[Jipi] Mes critiques en 2008

Modérateur: Dunandan

Zabriskie Point - 9/10

Messagepar Jipi » Lun 20 Oct 2008, 14:54

Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni 1970

Fuir la prolifération des enseignes, la brutalité policière et la contestation désorganisée estudiantine mène à une extrémité naturelle ou se trouve en vrac un soleil éclatant pierre angulaire d’un paysage de pierre.

Dans un tel climat deux jeunes esprits presque calcinés par les perspectives désatreuses de leurs temps n’offrant que l’espérance d’un petit jardin payable en vingt ans claquent la porte, déroule un ruban menant vers nulle part en restaurant amour, jeux et roulades poussiéreuses dans un contexte naturel n’ayant pas progressé depuis des millénaires.

L’œuvre offre quelques sublimes plans larges dénudés, des potions magiques indispensables destinées à de jeunes yeux pouvant enfin contempler un vide sans contraintes.

Le droit de consommer sans retenue les délires imposés par les dysfonctionnements d’un jeune âge lutte éternellement contre une répression toujours souveraine.

Une certaine jeunesse provocatrice américaine des années soixante dix ne rêve que de chambouler les institutions que ce soit sur les campus, dans les classes ou dans les airs. Michelangelo Antonioni dans l'air du temps fixe sur la pellicule un road movie esthétique similaire par instants à « Easy Rider » sans pour autant tomber dans le piège de la drogue.

Son travail est pathétique, une jeunesse désemparée ne veut en aucun cas déployer une existence programmée par ses pairs. Elle ne désire qu'une seule chose, jouir de ses propres besoins dans de sublimes morceaux de vies brefs et spontanés déconnectés de toutes responsabilités.

La terrible conclusion de cette œuvre magnifique montre dans des riffs et des ralentis lancinants la seule possibilité d’en finir avec une vie toute tracée que l’on ne désire pas connaître.

Un champignon presque atomique révélateur d’une génération traumatisée par la bombe et la privation des libertés individuelles.

9/10

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Lawrence d'Arabie - 10/10

Messagepar Jipi » Mar 21 Oct 2008, 10:11

Lawrence d'Arabie de David Lean 1962

Si il fallait concentrer dans un microcosme un des messages principaux de cette œuvre gigantesque, le sauvetage de Gassim adopterai un rang de premier ordre.

Un choc frontal s'opère entre une continuité éternelle basée sur des écrits que l'on apprend, que l'on applique et que l'on offre à la génération montante qui elle en fera autant au sujet de sa descendance sans en changer la moindre lettre et une prise de conscience de sa possibilité d'agir et de penser dans une liberté choisie, consciente d'elle-même éloignée d'une tutelle ancestrale.

Gassim égaré dans le désert doit mourir, c'est écrit. Lawrence rétorque dans un premier temps que rien n'est écrit pour ensuite spécifier que tout est écrit « La dedans », c'est-à-dire dans un esprit indépendant dans l'analyse et l'entreprise. Une approche universelle donnant naissance à l'individualité d'un raisonnement démarqué de la caste qui par sa conclusion sauvera une vie.

Lawrence livre sur un plateau Hegel et kant à une rose des sables ne s'exprimant que par une loi unique depuis des millénaires. Un sacrifice au service d'un texte divin d'adoration, de résignation et d'abandon de soi est contourné pour permettre à un esprit d'en sauver un autre par une procédure individuelle.

Le prince Faycal à cheval, sabre au clair ne peut rien faire contre la mécanisation terrestre et céleste, c'est un premier pas vers le siècle des lumières ou il faut peu à peu s'adapter aux transformations téchnologiques et intellectuelles d'un autre continent.

Sherif Ali Ibn El Kharish le comprend bien, il s'incline devant l'initiative d'une entreprise personnelle couronnée de succès menée par un esprit indépendant. Cette attitude faisant suite à une condamnation de départ musclée contenant l'intégralité de la pensée de ses ancêtres laisse présager l'entame potentielle d'une autre manière d'appréhender le monde.



