[Alegas] Mes Critiques en 2013

[Alegas]

Brigadoon de Vincente Minnelli

(1954)

Sans trop de surprise c'est un bon film que voilà, même si j'ai quand même tendance à penser que sa réputation le surestime un peu trop. Vincente Minnelli sur une comédie musicale avec Gene Kelly, c'est clairement le genre d'offre qu'on ne refuse pas et force est de constater que le duo livre encore une fois une œuvre qui a su se démarquer au milieu d'un flot incessant de productions du même genre. Cette fois-ci, c'est véritablement l'intention du métrage qui le rend atypique, Minnelli ayant voulu à l'origine tourner la totalité du métrage dans des décors naturels en Écosse. Au final, cette volonté ne sera pas exaucé, la faute à des contraintes de météo et du budget, et même si on se retrouve finalement avec un film entièrement tourné en studio (sacrée ironie du sort pour le coup) on peut tout de même sentir dans la production design cette envie de retranscrire la magie visuelle des Highlands.

L'autre bon point du film, c'est évidemment son postulat fantastique qui lui permet de ne pas a avoir rendre de compte concernant son ambiance particulière, Brigadoon étant un village écossais coincé dans le temps, et où deux amis au caractère différent y trouveront chacun une leçon de vie. Pour le reste, c'est du classique mais néanmoins très efficace. Les numéros musicaux chorégraphiés par Gene Kelly sont de bonnes factures sans être pour autant du niveau de ses meilleurs films (et pour prendre exemple sur un film du même niveau et du même réalisateur je préfère largement les séquences musicales de An American in Paris) et celui-ci dans son rôle d'amoureux idéaliste est forcément à sa place. Un petit bémol tout de même sur le final certes très beau mais qui paraît quand même un peu trop facile. Quand à la mise en scène de Minnelli, c'est là encore très efficace malgré l'évident malus du tournage en studio qui se ressent tout le long du métrage. Une comédie musicale de bonne facture, mais c'est évidemment à conseiller uniquement aux fans du genre.

NOTE : 6,5/10

[Alegas]

The Bridge Of The River Kwaï (Le Pont de la Rivière Kwaï) de David Lean

(1957)

Seconde vision et je revois le film un poil à la baisse. En l'état, le seul reproche que je peux faire à l’œuvre vient à la fois de sa construction scénaristique et de sa longueur, car autant le film fonctionne totalement lorsqu'il se concentre sur un groupe de personnages bien précis, autant il devient un peu long et fastidieux lorsqu'il s'agit d'alterner entre deux storylines. Du coup, la première heure de film est tout simplement excellente, avec une approche très intéressante du film de prison puisque chaque camp a besoin de l'autre pour pouvoir survivre, ce qui donne un duel psychologique très intense entre deux personnages au caractère bien trempé. Le second tiers est de loin le point faible du métrage, puisqu'il ne raconte finalement pas grand chose et se perd un peu trop dans des séquences inutiles où l'ellipse aurait été la bienvenue. Heureusement, le film se rattrape très vite avec un climax final génial, plein de tension et très bien géré sur la forme. Le personnage d'Alec Guinness est clairement le plus intéressant du métrage, et dans l'ensemble le film évite toujours le manichéisme malgré un sujet peu évident de ce côté là. La mise en scène de David Lean est d'une élégance assez rare pour l'époque, avec un sens de la démesure qui ressort sur la majorité des plans sans jamais en faire de trop, il me tarde vraiment de découvrir le reste de sa filmographie si c'est du même niveau formellement.

NOTE : 7,5/10

[Alegas]

L’Écume des Jours de Michel Gondry

(2013)

En ce qui me concerne, ce n'était clairement pas une attente importante, d'une part parce que le roman de Boris Vian est très certainement un des pires trucs que j'ai pu lire dans ma vie, mais aussi parce que le dernier film de Michel Gondry qui trouve grâce à mes yeux est Eternal Sunshine of the Spotless Mind et que ça commence à dater. Malgré tout, la bande-annonce avait fait son petit effet, et j'attendais au minimum quelque chose de correct mais au final on se retrouve avec un film tellement respectueux de l'ouvrage qu'il adapte qu'il en devient froid et mauvais sur beaucoup de points. Pour le coup, Gondry ne comprend absolument rien à l'adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire, et il en résulte un film aux trouvailles visuelles sympathiques mais qui n'ont absolument aucun charme (toutes les métaphores symboliques étant transposées au premier degré), à l'image de ces personnages qui ne provoquent aucune sympathie et de ce récit que l'on suit péniblement entre deux bâillements. Une bonne adaptation d'un mauvais bouquin, ça donne un mauvais film, il ne faut pas chercher plus loin, et c'est bien dommage que Gondry n'ait pas réussi à renouveler totalement le propos du roman pour livrer un vrai film où son identité serait visible.

