[Jack Spret] Mes critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Apocalypse Now - 10/10

Messagepar Jack Spret » Ven 24 Avr 2015, 15:34

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Apocalypse Now Redux - Francis Ford Coppola - Etats-Unis - 1979

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Cloîtré dans une chambre d'hôtel de Saïgon, le jeune capitaine Willard, mal rasé et imbibé d'alcool, est sorti de sa prostration par une convocation de l'état-major américain. Le général Corman lui confie une mission qui doit rester secrète : éliminer le colonel Kurtz, un militaire aux méthodes quelque peu expéditives et qui sévit au-delà de la frontière cambodgienne.

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"My film is not a movie. My film is not about Vietnam. It is Vietnam. It’s what it was really like. It was crazy. And the way we made it was very much like the way the Americans were in Vietnam. We were in the jungle. There were too many of us. We had access to too much money, too much equipment, and little by little, we went insane." - Francis Ford Coppola, Festival de Cannes, 1969

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Cette phrase accolée au titre du film résume parfaitement l'ampleur du projet. Apocalypse Now est l'un des mètres étalon du development hell. Un thermomètre radical de la difficulté à accoucher d'une oeuvre gargantuesque engloutissant tout sur son passage: énergie, budget, ego. Tout commence avec The Psychedelic Soldier, un script qui demandera plusieurs année d'écriture à John Milius et qui sera terminé en 1969. Le scénario est découpé en épisodes tel un comic book, au ton ouvertement comique et satirique, voyant les pérégrinations et l'évolution d'un soldat américain au Vietnam. Georges Lucas est en tête de pont pour l'adapter, modifiant l'histoire pour qu'elle s'adapte au tournage d'un faux documentaire, permettant par cette méthode de dénoncer l'absurdité du conflit et de dépeindre l'armée américaine et, plus férocement le gouvernement, sous les traits les plus risibles et les plus cyniques. Mais Lucas, trop obnubilé par la saga Star Wars, abandonne le projet et laisse le champ libre à son associé Francis Ford Coppola qui va, après de multiples réécritures avec l'aide de Milius, trouver un terrain d'entente.

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Le script définitif comme ciment, Coppola va poser les fondations de son film sur le pitch du roman de Joseph Conrad intitulé In the hearth of darkness. La psychologie et la quête de Marlow, jeune officier de la marine marchande embauché pour retrouver la trace d'un collectionneur d'ivoire perdu au fin fond de la jungle africaine, va inspirer les deux hommes pour croquer leur personnage principal: Benjamin Willard (le nom étant trouvé en récupérant les deux prénoms des fils d'Harrison Ford). Et pour incarner ce militaire des forces spéciales, de grands noms vont être prononcés. Il y a tout d'abord ceux qui refusent le rôle à cause de la noirceur du sujet (Clint Eastwood), de l'incompatibilité d'humeur avec le cinéaste (Al Pacino), de revendications salariales indécentes (Steeve McQueen) ou de raisons personnelles (Jack Nicholson). Et il y a ceux qui ont tant bien que mal essayé d'obtenir le rôle mais qui s'y sont cassés les dents (Jeff Bridges, Harvey Keitel). En fin de compte, Martin Sheen, que Coppola a aperçu dans La Ballade sauvage, ressortira grand vainqueur au grand dam de Nick Nolte qui aurait rêvé qu'on lui propose le rôle.

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Continuer sur le terrain des déboires rencontrés par le staff lors du tournage me permettrait sans nul doute de remplir des paragraphes entiers mais cela reviendrait à dissimuler la réussite qu'est Apocalypse Now derrière un concours de circonstances. Mais il n'en est rien tant le film transpire le génie visuel de Coppola et la verve guerrière de Milius. Grâce à une scène d'introduction montrant Willard ivre mort dans sa chambre d'hôtel, l'identification est immédiate et nous permet de nous raccrocher à ce soldat qui, bien qu'ayant du galon, est tout autant sensible au climat du conflit vietnamien que n'importe quel homme. D'ailleurs, l'équipage de son bateau est tout autant fébrile que lui: un jeune conscrit de 17 ans faisant plus jeune que son âge (Fishburne ayant menti sur son âge pour être recruté dans le rôle, son personnage gagne davantage d'épaisseur), un ex-cuistot appelé sous les drapeaux, un pur produit de la côte Ouest des Etats-Unis, surfeur et hippie dans l'âme et un marin à fleur de peau, en mal de reconnaissance hiérarchique. Ce groupe hétéroclite va descendre la rivière menant du Sud-Vietnam au Cambodge, à l'instar du héros de papier glissant sur le Congo.

