[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Election 2 - 9,5/10

Messagepar Niko06 » Ven 15 Mai 2009, 19:58

Election 2
de Johnnie To

Image

Avec son rythme de machine, le réalisateur enchaîne directement 1 an après Election 1 avec sa suite directe, dont l'action se passe presque 2 ans plus tard, au moment où le règne de Lok (Simon Yam) doit prendre fin et que s'annoncent de nouvelles élections... On se souvient qu'il avait promis à Jimmy (Louis Koo) de le soutenir mais on se souvient aussi qu'il a révélé son vrai visage à la toute fin du premier film, un visage d'ordure manipulatrice bien loin de l'image de père de famille rangé qu'il trimballait depuis le début.
Les enjeux sont vite annoncés, Jimmy ne veut pas se présenter et souhaite se consacrer à un business "propre", ça se jouera pourtant entre lui, Lok qui souhaite briser la tradition à son tour et Kun, qui a purgé sa peine de prison pour le meurtre d'un flic et qui est maintenant impliqué dans les affaires... sans oublier Jet, le bras droit armé de Lok en quête de reconnaissance...

Le ton est résolument différent du premier film, tout y est beaucoup plus sombre, même la musique n'a rien à voir (on passe d'une guitare toute simple à des violons). Les enjeux des échanges avec entre Hong Kong et la Chine sont également beaucoup plus présents et seront d'ailleurs la cause du revirement de situation principal. Alors que Lok s'affirme de plus en plus comme un immense manipulateur capable de choses plutôt atroces, Jimmy va peu à peu prendre conscience de l'importance d'être à la tête de l'organisation. Louis Koo nous livre une prestation qui n'est pas sans rappeler celle d'Al Pacino en Michael Corleone, laissant doucement son côté le plus mauvais prendre le dessus sur son envie première d'évoluer dans la légalité.

Luttes de pouvoir, complexes oedipiens, Election 2 va brasser des thèmes essentiels et profonds tout en approfondissant son analyse méticuleuse des triades. Les personnages ont beaucoup évolué depuis le premier, certains s'affirment ici tandis que d'autres sont plus en retrait bien qu'on sente toujours leur présence écrasante. L'étude sociale est intéressante via le personnage de Jet en particulier. Semblable à un soldat qui tue car son maître lui demande de tuer, on le sent tout de même en pleine quête identitaire. Une brute est toujours facile à modeler et Lok l'a très bien compris, en lui promettant qu'un jour il fera de lui le prochain parrain. La phrase "mais qui est jet?" déclamée lors de l'élection ne rend son personnage que plus pathétique.

Mais c'est bien Jimmy qui est ici au premier plan, et Louis Koo livre une vraie performance en éclipsant même parfois le grand Simon Yam. Et son évolution est vraiment impressionnante! Il est impliqué dans l'une des scènes les plus hardcore de la filmo de Johnnie To, on ne voit pas grand chose mais cet interrogatoire qui se termine mal, filmé hors champ ou juste à la limite ne laisse aucun doute sur la pure bestialité dont Jimmy peut faire preuve, et c'est vraiment impressionnant alors qu'on le pensait du genre à ne surtout pas se salir les mains! Les seconds rôles sont tous savoureux comme d'habitude chez To, de toute façon une fois de plus c'est sa "famille" de cinéma qu'on retrouve ici à l'écran.

Election 2 est finalement la suite parfaite à Election 1, une sorte d'heureux changement dans la continuité... beaucoup plus noir, beaucoup plus cruel et violent, il ne laisse plus aucun doute sur le fonctionnement de cette société mafieuse et ces personnages ont beau être propres sur eux et tirés à quatre épingles, ce sont des animaux capables du pire.
L'ensemble du film est presque étouffant, au fur et à mesure qu'on assimile qu'une fois un pied mis dans la confrérie on n'en sort plus jamais. La fin qu'on croyait libératrice est d'un pessimisme absolu, il n'y a aucune issue.
Des suites qui dépassent l'original il n'y en a pas beaucoup, en voilà une. Un des meilleurs films de Johnnie To!


9.5/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Tyseah » Ven 15 Mai 2009, 22:14

Fearless faudrait que je le revois, j'avais vraiment A-DO-RÉ. Moi qui d'ordinaire n'aimait pas trop Jet Li (trop froid dans ses persos), là je dois dire que tant sur le point technique que tactique ( :eheh: ), je l'ai trouvé au top.

