Pierre Melville (qui avait l'air d'être quelqu'un d'assez spécial :eheh: ). Bref, il ne faut pas y chercher un documentaire qui aborderait des sujets dans un ordre chronologique, et pour le coup on passe vraiment d’un thème à l’autre selon la bonne volonté de Tavernier.

Ça aurait pu donner un résultat bordélique, mais le fait est que la passion de Tavernier est communicative, et on se réjouit à l’entendre parler d’anecdotes ou de son amour pour certains réalisateurs, qu’ils soient connus (Becker, Melville, Carné et Sautet notamment) ou non (pour le coup, il donne carrément envie de se pencher sur la filmo d’Edmond Gréville). Le seul réel défaut du film est d’être finalement trop court, et quand on voit les sujets abordés dans la série (pensée comme un complément du film), on se dit que Tavernier n’égratigne finalement que la surface de ce dont il a envie de parler à son public (c’est notamment visible sur la partie sur Carné : on évoque seulement ses films avec Prévert :| ). Tavernier oblige, c’est passionnant à suivre, les analyses sont toujours pertinentes, de même que les histoires généralement oubliées (la partie sur Renoir sous l’occupation, avec Gabin qui le considère alors comme un grand metteur en scène, mais comme une pute sur le plan humain). Et puis lui qui a souvent tendance à tout aimer, il se permet ici parfois quelques actes de préférence, notamment quand il dit apprécier bien plus Léon Morin, prêtre que Le Cercle rouge, considérant ce dernier comme mineur pour un film de Melville. Cerise sur le gâteau : le documentaire est bourré d’extraits des films cités, restaurations à l’appui, et on a parfois des images carrément inédites (le tournage de Quai des Brumes ! :shock: :love: ). Un documentaire passionnant qui donne carrément envie de se choper la série.


7,5/10
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Roman d'un tricheur (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Sam 30 Mar 2019, 12:03

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Le Roman d'un tricheur de Sacha Guitry
(1936)


Jusqu’à récemment, le nom de Sacha Guitry restait assez obscur pour moi. Evidemment, en tant que passionné de cinéma, j’avais forcément lu et entendu des mentions à ses films et à sa personne à plusieurs reprises, mais jamais au point de me donner envie de me pencher sur sa filmographie. Il aura donc fallu, par le plus grand des hasards, une discussion avec une de mes grandes tantes, m’informant que son défunt mari avait tourné à plusieurs reprises sous la direction de Guitry, pour que je me penche sérieusement sur ce dernier, et lancer ainsi son film le plus réputé. Ce qui me vient à l’esprit en premier lieu, c’est évidemment de louer cette fameuse discussion, qui m’aura permis de visionner un film particulièrement intéressant, alors que sans elle je l’aurais sûrement mis de côté pour plusieurs années, voire décennies. Car clairement, avec ce seul Roman d’un tricheur, Guitry m’apparaît clairement comme un réalisateur particulièrement marquant, et qui a très certainement laissé son empreinte sur un cinéma plus contemporain.

Pourtant, le métrage ne paye pas de mine à première vue : on y suit un ancien voleur qui, à la terrasse d’un café, va revenir sur sa vie d’escroqueries pour essayer d’en tirer des leçons. Un postulat simple, mais complètement transcendé par la narration : d’une part le film n’est quasiment composé que de successions de flashbacks, mais surtout il n’y a quasiment aucun dialogue, ces derniers étant remplacé par une voix-off omniprésente dictant l’action. Dit comme ça, ça peut paraître anodin, mais pour un film de 1936 c’est une approche carrément moderne, et ça ne m’étonnerait guère que Orson Welles ait vu ce film avant de faire Citizen Kane, et que Martin Scorsese s’en soit grandement inspiré pour les voix-off de ses films les plus bavards. Car oui, là on ne parle pas de voix-off qui raconte ce que l’on sait déjà, mais plutôt comme un véritable complément narratif. On sent que le film est tourné dans l’esprit d’un film muet à la base, pour que la voix-off rajoutée derrière ne soit pas de trop, et ça donne quelque chose de carrément ludique, entre deux époques, avec des personnages qui parlent via la voix du narrateur, et une poésie verbale de chaque instants qui doit beaucoup à la diction enchanteresse de Guitry lui-même.

