[Dunandan] Mes critiques en 2014

[Alegas]

Je visais plus Mr Jack pour le coup, toi ça va, à partir du moment où tu piges l'humour du Scalp tu piges celui de tout le monde.

[Dunandan]

Ben un film uniquement sur la peur ça me saoule un peu, déjà que j'avais critiqué un certain film de Kurosawa pour la même raison, avec mêmes thèmes, même finalité, à part la fin ^^ (Vivre dans la peur). Bon après je comprends ceux qu'ils l'apprécient, et en général j'aime les films sensoriels, pour ma part je trouve ça trop léger. Et avec une autre fin je serais monté à 6 (car on n'a pas pas besoin de matérialiser la peur pour la justifier et la combattre ...).

[Mr Jack]

Si tu penses que je pige pas le second degré c'est que tu m'as pas cerné Je parle aussi cinéma, parfois. Et puis j'avais envie de défendre un peu le film, sue me.

[Dunandan]

Titanic, James Cameron (1997)

Un film que j'ai fui à sa sortie, dont j'ai rigolé avec mes potes, puis que j'ai apprécié tranquillement en vidéo. L'image que j'en avais, du cinéma pour midinettes en attente de transpirer des yeux dans un final déchirant. Depuis, mon avis a radicalement changé, trouvant même qu'il s'agit de l'un des meilleurs films de J. Cameron. Plusieurs raisons à cela. Si le budget est l'un des plus gros de l'histoire du cinéma, ce n'est jamais au détriment des facteurs humain et émotion. Une prouesse technologique mis au service d'un récit qui ne cède jamais au piège du tout spectaculaire. Tout le monde connaît l'histoire, et donc l'enjeu était d'en faire vivre l'expérience au spectateur. Opération réussie, car si au début nous sommes un peu comme ces fossoyeurs de trésors anciens, détachés de la vérité de l'évènement, on s'attache rapidement au couple Di Caprio/Winslet, et la reconstitution historique est phénoménale, portée par une belle BO irlandaise.

Avant d'être un film-catastrophe, ce sont donc deux portraits qui se chevauchent ici. D'abord celui d'une femme moderne et enflammée qui étouffe dans son milieu raffiné mais artificiel et mis sur rail. Un destin fermé contaminé par sa rencontre avec le pauvre mais énergique Jack, un jeune homme qui connait la vie et se laisse porter par sa bonne étoile. Une histoire d'amour sur fond de classes sociales digne de Roméo et Juliette, hors du temps, et avec des péripéties qui jouent de cette différence. Ensuite, celui d'une technologie à la pointe qui reflète la démesure de l'homme avec son ascension puis son déclin durant les séquences haletantes du naufrage filmé en temps réel, avec une folie et une panique qui s'emparent des victimes en de telles conditions. La manière intimiste et quasiment invisible dont les effets spéciaux sont utilisés permet d'éviter l'écueil du sensationnalisme décérébré.

Au fond, à part la chanson de C. Dion au générique de fin qui me fait saigner des oreilles, et un dernier acte peut-être un peu longuet à mon goût, j'ai rien de particulier à reprocher à ce film-catastrophe bien rythmé malgré ses 3h00, qui est à la fois une aventure technologique, historique (par l'intermédiaire de ses décors, ses costumes, et ses références subtilement insérées) et humaine. Mon idéal du blockbuster divertissant et romantique, qui se révèle aussi un film sur le temps qui passe et ce qui subsiste malgré tout, devant la quête prométhéenne des hommes et leur superficialité à l'origine de leur propre perte.

Titanic est donc un modèle du genre. Une fresque épique et romantique teintée de comédie légère qui rend un bel hommage à l'âge d'or hollywoodien, pour peu qu'on mette son cynisme au vestiaire et qu'on se laisse entraîné par cette belle évocation du passé qui nous transmet évidemment un vibrant message, celui d'être nous-mêmes jusqu'au bout, peu importe notre condition.

Note : 9/10

[Dunandan]

Pickpocket, Robert Bresson (1959)

Voir du Robert Bresson est une expérience bizarre, pour ne pas dire déroutante. Avant que le film commence, le générique attire notre attention sur ce qu'il faudra comprendre et regarder, et donc que le thème du vol sera un exercice de style avant d'être une simple enquête policière ou morale. Une idée saugrenue qui s'avère en fait assez réussie. Mais pour apprécier Pickpocket il faut alors accepter le style anti-cinématographique du réal', à savoir le non-jeu intentionnel des acteurs qui ne transmettent aucune émotion créant des situations/dialogues involontairement insolites (qui lancent par ailleurs des réflexions pseudo-intellectuelles autour du vol, ce qui surajoute à l'impression du manque de naturel des échanges), et une absence de fil directeur avec des personnages rencontrés pour la plupart, au gré du hasard ou du destin.

