[alinoé] Mes Critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Jeu 03 Mar 2011, 20:43

Ca reste quand même un excellent script, y a pas beaucoup de film ou la vedette est tué en plein milieu du film.
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar Val » Jeu 03 Mar 2011, 20:48

Milkshake a écrit:Le film est pas mal mais clairement ça vaut pas un 10, le twist c'est amené avec des sabots (dès le premier plan du manoir c cramé) vu que le film ne repose que là dessus ... pour l'époque la scène d'horreur a du choqué mais franchement moi ça m'a fait ni chaud ni froid.


Je veux bien, mais à l'époque c'était nouveau comme twist donc ça a du en choquer plus d'un. Surtout qu'un truc aussi morbide dans un film aussi mainstream (Hitchcock c'est quand même le roi du box-office), c'était vachement osé à l'époque (premier film où on voit des chiottes d'ailleurs il me semble, c'est dire le niveau de la morale de l'époque).
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar Milkshake » Jeu 03 Mar 2011, 20:57

Ouai là pour le coup le contexte me fera pas changer d'avis (et puis d'après ce que j'ai pu voir comme bio d'Hitchcock il a pas eu tant de succès que ça en terme de nombre il a même bien ramé sur la fin de carrière), Ok il tue rapidement l'actrice la vedette mais j'aurais préféré qu'elle soit plus longtemps à l'écran plutôt que sa potiche de soeur ...
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Ven 04 Mar 2011, 08:13

Oue enfin que tu le veuille ou non le script est bon et novateur ( et pas seulement pour l'époque ).
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar alinoe » Ven 04 Mar 2011, 09:51

Quelque soit l'époque où l'on se place, je trouve le script excellent et parfaitement bien construit.
Pour le reste, le film doit être replacé dans son contexte aussi bien par rapport à la filmographie d'Hitchcock que par rapport à cette époque où le code Hays, symbole de la censure faisait loi. En 1959, le nu au cinéma n'existe pas. Janet Leigh en soutien-gorge est à la fois un choc pour le public et pour les membres du code Hays garants de la morale. La scène de la douche passe difficilement, un des membres du comité de censure est persuadé d'avoir vu un sein tant Hitchcock a bien suggéré la nudité de Marion. Psychose, c'est la première fois qu'un personnage principal meurt aussi rapidement, c'est la première fois comme le dit Val que l'on voit un personnage tirer une chasse d'eau de toilette à l'écran. La salle de bain est un lieu où l'on entre peu dans les films de l'époque et surtout pas nu, tant c'est le lieu de l'intimité par excellence. Psychose, c'est aussi le premier film qui montre un tueur en série et en fait un personnage principal. Un film novateur par bien des points. Depuis la censure s'est assouplie, on voit des seins et du gore partout et les tueurs en série sont légions. Mais à l'époque le film fut un véritable choc qui plut au public mais pas aux critiques.
Hitchcock a déjà tout réussi et n'a plus rien à prouver, il est le réalisateur aux innombrables succès, le maître du suspens glamour. Avec Psychose il aborde une thématique nouvelle, il se met en danger en racontant une histoire inspirée des meurtres perpétrés par Ed Gein. Il explose tous les codes du genre qu'il a contribué à rendre célèbre auprès du public. Un pari osé et réussi.
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar groo » Ven 04 Mar 2011, 10:46

Je souscris totalement à ta remarquable critique, ainsi qu'à ce dernier rajout. :D

Sur le fait de tuer le personnage principal, j'insisterais aussi sur le fait que c'était la star du film, celle qui était vraiment connue à l'époque, alors que Vera Miles pas vraiment. Il est encore plus inattendu que l'acteur "principal" (ou, disons, le plus prestigieux, le plus connu), meure au début du film. Hitchcock a donc aussi beaucoup joué avec le public en tant que public, en déjouant ses attentes de spectateur, non pas vis-à-vis de l'histoire, mais du film (ça reviendrait aujourd'hui à tuer Tom Cruise ou Angelina Jolie au début du film, alors que, même s'ils sont en danger parfois au début, on se doute qu'ils y survivront, puisque ce sont des acteurs connus, qui "portent" le film).
Pratiquement, il faut un sacré statut en tant que réalisateur pour qu'un comédien connu (ou son agent) accepte un rôle de ce type.
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar alinoe » Ven 04 Mar 2011, 18:58

