[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Cette sacrée vérité - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 25 Oct 2022, 14:41

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The awful truth (Cette sacrée vérité) de Leo McCarey
(1937)


Une très bonne comédie, peut-être pas toujours à la hauteur de sa prestigieuse réputation, mais c’est clairement à ranger parmi les réussites du genre. En l’état, c’est vraiment la comédie US typique de l’époque, mais le fait est que le script ingénieux et l’alchimie du casting fait que l’ensemble fonctionne à plein régime. Le pitch est plutôt cool : un couple sur la pente descendante décide de se séparer, et le temps que le divorce soit prononcé les deux personnages vont chercher à refaire leur vie avec quelqu’un d’autre, mais évidemment ça sera toujours avec l’un qui cherche à mettre des bâtons dans les roues de l'autre pour que ça foire :mrgreen: . On pourrait penser qu’une comédie entière sur ce principe narratif pourrait être rapidement poussif, mais ça marche finalement très bien, et c’est justement la simplicité des situations qui font qu’elles sont terriblement efficaces.

Le film entier est une sorte de joute entre Cary Grant et Irene Dunne, et autant dire que les deux s’y donnent à cœur joie : Grant est décidément très à l’aise dans ce registre qu’il maîtrise à la perfection, et Dunne m’a beaucoup surpris vu que j’avais pas spécialement aimé ses prestations dans un registre plus sérieux, alors qu’ici son talent comique explose (tout le passage où elle fait semblant d’être la sœur de Grant est l’une des meilleures scènes du film). Alors clairement, pour apprécier le spectacle, il faut être client de ce genre de comédie pleine de coups de pute, mais néanmoins gentillette sur le fond, c’est vraiment de la comédie de situations plus qu’autre chose. Côté mise en scène, McCarey fait du bon boulot, c’est pas ce que j’ai vu de mieux chez lui mais ça a le mérite de servir pleinement le récit et son potentiel comique avec parfois quelques idées étonnantes (le final avec les plans sur l’horloge, et qui permet au passage de suggérer un acte sexuel tout en évitant la censure). Une comédie que je pourrais potentiellement revoir à l’avenir, tant elle laisse une bonne impression et vieillit bien en tête.


7/10
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Bad Guys (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 26 Oct 2022, 15:36

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The Bad Guys (Les Bad Guys) de Pierre Perifel
(2022)


On ne peut pas vraiment dire que le studio d’animation Dreamworks a brillé ces derniers temps, entre suites anecdotiques et films dont la bande-annonce suffit à rebuter (oui, Baby Boss et Spirit, c’est bien de vous que je parle). Du coup, je suis complètement passé à côté de ce Bad Guys, et il aura fallu qu’un collègue m’en parle positivement pour que je décide de m’y intéresser. A l’arrivée, j’avoue être un peu honteux d’avoir zappé la case cinéma pour celui-là, tant c’est le genre de film d’animation que j’aime bien supporter dernièrement, notamment pour son parti-pris graphique où on sent que l'esthétisation de Into the Spider-Verse a eu une certaine influence. On se retrouve donc avec un film qui fait en sorte que le spectateur oublie qu’il regarde de l’image 3D, à grands renforts de codes issus de l’animation 2D, entre surfacing traité comme un dessin, animation qui réduit sa cadence d’images, et absolument aucune volonté de verser dans le photoréalisme dans lequel s’enferme Disney et Pixar.

Concrètement, on dirait presque un film qui pourrait sortir de chez Sony, dans la veine d’un Mitchell vs the Machines, et vu le visuel qu’affiche la future suite du Chat Potté, on sent que Dreamworks souhaite se racheter une réputation dans le milieu. On a donc un film visuellement très réussi, à l’animation cartoon super bien foutue, c’est vraiment un régal pour les yeux. Côté script, ça cherche pas à révolutionner quoi que ce soit, puisque c’est juste du caper movie qui va jouer sur des codes animaliers (les animaux méchants qui vont faire semblant d’être bons dans le but de faire un casse), et ça le fait très bien : c’est rythmé, très drôle et ça utilise de façon ludique les codes du genre. La storyline avec les anti-héros qui vont se racheter une conduite est forcément assez convenue et prévisible, mais vu qu’on a des personnages caractérisés de façon simple et efficace ça fait que c’est pas emmerdant à suivre. C’est cool de voir que c’est un français à la barre, là aussi ça rappelle l’époque où des français se trouvaient à des hauts postes des débuts de Dreamworks Animation. A voir comment le studio va gérer la suite dans les années à venir, mais si on a plus de films comme ça, efficaces, visuellement inventifs, et qui livrent une histoire qui se tienne, ça serait déjà très bien.