Bref, c’est un film qui étonne véritablement par ses audaces narratives (rien que le début donne le ton avec la façon de raconter la mort d’une famille entière), mais le contenu n’est pas en reste : en racontant l’histoire d’un homme qui ne trouve du succès que dans la malhonnêteté, Guitry dresse un portrait assez touchant sur la destinée, les choix de vie et les hasards qui forment un homme. Et si la conclusion brutale laisse un arrière-goût un poil amer, ce qui a précédé est tellement plaisant que la vision du métrage laisse vraiment un bon feeling, d’autant que le récit a la qualité d’être court, et donc bien rythmé. Une très belle surprise donc, qui risque fort d’être un tremplin pour la vision de d’autres films du cinéaste.


8/10
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Powaqqatsi - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mar 02 Avr 2019, 21:19

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Powaqqatsi de Godfrey Reggio
(1988)


Considérant Koyaanisqatsi comme un chef-d’œuvre ultime, je ne pouvais qu’être mitigé dans ma façon d’aborder sa suite spirituelle, que Godfrey Reggio transformera plus tard en trilogie : comment décemment donner suite à un film qui dit absolument tout ce qu’il a à dire, qui montre tout ce qu’il a à montrer, sans tomber dans la répétition ? A l’arrivée, Powaqqatsi est bel et bien une relative déception, mais à ma grande surprise ce n’est pas spécialement à cause d’un décalque de son aîné. Pour le coup, Reggio surprend en prenant la même idée de narration (des suites d’images filmées un peu partout dans le monde, dont le montage et la musique jouée par-dessus vont en donner un sens) mais pour un propos bien différent : là où Koyaanisqatsi parlait de l’évolution du monde et de l’être humain, des origines à la fin prophétique, Powaqqatsi préfère avoir comme sujet le Tiers-Monde, et sa lente dégradation par l’occidentalisation. De ce fait, Powaqqatsi se concentre sur des parties du monde précises, évite les pays riches maintes fois montrés dans Koyaanisqatsi, et on a donc visuellement un renouveau bienvenu.

Pour autant, Powaqqatsi montre vite ses faiblesses : le précédent métrage de Reggio savait captiver sur la durée, et là, on sent clairement un problème de rythme qui vient handicaper l’expérience. Le film n’a pour que lui que deux parties distinctes, chacune étant donc très longue à développer, ce qui provoque inévitablement des répétitions. Des répétitions qui se ressentent sur la forme, et sur ce point on sent malheureusement beaucoup trop l’absence de Ron Fricke, directeur photo du premier film qui apportait une diversité visuelle évidente, alors que là on est constamment devant des images ralenties, et autant ça marche sur dix minutes, autant sur une heure et demi ça devient vraiment lassant, malgré quelques expérimentations à base de fondus enchaînés. Même la musique de Glass donne l’impression d’être moins inspirée, et hormis le thème principal (que beaucoup connaissent via sa reprise dans The Truman Show) on est très loin de l’expérience auditive et contemplative de dingue qui était offerte dans Koyaanisqatsi. Reste donc de belles images, certaines particulièrement marquantes (le gamin effacé du cadre par la fumée d’un camion en marche, des mineurs portant le cadavre d’un des leurs) mais pour le reste c’est très loin de ce que le genre a pu nous offrir.