Tu as parfaitement résumé le fond du problème. Dans les blockbusters d'aujourd'hui, aucune star n'accepterait de figurer uniquement dans le premier tiers d'un film. On peut tuer une tête d'affiche mais seulement vers la fin du métrage.
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Ven 04 Mar 2011, 19:02

bon ben là je suis obligé de me trouver un intégral Hitchcock car je veux le revoir celui-là et surtout que je veux découvrir bien d'autres films (rien de prévu en BD?)!!! D'ailleurs j'ai pris la mort aux trousses y a 3 mois en BD et toujours pas vu :chut:
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Secret de la pyramide (Le) - 8/10

Messagepar alinoe » Ven 04 Mar 2011, 19:22

Le Secret de la pyramide

Réalisé par Barry Levinson

Avec Nicholas Rowe, Alan Cox, Sophie Ward, Anthony Higgins, Freddie Jones, Nigel Stock

Mystère-Crime, USA, 1h49 - 1985

8/10


Résumé : en 1870, John Watson rejoint l’école de Brompton à Londres, où il fait la connaissance de son voisin de dortoir, un jeune homme doué d’un sens peu commun de l’observation et d’un grand esprit de déduction : Sherlock Holmes. Rapidement, ils se lient d’amitié et vont ensemble mener l’enquête sur une série de meurtres mystérieux.

Un des films fétiches de mon adolescence dont j’ai usé la VHS jusqu’à la rupture tant je l’ai regardé. Mon film préféré, parmi tous ceux inspirés de l’univers créé par Sir Arthur Conan Doyle.
Les années 80 marquent l’ascension des génies de l’entertainement et de leur cinéma de divertissement familial, avec des productions tels que Gremlins, Les Goonies, Le Secret de la pyramide, Retour vers le futur, ET, l’aventure intérieureSteven Spielberg, Barry Levinson et Chris Colombus s’associent pour raconter la jeunesse de Sherlock Holmes et offrir au public, une aventure familiale haletante, nimbée d’une touche de fantastique et d’exotisme, et teintée d’un soupçon de noirceur.


Le Secret de la pyramide narre l’histoire de la première rencontre entre Watson et Holmes, au temps de leur adolescence et même si cette aventure ne fut jamais racontée par Conan Doyle, elle s’inscrit fidèlement dans le contexte créé par l’écrivain, respectant les principaux traits de caractères de ses deux personnages. Nicholas Rowe incarne un jeune Sherlock Holmes convaincant, grand, mince, élégant, déjà doué pour l’observation des indices et les déductions et escrimeur émérite. Le défi lancé par un de ses compagnons de classe, de retrouver un objet en 1 heure, donne lieu à un superbe exercice de déductions dans le plus pur style holmésien. Alan Cox, alors âgé de 14 ans, incarne un John Watson prudent, un peu trouillard, ébloui par les capacités de Holmes qu’il est prêt à accompagner partout malgré le danger, même s’il tente de mesurer sans succès le tempérament aventureux de son illustre compagnon. Il est le narrateur de l’intrigue en hommage à son futur statut de chroniqueur attitré de Sherlock Holmes. Chris Colombus joue avec l’imagerie holmésienne en suggérant une origine à certains objets ou éléments qui nous sont familiers. Ainsi la pipe est un cadeau de Watson, le couvre chef favori de Holmes lui vient de son vieux mentor et la capeline est son premier trophée dans sa lutte contre les criminels. Le Secret de la pyramide est un bien bel hommage à l’oeuvre de Doyle, à la différence du Sherlock Holmes de Guy Ritchie qui en explose tous les « canons » holmésiens.