7/10
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Maison (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 28 Oct 2022, 10:28

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The House (La Maison) de Paloma Baeza, Niki Lindroth von Bahr, Emma De Swaef & Marc James Roels
(2022)


En amoureux de l’animation stop-motion, je ne peux m’empêcher de voir en Netflix une possibilité de renaissance de cet artisanat : le Pinocchio de Del Toro, le nouveau film de Henry Selick, les courts et longs-métrages d’Aardman, autant de projets qui n’arrivent plus à trouver leur place dans une salle de cinéma, et auxquels ce petit film sorti de nulle part vient se rajouter. On va avoir ici un film se coupant en trois segments distincts, et dont le fil rouge va être que l’action des trois courts se déroulent apparemment dans la même maison, mais à des époques différentes. C’est clairement pas un film pour les petits, étant donné qu’on navigue dans une ambiance à la limite entre l’horrifique (notamment pour le premier) et le malsain/dérangeant (pour le second), et même si le troisième segment vient mettre un peu de lumière et d’espoir dans tout ça, ça reste un film d’animation qui se veut surtout à destination des adultes. En l’état, le film dispose de trois ambiances vraiment réussies, c’est juste dommage que le premier segment s’avère être le meilleur de la sélection, et du coup on a un peu l’impression que le film distribue ses meilleures cartes trop vite.

Le premier court est très bon, avec ce côté maison hanté qui se révèle au fur et à mesure, et qui distille la peur petit à petit plutôt que de succomber à des jumpscares. C’est vraiment effrayant de suivre ça à travers les yeux des gamins, et la simplicité des marionnettes rend le court encore plus anxiogène. Gros boulot aussi sur le décor, j’adore l’idée de la maison qui change de design d’un jour à l’autre. Le second court est moins réussi sur la durée, mais toujours très plaisant à suivre, avec ce rat qui s’improvise rénovateur puis vendeur d’une splendide baraque, cette dernière cherchant visiblement à faire ressortir dès que possible le mal qui vit dans ses murs. C’est peut-être un poil trop long pour ce que ça raconte, mais c’est bien réalisé et la fin est tellement marquante qu’on pardonne aisément les quelques errances. Par contre, pas trop convaincu par le dernier segment qui a beau être joli (autant visuellement que dans ce qu’il raconte) mais à qui il manque un vrai lien avec les deux autres : sans la maison, on aurait vraiment pas l’impression d’être dans le même film. Tout le film jouit d’un gros boulot de direction artistique, et j’aime le fait que ce soit de la stop-motion qui assume son côté rough, c’est pas les derniers films de chez Laïka quoi. Sinon, il y a un bon casting vocal (Matthew Goode, Mia Goth et Helena Bonham Carter notamment) et une jolie musique de Santaolalla. C’est pas le film d’animation de l’année, mais pour ceux qui aiment la stop-motion et les ambiances étranges c’est clairement une bonne pioche.


6,5/10
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Haut du panier (Le) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 28 Oct 2022, 14:55

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Hustle (Le haut du panier) de Jeremiah Zagar
(2022)


C’était sympa, mais bon vu l’enthousiasme général en ces lieux je dois avouer que je m’attendais à mieux qu’une énième success story de personnages dans le creux de la vague. Concrètement, ça m’a fait pas mal penser à The Way Back avec Affleck : même sport, héros qui va prendre sa revanche sur la vie, un protégé qui a besoin qu’on croit en lui, bref c’est de l’histoire vue et revue, et faut pas spécialement s’attendre à des surprises car ça suit vraiment la construction narrative basique des récits de ce genre. Ceci dit, faut avouer que ça a la mérite d’être efficace le temps de la séance : les arcs narratifs fonctionnent en termes d’émotion, le gros montage d’entraînement est plutôt galvanisant, et si on excepte un dernier tiers où les situations semblent se répéter, ça reste relativement bien écrit, c’est juste que c’est fait sans éclat. Dans les films de sport en général il me faut vraiment un truc en plus pour que j’accroche énormément, et étrangement c’est quelque chose que je retrouve plus facilement dans les films de boxe, va savoir pourquoi.

