[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Bon, la brute et le cinglé (Le) - 8/10

Messagepar Niko06 » Sam 03 Oct 2009, 18:58

Le Bon, la Brute et le Cinglé
de Kim Ji-Woon

Image

Avec un titre pareil (pour une fois fidèle au titre original même si "brute" vient remplacer "fils de pute"...), il fallait assurer! En effet citer de cette manière le Bon, la Brute et le Truand, un des (le???) plus grands films de l'histoire du cinéma, revient à prendre un gros risque vis-à-vis d'un public qui va forcément en attendre beaucoup. Et bien on peut dire que le pari du réalisateur coréen est rempli haut la main, il peut être fier d'afficher au générique de fin "An Oriental Western by Kim Ji-Woon" car en deux heures il enterre les deux derniers hommages en date au western spaghetti: Sukiyaki Western Django de Takashi Miike et Kill Bill vol. 2 de Quentin Tarantino, rien que ça!! Il reprend à sa manière la recette appliquée par ce dernier sur la plupart de ses films mais dépasse largement le simple hommage en livrant un morceau de pelloche aussi jouissif par ses références que par sa structure même. On se retrouve en face d'un film qui transpire l'amour du grand cinéma de genre à chaque plan, mais qui propose encore plus afin de ne laisser aucun spectateur au bord de la route.

On sait que Kim Ji-Woon est un réalisateur doué, il l'a prouvé au fil de ses précédents films, de 2 Soeurs (magnifique histoire schyzo) à A Bittersweet Life (meilleur polar coréen depuis Memories of Murder). Qu'on aime son cinéma ou pas, une chose est indiscutable, ce type est un esthète et sur un plan purement plastique c'est un virtuose! Alors quand en plus il vient titiller l'amoureux de Sergio Leone, c'est un bonheur immense. Il cite le maître sans jamais tomber dans la révérence ou le ridicule, sans en abuser. Il place son récit de chasse au trésor dans une Mandchourie fantaisiste, ne se préoccupant d'aucune réalité historique ou politique, et où se croisent bandits coréens, russes et mandchous, ainsi que des militaires envahisseurs japonais. Comme dans la plupart des westerns italiens il n'y a pas vraiment de personnage complètement bon, celui qualifié comme tel n'étant qu'un chasseur de primes!

Et ça commence avec une séquence d'intro qui restera dans les annales (sans jeu de mots par rapport à deux scènes qui suivront). Un plan séquence à travers les wagons d'un train qui ferait pleurer de honte le Gus Van Sant d'Elephant, un braquage d'anthologie qui nous dévoile le trio d'acteurs... franchement des premières scènes comme ça j'en veux tous les jours!! C'est super rythmé, la mise en scène est d'une classe folle, la galerie de personnages est excellente (on est dans un western et on trouve un géant barbare qui fracasse tout avec une grosse masse!). Kim Ji-Woon peut enfin se lâcher sur de gros mouvements de caméra qui lui étaient impossible sur ses précédents films (because beaucoup de scènes d'intérieur), il filme les étendues désertiques qui s'étendent à l'infini avec un réel amour des grands espaces... tout ce qu'on aime dans les westerns!

Passée cette monumentale scène du train, on a une sérieuse baisse de rythme mais qui permet aux acteurs de s'exprimer. On comprend un peu plus leurs motivations, leur background nous est dévoilé petit à petit, jusqu'au final. Et c'est dans cette partie un peu plus molle qu'on s'identifie un peu plus, grâce à trois acteurs exceptionnels (manquent Choi Min-Sik et Shin Ha-Kyun et on avait ce qui se fait de mieux!). En tête Song Kang-Ho, qui reste un acteur d'exception et qui est ici LE personnage principal alors que c'est clairement le gros bêta de service. Il est énorme dans ce rôle qui lui va comme un gant, se dévoilant de plus en plus sombre au fur et à mesure qu'avance le film. Ce sont ses retrouvailles avec le non moins excellent Lee Byung-Hun, huit ans après JSA. Il est la brute, un tueur froid, implacable, prétentieux et légèrement instable sur les bords. L'acteur donne à son personnage une classe et un style absolument géniaux. Enfin, dans le rôle du bon, Jung Woo-Sung, acteur habitué des grosses productions coréennes (Musa, The Restless et Phantom: the Submarine). S'il n'arrive pas à la cheville de Clint Eastwood chez Leone, il réussit à imposer un style cool qui colle très bien à son personnage.

