[Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 09 Fév 2015, 07:24

Je sais que pour certains, notamment sur un autre forum, Why don't you play in hell ? est son chef-d'oeuvre.

Mais ici on est tous d'accord : c'est la trilogie de la haine, point.
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar osorojo » Lun 09 Fév 2015, 08:46

Nulladies a écrit:
osorojo a écrit:@Nulladies : son Why don't you play in hell est l'un des plus faibles que j'ai vu de lui ^^ Si tu as aimé Love Exposure, continue sa trilogie de la haine (Cold Fish et Guilty of romance), qui est pour moi son masterpiece ;)


Ah ben merde, à chaque fois quelqu'un me dit "Mais en fait, son vrai chef d'oeuvre c'est un autre !" :mrgreen:
L'idée d'avoir fait le tour de la question n'était pas pour me déplaire, c'est qu'il me fatigue un brin le Sono... bon, je verrai si je croise sa route.


Après, s'il te fatigue déjà, je pense que c'est pas la peine de pousser, tu risques de rejeter complètement les deux autres films, qui sont encore plus définitifs à mon sens. Laisse de l'eau couler sous les ponts, et si tu te sens, plus tard, l'envie de te replonger dans son univers bien extrême (Cold Fish et Guilty of Romance sont assez raides quand même), il sera toujours temps ^^ Là, je te sens dans la découverte "influencée", alors que ce genre de film, faut vraiment y aller avec envie, sinon c'est rapé :mrgreen:
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Guilty of Romance - 9,5/10

Messagepar Mark Chopper » Ven 13 Fév 2015, 22:28

Guilty of Romance, de Sion Sono (2011)

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L'histoire : Le corps d'une femme démembrée, impossible à identifier, est retrouvé dans le quartier des Love Hotels de Shibuya. Une policière se retrouve alors chargée de l'enquête...

Il existe deux versions de Guilty of Romance : le montage dit "japonais" de 144 minutes et celui "international" plus court d'une demi-heure... Mais aucun des deux ne peut être présenté comme un director's cut au détriment de l'autre. L'existence d'une version repensée pour l'Occident répondait bien sûr, à l'origine, à un impératif de distribution (de nombreux films japonais ont connu le même sort ces dernières années). Mais dans ses différentes déclarations, Sion Sono défend les deux montages comme "deux variations d'une même oeuvre, différentes". Cette différence concerne le traitement du personnage de la policière, interprétée par Miki Mizuno : dans la version courte, elle se retrouve figurante, ou presque, et les scènes où on la voit mener son enquête alourdissent parfois le récit.

Mais la découverte du montage original change la donne... Loin de la policière sans profondeur de la version internationale, Miki Mizuno incarne ici une femme à part entière. Avec un mari aimant, une petite fille adorable, un foyer présenté comme idéal... mais aussi un amant dominateur, soucieux de la soumettre et de lui rappeler l'importance de sa sexualité débridée. Dès lors, son parcours importe autant que celui du personnage interprété par Megumi Kagurazaka, véritable héroïne du montage raccourci : la descente aux enfers de cette dernière (mais aussi celle de Makoto Togashi) la plonge dans l'angoisse, car elle lui rappelle sans cesse le destin auquel ses pulsions pourraient bien la condamner. Pourtant, nulle enfance atroce ou mari détestable de son côté : juste l'impossibilité de résister à ses désirs.

Sion Sono a donc effectué des coupes pour la distribution internationale, mais le récit présenté, si on le découvre tel quel, ne donne pas l'impression de souffrir de cette mutilation. Il s'intéresse au personnage interprété par sa muse et épouse, la sublime Megumi Kagurazaka, archétype de la femme au foyer délaissée par un mari qui ne la touche plus... Une femme qui, dans la tradition la plus pure du pinku eiga, va reforger son identité en éprouvant les limites de sa sexualité, au risque de s'y perdre : elle pose nue, tourne dans des films pornographiques, puis se prostitue au contact d'un mentor maléfique, interprété par Makoto Togashi. Ce personnage, issu d'une famille fracassée, relie thématiquement Guilty of Romance à Love Exposure et Cold Fish, précédents opus de la trilogie de la haine.

Plus beau travail esthétique de Sion Sono à mon sens et portrait de femme(s) confondant, ce long-métrage hypersexué choquera, bouleversera et surprendra. Et à la question : "quelle version faut-il privilégier ?", je suis à présent tenté de répondre : "plus c'est long, plus c'est bon."