Je me doute que je ne suis pas forcément le public cible du métrage, car bon le basket et tout ce qui s’y rattache ça me passe bien au-dessus pour être poli, et du coup nul doute que le film doit être nettement plus intéressant pour quelqu’un qui va capter toutes les refs et jouer au jeu du “vais-je reconnaître telle star à l’écran ?” (tout un aspect du film que je trouve assez limité en ce qui me concerne, notamment avec le générique final qui vient surligner ça en alignant les noms, mais bon). Du coup, c’est plutôt la partie intimiste qui a réussi à maintenir mon intérêt, notamment avec le personnage de Sandler bien écrit et interprété (il est vraiment excellent dans un registre sérieux comme il l’a déjà prouvé par le passé), les scènes dans sa famille sont parmi les meilleures du film. Je suis déjà moins fan de tout ce qu’il y a autour du protégé, la relation entre les deux marche bien mais bon, le fait de rajouter une mère seule et une fille ça fait vraiment de trop, le personnage n’avait pas besoin de ça pour qu’on ait de l’empathie pour lui.

Les autres personnages, c’est du cliché pur jus : la femme black au grand cœur, le méchant fils du patron qui veut prouver que sa façon de faire est la meilleure, l’autre jeune prometteur qui est une raclure, etc… Formellement, c’est un peu plus inspiré que la moyenne dans le sens où ça se veut très rythmé et avec un caméra souvent mobile, mais à côté de ça j’ai jamais vraiment eu l’impression de voir une mise en scène particulièrement réfléchie, ça cherche juste à faire le job et basta (ce qui est déjà pas mal, entendons-nous bien). En l’état, ça a donné une séance sympathique, mais très honnêtement j’ai déjà oublié tout le film alors que je l’ai découvert plus tôt dans la semaine, ce qui n’est quand même pas très bon signe.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Ven 28 Oct 2022, 15:13

j’ai déjà oublié tout le film alors que je l’ai découvert plus tôt dans la semaine, ce qui n’est quand même pas très bon signe.


Mauvais signe en effet.

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Ven 28 Oct 2022, 15:14

:mrgreen:
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Origine du mal (L') - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 29 Oct 2022, 10:56

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L'origine du mal de Sébastien Marnier
(2022)


L’heure de la sortie avait été en 2019 une sortie rafraîchissante dans un cinéma français un peu morne. L’histoire virant dans le fantastique mais pas trop, l’ambiance particulière et la mise en scène discrète mais travaillée avaient été autant de qualités qui faisaient de ce film quelque chose d’à part. Restait à voir si c’était un coup de bol, ou si Sébastien Marnier avait vraiment de quoi être l’un des noms prometteurs des années à venir, et vu son nouveau film j’aurais plutôt tendance à dire que oui. Alors clairement, je ne vais pas vendre un grand film, ça n’en est pas un, mais le fait est que, comme son précédent métrage, Marnier livre une vision de cinéma peu commune en France, et avec un travail visuel encore plus prononcé, et ça, c’est toujours bon à prendre.

J’ai beaucoup lu que le film serait une déclinaison du cinéma de Chabrol, et si je peux comprendre la comparaison du côté du script, je trouve pour le coup qu’on se rapproche bien plus d’Hitchcock ou de De Palma avec la mise en scène qui se veut ultra carrée, chose qu’on a pas forcément chez le réalisateur français. Ça va être difficile de résumer le pitch du film, et vu qu’il vaut mieux aborder le métrage vierge de toutes infos je vais juste dire que c’est une histoire de manipulation fucked up au sein d’une famille où il n’y a pas un membre qui soit un tant soi peu normal, et que le récit inclut de l’usurpation d’identité, de la trahison, de la tension, du sang, bref un joli programme. C’est typiquement le genre de film que je pense que Hitchcock réaliserait s’il était toujours en vie : un bon paquet des codes de son cinéma sont présents, mais avec une perversité, une tendance à l’absurde supplémentaire, qu’il aurait sûrement aimé aborder si son époque le lui avait permis.

Formellement, c’est vraiment très solide avec une mise en scène léchée, et des utilisations de split-screen que j’ai trouvé vraiment ingénieuses (alors que c’est un procédé où, généralement, je trouve qu’on l’utilise un peu toujours pour faire la même chose) et puis il y a vraiment un gros travail sur l’ambiance par l’image, genre tous les petits inserts sur les animaux empaillés ou en vitrine dans la maison, peut-être que ça a une signification supplémentaire, mais en l’état ça rajoute à l’étrangeté de cette famille qui donne l’impression de vivre dans un musée hors du temps (gros boulot sur ce décor au passage). Côté écriture, je n’ai pas grand chose à redire, si ce n’est peut-être que la fin paraît un poil facile par rapport à ce qui a précédé, mais vu tout ce que vit le personnage principal à ce moment là c’est quelque chose qu’on peut excuser, et surtout ça permet de finir le film exactement au bon moment. La distribution est de qualité : quasiment que des acteurs dont je n’avais jamais entendu parler avant ou que je n’avais pas retenu ailleurs, mais qui m’ont impressionné par leur niveau, en particulier Laure Calamy que j’ai trouvé exceptionnelle de bout en bout dans un rôle qui ne doit pas être facile à gérer. Concrètement, je n’ai pas grand chose à redire sur le film tant ce dernier m’a convaincu par sa proposition. Le genre de film qui mériterait d’être mis un peu plus en lumière, surtout à l’heure où, sur les réseaux sociaux, on crache sur le cinéma français en général parce qu’il ne propose que des comédies ou des drames intimistes.