Mais cette austérité formelle permet de hisser le pickpocket au rang d'art, via des scènes inspirées qui mettent en scène, par un découpage millimétré de l'image, l'habileté perfectionniste de ces individus transformés en surhommes ou magiciens le temps d'exécuter leurs délits. La grande force du film est donc d'avoir rationalisé et esthétisé une pratique a priori immorale, pour figurer une vision du monde où tout est affaire de calcul et de maîtrise, sans laisser place aux scrupules. Mais d'autre part on ressent une apathie complète pour les personnages - à cause du jeu particulier des acteurs -, ce qui est gênant pour justifier l'idylle finale, même si l'image de voir ces deux-là ensemble et séparés en même temps par des barreaux de prison est très forte symboliquement par la manière dont les corps sont mis en relation, cette fois-ci sans viol de propriété et en parfaite harmonie. Pour cette raison-là, il est difficile de suivre la remise en question de l'un (le vol) par l'autre (l'amour), deux manières d'être-dans-le-monde totalement opposées.

Ainsi, si je devais comparer Bresson à d'autres auteurs français de la même époque, je le préfère à Truffaut pour le choix de ses thèmes et de son esthétique autrement plus intéressants (tous en rapport avec la manière dont l'espace est occupé par des rapports de force, et le dépassement de soi), mais je n'en regarderai pas tous les jours. Trop abstrait, dépassionné, et intellectuel pour ma part. On dirait qu'il utilise le cinéma comme Picasso a utilisé la peinture pour la marquer de son sceau sans se soucier des règles convenables pour que ce soit aussi un divertissement. Un exemple de liberté artistique assez fascinant par sa forme, mais qui s'inscrit aussi à contre-courant du cinéma qu'on connaît en retirant volontairement l'émotion de la voix des personnages, et donc ne facilite pas l'implication du spectateur malgré une présence féminine fort charmante.

Note : 6/10

[Hulkiss]

Titanic, voilà bien un film qu'il fallait que je vois et pour lequel je n'ai jamais accroché...même au bout de plusieurs visions qu'est ce qui faut pas faire pour faire plaisir à madame...
Bref, j'aime beaucoup Caprio, aujourd'hui, mais à l'époque l'impression de la miss avec un gamin de 12 ans restera toujours impossible et puis Céline Dion a fini de tuer le truc à grand coup de rabâchage médiatique, pourtant c'est bien fait, le passage d'aujourd'hui à hier, le coulage, les décors mais à la première image on s'attend à "Near, far..." et les jouets du gosses.....et pourtant je suis passionné d'épaves et d'histoires qui vont avec.
Non, décidément trop dur, même si c'est beau et romantique

la cœur que mamie jette à l'eau pour que le sien rejoigne celui de son tendre aimé

, on en mouillerait presque sa petite culotte...

[Dunandan]

Di Caprio est plus âgé que Kate, et Céline Dion ne chante qu'au générique de fin, arguments en carton .

Bah sinon c'est un film que j'ai apprécié avec le temps, qui est loin de se résumer à sa love story et aux points que tu soulignes (j'étais chanceux de le découvrir dans mon coin, sans trop d'influence).

[Hulkiss]

Di Caprio est plus âgé et Céline Dion ne chante qu'au générique de fin, arguments en carton

moins d'un an de différence avec Kate et pourtant, désolé mais il fait vraiment boutonneux et imberbe ( et je ne parlerai pas de Gatsby dans lequel il fait tâche face à un Redford qui fait homme et non enfant gâté et dans la bouche duquel les répliques font ridicules ) alors que Kate....et elle a les formes quant a la Dion, à l'époque, avant même le film tout avait été parasité par le morceaux si bien que même s'il s'agissait du générique on ne pouvait qu'y penser et aujourd'hui encore c'est ce qu'il en reste à la volée

[Dunandan]

C'est pour ça que je zappe le générique de fin . Di Caprio, c'est vraiment un argument discutable. Il était déjà très bon acteur à son âge même si son physique, effectivement, a pris du temps pour prendre un peu de caractère (bien que son regard est déjà intense & mature et bute n'importe quel jeune de maintenant). Et le couple qu'il forme avec Kate, je le trouve très beau, c'est subjectif bien sûr, mais leur alchimie fonctionne du tonnerre pour moi (si bien qu'ils feront un autre film ensemble qui fonctionne presque comme une suite désenchantée).

[Hulkiss]

Je te pensais pas si romantique et fleur bleue........et tu pleures aussi pendant le film

[Dunandan]

Ben j'ai plus tiré ma larme devant Turkish Delices & Showgirls quand même (p'tain Mark va encore me charrier)

[angel.heart]

Ben j'ai plus tiré ma larme devant Showgirls...

C'est une métaphore?

[Dunandan]

Nan nan en vrai, quand elle explose le pervers à coup de talon, je trouve sa libération superbe. Mais sérieusement je trouve ce film touchant (en fait je m'enfonce de plus en plus, oups , bon j'arrête d'écrire on peut pas parler de ce film sans rentrer dans les malentendus).

[Hulkiss]

Et..........elle le met où le talon.........pour que ça te fasse pleurer...........

[zack_]

L'argument qui tue ce soir je regarde Showgirl