Et une fois qu'on a compris tout ce que ce petit monde plus les nombreux seconds rôles voulait, simplement une carte au trésor, que chacun a fait son numéro drôle ou effrayant, on repart dans une scène d'action monumentale, celle du marché. Là, c'est comme si Tsui Hark prenait les commandes d'un western. Des mouvements de caméra incessant, des travellings et des plans séquences dans tous les sens... on obtient un des plus beaux gunfights de ces dernières années, rythmé, inventif et drôle! Et comment ne pas penser à Time and Tide quand Park Do-Won descend tout le monde accroché à sa corde... du grand spectacle mais ça n'est pas fini car on en vient au gros morceau: une course poursuite qui dure pas loin d'une demi-heure et où se mêlent chevaux, motos, voitures, canons, mitraillettes...

Dans le genre c'est la plus grosse scène de poursuite vue au cinéma depuis au moins dix ans! C'est Leone qui rencontre Mad Max avec un nombre de figurants inimaginable, ça flingue dans tous les sens, ça tire au mortier... la moitié des troupes japonaises se fait descendre à la Winchester (bon sang quel pied!!). Bref, on n'a pas envie que ça finisse, surtout que toute la scène est bercée par le Don't let me be Miss Understood de Santa Esmeralda (petit clin d'oeil au passage au plus cinéphile des réalisateurs ricains). Mais on attend aussi ce duel à trois... cette scène d'anthologie dans le chef d'oeuvre de Leone trouve ici une issue pour le moins originale, un joli pied de nez qui arrive alors qu'on comprend enfin ce que cherche chaque protagoniste.
Alors certes malgré une réalisation impeccable (on trouve vraiment des plans magnifiques) le film a des défauts, mais un peu à la manière de ce qu'a fait Neil Marshall avec Doomsday, ici c'est le plaisir du spectateur qui prime sur tout le reste. Le scénario est finalement d'une simplicité déconcertante mais peu importe, on prend son pied car le cinéma c'est aussi ça, du plaisir, et dans le Bon, la brute et le Cinglé on en a pour son argent!!


8/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Sam 03 Oct 2009, 20:06

Ce qui est sur c'est que je dois me faire immédiatement ce film et le film original (western)!
Vu que j'ai fini les séries, je vais m'en donner à cœur joie ;) Chaud devant chaud, la platine va chauffer 8)
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Sam 03 Oct 2009, 22:03

T'aimeras pas :eheh:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Eikichi Onizuka » Dim 04 Oct 2009, 09:00

moi je veux le voir celui là mais il reste trop cher en Blu Ray :x
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 04 Oct 2009, 10:13

Scalp a écrit: T'aimeras pas :eheh:


C'est mal me connaître
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Timecrimes - 7/10

Messagepar Niko06 » Dim 04 Oct 2009, 10:49

Timecrimes
de Nacho Vigalondo

Image

Petit film précédé d'un excellent bouche à oreilles, Los Cronocrimenes a tout de même souffert d'une grosse concurrence à sa sortie qui lui a interdit l'accès en salles chez nous. En effet la même année sont sortis [REC], L'Orphelinat et Les Proies... soit parmi les plus gros succès venus d'Espagne! Conséquence malheureuse, direction le marché direct-to-video, coup de massue un peu injuste pour un film qui aurait mérité bien mieux! D'ailleurs la plupart des festivals dans lequel il a été montré ne s'y sont pas trompés, il s'agit d'une petite perle tournée avec un budget ridicule (2.6M€) et qui vient d'un coup d'un seul faire taire cette fausse idée selon laquelle il est impossible d'oeuvrer dans le domaine de la Science-Fiction sans un budget colossal!! Bien entendu on n'est pas dans de la S.F. à la Star Trek, non c'est du minimalisme mais ça fonctionne du tonnerre. Et surtout ce n'est pas du cinéma de poseur qui recherche le beau plan pour le beau plan, pas de démonstration d'une virtuosité vaine, c'est l'efficacité qui prime sur tout le reste.