Pis les combats...Voilà quoi. :love:
Tyseah
 

Save the Green Planet - 8/10

Messagepar Niko06 » Dim 17 Mai 2009, 09:07

Save the Green Planet
de Jang Joon-Hwan

Image

En voilà un film qui fait vachement plaisir!! La Corée a plutôt l'habitude de produire des films qui se ressemblent et qui ne sortent que très peu des sentiers battus. Pour son premier long métrage, l'un des scénaristes de Phantom: the Submarine frappe très fort. Son film est un pur OVNI qui mélange les genres à priori incompatibles avec bonheur, une de ces expériences de cinéma pas parfaite (mais quel premier film est parfait?) mais bourrée d'idées de génie qui lui confèrent un potentiel pour devenir carrément culte.
Un film très mal élevé, irrespectueux envers tous les codes en vigueur, mais surtout un film qui réussit à véritablement surprendre le spectateur et à le rendre presque mal à l'aise. Très très fort!!!

Impossible de classer Save the Green Planet dans un genre bien particulier, le film échappe à toute logique cinématographique. Pourtant au départ il n'y a aucun doute, on se situe dans une comédie potache qui cache une sorte de satire sociale vis à vis de la lutte des classes en Corée du Sud... On rigole donc de bon coeur devant ce pauvre type avec son casque fait maison, sa petite amie pas bien maline, et ce chef d'entreprise qu'ils ont kidnappé et qui est, selon Byeong-gu, un extra-terrestre... qui communique grâce à ses cheveux et est hyper sensible à la crème mentholée... c'est léger et drôle et on se prend vite d'affection pour Byeong-gu, personnage complètement loufoque, vivant dans son monde et inoffensif... Avec ce rôle, Shin Ha-Kyun confirme après avoir interprété le sourd-muet Ryu dans Sympathy for Mr. Vengeance qu'il est de la race des très grands acteurs!

Sauf que le ton change rapidement! Shooté aux anti-dépresseurs, on comprend vite qu'il n'est pas si sympa et même légèrement instable. Du coup l'empathie se porte sur sa pauvre petite amie qui doit subir ses sautes d'humeur puis sur la pauvre victime qui n'est vraiment pas entre des mains amicales... Et d'un coup ça devient carrément malsain, cruel, violent. L'homme d'affaire subit des sévices de plus en plus hardcores et le film n'est plus drôle du tout, il est carrément sérieux et grave! Save the green planet va alors accumuler les ruptures de ton et les sous-intrigues qui forcément vont déstabiliser le pauvre spectateur qui ne sait plus que croire et vers quel personnage se tourner... la sensation est vraiment étrange!

Et ce qu'on nous balance devant les yeux n'est pas en reste. Ca part absolument dans tous les sens au niveau narratif tout en continuant ce mélange des genres improbables... on passe de la comédie au polar, de la science-fiction à l'horreur, du film de torture au conte philosophique... on a droit à tout!!! Et en plus c'est hyper référentiel, on y croise du Se7en, du 2001 (la séquence est exceptionnelle), tout le film est parcouru par "Somewhere over the rainbow"...
Impossible d'en dire plus sans dévoiler l'histoire qui se doit d'être découverte sans rien savoir. Simplement à savoir que la fin ose un truc absolument dément.

Alors bien sur le film ne peut pas plaire à tout le monde. Le réalisateur use et abuse d'effets de style que certains pourront qualifier d'esbrouffe visuelle... on peut aussi y voir une sorte de virtuosité qui s'exprime ainsi par manque d'expérience (premier film, ne pas l'oublier). On pourra aussi lui reprocher une violence et une cruauté gratuites... mais non, ce film est génial. Il réussit un exploit de faire un truc qui ne ressemble à rien de connu, un film complètement fou qui détonne par son traitement et qui en plus se permet une ambition démesurée dans les thèmes qu'il brasse (proximité chefs d'entreprise/police, pollution, gouffre entre les classes sociales...) et même une réflexion sur la nature profonde de l'être humain et de son rapport aux autres!
C'est peut-être un peu trop et pas toujours habile mais c'est un vrai plaisir de voir un réalisateur oser comme ça un film aussi fou. Dommage que le public n'ait pas suivi en Corée car dans ces cas-là il sera maintenant difficile de voir un nouveau film de ce bonhomme très prometteur!