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Au fur et à mesure de leur avancée, la jungle devient plus menaçante, l'homme adopte des comportements à la limite de l'animalité (la dernière lueur d'humanité réside dans la région du pont de Du Long, où les soldats, livrés à eux même, conservent des traces de leurs ordres révolus, tels des zombies animés par des instincts primaires). Si la plongée lente et pernicieuse de l'homme vers l'animal est retranscrite avec la même ferveur que dans le roman, l'objectif n'est pas le même. Chez Conrad, il s'agissait de sauver un homme incapable de trouver son salut lui même. Dans le film, il s'agit de tuer secrètement le colonel Kurtz, soldat parfait engendré par les Etats-Unis qui représente ni plus, ni moins que la bestialité de l'affrontement et son ignominie. Ne pas entacher la croisade du pays étoilé en devenant plus féroce que ses meilleurs machines à tuer, voila un sujet proprement difficile à vendre auprès d'un studio, expliquant ainsi l'auto-production du projet, aussi dangereuse soit-elle pour la fortune personnelle de Coppola (budget ayant explosé suite au planning qui s'est étalé de 6 semaines à 16 mois).

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Le parallèle entre le héros et le cinéaste est saisissant: Coppola passant de la satisfaction suprême (après avoir terminé le shoot du pilonnage au napalm correspondant à 1 mois de tournage et au dixième de la pellicule totale employée) à la dépression la plus fulgurante, se menaçant de se suicider à plusieurs reprises (après avoir essuyé un typhon détruisant l'intégralité des décors et repoussant de plusieurs mois certaines scènes), le tout en perdant 40 kilos et en faisant usage de toutes sortes de drogues pour tenir la cadence. Les deux personnages ont donc évolué au fur et à mesure du tournage, jusqu'à muer entièrement par l'oppression de la jungle et l'étouffement des contraintes. Ils atteignent même le fond du gouffre en même temps, lors de l'arrivée au royaume de Kurtz. Lorsque la dernière lueur d'humanité de Willard se met à vaciller, Coppola fait face à un obstacle de poids: Marlon Brando. L'acteur n'a lu ni le script, ni le livre de Conrad et il a grossi de manière impressionnante. De plus, il réclame 1 million de dollars d'avance et 3 semaines de négociations seront nécessaire pour qu'il accepte de jouer dans la pénombre (idée soufflée par Vittorio Storaro, le directeur photo, ayant déjà travaillé avec Brando sur Le dernier tango à Paris). Son égocentrisme et sa vanité seront pointés du doigt par Tennesse Williams qui dira que si son salaire était si élevé, c'est que Brando a certainement été payé au poids.

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Il serait indécent de terminer cette critique sans énoncer la superbe utilisation de la musique qui en est faite. Milius ayant écrit le script en écoutant en boucle du Wagner et The Doors, la bande originale s'imposait d'elle même tant elle colle parfaitement aux répliques, aux images et aux situations. Apocalypse Now est une hydre magnifique, où chaque problème était personnifié par une tête. Mais c'est grâce à la vision opiniâtre d'un génie alors en état de grâce (les deux premiers Parrain l'ayant consacré aux Etats-Unis) et à l'enfer cinématographique poussé à son paroxysme que ce film trouve son souffle épique, monstre sacré et film de guerre définitif.

10/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Pathfinder » Ven 24 Avr 2015, 15:52

Et merde! J'ai envie de le revoir!