7/10
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Vent de la plaine (Le) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 30 Oct 2022, 14:36

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The Unforgiven (Le vent de la plaine) de John Huston
(1960)


Un film qui rend très curieux vu les prestigieux noms qui lui sont associés : John Huston à la réalisation, Burt Lancaster et Audrey Hepburn en tête d’affiche, Lillian Gish (icône du muet chez Griffith et Sjöström, et qui a connu un regain d’intérêt à partir des années 50) et Audie Murphy en seconds rôles, le tout dans un western qui va traiter du racisme anti-indien, il y avait moyen d’avoir un film vraiment bon. Le résultat est, malheureusement, assez décevant : la production fût mouvementée entre Hepburn qui eut un accident de cheval et Huston qui perdit le contrôle de son film, pour finalement aboutir sur une version coupée par le studio. A la vision du métrage, on peut deviner ce que souhaitait faire Huston, avec ce contexte de western qui n’est finalement qu’un prétexte pour présenter une tragédie familiale sur fond de discrimination, et même si le film a beaucoup de choses intéressantes qui subsistent, il y a un vrai problème de script et de rythme qui ne rend pas l'ensemble très convaincant.

Concrètement, j’ai été assez déçu de constater que le récit, au-delà de la question des origines du personnage d’Audrey Hepburn, n’est jamais engageant : les personnages indiens sont traités à l’arrache (pour le coup, je me plais à croire que ce n’était pas le cas dans la version initialement voulue par Huston), la famille voisine aussi (on ne croit jamais au fait que Hepburn puisse être attiré par le garçon qu’elle veut épouser), et globalement c’est toutes les relations entre personnages qui ont du mal à exister, la seule ayant vraiment un peu de véracité étant celle entre Hepburn et Lancaster. Ça donne un film assez pénible à suivre, malgré le fait qu’il soit ponctué de scènes marquantes (l’apparition fantomatique d’Abe, la famille qui décide de sortir le piano pour montrer leur courage face aux indiens, la révélation autour de la potence), et qui en plus se conclut de manière absolument non-satisfaisante : le final sonne vraiment faux par rapport à ce qui a précédé, et là encore je suspecte que Huston aurait terminé son film de manière nettement plus tragique. Même du côté des prestations, j’ai trouvé que le métrage était décevant : Lancaster, malgré son charisme naturel, est en mode automatique, et c’est plutôt du côté des femmes que le film tient la route, avec une Hepburn convaincante et une Lillian Gish dont la présence est très probablement un hommage à The Wind de la part de Huston. Ce dernier avait l’habitude de dire que ce film était l’un de ses moins bons, et même si je n’irais peut-être pas jusque là il est clair que c’est vraiment dommage de constater qu’une telle combinaison de talents aboutisse sur une bobine aussi moyenne.


5,5/10
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Note: 7,5/10
Auteur: Scalp

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Dim 30 Oct 2022, 15:11

Le mec qui fait de la résistance à Brigitte Lin :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Dim 30 Oct 2022, 15:15

Pas du tout. :nono:
Déjà, moi, je commence à la date prévue, pas avant. :mrgreen:
D'autre part, j'avais vu le film il y a plusieurs jours, mais j'avoue que j'aurais gardé la critique de côté si Hepburn avait été qualifiée. :mrgreen:
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Chute libre - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 31 Oct 2022, 16:56

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Falling down (Chute libre) de Joel Schumacher
(1993)


Un peu déçu vu que je lis souvent que c’est l’un des (le ?) meilleurs films de son réalisateur. Alors ok, vu le niveau général, ça ne veut pas dire grand chose, mais j’espérais tout de même un film un cran au-dessus de 8mm alors qu’au final ça se vaut presque (même si j’ai plus d’affection pour le Cage). La relative déception vient aussi du fait que le récit n’était pas du tout ce que j’en attendais : je savais que c’était l’histoire d’un monsieur tout le monde qui pète les plombs, mais j’imaginais que ça allait vite se transformer en huis-clos avec une prise d’otages presque involontaire, un peu comme Mad City (je pensais vraiment que la séquence dans le McDo allait se prolonger ainsi), alors qu’au final c’est vraiment une traversée de Los Angeles tout le long du métrage.

