[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Ligne verte (La) - 9/10

Messagepar Alegas » Mar 24 Mai 2022, 16:53

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The Green Mile (La ligne verte) de Frank Darabont
(1999)


Voilà une revision qui s’imposait, étant donné que je n’avais pas revu depuis le film une bonne quinzaine d’années, et sans surprise c’est toujours aussi bien. Après Shawshank Redemption, Darabont était attendu au tournant par la critique, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est bien resté dans sa zone de confort, tant il livre un film très proche : adaptation de Stephen King, milieu carcéral, des héros bienveillants face à des bad-guys sans grandes nuances, durée généreuse pour bien traiter le récit et les personnages, bref le bonhomme est clairement en terrain connu, mais au final c’est loin d’être gênant car il livre un film aussi bon, voire meilleur sur certains points, et surtout très différent dans ses intentions et dans l’ambiance qu’il retranscrit.

Je n’ai pas lu le bouquin d’origine donc je ne pourrais pas dire si l’adaptation est aussi réussie que celle de Shawshank, mais on sent clairement qu’on est chez King, aucun doutes là-dessus, et le fait d’avoir du fantastique très bien dosé joue aussi pour beaucoup dans ce ressenti. Côté pitch, on pourrait résumer l’histoire à un quotidien de gardiens d’un couloir de la mort qui va être bouleversé par un détenu hors du commun, mais c’est évidemment bien plus complexe que ça, et pour le coup je trouve le film thématiquement très riche, ça parle du bien et du mal, d’amitié, du rapport entre l’homme et la violence, de la limite floue entre la bonté humaine et divine, de la mort et de comment l’approcher, bref c’est assez passionnant de voir ce que le récit délivre au fur et à mesure, justifiant pleinement ses personnages manichéens (comme dans Shawshank, c’est loin d’être un défaut).

Darabont a beau avoir une mise en scène très classique d’un point de vue purement formel, ça ne l’empêche pas de délivrer des séquences d’exception, que ce soit par leur violence, leur puissance narrative, ou par des manières intelligentes de les traiter visuellement (le fantastique, par exemple, est très bien intégré à l’ensemble, jamais on a l’impression de franchir une porte nous menant à un autre film, ça se fait très naturellement). Et puis dans le genre film qui te met les larmes aux yeux, ça se pose là, et pour le coup ça doit beaucoup à l’écriture des relations entre personnages qui est juste parfaite. Rarement on a autant ressenti l’amitié entre collègues de travail que dans ce film, et les relations entre geôliers et détenus sont vraiment bien gérées, même si je me doute que ça doit venir beaucoup du matériau d’origine.

L’autre grosse qualité du film, c’est bien évidemment le casting où tout le monde est bon : Hanks enchaînait alors les premiers rôles marquants, les seconds rôles Pepper/Morse/DeMunn/Cromwell font toujours plaisir à voir, et Michael Clarke Duncan trouvait là le rôle de sa carrière, à l’opposé de ce qu’on lui proposait d’habitude. Et puis j’avais complètement oublié que Sam Rockwell était dans ce film, avec ce qui était probablement l’un de ses premiers rôles marquants. La BO de Thomas Newman, tout en délicatesse et notes du sud des USA est très réussie, et la photo est également à la hauteur du reste du film. Au final, ça donne un très grand et beau film, probablement celui que je préfère de Darabont, et qui imposait ce dernier comme l’un des rares réals à avoir compris comment bien adapter Stephen King à l’écran (heureusement, Flanagan a rejoint le club depuis, car sinon on est pas spécialement gâtés).


"On the day of my judgment, when I stand before God, and He asks me why did I kill one of his true miracles, what am I gonna say ? That it was my job ?"


9/10
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Martin Roumagnac - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 25 Mai 2022, 17:25

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Martin Roumagnac de Georges Lacombe
(1946)


Agréablement surpris par ce Gabin finalement très peu cité, ce qui est assez étonnant vu que c’est le seul film qui le réunira avec Marlene Dietrich, avec qui il formait un couple glamour à l’époque. J’étais parti du principe que ça allait être un film assez mineur, surtout avec Lacombe à la réal, mais à l’arrivée, sans être un film à ranger parmi les meilleurs de la filmo de Gabin, c’est clairement un film très agréable à suivre et avec beaucoup de qualités. On va avoir Gabin qui joue un entrepreneur en maçonnerie, qui va tomber amoureux d’une riche femme interprétée par Dietrich, le truc étant que cette relation va faire jaser toutes les personnes autour du couple, du petit peuple au bar du coin voyant d’un mauvais oeil le fait que Gabin cherche à voler trop près du soleil, jusqu’aux aristocrates qui reprochent à Dietrich de fréquenter quelqu’un indigne de sa stature.

Une histoire d’amour dont découle plusieurs sujets sociaux donc, notamment de classes sociales, et c’est clairement la grande force du script car ça pousse peu à peu le récit vers la tragédie inévitable, surtout quand on rajoute un Gabin qui joue un personnage particulièrement jaloux. L’histoire d’amour est plutôt réussie, on croit à ce couple qui se n’attendait pas à s’attacher rapidement l’un à l’autre, mais qui a du mal à assumer pleinement la relation à cause du jugement des entourages, et puis faut avouer que ça prend une direction vraiment étonnante dans le dernier quart, avec un meurtre plutôt inattendu et deux séquence à la toute fin vraiment déchirante.