Prenez deux jeunes détectives en herbe, une jolie jeune fille (Sophie Ward) qui ne laisse pas Holmes insensible, ajoutez un vieux professeur farfelu, quelques morts mystérieuses, des sarbacanes, du poison hallucinogène, un combat à l’épée digne des meilleurs films de cape et d’épée, un décor de collège britannique, une magnifique reconstitution du Londres de l’époque victorienne, mélangez avec une secte de fanatiques adorateurs d’Osiris et vous obtenez l’un des meilleurs films pour la famille, des années 80. Familial mais pas guimauve ni édulcoré comme en témoigne notamment cette scène de sacrifice humain, véritable clin d’œil de Spielberg à celle qu’il tourna pour Indiana Jones et le temple maudit, ou encore les scènes d’hallucinations saisissantes qui amènent chaque personnages à se battre contre ses phobies ou ses démons intérieurs.
Il y a une certaine noirceur dans cette scène hallucinatoire où Holmes dont les talents de déductions ont permis de révéler la liaison adultère de son père et firent le malheur de sa mère. Son talent un don ou une malédiction ?
Les hallucinations donnent d’ailleurs lieu à quelques effets visuels excellents et surprenants où les objets du quotidien peuvent devenir des armes mortelles. Le film est resté célèbre pour la scène du vitrail qui s’anime, car il s’agissait de la première animation en image de synthèse de l’histoire du cinéma.

Lorsqu’on redécouvre ce film aujourd’hui, on ne peut s’empêcher de penser que Le Secret de la pyramide servit de brouillon à Spielberg pour la série des Aventures du jeune Indiana Jones, tout comme Chris Colombus s’inspira probablement du film pour quelques éléments des décors et des costumes de ses deux Harry Potter. Son Watson a réellement un petit air d’Harry Potter.
Une aventure indémodable à vivre en famille qui passe très bien le cap des années qui s’écoule. Surtout ne coupez pas le film avant la fin du générique ou vous rateriez le dernier gimmick de l’imagerie holmésienne.
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar alinoe » Ven 04 Mar 2011, 19:27

zack_ a écrit:bon ben là je suis obligé de me trouver un intégral Hitchcock car je veux le revoir celui-là et surtout que je veux découvrir bien d'autres films (rien de prévu en BD?)!!! D'ailleurs j'ai pris la mort aux trousses y a 3 mois en BD et toujours pas vu :chut:


Psychose est sortie en Blu Ray, pour le reste, il semblerait que "Les oiseaux" soit prévu pour 2011.
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar -Ash- » Sam 05 Mar 2011, 22:51

Belle critique! Ça fait des années que je n'ai plus vu Le secret de la pyramide, très envie de remettre la main dessus du coup :love:
Les hallucinations m'avaient bien marqué à l'époque :)
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Dents de la mer (Les) - 10/10

Messagepar alinoe » Dim 06 Mar 2011, 12:03

Les Dents de la mer

Réalisé par Steven Spielberg

Avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss, Lorraine Gary, Murray Hamilton

Aventure-épouvante, USA, 2h04 - 1975

10/10

Attention spoilers !
Dans le cas très hypothétique où certains d’entre vous n’auraient jamais vu ce chef-d’œuvre ou ne connaîtraient rien à l’histoire.

Résumé : à quelques jours de l’ouverture de la saison estivale, le corps déchiqueté d’une jeune femme est retrouvé sur une plage de la petite ville balnéaire d’Amity. Soupçonnant la présence d’un requin, Le Chef de la police, Martin Brody décide d’interdire la baignade, mais le maire refuse d’appliquer cette mesure aux conséquences désastreuses pour cette petite communauté qui prospère grâce au tourisme.
Les Dents de la mer inaugurent l’ère des « blockbusters ». Il fut en effet, le premier film à dépasser une recette de plus de 100 millions de dollars au Box Office US. En cette époque où le film-catastrophe atteint son apogée et où l’on assiste à l’émergence du film d’épouvante-gore, l’œuvre de Spielberg symbolise en quelque sorte la convergence de ces deux genres dans un film d’aventure.