10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 21 Oct 2008, 16:02

Un grand film , un réalisateur talentueux, des acteurs transcendés , une histoire dépaysante et un personnage historique fascinant!. Une musique qui donne des frissons et qui accompagne une photographie superbe , qui met en valeurs les paysages superbes et grandioses!. :super:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Mer 22 Oct 2008, 08:30

C'est bien Jean-Michel tu équilibres mes propos peut-êre un peu trop poétiques plutot que téchniques par des réactions rationnelles mieux adaptées aux besoins d'une lecture devant être plus claire que la mienne. Sens et rationnalité sont complémentaires.
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Island (2004) (The) - 9/10

Messagepar Jipi » Mer 22 Oct 2008, 09:17

The Island de Michael Bay 2005

Il y a un parallélisme entre The island est l’âge de cristal. Les deux opus débutent par une partie sédentaire lumineuse presque rassurante dans un faux cocon souterrain clamant une propagande uniquement basée sur l’acceptation de doctrines qu’un processus de contestation interne inexistant ne peut contester.

La découverte d’un extérieur ultra moderne pour l’un en ruines pour l’autre assure le réveil et la formation d’esprits émerveillés par de nouvelles sensations. Au pas dans l’âge de cristal, à fond les manettes dans « The Island un monde inconnu se traverse dans des technologies inertes ou surdimensionnées.

A quelques encablures d’un remake The Island se plie aux contraintes d’un enchainement vif d’images que l’œil par moments peine à suivre tout en étant sensibilisé par des performances techniques d’un cinéma hyper réaliste dans la maîtrise d’un avenir uniquement numérique.

Ces tours traversées par des transports en communs surélevés sont d’un réalisme stupéfiant. On signerait presque pour se promener quelques instants dans cette virtualité un peu trop ballotée par des trombes de cascades habillant l’œuvre dans sa partie urbaine de concepts standards.

« The Island » gros calibre passionnant de bout en bout, recadre des mortels ne désirant que survivre et non vivre dans un environnement de pièces détachées ou un manque philosophique se noie dans un épicurisme matériel maintenu dans le temps par l’entretien d’un organisme fragile rongé par le plaisir.

Deux vertueux découvrent dans une initiation brutale l’antinomie de leurs propres images. Un cerveau préalablement vide puise dans la négation des autres la conscience d’un état et la force de se révolter.

9/10

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Age de cristal (L') - 8/10

Messagepar Jipi » Mer 22 Oct 2008, 09:33

L'age de cristal de Michael Anderson 1976

En l’an 2274 aucune ressource fille ou garçon ne dépasse sa trentième année, ceci offre l’avantage d’un agréable défilé d’ouverture de jeunes et ravissantes créatures revêtues d’un mince linge coloré sur le fil du rasoir de la nuisette.

Ce futur est bien tentant pour ceux du moins ne désirant que chasser, tuer et aimer à temps complet. Les compagnes temporaires se programment en se transformant illico presto d’hologrammes en créatures réelles prêtes à la consommation.

« Logan’s Run » œuvre futuriste s’ébat plutôt dans des décors rappelant par moments Roissy ou l’entrée sortie d’un immeuble de la défense aux heures de bureaux.

Les décors malgré quelques ingéniosités font maquettes avec des transports mal calibrés par des vitesses excessives, ce n’est pas grand-chose mais la fusion entre le spectateur et ces temps qu’il ne connaîtra pas s’en ressent.

L’attrait se dissipe à la vitesse de ce convoi se dissolvant à vive allure dans des paysages urbains que Blade Runner rendra bien plus adulte.

Les coiffures des personnages ressemble étonnamment aux passagers de la croisière s’amuse, certains brushings ferait pâlir Sue Ellen tout en méritant le guinness.

Le contexte est plus seventies que futuriste avec entre autres la présence de Farah Fawcett égérie bien oubliée de ces années de plus en plus lointaines.

Un rouge vif tutoie un vert pale dans d’immenses salles métalliques ou une technologie peu crédible se gère par un presse bouton en pleine maturité. Bref dans sa partie sédentaire l’œuvre a bien du mal à s’extraire du contemporain des années de son élaboration.

