[Dunandan] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Nouvelle légende du grand judo (La) - 4/10

Messagepar Dunandan » Lun 01 Avr 2013, 00:01

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Nouvelle légende du grand judo, Akira Kurosawa (1945)

Sans surprise, ce second épisode est certainement l'un des plus mauvais films de Kurosawa. Reprenant là où l'autre s'est terminé, il se contente de reprendre les mêmes personnages (ou presque), répondant à des questions sur le judo qui étaient jusqu'alors ouvertes à l'interprétation, en mettant bien l'emphase sur son véritable esprit par rapport aux autres formes soit-disant bâtardes, sur un ton légèrement ironique. Ici tout est expliqué avec une mise en scène presque réduite à néant.

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En gros, toutes les qualités du premier sont expurgées en gardant le pire, à savoir un rythme (très) lent, et surtout des adversaires vraiment ridicules. Les principaux adversaires, un américain et deux karatékas, sont au summum de la caricature, le premier faisant des "com'on" à tout bout de champ en se battant comme une savate (tout a commencé car un porteur l'avait brusqué) qui débouche vers une reprise humoristique du premier duel, et les autres (qui veulent venger leur frère), brayant comme pas possible avec des mouvements à deux à l'heure et une grâce de pélican. Sans oublier une interprétation de la folie (du frère cadet), à la manière du théâtre Nô, qui sombre dans l'excès. Quant à Sanshiro, ses défauts sont grossis dans la même tonalité que les autres : encore plus benêt que d'habitude et s'endort durant la méditation.

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La seule qualité du film est d'approfondir un axe de la psychologie du héros, même si ça a pour effet de réduire d'autant sa profondeur : Comment se battre tout en prenant pitié de l'autre ? Car l'un des traumas de ce dernier était l'effet catastrophique de la défaite sur la psychologie de ses adversaires. Dommage que le scénario porte uniquement sur ça, créant des longueurs épouvantables (il doit y avoir 3 pauvres scènes d'action), mais je trouve que AK, contrairement à Le plus beau, parvient à détourner ici de belle façon le cadre limité de la commande, vers l'opposition entre esprit des arts-martiaux et exhibition.

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Enfin, le combat final tant attendu est une parodie du premier, avec une chorégraphie à la ramasse, et surtout une mise en scène ridicule (la neige ne fait pas tout, il faut savoir la mettre en valeur), avec un judoka zen face à un karatéka qui s'énerve tout seul en faisant des moulinets avec ses bras. Ne reste que la scène finale qui dure trois plombes, mais qui une fois ses intentions dévoilées, a un charme certain. Le judoka a enfin gagné : l'humanité de ses adversaires est revenue à la vie malgré sa victoire. Il rit, il est content, et nous aussi que ce film se termine.

Une suite sans éclat, assommante, et auto-parodique, qui a pour unique mérite de détourner l'intention première (raviver la flamme nationale) au profit d'une réflexion humaniste sur le judo.
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Duel silencieux (Le) - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 02 Avr 2013, 01:52

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Le duel silencieux, Akira Kurosawa (1949)

AK signe ici un film plus que mineur. Surfant sur le succès de l' Ange ivre, il aborde de nouveau la question du médecin et de la maladie sous l'angle très japonais de la morale sexuelle (qui devient ici image de la morale en général). Mais force est de constater que la mayonnaise ne prend que difficilement, faute à un script trop léger, des personnages sous-traités, et une métaphore morale/maladie qui manque de profondeur, malgré la beauté symbolique qu'elle abrite. Le duel du médecin est en effet trop silencieux, n'allant pas au fond des choses comme il l'avait fait avec son film précédent.

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Le médecin interprété par Toshiro Mifune se blesse par erreur au contact d'un malade, attrapant ainsi sa syphilis. Il garde le silence, attirant les soupçons de sa promise qu'il ne touche plus (M'aime t-il encore ?), et d'une protégée qui a été abandonnée par son mari elle et son foetus, lui donnant ainsi l'occasion de le haïr par rapport à ses moeurs sexuelles soit-disant dépravées. Un postulat de départ trop léger, pourtant doté de bonnes intentions, consistant à poser des questions éthiques sur le rapport homme/médecin : cette maladie qui l'empêche de se marier, lui permet paradoxalement d'être un médecin plus obstiné et à l'écoute de la souffrance humaine. A l'image, cela donne un héros trop parfait, stoïque face à la douleur (à part une brève et fulgurante explosion de colère et de frustration à la fin, qui résume toute la portée éthique du film) - donnant ainsi au titre sa signification -, avec face à lui, son double mauvais en tout (son incubateur), inconscient et agissant à sa guise, à son extrême opposé. Ce qui donne lieu à un duel simpliste et peu contrasté.