8/10
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Bug - 9/10

Messagepar Niko06 » Dim 17 Mai 2009, 09:13

Bug
de William Friedkin

Image

Celui que la majorité du public ne connait que pour les cultes l'exorciste et French Connection (mais c'est une erreur d'oublier Police Fédérale Los Angeles, Traqué, Cruising, le sang du châtiment ou encore le Convoi de la peur, de très très grands films) nous prouve avec Bug qu'il n'a rien perdu de son talent de metteur en scène et de directeur d'acteurs. Avec derrière lui une carrière qui ne suit pas vraiment de ligne directrice spécifique, en s'attaquant à chaque fois à des genres différents, il est l'un des réalisateurs américains les plus passionnants. A 70 ans passés, il nous livre un thriller qui flirte avec le cinéma expérimental comme si c'était l'oeuvre d'un jeune cinéaste, un film d'une simplicité apparente qui possède de nombreux niveaux de lecture et qui s'avère absolument tétanisant.

Définit par le réalisateur lui-même comme "un film paranoïaque sur la paranoïa", Bug est en fait l'adaptation d'une pièce de théatre à succès de Tracy Letts. Friedkin a d'ailleurs tout fait pour que ce soit Michael Shannon (World Trade Center, Les Noces Rebelles) qui reprenne dans le film le rôle qu'il a longtemps joué sur scène.
La superbe scène d'ouverture très aérienne n'est qu'illusion, l'ensemble du film se déroule dans un tout petit appartement. Dans ce huit-clos paranoïaque, Ashley Judd (qui trouve là son meilleur rôle depuis Heat de Michael Mann) est Agnes, une femme complètement brisée, la perte de son fils et un ex-mari taulard l'ont plongée dans la solitude, l'alcool et la drogue. L'irruption dans sa triste vie de l'étrange Peter par le biais de sa seule ami va la faire définitivement basculer.

Pendant 1h45 on va vivre impuissants la lente descente aux enfers de ce couple de fortune. Et si on ne verra jamais vraiment les insectes du titre, on sentira presque leur présence tant la mise en scène et l'interprétation atteignent ici des sommets. Il n'est jamais simple de tourner un huit-clos, le manque d'espace réduisant fortement les possiblités de cadrages, mais Friedkin s'évertue à trouver à chaque fois des angles inédits qui vont contribuer à donner la sensation que l'appartement évolue lui aussi en fonction de la santé mentale des deux personnages. La transformation physique et psychologique du couple en même temps que leur environnement est assez impressionnante et nous fait parfois penser à certains travaux de David Cronenberg.

Les thèmes brassés sont nombreux. On peut y voir une histoire d'amour pas ordinaire, un film sur les conséquences d'un drame et la fragilité mentale qui en résulte, une histoire de schyzophénie et paranoïa, une critique de la manipulation de l'information par le gouvernement (après l'enfer du devoir, on sait que Friedkin peut aussi être un cinéaste très engagé politiquement)... C'est finalement au spectateur de se faire sa propre idée et de recevoir le film comme il le ressent. Ce qui est certain c'est que la tension va crescendo, qu'on se sent de plus en plus mal à l'aise avec des scènes très fortes (l'arrachage de dent est mémorable et très crispant!) jusqu'à un final absolument abominable et d'une puissance incroyable qui fait suite à une dernière demi heure dantesque.

Mais la réussite du film doit aussi beaucoup à ses acteurs. Si on appréciera les brèves apparitions d'Harry Connick Jr. en mari violent et Lynn Collins en amie lesbienne qui assiste à la lente destruction d'Agnes, c'est le couple formé par Ashley Judd et Michael Shannon qui impressionne. Avec un jeu souvent proche de l'improvisation, ils livrent une prestation d'une intensité folle et qui atteindra son paroxysme dans une scène finale où ils se lâchent complètement avec une vraie émotion qui vient donner un visage au mot "folie".
Voilà Bug c'est un film essentiel de Friedkin... un de plus. Un film très intelligent, très noir, très immersif, brutal et doté d'un humour noir surprenant. Un exercice de style qui dépasse son cadre et par conséquent tous les espoirs qu'on plaçait en lui, et qui s'avère être d'une richesse inattendue. Génial!