5,5/10
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Podium - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 03 Avr 2019, 12:55

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Podium de Yann Moix
(2004)


J’étais parti avec le sentiment de revoir le film à la baisse, et finalement non, ça se tient toujours pas mal. Pas de quoi crier au génie non plus, mais ça n’a rien à voir avec Cinéman, dernier film de fiction en date de Moix, qui lui pour le coup est un truc immonde. Podium, de son côté, a le mérite de rester une comédie sympathique, et qui dit énormément à son interprète principal qui porte le métrage sur ses épaules. Car bon, le sujet du film est propice à beaucoup d’humour, mais ça aurait vraiment tourné en rond sans un acteur pour emmener le récit vers d’autres horizons. Poelvoorde est donc la véritable attraction de Podium : sans lui, le film n’existe tout simplement pas, et Moix en a l’air bien conscient puisqu’il fait tout pour permettre à son acteur de s’exprimer à volonté, débit de paroles, répliques cinglantes (le casting de bernadettes :eheh: ) et grands gestes à l’appui. En plus, Poelvoorde maîtrise bien le registre du connard touchant, et il se donne à fond pour le rôle en chantant et dansant Claude François de manière plutôt crédible.

Néanmoins, Podium évite le piège du one-man show, et non seulement on a quelques personnages secondaires qui fonctionnent (Jean-Paul Rouve pour l’humour, Julie Depardieu pour l’émotion, bon par contre le simili bad-guy est vraiment inutile) mais en plus il y a un traitement assez intéressant du délire des sosies : c’est certes traité avec beaucoup de second degré, mais on perçoit quand même une vraie tendresse pour la pratique et les intentions. Côté forme, c’est pas mal pour un premier long, c’est bien rythmé, les séquences de montage bien branlées, il y a même quelques cadres sympathiques et des mouvements de caméra : on est loin de la comédie française habituelle. Il y a même une séquence assez étonnante où Poelvoorde, rajouté en post-prod, chante à côté de Claude François. La scène a un peu vieillie sur les incrustations mais ça se tient encore bien. Enfin, je suis un poil mitigé sur la BO, qui donne des impressions de fourre-tout dès qu’on s’éloigne de Claude François (Polnareff et Julien Clerc je comprend, mais Sheila ?), mais elle aura eu le mérite de me faire connaître une chanson sympa de François que je ne connaissais pas avant (celle qui ouvre le film). Une comédie sympathique, ni plus ni moins, et certainement le seul film à retenir de la carrière de Moix.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar Jed_Trigado » Mer 03 Avr 2019, 13:08

Alegas a écrit:Côté forme, c’est pas mal pour un premier long, c’est bien rythmé, les séquences de montage bien branlées, il y a même quelques cadres sympathiques et des mouvements de caméra : on est loin de la comédie française habituelle.

Ça me fait chier de l'admettre en tant que détracteur de Yann Moix, mais ouais le gars avait des envies formelles évidentes.

Par contre, Cinéman c'est un cas d'école, entre le produit fini, la promo désastreuse où Moix se faisait passer pour une victime et son retournement de veste des années après pour se laver de cette purge....Un grand écart incompréhensible pour ma part. :|
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar Alegas » Mer 03 Avr 2019, 13:12

J'avais pas trop suivi la promo de Cinéman à l'époque, mais j'avais lu plus tard des articles parlant de redoublage du casting sur les images existantes pour rendre le film plus drôle.
Je doute qu'un bon film se cache derrière ces problèmes de production, mais je serais curieux de lire un dossier complet revenant sur ce qui a amené à un tel désastre.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar Jed_Trigado » Mer 03 Avr 2019, 13:16

Concernant les coulisses de Cinéman, il y a pas mal de trucs qui circulent sur le net si tu cherches bien, je me rappelle avoir déniché quelques trucs intéressants sur le topic Mad Movies dédié au film.

Sinon, concernant la promo, Moix était dans une posture arrogante, limite il avait réalisé le méta-film absolu et rejettait sans cesse les critiques négatives. Il s'est même abaissé a demander a son ami Bernard Henri-Levy a pondre une critique beaucoup trop dithyrambique pour être honnête.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar Alegas » Mer 03 Avr 2019, 13:32

Effectivement, je viens de lire les scans de Technikart sur Mad, c'est assez effarant. J'ignorais complètement que c'était le duo Poelvoorde/Dupontel qui était prévu à la base.
Et puis 18 mois de montage !! :shock: :shock: :shock:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

Messagepar pabelbaba » Mer 03 Avr 2019, 14:20

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