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Le film prend aussi une tournure trop sentimentale, violons à l'appui : chaque rencontre entre le médecin et sa copine est chargée d'un pathos excessif, et la protégée subit sa transformation morale aussitôt qu'elle sait que le médecin est "parfait" (à savoir qu'il n'a pas contracté la maladie par sa propre faute). Enfin, la confrontation finale avec son incubateur n'est pas mieux traitée, trop manichéenne et animée par une morale passéiste et nauséabonde : comment peut-on identifier si facilement le "mal" aux moeurs d'une personne malade ? En contre-partie, un certain soin est apporté aux décors, restituant ici la misère d'après-guerre (le début montre des conditions si abominables qu'elles en deviennent comiques), et mettant en valeur les "murs" qui séparent le médecin de sa chérie. Au final, c'était difficile d'avoir un meilleur film avec un script aussi bancal, et il faudra attendre Vivre (pour la conséquence de la maladie sur l'existence) et Barberousse (pour le rapport médecin - maladie) pour avoir de meilleurs résultats.

A voir essentiellement pour l'intéressante question éthique de l'histoire (et une esthétique charmante des décors), malheureusement trop passéiste et sage, et ampoulée par un sentimentalisme envahissant.
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Pale Rider - 8/10

Messagepar Dunandan » Mer 03 Avr 2013, 19:25

Pale rider

Réalisé par Clint Eastwood

Avec Clint Eastwood, Michael Moriarty, Carrie Snodgress

Western, USA, 1h54 - 1985

8/10

Résumé :
Les derniers chercheurs d'or indépendants de LaHood sont harcelés par la bande de Coy LaHood, fondateur de la ville qui veut s'approprier leur concession. Au moment où les mineurs pacifiques sont prêts à abandonner la lutte, surgit de la montagne un cavalier solitaire tout de noir vêtu. Nul ne connaît son nom, son passé, ses origines.

Un Eastwood trop souvent sous-évalué, que j'apprécie de plus en plus avec le temps tant il transpire sa patte personnelle. Comme tous ses westerns, Pale rider est marqué par un type de personnage hanté par son passé dont il veut se racheter. Cette obsession est plus que jamais présente par cet homme sans nom (« le prêtre » l'appelle t-on), incarnant l'un ou l'autre de ses visages selon la situation. Un western qui peut dérouter tant il prend son temps à développer ses personnages au détriment de l'action, hormis un final dantesque rappelant des morceaux de bravoure à la manière de Leone (pour les manteaux longs) et surtout Les 7 mercenaires.

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L'introduction est caractéristique d'une mise en scène qui prend le pas sur la parole, présentant par un montage alterné efficace le cadre de l'action : d'un côté l'ère de la violence incarné par la nouvelle génération des pionniers, de l'autre la paisible communauté des pionniers à l'ancienne. Une thématique tout droit sortie des propres westerns de Mann, avec au centre cette question de territoire et de communauté, mais avec une intention supplémentaire et moderne par la manière dont la terre est traitée, l'écologie. Comme chez Mann, l'environnement est superbement mis en valeur, tant la nature, la ville, ou le campement. A une époque où le western n'était plus à la mode, c'est vraiment la classe de redonner au genre ses lettres de noblesse avec tant d'aplomb. Un soucis du détail qui épargne à Eastwood l'effort d'implanter un contexte historique. De toutes façons ce qui l'intéresse avant tout ce sont ses personnages et leur évolution psychologique.

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Mais la vraie fraîcheur et personnalité du film selon moi repose sur la manière dont le principe de communauté humaine est injecté, par cet « homme sans nom » qui réveille la foi des pionniers. Son apparition est digne d'un récit fantastique (clin d'oeil à L'homme des hautes plaines), figure fantomatique et coïncidant avec une prophétie biblique. Ange tout droit sorti de l'enfer hivernal, ce prêtre aux manières atypiques et au passé volontairement laissé mystérieux, refuse par principe les armes à feu (du moins dans la première partie), et applique les préceptes chrétiens d'une manière plus humaniste que religieuse, par l'action plus que par la parole. Il enseigne ainsi la confiance aux hommes (l'union fait la force) et l'amour à deux femmes (!) durant des séquences qui touchent à l'intime. Entre l'argent et l'humanité, il choisit son camp et le défend jusqu'au bout. Tiraillé entre son désir de s'établir et la violence qu'il attire par sa foi en l'humanité, son chemin se réduit à l'errance, avec un brin d'optimisme à la fin avec ce cri d'amour de la communauté porté par l'écho de la montagne. Enfin en paix ?

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Un beau western simple et profond, portant la vision humaniste de Clint Eastwood qui travaille le genre à l'intérieur de ses propres codes, en polissant sans fin son « personnage sans nom ».
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Mer 03 Avr 2013, 20:08

Il a fini !!!
Il a plus de Kuro à voir ! :super:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Mer 03 Avr 2013, 20:09

Si il m'en reste 8 (6 à découvrir) mais je fais une pause :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Mer 03 Avr 2013, 20:11

Comme elle claque les 2 dernières screens :love:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Mer 03 Avr 2013, 20:14

Et ma critique elle sent le caca :mrgreen: ?