Pourtant ça commence avec un travelling magnifique en ouverture mais les gros mouvements s'arrêtent là, jusqu'au plan final lui aussi démonstratif.
Ensuite, difficile d'en parler sans trop en dévoiler de l'intrigue... On l'aura compris avec le titre, il est question de temps et de meurtres, mais plus précisément il est question de voyage dans le temps! Les déplacements spatio-temporels ne sont pas une nouveauté au cinéma mais intelligemment, et avec succès, Vigalondo réussit à ne jamais citer de classique du genre... chose assez rare pour être soulignée! Il construit son film comme une boucle temporelle, une sorte de cercle infernal duquel il est impossible de sortir et qui vient souligner un point très précis: non seulement on ne peut pas améliorer le passé mais le destin est tellement écrit de façon indélébile qu'on ne peut même pas le modifier. Les actes aux conséquences les plus désastreuses auront toujours tendance à se reproduire!

Et cette leçon, Hector l'apprend assez douloureusement. La première partie du film ne passionne pas vraiment car la mise en scène est plate, les acteurs et les dialogues fades... on se croirait dans un slasher lambda jusqu'au premier voyage qui vient tout à coup élever le film. Dès lors on ne cherche pas vraiment qui est ce tueur aux bandelettes roses car on trouve son identité assez vite, mais on va prendre un plaisir malsain à voir le réalisateur manipuler ses personnages avec une cruauté jouissive. On pourra aussi apprécier la précision des voyages temporels jusque dans les moindres détails et saluer une vraie performance de ce côté là, ce qui n'est jamais facile.

Avec cet interprète principal qui a tout du beauf ennuyeux et bedonnant, le stéréotype parfait du monsieur-tout-le-monde qui ne peut s'empêcher de fourrer son nez là où il ne faut pas, on passe un excellent moment et on n'arrive jamais à prendre la narration en défaut! On pourra lui faire tout de même deux petits reproches... à savoir qu'est-ce qui a causé le premier incident? Mais aussi certains actes d'Hector qui semblent injustifiés et enlèvent du coup un peu de crédibilité à l'ensemble. Mais ce ne sont que des détails car le tout est d'une sincérité à toute épreuve dans un jeu de puzzle presque interactif qui accumule les twists pour remettre toutes les pièces en place. D'ailleurs le réalisateur ne joue jamais la carte de l'esbrouffe, chaque scène ou twist étant carrément justifié pour faire avancer le récit!

On se prend donc au jeu assez facilement sans jamais s'ennuyer, chose qui n'était pas vraiment gagné car tout le film s'articule autour de seulement quatre personnages, ce qui serait déjà peu même dans un huit-clos!! Sauf que non ça fonctionne avec ce système de boucle et Vigalondo signe peut-être la plus belle déclaration d'amour à un des fondements de la S.F., le paradoxe temporel.
Il signe un film épuré au possible, jusque dans son image granuleuse au possible comme un vieux film d'exploitation (mais sans tomber dans l'outrance à la Grindhouse, contrairement à ce qu'annonce fièrement la jaquette du DVD...), superbement construit et dans lequel il n'oublie pas un humour bien particulier qui était déjà présent dans ses courts métrages, un humour très noir et cruel.

Pour donner vie à ce personnage principal qui ne nous est jamais sympathique malgré tout ce qu'il traverse (après tout il se l'est bien cherché!), excellent choix que d'avoir fait appel à Karra Elejalde, qu'on avait déjà croisé plusieurs fois chez Julio Medem (dans Vacas, la Ardilla Roja ou Tierra), Balaguero (la Secte sans Nom) ou Alex de la Iglesia (Action Mutante). Pas un amateur donc et qui est ici excellent même avec la gueule complètement défoncée! Vigalondo se paye le luxe d'apparaître tout le long du film en second rôle...
En bref on tient là un film de qualité, qui ne frime jamais et trouve toujours l'image juste. Un film qui tourne en rond mais c'est pour le bon déroulement du récit. Enfin un film vraiment étrange, original, dérangeant et drôle, et qui n'est pas ridicule du tout face aux autres mastodontes ibériques produits la même année!