Basé sur un fait divers survenu à Jersey Beach en 1916 et très librement adapté du roman médiocre de Peter Benchley complètement transcendé par la réalisation de Steven Spielberg qui alterne avec maestria les cadrages originaux, les plans éloignés, les plans rapprochés, les zoom et les travellings. A l’exemple de ce travelling arrière puis zoom sur le visage du chef Brody qui isole le personnage au moment où il prend conscience de l’horreur de la situation : le requin vient de faire une nouvelle victime. Un bien bel hommage au cinéma d’Hitchcock qui utilisa cette technique dans Vertigo.

La scène d’ouverture du film : un choc à jamais ancré dans nos mémoires qui donne le ton du film ! Une jeune fille prend un bain de minuit, elle barbote dans l’eau et l’on assiste à la scène entre mer et ciel étoilé, filmée depuis les profondeurs, la musique survient qui s’accentue peu à peu, la tension monte, soudain elle se sent tiraillée, puis l’angoisse remplace la surprise, elle se débat, ballotée dans tous les sens, puis finalement happée vers les profondeurs, le spectateur ne voit rien, mais il entend ses hurlements qui se perdent dans l’immensité de l’océan, alors que son compagnon cuve son vin assoupi sur la plage. Le calme revient, la tempête est passée, la musique se tait. En une seule scène, Spielberg cristallise toutes nos hantises et joue avec la peur viscérale de chacun de se faire dévorer. Qui n’a pas, après ce film, scruté la ligne d’horizon de l’océan avant de se baigner ? Qui n’a pas eu un mouvement de panique en sentant quelque chose d’invisible le frôler dans l’eau ?

Il faut voir le documentaire qui accompagne l’édition DVD, pour comprendre à quel point cela tient du génie de réussir à terroriser toute une génération de cinéphile avec ce requin mécanique récalcitrant. C’est probablement aussi, parce que le requin ne fonctionnait pas que Spielberg du s’ingénier à provoquer la peur sans le montrer sauf dans la dernière partie du film. Cette quasi absence du monstre sous-marin pourtant omniprésent dans l’esprit des protagonistes et du spectateur rend le film encore plus angoissant et donne une aura quasi mythique à ce géant des océans. Spielberg maîtrise l’’art de faire monter la tension sans rien montrer ou si peu, juste un aileron, une gerbe de sang qui se répand dans l’eau, une jambe arrachée qui coule au fond de l’océan, des pieds qui gigotent dans l’eau et sont happés vers les profondeurs sous marines, des hurlements et cette musique symbole de la présence du requin, plus efficace pour générer la tension que si l’on avait vraiment vu le monstre. Quand les notes retentissent, quand la cadence s’accélère le spectateur sait que le requin n’est pas bien loin…. Nul besoin de déluge d’effets spéciaux pour susciter la terreur.

Si le film a connu un tel succès, c’est parce qu’au-delà du spectacle angoissant qu’il propose au public, il n’en oublie pas pour autant la dimension humaine. Comme ce sera bien souvent le cas par la suite dans sa filmographie, Spielberg nous montre des gens ordinaires confrontés à une situation extraordinaire. Des gens auxquels chaque spectateur peut s’identifier et se demander ce qu’il aurait fait à sa place. Spielberg sait créer des personnages attachant sans tomber dans les stéréotypes, des personnages qu’il fait littéralement vivre. Si Les Dents de la mer n’est pas devenu un vulgaire film de monstres, c’est parce que Spielberg a su encrer son propos dans une réalité tangible qui parle à chaque spectateur. Même si le film verse quelque peu dans le fantastique, dans la dernière partie avec ce requin vindicatif et sournois, les réactions des différents protagonistes, les scènes de panique plus vraies que nature, l’aventure humaine à bord de l’Orca… apportent une réelle crédibilité à l’histoire qui nous est racontée.

Le film est un véritable microcosme du comportement humain face au danger.