Un récit sur lequel j’ai finalement pas mal de réserves : d’une part, je trouve que plus le film avance et plus on donne des circonstances atténuantes au personnage de Douglas. Le coup du vendeur qui se révèle être un nazi, ça va beaucoup trop loin, la façon dont il traite les gays dans sa boutique suffisait amplement, et puis le combo des révélations avec la perte du boulot, la séparation, le fait qu’il vive chez sa mère, ça donne un côté too much alors qu’au final on avait pas spécialement de connaître les raisons : la scène d’introduction suffisait amplement pour poser le contexte. Et puis j’avoue ne pas trop apprécier tout l’arc autour du personnage de Robert Duvall, qui sonne comme un ajout artificiel et qui n’est basé que sur le fait que le flic apprenne par pur hasard les faits qui vont lui permettre de faire les liens nécessaires (le mec est censé gérer les vols, mais assiste à des interrogatoires de suspects dans des fusillades sans que ça ne soit jamais justifié). Bref, le script loin d’être inattaquable, surtout si on ajoute à ça un rythme pas toujours bien géré, mais ça se rattrape par le fait que le film pose des questions vraiment intéressantes à travers son personnage principal : un homme qui semble sortir d’un autre temps, avec des valeurs conservatrices bien définies, et qui a bien du mal à s’adapter dans un Los Angeles en constante transformation, souvent pour le pire.

Comme pour 8mm, il y a du bon (notamment cette vision décadente de la ville) et du moins bon (gros manque de subtilité dans le propos), et c’est dommage de constater qu’on passe souvent à côté d’un grand film sur le sujet. Formellement, je dois avouer avoir été assez surpris vu que c’est probablement le boulot de Schumacher le plus abouti sur le plan technique. Tout n’est pas parfait, notamment avec plein de passages moins inspirés ou des plans où l’on voit carrément l’équipe et/ou la caméra dans des reflets, mais à côté de ça il y a des propositions vraiment intéressantes, à l’image de ce plan-séquence d’ouverture que j’ai trouvé vraiment bien foutu. L’autre point fort du métrage, c’est clairement Michael Douglas qui trouve là l’un de ses meilleurs rôles avec Wall Street et The Game, le souci étant que le reste du casting est plutôt transparent, même Duvall qui semble en mode automatique et qui n’est pas aidé par une écriture très basique pour son personnage (encore et toujours le coup du flic à deux doigts de la retraite). La musique de James Newton Howard est très oubliable, comme souvent avec ses compositions de l’époque. Au final, ça donne un film sympathique et prometteur à bien des égards, mais plombé par des défauts bien réels.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Lun 31 Oct 2022, 17:17

alors qu’au final c’est vraiment une traversée de Los Angeles tout le long du métrage.


J'aime bien l'idée de la construction proche d'un jeu vidéo, avec Douglas qui récupère des armes de plus en plus puissantes.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Lun 31 Oct 2022, 17:20

Oui y'a un vrai côté GTA avant l'heure, mais ça a parfois ses limites : la scène avec le rocket launcher et les gosses c'est vraiment too much, un passage comique au milieu d'un film très sérieux.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Lun 31 Oct 2022, 17:23

C'est vrai. Au moins 8 mm se montre plus cohérent en terme de tonalité.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Lun 31 Oct 2022, 18:43

Alegas a écrit:Un récit sur lequel j’ai finalement pas mal de réserves : d’une part, je trouve que plus le film avance et plus on donne des circonstances atténuantes au personnage de Douglas. Le coup du vendeur qui se révèle être un nazi, ça va beaucoup trop loin, la façon dont il traite les gays dans sa boutique suffisait amplement, et puis le combo des révélations avec la perte du boulot, la séparation, le fait qu’il vive chez sa mère, ça donne un côté too much alors qu’au final on avait pas spécialement de connaître les raisons : la scène d’introduction suffisait amplement pour poser le contexte.

A noter que dans les premières moutures du script, le perso était effectivement beaucoup moins empathique (même si ça reste relatif dans le montage final. :mrgreen:) mais le studio a demandé pas mal de réecritures pour éviter la censure et les polémiques.
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