NOTE : 4/10

[noname007]

Non mais je rêve : l’Écume des jours un mauvais bouquin !!! Que le livre ne t'ai pas plu est une chose mais de dire que c'est un mauvais bouquin en est une autre.
Quand au film, je n'ai pas d'avis car je ne l'ai pas encore vu... et je ne sais pas si je me laisserais tenter car je ne pense pas que ce roman puisse être retranscrit au cinéma.

[Alegas]

Décidément je devrais mettre en signature comme quoi ce que j'écris est subjectif et n'est que ma propre opinion.......

[Mark Chopper]

A défaut d'avoir bon goût en James Bond, Noname a bon goût en littérature.

[Jed Trigado]

Je plussoie noname, je l'avais dit dans le Bomcast : adapter un tel bouquin était voué à l'échec, mais je n'irais pas dire que c'etait nul, juste différent et tirant pleinement parti des possibilités d'imagination du médium littéraire, un peu comme le Festin Nu de Burroughs.

[Mark Chopper]

Je pensais que Cloud Atlas était inadaptable et pourtant les trois zozos dont Alegas est fan s'en sont sortis. Parce qu'ils ne sont pas tombés dans le piège de l'adaptation littérale, parce qu'ils ont interprétés avec des outils cinématographiques les idées de David Mitchell.

En fait, je pense maintenant que tout est adaptable (avec du travail et du talent). Mais souvent la paresse l'emporte et c'est la voie de la transposition qui l'emporte.

[Alegas]

Predator de John McTiernan

(1987)

Seconde vision et je revois clairement le film à la hausse (le fait d'avoir découvert la presque totalité de la filmographie de McTiernan ayant dû jouer) même si je n'y vois toujours pas le soi-disant chef-d’œuvre de son auteur. Le fait est que je n'y vois pas le survival ultime souvent vendu, et autant je ne peux que m'incliner devant la dernière demi-heure tout simplement magistrale, autant le reste met un peu trop longtemps à venir à l'essentiel, même si la volonté de multiplier les fausses pistes pour étonner par la suite est une véritable force du métrage (encore que certains passages deviennent gênants à la revision, à l'image de certaines punchlines basées sur le second degré). Au niveau du script, c'est clairement basique, voire même simpliste, ce défaut étant rattrapé par la capacité de McTiernan à créer une ambiance de folie autour de la majorité des éléments de son film, que ce soit les protagonistes (gros travail notamment sur le personnage de l'indien, très important concernant le ressenti du spectateur vis à vis des éléments fantastiques) ou les thématiques (le rapport brut entre l'humain et la nature). Et si Predator est loin d'être le film le plus impressionnant de McTiernan sur le plan technique (on n'y retrouve pas encore la maestria des années 90), force est de constater que pour un second film c'est d'une maîtrise assez étonnante, et là encore la dernière demi-heure presque muette est l'un des plus gros morceaux de réalisation de son auteur. Pour le reste, quelques effets visuels ont tendance à mal vieillir (notamment tout ce qui touche au camouflage de la créature) et en comparaison le travail de Stan Winston est toujours aussi bon. Quand au fait de choisir Schwarzenegger dans le rôle principal c'est vraiment pas une bonne idée à mes yeux, et le film aurait été sûrement plus intéressant avec un personnage auquel on peut plus s'identifier. Clairement pas un chef-d’œuvre en ce qui me concerne malgré mon amour pour le cinéma de McTiernan, je préfère largement ce qu'il fera par la suite, reste que Predator est une véritable référence, ne serait-ce que pour son dernier acte qui est un grand moment de cinéma.

NOTE : 7,5/10

[Mark Chopper]

Tu n'as pas vu le 2 je crois ? Je pense que ce problème d'identification qui te gêne avec le McT y est éliminé.

[caducia]

Je ne l'ai toujours pas critiqué celui-là... shame on me. C'est culte !

[Waylander]

Pourquoi faudrait s'identifier dans un film ?

[Mark Chopper]

Parce que les choses qui nous intéressent le plus sont celles qui nous donnent l'impression de parler de nous, d'où la préférence accordée aux films dans lesquels on peut se projeter.

[Heatmann]

Parce que les choses qui nous intéressent le plus sont celles qui nous donnent l'impression de parler de nous, d'où la préférence accordée aux films dans lesquels on peut se projeter.

superbe soooooooooo true . +1000

voila une grande partie de ma vision de ma cinephilie . merci mark de mettre ca en mot

[Waylander]

Parce que les choses qui nous intéressent le plus sont celles qui nous donnent l'impression de parler de nous, d'où la préférence accordée aux films dans lesquels on peut se projeter.

Narcissisme quand tu nous tiens.