Par contre la découverte de l’extérieur par les fugitifs réveille une machinerie futuriste bien plus à l’aise à l’air libre. La au moins quelques trouvailles bienheureuses illuminent des pupilles préalablement en bernes"

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 22 Oct 2008, 12:28

:super: c'est lyrique... moi j'ai moyennement apprécié la deuxième partie de "the island" trop lointain de la première partie, il y a un manque d'équilibre flagrant entre une partie explicative du sujet et la partie action pour défaire le sujet..
L'age de cristal j'adore!! :love: j'ai vu ce film de nombreuse fois plus jeune, ainsi que la série du même nom ou je ne ratais jamais aucun épisodes!.
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Re: The Island

Messagepar Scalp » Mer 22 Oct 2008, 14:24

Jipi a écrit: The Island de Michael Bay 2005


9/10



et voila comment perdre toute crédibilité en 2 secondes
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 22 Oct 2008, 15:20

non, on peu aimer les grands classiques mais ne pas limiter ces gouts à un genre de cinéma c'est une preuve d'ouverture d'esprit!!! :super:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Scalp » Mer 22 Oct 2008, 15:34

de là a foutre 9/10 à The Island :eheh:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Bik » Mer 22 Oct 2008, 17:45

:eheh:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Mer 22 Oct 2008, 18:08

" 9/10 et voila comment perdre toute crédibilité en 2 secondes"


Je ne comprends pas cette remarque, je ne pense pas avoir été critique envers "The Island", j'ai l'ai réellement apprécié surtout pour la force de son dépaysement. Et puis comme le dit Jean-Michel je m'ouvre avec grand plaisir à un cinéma populaire esthetique et sophistiqué. Franchement j'ai vraiment aimé ce film.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Niko06 » Mer 22 Oct 2008, 23:10

Je vais me répéter mais The Island c'est une arnaque... Pour peu que l'on soit amateur de SF au cinéma, tous les concepts présents dans ce film ont déjà été vus ailleurs et en mieux (gattaca, Blade Runner...). Non le film ne vaut que pour sa partie "action" qui offre un beau spectacle, le reste manque tellement d'originalité que c'est déprimant
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar zirko » Jeu 23 Oct 2008, 06:36

Concernant the Island, j'ai bien aimé la première partie et beaucoup moins la seconde.

Globalement je l'avais trouvé sympa.
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Elephant Man - 10/10

Messagepar Jipi » Jeu 23 Oct 2008, 07:23

Elephant Man de David Lynch 1980

John Merrick monstre victorien écartelé entre le forain dépendant et le savant arriviste s’exhibe sous la contrainte pendant que les fumées crachent un poison industriel égrenant ses premières victimes.

Sur ces faciès édentés rongés par la crasse, le débilisme, la débauche, l’alcool et le charbon un physique dégradé dominant prend la place d’un mental inexistant.

Ce qui n’est pas contemple cette douloureuse absence sur le portrait d’un ange. L’impossibilité d'une société de se pourvoir d’un intellect offre en échange un acharnement physique et quotidien sur une machine outil imprévisible et hyper dangereuse.

John Merrick monstrueux au dernier degré représente les spasmes d’une société sans repères récupérée par la production intensive, la putasserie et le décrassage en taverne.

La seule issue d’un intérêt collectif médical dans un tel contexte envers un soi disant dégénéré est l'analyse d'une anatomie bouleversée restituant une pensée salvatrice évitant le dépotoir de l’asile. Le psaume 23 restaure une connaissance, un imaginatif révèle par le croquis la portance d’une intuition, une illumination nouvelle admire sur la toile le favorisé ayant le privilège de dormir dans une position presque commune à tous.

L’homme Eléphant ayant révélé une conscience est éduqué, présenté, écouté. Visité de manières différentes il se gère entre la lumière et les ténèbres de contemporains anges ou démons sans possibilité d’inverser le processus négatif de sa maladie.

« Je ne suis pas un éléphant, je ne suis pas un animal, je suis un être humain, je suis un homme. »

Cette phrase intemporelle clamée devant un mur infranchissable nous est destinée, l’homme par ce cri universel délivre une onde, le naufrage intellectuel et irrespectueux de son époque en invitant sa descendance à ne pas reproduire dans le temps une telle décrépitude.

Eléphant Man est surtout la reconquête d’une identité perdue complètement annihilée sous une bestialité dominante, intéressée comprenant des sous catégories nommées châtiments corporels, analphabétismes, voyeurismes, dépendances et arrivismes.

La visite de la chambre de John Merrick en pleine nuit par une faune avinée représentative de laissés pour comptes n’étant plus managés humainement par une bourgeoisie distante, ambitieuse, folatrant dans le carriérisme médical et les attraits du textile démontre bien la difficulté de maintenir à long terme un esprit uniquement récupéré par les artifices d’un relationnel courtois.

L’homme éléphant rapatrié du néant teste les lumières de son environnement de la plus sommaire à la plus élaborée dans une course contre le temps ou le seul but est la capture et l’entretien d’un respect.

10/10

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