    • Les scènes de panique filmées au cœur de l’action, au ras de l’eau qui clapote sous les coups de pieds frénétiques de ceux qui nagent pour atteindre le rivage lieu de salut, semblent terriblement authentiques. Dans cette débâcle où le chacun pour soit l’emporte, où les plus faibles se font presque piétiner, où des adultes poussent des enfants pour prendre leur matelas pneumatique et rejoindre plus vite la plage, il n’y a aucun acte d’héroïsme.

    • Pour les habitants d’Amity, le vacancier est une manne financière avant d’être un individu qu’il faut protéger. Le maire Vaugh incarne l’inconscience collective. La communauté minimise le danger de la situation pour éviter une catastrophe économique. La bêtise du maire atteint son paroxysme dans cette scène où il constate que les vacanciers restent sur la plage sans se baigner et demande à un de ses administrés de montrer l’exemple en allant dans l’eau avec toute sa famille. Il suffit que l’un montre l’exemple en disant vous voyez les lieux sont sûrs, pour que tous suivent. Un personnage bien plus pathétique que salaud qui sera forcément tenu pour responsable quelque soit ses décisions. Critique d’une société où l’argent l’emporte sur toute autre considération.

    • Lorsque Mme Kitner propose une récompense à celui qui attrapera le requin qui a tué son fils, la cupidité pousse à toutes les folies. Chacun veut sa part du gâteau et les pêcheurs profitent de l’occasion pour rentabiliser la menace, en louant leurs embarcations au mépris du danger, aux chasseurs amateurs.


    • C’est aussi dans la nature humaine d’exorciser ses peurs par le rire, ainsi ces enfants qui font une bonne blague, provoque une panique mémorable et détourne sans le faire exprès l’attention du vrai prédateur, où ceux qui taguent le panneau de la bourgade avec un aileron de requin et une fille qui hurle.

    • le chef de la police, Martin Brody qui a quitté New York pour assurer une vie calme et tranquille à sa femme et ses deux fils dans la petite bourgade d’Amity Island représente la voix de la raison. Face à la menace que représente le requin, il est celui qui a le comportement le plus rationnel. Son rôle est de protégé ses concitoyens sans se préoccuper des conséquences économiques. Roy Scheider excelle dans le rôle de ce chef de plus en plus stressé par la situation et obsédé par le requin, refusant que ses enfants se baignent, voyant des ailerons de requin partout… Un homme qui culpabilise de n’avoir pu empêcher la mort d’un jeune garçon. Balloté par les évènements, constamment sous tension, quand son fils échappe de peu à la mort, c’est le père de famille qui prend le dessus. Dépassant sa phobie de l’eau, il se lance avec bravoure dans une chasse au squale. Le duel entre le grand requin blanc et les hommes peut commencer.

Trois générations d’homme sur un bateau (le vétéran, le père de famille et le jeune scientifique), un géant de la mer et l’océan pour arbitre.

    • Cette chasse qui s’engage est avant tout une histoire d’hommes. D’abord celle de Sam Quint interprété magistralement par Robert Shaw. Il est le vétéran, le chasseur de requins. Il suffit de regarder son antre avec toutes ces carcasses de requins exposées comme des trophées, pour comprendre qu’il est l’homme de la situation pour combattre le grand requin blanc. Il a tout du Capitaine Achab, sauf que lui ne poursuit pas de sa haine un seul monstre, mais tous les requins sans distinction. On apprendra au détour, d’une soirée entre hommes à bord de l’Orca - seul moment de calme, au milieu des rebondissements d’une chasse mouvementée – les raisons dramatiques qui l’ont poussées à devenir un chasseur implacable. Il engage un combat personnel contre le grand requin blanc et il n’autorisera personne à interférer, sauf peut-être la mort.