9/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Bik » Dim 17 Mai 2009, 12:57

Excellent ce Bug
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 17 Mai 2009, 17:53

Deux belles critiques surtout pour StGP ;) 8) :super:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Dim 17 Mai 2009, 18:01

:chinese:
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Monrak Transistor - 7,5/10

Messagepar Niko06 » Mar 19 Mai 2009, 10:47

Monrak Transistor
de Pen-Ek Ratanaruang

Image

Quel pays surprenant la Thaïlande!! A chaque fois qu'on découvre un nouveau film on ne sait pas à quoi s'attendre... Pour son troisième film le réalisateur aujourd'hui dans les petits papiers des critiques internationales (après Last life in the universe et Vagues invisibles surtout) nous conte une histoire d'amour. En celà l'affiche n'est pas trompeuse, sauf que cette histoire est un peu spéciale, pas toujours vraiment heureuse, souvent loufoque, drôle, triste... mais toujours colorée, acidulée et rythmée par des chansons qui viennent mettre des mots sur ce qui ne se dit pas, par pudeur sans doute...
C'est un film très attachant, et si le précédent film de Ratanaruang, 6ixtynin9, le rapprochait d'un Tarantino, celui-ci tendrait plus vers le cinéma de Paul Thomas Anderson (période pré-There will be blood) pour son image du quotidien fantaisiste et des histoires simples contaminées par des éléments inédits.

On va donc suivre l'histoire de Pèn, chanteur amateur, rêveur, et de Sadao, la plus belle fille du village qu'il sera le seul à pouvoir conquérir... au regret de son beau-père qui aimait le chasser de chez lui au fusil! S'il n'y avait pas la scène d'ouverture dans la prison, on pourrait se croire dans une simple bluette dans la première partie dégouline de bons sentiments... mais comme un écho à ce qui va suivre elle nous annonce que tout ne va pas être rose dans la vie de ce couple. Et en effet c'est loin d'être le cas... à peine mariés et Sadao enceinte, Pèn doit partir au combat. A partir de là, entre ses décisions et le sort qui va s'acharner sur lui (mais vraiment bien comme il faut!), les deux amoureux ne cesseront d'être éloignés.

Le ton du film est très changeant, tantôt très drôle, tantôt grave, et le plus souvent très mélancolique, appuyé par ces nombreuses chansons thaïs, magnifiques. La mise en scène de Pen-Ek Ratanaruang et la narration du film échappent à toutes les régles, comme si le réalisateur s'en fichait complètement. C'est assez déstabilisant comme perte de repères cinématographiques! Avec une désinvolture prononcée et un goût modéré pour les effets clinquants (ce qu'il changera dans last life inthe universe) il va faire vivre toutes les galères possibles à ses personnages, directement pour Pèn qui les vit et à distance pour Sadao qui au fur et à mesure qu'avance le film se retrouve plongée dans une tristesse qu'elle ne quittera plus. Leur lien depuis le départ de Pèn jusqu'à la fin sera le fameux transistor du titre, qu'il lui offre pour qu'elle n'oublie pas que son coeur à lui est avec elle.

C'est donc bien une histoire d'amour (Monrak en thaï) plutôt tragique et qui vient nous montrer avec talent vers quels problèmes peut nous entrainer la poursuite d'un idéal fantasmé mais pas vraiment réfléchi... Porté par deux acteurs extraordinaires et très attachants, Supakorn Kitsuwon (les larmes du tigre noir, sars wars et même John Rambo) et Siriyakorn Pukkavesh (one night husband), Monrak Transistor est un film qui mêle les genres de façon très habile, un film parfois cruel mais qui se suit avec beaucoup de plaisir, avec son histoire universelle, ses dialogues avec le spectateur (on est plusieurs fois pris à parti) et sa musique d'ailleurs, tellement belle et entêtante...
Un beau film terriblement attachant et touchant.


7.5/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Mar 19 Mai 2009, 10:49

Pouwa je peux même pas commenter ça je sais pas d'où sort ce film! On attends Total Rectal et ses trois seins :eheh:
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Mar 19 Mai 2009, 10:54

de Thaïlande :wink:
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Total Recall - 9/10

Messagepar Niko06 » Mar 19 Mai 2009, 11:29

Total Recall
de Paul Verhoeven

Image

Il y a toujours un risque à revoir après de longues années un film qu'on a vu des dizaines de fois et qu'on tenait pour culte étant enfant. Dans les années 80/90 les jeunes garçons allait voir les films avec Arnold Schwarzenegger simplement car il était à l'affiche, peu importe la qualité du film tant que notre demi-dieu était à l'image et fracassait le plus de monde possible... L'âge et une certaine culture aidant, on porte forcément aujourd'hui un autre regard sur ces films qui ont fait notre jeunesse, certains sont objectivement très mauvais, d'autres comme Total Recall continuent de nous émerveiller mais pour d'autres raisons... Outre le charisme indiscutable du gouvernator (car niveau acting on ne peut pas vraiment dire qu'il soit très subtil mais il impose une vraie présence c'est certain) c'est bien la présence derrière la caméra du hollandais fou qui entre Robocop et Basic Instinct ajoute une nouvelle pierre à l'édifice de son oeuvre gigantesque.