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Note : 9,5/10
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar Mr Jack » Ven 13 Fév 2015, 22:40

Ça donne envie tout ça (ça y est j'ai la trilogie en stock) :bluespit:
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar osorojo » Sam 14 Fév 2015, 00:49

J'vais devoir jeter un oeil à cette seconde version alors puisque je me rappelle avoir trouvé le personnage de la fliquette un peu juste dans la version occidentale ! Sympa la critique, et puis tes screens donnent envie de s'y reponger :mrgreen:
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Fudoh : The New Generation - 8/10

Messagepar Mark Chopper » Dim 22 Fév 2015, 10:29

Fudoh : The New Generation, de Takashi Miike (1996)

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L'histoire : Traumatisé depuis l'enfance par la mort brutale de son frère aîné, décapité sous ses yeux par leur père yakuza, un lycéen monte son propre gang et décide de prendre sa revanche...

Malgré toute la sympathie que m'inspire Shinjuku Triad Society, voici le véritable acte de naissance cinématographique de Takashi Miike. Pourquoi a-t-il fallu attendre la sortie d' Audition, trois ans plus tard, pour le voir exploser sur la scène internationale ? La question mérite d'être posée, tant tout ce qui fera la force et la popularité du cinéaste, au cours des années suivantes, répondait déjà présent : il dynamite ici littéralement les codes du yakuza eiga en orientant le genre vers le manga live. Notamment à travers le choix des costumes (toutes les femmes, par exemple, sont érotisées) et l'orientation surréaliste de la violence... Un camp d'entraînement pour enfants tueurs qui jouent au football avec la tête d'un professeur d'anglais trafiquant de drogues, une lycéenne strip-teaseuse capable de tuer une homme avec une sarbacane plantée dans son vagin, une tasse de café qui fait pisser le sang par hectolitres, une scène de sexe hermaphrodite et j'en passe... Miike cherche ici moins à choquer qu'à repousser les limites de l'imaginaire à l'écran et, surtout, ne perd jamais de vue son intrigue et ses personnages (tout le contraire de Dead or Alive donc). Car Fudoh : The New Generation évoque, à travers le parcours certes déjanté mais surtout vengeur de son héros, un fossé générationnel, un conflit presque shakespearien entre un fils et son père qui passe entièrement par l'action et se traduit par une guerre des clans. Mis en scène avec une inventivité de tous les instants, qui tranche avec le je-m'en-foutisme dont le cinéaste a parfois fait preuve, voici un film aussi taré que tragique.

Note : 8/10
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Dim 22 Fév 2015, 11:37

Je l'adore ce film ! :eheh:
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Dim 22 Fév 2015, 12:05

Nan mais cette scène :eheh:

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Rope and Skin - 3,5/10

Messagepar Mark Chopper » Dim 22 Fév 2015, 20:05

Rope and Skin, de Shôgorô Nishimura (1979)

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L'histoire : Une femme désireuse de quitter le monde des yakuzas afin de se marier annonce qu'elle abandonne le jeu clandestin. Mais au cours de sa dernière partie, elle démasque une tricheuse et s'attire la colère d'un clan adverse...

L'actrice Naomi Tani fut la première superstar des productions roman porno de la Nikkatsu et orienta même le studio vers la voie du BDSM, avec les films Flower and Snake et Une femme à sacrifier qui rencontrèrent le succès en 1974. Elle tourna pour la plupart des cinéastes vedettes du genre (Konuma, Kumashiro, Hasebe...), se fit remarquer pour sa dévotion et sa capacité à supporter des conditions de travail difficiles. Mais elle en surprit plus d'un lorsqu'elle annonça, en 1979, son souhait de mettre fin à sa carrière. Soucieuse de partir à son acmé, consciente de ne pouvoir éternellement conserver un physique de jeune première, elle se vit offrir en guise de film d'adieu un pinku eiga atypique, doté d'un budget plus conséquent que la moyenne : Rope and Skin tient ainsi tout autant du yakuza eiga tendance ninkyo que du film érotique BDSM. Le début rappelle Lady Yakuza, avec son héroïne à qui l'amour semble interdit et qui ne parvient pas à fuir le monde des yakuzas, son affrontement de clans, l'un vertueux, symbole des traditions nippones, l'autre corrompu, représentant de l'Occident... Mais bien vite, l'orientation BDSM reprend le dessus, avec des scènes de tortures (bondage, omorashi, insertion de bananes et d'œufs dans le vagin...) qui s'éternisent. Le problème de ce film est qu'il cumule les tares des deux genres : d'une certaine façon, l'actrice a senti le vent tourner et a quitté l'industrie cinématographique au bon moment. Le yakuza eiga était mort et enterré et le pinku eiga allait devenir de plus en plus cheap et violent, à de rares exceptions près. En résumé : une curiosité ennuyante qu'il ne vaut mieux pas comparer à Sex and Fury et Female Yakuza Tale, films auxquels elle emprunte beaucoup, sous peine de se montrer encore plus sévère.