:super: :super: :super: :super: :super: :super: :super: :super: :super:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 24 Avr 2015, 15:53

La même. :love:

Sacrée critique sinon, je te l'avais dit que tu adorerais. :super:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Scalp » Ven 24 Avr 2015, 16:00

Sacré prise de risque de ta part là Alegas.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Ven 24 Avr 2015, 16:02

:eheh: :eheh: :eheh:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 24 Avr 2015, 16:44

Je parlais pas du film là, mais de la version Redux.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Scalp » Ven 24 Avr 2015, 16:46

Ouais ouais. JAck j'ai un film à te conseiller, c'est de Brian DE Palma, je sais pas si tu le connais, c'est avec Al Pacino, ça devrait te plaire.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Ven 24 Avr 2015, 16:47

:super:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Ven 24 Avr 2015, 17:22

Bien cool ta critique Jack, gros taff :super:
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Yohkiro, le royaume des geishas - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Ven 08 Mai 2015, 12:26

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Yohkiro, le royaume des geishas - Hideo Gosha - Japon - 1983

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Jadis, Katsuzo a été amoureux d'une prostituée avec laquelle il a eu une fille. Voulant fuir ensemble, ils furent rattrapés par les yakuzas qui tuèrent devant lui sa compagne. Aujourd'hui, Katsuzo est un proxénète qui achète des jeunes filles pour les revendre au Yohkiro, la plus grande maison de geishas du sud du Japon. Mais de terribles drames se jouent au sein de ce royaume des plaisirs...

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤


Deuxième et avant dernière adaptation de l'oeuvre de Tomiko Miyao, Yohkiro est un nouveau pied de nez à la Toei, Gosha décidant de s'entourer de ses propres techniciens (venus de la Daiei !) plutôt que d'utiliser ceux disponibles dans le vivier de la compagnie. Une manière très abrupte de lâcher la bride du monde de la télévision pour s'abandonner complètement à la narration cinématographique. Car si le cinéaste faisait déjà montre d'une science du cadre inventive et inspirée, il n'a jamais totalement réussi à maîtriser la caméra comme un allié volatile en dehors des débordements de ses personnages. Si ces scènes d'actions sont virtuoses, ces dialogues ressemblent davantage à des peintures qu'à des scènes mouvementées. Et dans ce film qui préfigure la place importante qu'il laissera à la femme, et donc à une forme de cruauté plus insidieuse et moins dispendieuse en énergie, il était nécessaire que la totalité des scènes dégagent une énergie bouillonnante mais contenue pour éclater aux moments propices. Pour ce faire, le chef opérateur Fujio Morita lui conseillera d'adopter le plus possible le plan séquence comme botte secrète.

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C'est donc avec stupéfaction que l'on découvre un véritable renouveau chez le réalisateur, renouveau apparu avec Hitokiri, mais qui prend toute son importance dans sa capacité à transmettre un message par l'intermédiaire du mouvement apporté par la caméra. Et on s'en rend compte assez rapidement car la galerie de personnages est beaucoup moins étoffée qu'à l'accoutumée, l'intrigue se concentrant rapidement sur deux femmes que tout opposent sur la forme, leurs destins étant reliés par un homme qui occupe à la fois la figure de père, de protecteur et d'amant (Ken Ogata, impeccable de charisme !). L'une prostituée, l'autre geisha, Gosha se donne à cœur joie de jouer avec cette violente rivalité pour en faire ressortir les pulsions les plus animales. Il ira même jusqu'à monter les deux actrices l'une contre l'autre sur le plateau pour rendre le plus réaliste possible le point d'orgue de son film: la bagarre des deux femmes filmée en plan séquence et durant près de 5 minutes !