    • Ensuite celle de Matt Hooper interprété par Richard Dreyfuss (dans son meilleur rôle), le scientifique, l’universitaire, le biologiste marin spécialiste des requins. Il incarne la fascination pour les requins. Il entre forcément en conflit avec Quint, car leur vision de ce prédateur des océans est diamétralement opposé, l’un les tue, l’autre les étudie pour mieux les comprendre. Pour Quint, Hooper est un intellectuel qui doit faire ses preuves. Dans ce huis-clos sur un bateau, la tension est palpable entre les deux personnages qui apprendront à mieux se connaître et se respecter au cours de cette soirée marquée du saut de la virilité où il rivalise fraternellement dans un concours de cicatrices symboles de leur grande expérience.

    • Enfin, celle du chef Brody, le novice qui apprend au contact du vieux loup de mer et du scientifique. Il est là pour vérifier que le monstre marin sera détruit et qu’il pourra de nouveau assurer la protection de la communauté et de sa famille. Il symbolise, en quelque sorte le spectateur terrorisé embarqué à bord du navire, l’arbitre entre la fascination de Hooper et l’acharnement de Quint.

    • Et puis, il y a ce requin qui rôde autour de ses futures proies, qui les nargue, qui s’acharne sur l’Orca et qui fait monter la pression. Les futs qui disparaissent sous l’eau, à chacun de ses passages sont le symbole de la magistrale puissance de ce grand prédateur. Le spectateur, la voit enfin cette menace jusque là intangible et peu importe qu’il ne paraisse pas toujours très réaliste, ce qui compte, à ce moment là, se sont ces hommes finalement unis face au danger. C’est avec pugnacité, en empruntant un peu de la folie de Quint et avec énergie du désespoir que le chef Brody vient à bout de cette force de la nature.

Les Dents de la mer à marqué l’inconscient collectif, transformant le grand requin blanc en prédateur ultime, en mangeur d’homme honni du commun des mortels, au grand désespoir des océanologues qui tentent de protéger l’espèce en péril. Avec ce film, Steven Spielberg et John Williams ont offert au cinéma un chef d’œuvre intemporel, maitrisé en tout point, qui reste 36 ans plus tard inégalé dans le domaine du divertissement intelligent et du film de monstres. Le succès du film donna malheureusement lieu à une véritable « jaws exploitation » qui produisit une série de suites plus ou moins navrantes et une pléthore de nanars et navets.

Image

Pour l’éternité le chef Brody nous livre sa pensée : « You’re gonna need a bigger boat ».
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Lun 07 Mar 2011, 11:37

Wow :shock: Bien envie de revoir ça
C'est dispo en BD ou prévu? Me faut l'intégrale (que j'ai pas en DVD d'ailleurs)! :bluespit:

Si c'est pas prévu je passerai par la case DVD rien que pour ça:
Il faut voir le documentaire qui accompagne l’édition DVD, pour comprendre à quel point cela tient du génie de réussir à terroriser toute une génération de cinéphile avec ce requin mécanique récalcitrant.


Avec ce film, Steven Spielberg et John Williams ont offert au cinéma un chef d’œuvre intemporel, maitrisé en tout point, qui reste 36 ans plus tard inégalé dans le domaine du divertissement intelligent et du film de monstres.

Carrément! Il devrait diffuser ça chaque année au mois de juin sur TF1 ca ferait moins de monde sur les plages tellement le film est marquant
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar alinoe » Lun 07 Mar 2011, 14:39

Pas dispo en Blu Ray pour le moment. Ce serait prévu pour cette année, mais ça reste au conditionnel.
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Re: [alinoé] Mes critiques en 2011

Messagepar Hannibal » Lun 07 Mar 2011, 15:27

alinoe a écrit: Le Secret de la pyramide est un bien bel hommage à l’oeuvre de Doyle, à la différence du Sherlock Holmes de Guy Ritchie qui en explose tous les « canons » holmésiens.


Je ne suis pas d'accord avec toi sur ce point, le Sherlock de Ritchie est beaucoup plus respectueux du canon qu'il n'y paraît au premier abord. :D
Ceci dit j'adhère entièrement à ta critique de ce film que j'adore également.

PS : celle des dents de la mer est super bien chiadée aussi :bravo:
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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