7/10
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Film: Timecrimes
Note: 4,5/10
Auteur: Scalp

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 04 Oct 2009, 11:48

C'est quasi amateur et tellement bien maitrisé dans son histoire pas si simple que ça :D :super: Ta critique est trop bien écrite surtout quand tu dis que ca tourne en rond, c'est si vrai :love: :D
zack_
 

Sympathy for Mr Vengeance - 9,5/10

Messagepar Niko06 » Dim 04 Oct 2009, 13:37

Sympathy for Mr. Vengeance
de Park Chan-Wook

Image

Grâce aux fonds récoltés suite au succès monstrueux obtenu en Corée par Joint Security Area deux ans plus tôt, Park Chan-Wook a enfin les moyens de réaliser un projet qui mûrit depuis de longues années: une analyse clinique des mécanismes de la vengeance, une oeuvre qui s'étalera sur trois films, une trilogie de la violence qui ausculte à peu près tous les aspects de la thématique et dont les deux derniers seront la claque (peu importent ses défauts, ça reste une de mes plus belles expériences au cinéma) Oldboy et le moins bon Lady Vengeance. Avec le recul c'est bien Sympathy for Mr. Vengeance (qu'on va raccourcir à SFMV) qui a l'impact le plus durable, Oldboy privilégiant le choc instantané et la virtuosité gratuite. SFMV c'est autre chose... c'est une expérience qui dérange, qui fait mal physiquement mais qui n'en oublie pas la violence psychologique, un film avec un faux rythme lancinant qui nous foudroie dans des éclairs de violence... ça fait très mal!

Un des nombreux points forts de ce film est qu'il ne privilégie pas un seul niveau de lecture. Il ne faut donc surtout pas y voir une simple histoire de vengeance croisée... En effet, comme c'est souvent le cas en Corée, berceau du capitalisme outrancier, le réalisateur en profite pour nous asséner une critique plutôt virulente du comportement de la société coréenne d'aujourd'hui. Des conditions de travail invivables pour les ouvriers, des licenciements à tour de bras, un système de santé qui ne privilégie que les plus riches... le portrait qui nous en est montré n'est pas vraiment flatteur. La conséquence pour le spectateur est immédiate, on y trouverais presque une excuse valable pour ce qui va se passer par la suite! Park Chan-Wook a fait très fort de ce côté, ses personnages sont tellement bien écrits et leur environnement tellement glauque qu'on s'identifie sans problème!

Comment en vouloir à Ryu, sourd-muet, un peu bête, qui perd son job et qui veut tout faire pour soigner sa soeur mourante dans l'attente d'une greffe de rein?? Il va faire les pires conneries pour sauver la seule famille qui lui reste, du genre contacter des trafiquants d'organes, gangrène d'un pays ou obtenir une greffe dépend de son niveau social... Comment en vouloir à Yeong-mi, sa petite amie? Clairement amoureuse de lui et de ses propres convictions, une révolutionnaire du dimanche terriblement attachante tant c'est une passionnée... Enfin Comment en vouloir à Dong-jin... Il élève seul sa fille, on la lui enlève, elle meurt noyée. N'est-ce pas normal d'avoir une réaction aussi irréfléchie que meurtrière dans ce cas-là? On ne nous dira jamais où sont le mal et le bien dans tous ces cas, on reste complètement désemparé devant ces images car on se met facilement à leur place...

C'est dans cette optique que le film dérange le plus car les motivations de chacun sont compréhensibles, évitant à tout prix toute forme de manichéisme. En gros, on se prend une immense baffe dans la gueule et on ne sait pas quoi en penser. C'est génial même si très douloureux. Assez basiquement le film est scindé en deux parties bien distinctes, la présentation des personnages et de leur survie au quotidien, avec le personnage de Ryu mis en avant puis la vengeance de chacun avec au milieu un double drame. En conteur d'histoire habile, Park Chan-wook pond avec ses scénaristes une trame simple qu'il va destructurer par une utilisation presque abusive d'ellipses, mais ses choix de mise en scène sont tellement juste que la narration ne souffre à aucun moment d'incompréhension.