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Si le film traîne un peu en longueur dans sa dernière partie, frôlant même le drame tire-larmes à plusieurs reprises, il n'en reste pas moins généreux avec le spectateur dans sa dimension humaniste, aucun personnage ne servant de faire-valoir à un autre. Seul un filtre jaunâtre envahissant diminue l'impact des trouvailles visuelles et la beauté des costumes traditionnels. Avec Yohkiro, le cinéma de Gosha atteint là un nouveau palier et la transition entre l'homme et la femme qui ne paraissait pas évidente pour lui et son public, s'avère être une réussite aussi bien formelle (les plans sont plus longs et plus aériens) qu'informelle, car son cinéma suivant une frise chronologique, il ne pouvait que changer son fusil d'épaule en abandonnant la figure du samouraï (un brin de nostalgie envahit tout de même la première scène) pour celles de la femme fatale. L'érotisme est beaucoup moins prégnant et est surtout distillé dans la grâce des mouvements féminins et dans leurs regards poudrés. Seul grand regret de cette séance: lorsque la scène finale d'Ogata atteint son paroxysme chez le coiffeur, je me suis mis à imaginer ce qu'aurait pu donner le cinéma de Gosha s'il avait décidé de suivre la voie du polar.

6,5/10

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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Ven 08 Mai 2015, 12:33

J'en avais pensé a peu près la même chose, notamment sur le changement de style visuel chez Gosha qui est étrange et dont on finit vite par s'habituer.

Sinon le trailer que t'as mis c'est celui de Dans l'Ombre du Loup. :chut:
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Jack Spret » Ven 08 Mai 2015, 12:38

Ouais je pense que ça colle davantage à son nouveau style et au changement de sexe des protagonistes.

Merci pour la BA, il avait pas pris en compte mon c/c :super:


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Adieu, ma jolie - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Ven 05 Juin 2015, 15:33

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Adieu, ma jolie - Dick Richards - Etats-Unis - 1975

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Los Angeles, 1941. Le détective Philip Marlowe est engagé par Moose Malloy, qui vient de purger sept ans de prison. L'ex-taulard souhaite retrouver Velma, son ancienne petite amie. A priori, l'affaire est on ne peut plus banale. Pourtant, plus l'enquête de Marlowe progresse, plus les coups bas se multiplient. Pressions, enlèvement, tentatives d'assassinat : tout se passe comme si quelqu'un tentait d'empêcher la découverte d'une vérité qui pourrait éclabousser quelques personnalités haut placées...

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Troisième adaptation au cinéma du second roman de Raymond Chandler, le film nous remet aux prises avec le célèbre détective privé Philip Marlowe, toujours aussi expéditif qu'alcoolique. Et je dois avouer que Robert Mitchum l'incarne à la perfection, bien moins dandy qu'Humphrey Bogart mais beaucoup plus terre à terre et donc, beaucoup plus identifiable. D'ailleurs, Michael Winner réutilisera Mitchum pour réincarner le détective dans le remake de The Big Sleep.
Mais passons au film qui, tout noir qu'il est, possède les caractéristiques et les clichés inhérents au genre (la femme fatale, le gangster, la brute, le flic pourri) sans pour autant passer à côté de son sujet. Il a le mérite d'être court et bien moins pompeux que d'autres adaptations de Chandler. Et il a un casting de seconds couteaux assez impressionnants (Joe Spinell, Sylvester Stallone, Jim Thompson). Je crois bien n'avoir jamais vu de films avec Charlotte Rampling encore bien conservée (un regard envoûtant !)
Basant son rythme sur un flashback à rallonge qui s'arrête avant le climax final, Richards utilise parfaitement son temps pour nous exposer les différents protagonistes et enjeux sans nous chercher à nous perdre en mystifications (ce qu'adore les films noir en général). A conseiller aux amateurs de Mitchum et à ceux qui auraient compulsé tout ce qui se fait de bon dans le genre.

6,5/10



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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Ven 05 Juin 2015, 15:34

Cool, je l'ai en stock celui-là, je l'avais pris un peu a contre-coeur malgré le casting sympa mais je suis plus rassuré là.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2015

Messagepar Jack Spret » Ven 05 Juin 2015, 15:37

Surtout que c'est intéressant à voir dans le sens où c'est la première vraie production de Jerry Bruckheimer :super:


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