par Scalp » Mar 19 Fév 2008, 11:36
9,5/10
Jui Kuen II de Liu Chiang Lang & Jackie Chan - 1994
C'était le dernier de mes films préférés que j'avais encore jamais vu en VO, le film étant dispo en France que dans un vieux DVD dégueulasse avec seulement une VF (qui peut donner un coté nanardesque au film) et dans les 00's on a eu un blu ray US sans vo (logique) et une copie toujours aussi dégueulasse, c'est donc un vrai plaisir de le redécouvrir dans une belle copie et en cantonnais grâce au blu rar Warner Archives.
C'est toujours mon Chan préféré, son véritable masterpiece pour moi, il décide ici 15 ans après de donner une suite à son Maitre Chinois (un autre de ses très bon films), la rencontre au sommet entre Chan, Ti Lung et Liu Chia Liang, soit 3 des plus grands noms du film de Kung Fu. Le résultat reste étonnant sachant que Liu Chia Liang s'est fait virer de la réal par un Chan omnipotent, l'un voulant plus de comédie que l'autre, enfin il est resté sur le film mais Chan a reprit les rênes de la réalisation et le film est un miracle car on sent pas le changement en cours de métrage. Les films de Chan c'est toujours ce mélange kung fu comique, des fois l'un prend le pas sur l'autre et le résultat est un peu bancal mais des fois comme pour Police Story où ici il est touché par la grâce, le résultat est grandiose. Car oui ici on est clairement devant un grand film du genre, un des tous meilleurs, la partie comique fonctionne (Anita Mui en pleine forme, mais c'est moins poussé que dans la VF) et puis la partie action c'est du très haut niveau.
Chan faisait ici un retour au vrai film d'art martiaux qu'il avait délaissé pendant une grosse dizaine d'années, ses films étant plus un mélange de combat et de cascades folles, ici c'est un vrai film d'art martiaux avec tout ce que ça comprend.
Le film n'oublie pas d'avoir une vraie histoire (ce que beaucoup de Chan n'avait pas), en même temps quand le personnage de Wong Fei Hung est à l'écran de par son importance culturelle on ne peut pas juste avoir un mec qui se figth (et puis le thème cultissime du personnage fait toujours son petit effet), on a donc un film intéressant sur le fond même si ça tourne toujours autour du contexte historique de l'époque et des chinois devant accepter la cohabitation avec des européens. Entre 2 scènes comiques et bourre pif on a une réelle dramaturgie qui se met en place avec en point le point d'orgue le bannissement de Wong Fei Hung par son père.
La réalisation atteint des sommets et le film livre tout simplement des combats entrés dans l'histoire avec des chorégraphies de haut niveau, acteur au top, montage sans faille et choix des angles toujours judicieux y en a pas tant que ça. Et ça monte crescendo, chaque scène surpassant la précédente et puis la boxe de l'homme ivre atteint ici des sommets jamais égalés, entre la vitesse d'exécution et les chorégraphies c'est le summum du genre. Le combat a 2 vs 100 dans l'auberge est lui aussi un sacré morceau de bravoure où l'utilisation du décors est magistral, c'est à la fois virtuose et énergique, y a des idées de partout, et là aussi c'est peut être bien top 3 des combats contre une grosse quantité d'adversaires. Et puis on a le combat final où Jackie repousse les limites de son masochisme en en prenant vraiment plein la gueule.
Liu Chia Lang alors dans la fleur de l'âge montrait qu'il était encore très convaincant en coup de tatane, Anita Mui là pour la partie humour montrait qu'elle avait pas mal d'autodérision, elle si souvent abonnée au rôle grave prouve ici si il le fallait encore que c'était une immense actrice, Ti Lung en père de Wong Fei Hung apporte toute sa prestance au personnage, Andy Lau a un petit rôle et on a donc Jackie Chan (qui est évidemment trop vieux pour le rôle mais c'est jamais gênant) qui repousse les limites physiques une nouvelle fois, avec des combats parmi les plus impressionnants de sa carrière et un coté complétement fucked up (le combat final avec les braises c'est quand même bien cinglé)
LE Kung fu comédie parfait. Absolument rien à jeter, où quand la Shaw Brothers rencontre Chan, à ranger avec OUATIC et The Blade parmi les monuments HK.
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