Sur la mise en scène justement, c'est assez déstabilisant si on a découvert Park Chan-wook avec Oldboy car on se retrouve à l'exact opposé! Construit presque uniquement en plans fixes, parfois très longs, la force vient plus d'un choix judicieux de cadres et d'un montage en tous points parfait. Si l'ensemble peut paraître à la limite de l'austère, c'est exactement ce qu'il fallait faire, la puissance de ce qui se passe dans le cadre se suffisant à elle-même! Le réalisateur joue avec nos nerfs et nos émotions, passant du rire au véritable choc en une poignée de secondes (je pense en particulier à ce lent travelling où on voit les 4 jeunes se masturber croyant entendre les jouissances d'une femme à travers le mur alors qu'elle hurle de douleur...). Le film est froid, sans concession aucune, joue à merveille sur notre perception de l'image.

Sous les apparences il y a un vrai travail d'artiste. L'émergence de la violence dans le quotidien étant traité de façon très intelligente, alternant des images chocs et du hors champ toujours bien senti. Des scènes inoubliables il y en a à la pelle! Que ce soit le drame central traité sur un ton tragi-comique à cause du handicap de Ryu, sa vengeance personnelle envers les trafiquants d'organes, la scène de torture, celle de la rivière... Une fois le film fini toutes ces images nous restent car les plans très longs nous impriment la rétine. L'impact n'aurait pas été aussi fort avec un montage serré et une caméra qui ne tient pas en place, c'est évident. Le film est froid, viscéral, sans fioriture, et d'autant plus fort.

Pareil pour les acteurs, tous exemplaires. L'habitué Song Kang-ho (Secret Sunshine, JSA, Le Bon, la Brute et le Cinglé) prouve qu'il n'est pas doué que pour des rôles comiques, à aucun moment il ne nous fait esquisser un sourire ici. Il est froid comme la mort. Le trop rare Shin Ha-kyun (Save the Green Planet, JSA) est magnifique dans le personnage difficile de Ryu, sans aucune ligne de dialogue il réussit à lui donner une rare intensité (et bon sang qu'elle est belle cette scène où il hurle de tristesse sans pouvoir produire de son). Enfin c'est toujours un plaisir de retrouver la jolie Bae Du-na (The Host, Barking Dog), toujours excellente et craquante avec son physique et son regard qui laissent penser qu'elle est en permanence sur la lune...
En bref il y a tout dans Sympathy for Mr. Vengeance pour faire un grand film, c'est le cas. Ce fut un énorme choc la première fois, et au fur et à mesure des visions ça l'est toujours. Au premier abord moins virtuose qu'Oldboy, il l'est tout autant, et peut-être même plus tant il ne tombe jamais dans des ficelles faciles. C'est une grosse claque sèche, froide et qui marque pour longtemps. On en ressort triste, ébahi et mal à l'aise...


9.5/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Dim 04 Oct 2009, 13:47

:love: :love:

Faut qu'il sorte vite en BR, tu m'a donné envie de le revoir :x
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Dim 04 Oct 2009, 19:57

Le dvd HK video est tres bien.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Dim 04 Oct 2009, 20:04

C'est clair, l'image est somptueuse :wink:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar kenshiro » Dim 04 Oct 2009, 20:11

En plus de la scène avec les gamins dans l'appart d'à côté un autre point majeur m'a marqué c'est la dernière scène qui se continue durant le générique et qui m'a marqué et hanté un petit moment
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 04 Oct 2009, 20:32

Riton a écrit: :love: :love:

Faut qu'il sorte vite en BR, tu m'a donné envie de le revoir :x


...et moi de le voir :super:
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Lun 05 Oct 2009, 10:16

Scalp a écrit: Le DVD HK video est tres bien.

Je sais je l'ai :mrgreen:
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Cabin fever - 4/10

Messagepar Niko06 » Mar 06 Oct 2009, 13:30

Cabin Fever
d'Eli Taran... Roth

Image

Eli Roth est sans doute un gentil garçon, un cinéphile abreuvé depuis tout gosse aux séries B, Z et films d'horreur en tout genre. Il n'est pas surprenant qu'il soit devenu le grand copain de Quentin Tarantino, manoeuvre sans doute sincère mais maline qui lui permet d'obtenir le sceau sacré "Q.T. Approved" à chacun de ses films... y'a pas mieux aujourd'hui comme publicité que d'être dans le petits papiers de Tarantino, Peter Jackson ou Guillermo Del Toro donc Eli Roth sait qu'à chaque nouveau film il va cartonner. Sauf que le bonhomme est un escroc! Je l'ai découvert avec un Hostel qui en promettait des caisses et qui s'avérait au final bien mou du genou, très loin du choc et du jamais vu vendu par la production... on se retrouvait face à un pétard mouillé qui pompait le style de Takashi Miike sans talent en le mélangeant à du teen movie ennuyeux qui file la nausée. En voyant son premier film, ce Cabin Fever, on comprend mieux. Quand Quentin est dans les parages on préfère utiliser le mot "hommage" plutôt que "plagiat"... pourtant c'est bien de cela qu'il s'agit.