Note : 3,5/10
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Messagepar caducia » Dim 22 Fév 2015, 20:09

Mark Chopper a écrit:Nan mais cette scène :eheh:



Ils sont chelou les films que vous regardez. :eheh:
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Messagepar Scalp » Dim 22 Fév 2015, 20:49

Fudoh c'est un bon gros 0
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Dim 22 Fév 2015, 20:51

Tu ne mets même plus de bonus pour les gamins morts :(
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar Scalp » Dim 22 Fév 2015, 20:57

Bein non sinon j'aurais mit la moyenne à American Sniper :mrgreen:
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Matrix - 8/10

Messagepar Mark Chopper » Mar 24 Fév 2015, 17:07

Matrix, d'Andy et Larry Wachowski (1999)

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L'histoire : Thomas Anderson mène une double vie, programmeur informatique pour une grande société le jour et hacker la nuit. Un autre hacker, surnommé Morpheus, entre en contact avec lui, mais des hommes étranges tentent d'empêcher leur rencontre...

D'une certaine façon, le cinéma n'avait pas connu un tel phénomène depuis le premier Star Wars... Un blockbuster inattendu, qui balaie tout sur son passage et redéfinit l'art du grand spectacle hollywoodien pour des années. Une œuvre qui digère parfaitement une quantité monstrueuse d'influences : du côté du cinéma (le film noir, d'où le rapprochement avec son contemporain Dark City, mais aussi le kung fu pian, au point d'ouvrir la voie à une nouvelle popularité pour le genre en Occident, l'animation japonaise...), de la littérature (Lewis Carroll, Philip K. Dick, William Gibson...), de la bande-dessinée (comic books et mangas) et de la philosophie (Platon, Baudrillard...). Pour mettre en place leur mythologie et la faire découvrir au spectateur, les Wachowski ont développé un scénario conforme au schéma narratif archétypique de Joseph Campbell, tel que celui-ci l'a exposé dans Le Héros aux mille et un visages : un héros, Neo, sert de pont entre le spectateur et l'univers proposé, et facilite à travers son parcours tant sa découverte que son acceptation.

Ces éléments, intrigants et solides sur le papier, auraient toutefois pu s'effondrer sous le poids de leur ambition une fois traduits en images. Malgré ses qualités, Bound, le premier long-métrage des Wachowski, ne garantissait pas leur efficacité aux manettes d'un blockbuster... Mais les inquiétudes de certains financiers n'avaient finalement pas lieu d'être : la mise en scène de la fratrie excelle tant lors des scènes de dialogues, exigeantes, que lors des scènes d'action où Yuen Woo-ping a fait des merveilles malgré les capacités martiales très limitées des interprètes. D'ordinaire, rien ne vieillit plus qu'un blockbuster avec des effets spéciaux, mais Matrix ne trahit jamais son âge : les FX en imposent toujours autant (même si le bullet time a depuis été ringardisé), la direction artistique et la photographie conservent leur élégance... Au final, ce film ne souffre que de deux défauts : la qualité de l'interprétation, assez aléatoire avec un casting de bras cassés, et les répliques de Morpheus qui, à force de ne reposer que sur la maïeutique, tendent à rendre le personnage caricatural.

Il n'en demeure pas moins que Matrix, seize ans après sa sortie, demeure une référence du blockbuster ambitieux, efficace et intelligent, en phase totale avec son époque sans paraître daté, et qui a le mérite de fonctionner parfaitement en tant que one shot (chose rare, pour une trilogie programmée).

Note : 8/10
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Re: [Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

Messagepar Pathfinder » Mar 24 Fév 2015, 17:09

J'en connais un qui va en mouiller son zlibard...
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