Merci, inspiration de toute fin :wink:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Hannibal » Mer 03 Avr 2013, 20:16

celle avec le chapeau elle est :love: :love:

sinon pour la belle critique de Dun :

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Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Bienvenue à Gattaca - 9/10

Messagepar Dunandan » Dim 07 Avr 2013, 20:52

Bienvenue à Gattaca

Réalisé par Andrew Niccol

Avec Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law

SF, USA, 1h45 - 1997

9/10

Résumé :
Dans un monde parfait, Gattaca est un centre d'études et de recherches spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme, candidat idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant naturel, rêve de partir pour l'espace. Chacun des deux va permettre à l'autre d'obtenir ce qu'il souhaite en déjouant les lois de Gattaca.

Bienvenue à Gattaca nous offre probablement l'un des meilleurs aperçus de ce que pourrait être au cinéma le roman Le Meilleur des mondes de Aldous Huxley. Oeuvre de SF d'anticipation faisant écho aux thèses eugéniques, ce film se déroule dans un univers très familier (aidant beaucoup à l'immersion), dotée d'une ambiance feutrée jouant sur la froideur d'un tel futur (proche). Et quoi de mieux que ce voyage vers les étoiles, pour exprimer ce désir de rompre avec cette terrible forme de discrimination ?


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Ainsi, rien de très original dans le fond, mais le réalisateur manie avec brio et simplicité les thèmes en jeu, sans "grands mots" et des dialogues qui font mouche, avec au milieu cette opposition science/nature où se jouent essentiellement le déterminisme et la fatalité d'une part, et le rêve et la liberté de choix de l'autre. Ce combat d'un individu contre la production d'une nouvelle classe sociale induite par la perfection génétique, prend toute sa valeur au coeur d'une lutte entre deux frères, l'un naturel et l'autre biologiquement modifié, où une compétition maritime devient le terrain de tous les possibles. La ténacité reprend alors ses droits sur ce destin pré-calculé. Lorsque l'échange d'identité se produit, des séquences d'élimination de "déchets corporels" ponctuent cette détermination à toute épreuve. Un soin perfectionniste visant à éviter tout soupçon de la part des autres (ce qui n'empêche pas quelques incohérences regrettables).

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C'est ensuite avec un soupçon de film noir que l'histoire continue, où la présence d'un cil "invalide" devient la piste criminelle par excellence. Ce cadre menaçant donne toute son ampleur à une petite histoire d'amour où l'émotion fait des petits bonds hors du cadre trop délimité et parfait de ces deux individus, lorsque justement la perfection n'est plus en jeu pour laisser place à l'imprévisible et l'humanité. C'est aussi ce jeu entre un rythme et des images parfaitement équilibrés, et des sursauts d'émotion ou de suspens, qui donne corps à cette belle histoire quasi intimiste (peu de lieux d'action pour créer ce sentiment : Gattaca, deux maisons, la mer, un club, et quelques extérieurs) où le désir et l'espoir d'une existence choisie ont si peu d'espace pour exister. Doucement mais sûrement, les limites paradoxales d'un tel système basé sur la perfection eugénique sont montrées du doigt : les accidents et les états d'âme échappent au "codage".

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Le casting s'impose assez naturellement. Jude Law est parfait pour incarner ce gentleman légèrement dépressif, qui échange son identité de "valide" avec le personnage de Ethan Hawke, souvent connu pour ses rôles de doux rêveur. Et enfin Uma Thurman représente bien cette figure de "femme parfaite", aux mensurations idéales et aux gestes mesurés. La facture esthétique est aussi de qualité, qui propose d'une part une colorimétrie rouge/bleu/vert et des arrangements symétriques qui jouent beaucoup sur l'absence de sentiments requis par de tels individus où la raison l'emporte en principe sur les émotions, et d'autre part sur la luminosité solaire qui en est le contraste chaud et doré.

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Un film qui intègre avec simplicité les codes habituels du genre, transcendés par une charte esthétique adaptée à son sujet, une belle histoire qui défend le rêve contre tout déterminisme, et un casting parfait.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Dim 07 Avr 2013, 21:00

Je vais me le reprogrammer. Ta critique est comme d'hab bien cool et donne envie de le redécouvrir. Je ne l'ai vu qu'une fois et j'en garde un très bon souvenir même si je ne me rappelle plus de grand chose :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Dim 07 Avr 2013, 21:06

Merci, ça été dur de faire la critique d'un film que j'ai vu au moins 5 ou 6 fois ... :wink:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Lun 08 Avr 2013, 13:11

J'avais une heure à perdre : nouvelles captures :mrgreen: !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Lun 08 Avr 2013, 13:24

T'avais pas une heure à perdre pour rajouter un point? :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Eikichi Onizuka » Lun 08 Avr 2013, 13:35

Pale Rider ça doit faire des années qu'il traine sur mon étagère et je l'ai toujours pas vu. :oops:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Lun 08 Avr 2013, 13:40

Pale Rider tu vas kiffer.
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