Un groupe de jeunes part en forêt pour le week-end, presque arrivés ils s'arrêtent dans une petite épicerie, devant ils croisent un gosse bizarre... Tiens, tiens, mais on a déjà vu la même chose dans Délivrance! Ils arrivent dans leur chalet au milieu des bois, bon sang mais c'est celui d'Evil Dead!! Aux alentours un lac avec un ponton... ça ressemble quand même beaucoup à Crystal Lake (Vendredi 13)... Et c'est comme ça tout le temps! Des idées originales dans Cabin Fever il doit y en avoir une poignée, tout le reste est pompé dans des classiques du genre. Et à sa sortie on en lit des louanges de partout, comme si c'était du jamais vu... non mais y'a des fois on se demande si les gens savent de quoi ils parlent...

Sur le même schéma qu'il reproduira avec Hostel, sur 1h30 de film, il ne se passe pas grand chose pendant la première heure... On a droit à cinq teenagers tous très stéréotypés, le beau gosse en fac de droit, la bimbo, la pseudo-sainte-nitouche, le copain de tout le monde et le gros porc débile. D'ailleurs heureusement qu'il est là lui car il est vraiment très con et il apporte quelques touches d'humour (toutefois il n'y pas de quoi se rouler par terre). Alors ça parle de cul, ça essaye de shooter des écureuils, ça fait des feux de camp, ça boit de la bière et ça se titille le trou de balle... mouais y'a quand même pas grand chose à sauver! Franchement on s'ennuie ferme dans un style typique du film d'horreur pour ado post-Scream avec une esthétique pas vilaine qui se veut très 70's.

Heureusement dès les premiers signes physiques de contamination dans le groupe (c'est à dire au bout de 45 minutes!), dans une scène de caresses qui finit de façon bien crade, le film s'élève un peu, tout comme l'intérêt qu'on lui porte. Jusque là à défaut d'autre chose on se contentait de la plastique de Cerina Vincent, mais le groupe aux sourires Colgate et aux coiffures L'Oréal implose complètement, ce qui permet à Eli Roth de se laisser aller à des débordements gores du meilleur goût. De la bonne barbaque à l'ancienne avec des litres de sang déversés et des maquillages impeccables de Robert Kurtzman et Greg Nicotero. En plus au bout d'un moment les villageois bien tarés du coin se joignent au jeu de massacre plutôt jouissif et très second degré même si ça ne transpire jamais l'originalité...

Au final il ne reste pas grand chose, des actrices bien mignonnes (Jordan Ladd!!), un peu de cul, beaucoup de gore qui tâche sur la fin, un berger allemand qui bouffe les contaminés, un humour pas toujours très fin, un jeu d'acteurs lamentable et un final directement pompé de la Nuit des Morts Vivants de Romero... ah et puis aussi un plan gratuit sur un lapin géant à la Donnie Darko et un gamin qui se prend pour Chuck Norris! Pas de quoi s'extasier donc, si ce n'est la dernière partie plutôt fun et généreuse (c'est le cas également dans Hostel). Non Eli Roth n'est pas le grand espoir auto-proclamé du cinéma bis, c'est un cinéphile c'est certain, avec une belle culture, mais de là à le comparer au Sam Raimi des débuts, c'est ridicule. Depuis ce film, la meilleure chose qu'il ait pondu sur grand écran c'est la fausse bande-annonce Thanksgiving qu'on trouve dans le montage original de Grindhouse, entre Boulevard de la Mort et Planète Terreur... Il ferait mieux de se consacrer à une carrière d'acteur car là il est plutôt bon (cf Inglourious Basterds!).


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