Il y a quelque chose de magique à se faire rencontrer l'espace d'un film LA star du film d'action (en 90 Schwarzy a déjà derrière lui Predator, Commando et les deux Conans... ça en fait des morts tout ça) et l'auteur de S.F. le plus passionnant, Philip K. Dick (pour les plus belles adaptation, Minority Report et Blade Runner, pour les plus mauvaises Paycheck et Next). Le film est "inspiré" de la nouvelle We Can Remember It For You Wholesale mais il s'agit là de bien plus qu'une inspiration, il s'agit de bien plus que d'un seul écrit de K. Dick. Total Recall est un film qui entre complètement dans le cadre de la réflexion schizophrénique Dickienne. Chez l'auteur les apparences sont toujours trompeuses et les personnages ne sont jamais qui ils croient être profondément. Le film suit cette logique pour le personnage de Quaid mais l'étend à sa structure même.

Cette dimension schyzophrène est la grande force de Total Recall. Pendant presque 2h on ne sait jamais vraiment si ce qu'on voit est la réalité ou si on se trouve dans le souvenir implanté par Rekall... Verhoeven joue avec nos nerfs et pousse le vice à son paroxisme lors de la séquence de l'hotel Hilton dans laquelle on se retrouve en plein doute! La scène a du pas mal inspirer les frères Wachowski pour Matrix sauf que chez Verhoeven Neo (enfin Quaid...) pète la gueule à Morpheus et lui crache la pilule rouge dessus!! C'est là toute la différence entre deux façons d'aborder le cinéma de Science-Fiction... et un indice pour le spectateur qui jusque là avait réussi à de persuader que ça n'était pas un rêve... Le réalisateur profite aussi de la belle opportunité qui lui est donnée pour s'exprimer sur les égarements d'un gouvernement devenu trop présent et balance de belles piques non dissimulées!

La mise en scène inspirée de Verhoeven permet au film de ne jamais baisser de rythme, accompagnée par la partition barbare de Jerry Goldsmith qui ici est fortement inspiré par le travail de Poledouris sur Conan (on s'en rend compte dès le générique d'ouverture).
Les acteurs sont excellents, même Sharon Stone (si si!) et Michael Ironside excelle encore une fois dans un rôle de bad guy bien nerveux. Le film est très généreux en hémoglobine et la plupart des effets spéciaux, qu'ils soient gores ou pas, sont réussis et surtout très marquants (la bonne femme à l'aéroport et ses "deux semaaiines" a longtemps été un traumatisme). D'autres par contre ont pris un sacré coup de vieux, tout comme les décors, costumes et coiffures hyper kitchs qui trahissent bien l'âge du film à une époque où la mode allait être aux couleurs fluos...
Total Recall a ouvert la voie à ce qu'on pourrait assimiler à un blockbuster de Science-Fiction, avec un scénario en béton qui nous permet de se creuser les méninges pour savoir si Quaid a vécu tout ça ou si ce n'était qu'un rêve... On n'aura jamais la réponse et ça n'est pas grave tant ce film est une réussite sur tous les tableaux! Et puis des punchlines aussi savoureuses que le mythique "consider it as a divorce" ça n'a pas de prix!


9/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar kenshiro » Mar 19 Mai 2009, 11:39

Yep total recall tu m'as donné envie de le revoir sur ce coup. :super:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar nicofromtheblock » Mar 19 Mai 2009, 11:41

Tiens, Monrak transistor je l'ai en DVD depuis presque 2 ans et je ne l'ai toujours pas vu :?
Je vais essayer de le voir au plus vite ...
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Mar 19 Mai 2009, 13:28

Total Recall c'est culte!
Tu as tout dit dans ta critique, c'est trop bon ;)
Par contre la qualité du DVD a du certainement du vieillir (ah non le film vieillit pas dixit Anakin :lol:)
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Mar 19 Mai 2009, 13:40

Y vieillit bien Total Recall ( même en Blu Ray )
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