Pour son premier film d’après-guerre, Gabin trouve un rôle finalement assez proche de ceux qu’il jouait quelques années auparavant, sans que son âge et ses cheveux blancs ne viennent gêner quoi que ce soit. Le bonhomme trouve même dans ce film le moyen de rappeler quel super acteur il peut être : la fin de la séquence du tribunal où il apprend la vérité sans sortir un mot, c’est vraiment un moment saisissant de ce côté là. Dietrich, que je vois pour la première fois dans un film en langue française, s’en sort très bien aussi, et apporte ce qu’il faut de sensualité pour qu’on comprenne la passion que peut avoir Gabin et les autres hommes envers elle. Ce film confirme aussi que j’ai du mal avec Daniel Gélin, qui a la bonne gueule pour jouer un bel homme, mais qui a du mal à tenir tête à ceux qu’il a en face de lui (même si, pour le coup, ça sert le récit en question). La mise en scène de Lacombe est globalement fonctionnelle, mais il y a quelques séquences qui permettent au réalisateur de s’exprimer un peu plus, je pense notamment à la toute dernière où quasiment tout se joue avec le montage. Un bon film donc, très recommandable pour les fans de Gabin.


7/10
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Cavalier du désert (Le) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 26 Mai 2022, 19:31

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The Westerner (Le cavalier du désert) de William Wyler
(1940)


Quand on pense à William Wyler, on associe difficilement son nom au genre du western, et pourtant il en a réalisé quelques-uns à une époque, dont ce sympathique The Westerner. Alors bon, c’est pas un classique du genre, ni même un indispensable, mais c’est tout de même assez surprenant qu’il soit aussi peu connu, surtout avec une tête d’affiche comme Gary Cooper et un sujet qui a le mérite de créer la curiosité. On va donc avoir un film qui se déroule au moment où ce qui deviendra les USA est en pleine mutation : les colons s’installent de plus en plus pour s’établir avec des petites fermes, mais les cow-boys voient d’un mauvais œil cette nouvelle population qui installent des barrières, empêchant leur troupeau d’aller où bon lui semble, et forcément cela va créer des conflits. C’est dans ce contexte qu’on va suivre deux personnages, un cow-boy solitaire et le juge Bean (personnage réel qui délivrait la justice comme bon lui semblait, souvent de façon à empocher du pognon), d’abord dans l’adversité, puis dans l’amitié, pour essayer de trouver un terrain d’entente.

Si le sujet n’est pas follement original, ça a le mérite d’être plutôt bien traité, par contre on sent rapidement que ce qui fait le sel du métrage, c’est la relation entre Gary Cooper (fidèle à lui-même) et Walter Brennan (excellent dans le rôle du juge), et du coup il suffit qu’un des deux soit absent temporairement du récit pour donner un coup à l’intérêt du métrage. En ce sens, on peut noter un ventre mou à partir du moment où Cooper s’installe dans la famille de colons, mais heureusement une fois que la séquence de l’incendie arrive ça repart de plus belle, pour aboutir sur un final très bien écrit (j'aime bien comment la passion pour une femme qu'il n'a jamais vu va finalement le mener à sa perte). Le film a de beaux moments pour lui, permettant de constater la technique solide de Wyler, l’incendie déjà évoqué étant déjà un gros morceau, mais il y a aussi tout le duel final qui est vraiment cool (autant pour le choix du lieu de l’action, un théâtre, que pour la façon dont il est utilisé). Mais ce qu’on retient le plus du film, c’est vraiment Brennan et son rôle qui apporte beaucoup de comédie au récit, permettant au métrage d’avoir un équilibre réussi entre sujet grave et traitement plus léger. Pas un grand western, mais un titre tout de même très sympathique qui mérite qu’on y jette un œil.


6,5/10
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Volte/Face - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 27 Mai 2022, 16:25

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Face/Off (Volte/Face) de John Woo
(1997)


Si M:I 2 tournait régulièrement dans le lecteur dvd pendant mon adolescence, c’est vraiment Face/Off qui m’a permis d’apprécier le style de John Woo, et qui m’a persuadé de voir en lui non pas un simple faiseur, mais bien un artiste à part entière, avec une signature qui lui est propre. En cela, ce film aura toujours une place de choix dans mon cœur, et même s’il est clairement miné par quelques défauts, ça reste un de mes films d’action préférés, et le meilleur opus de son réalisateur durant sa période américaine (la version longue de Windtalkers arrivant pas loin derrière tout de même). Déjà, il faut souligner le fait que le film part déjà avec beaucoup d’avance via son pitch de base, dont le concept est tellement génial qu’on se demande pourquoi ça n’avait jamais été fait avant au cinéma. C’est exploité de façon très intelligente, jusque dans la direction d’acteurs où on se retrouve avec deux stars hollywoodiennes qui vont jouer sur leurs différences d’acting, et les voir chacun interpréter l’autre rend le film vraiment jouissif, quitte à ce que ça aille parfois dans le too much (on sent que le côté grave de Travolta et celui extraverti de Cage sont accentués au début, pour que le public accepte plus facilement lorsque ces caractéristiques passent d’un acteur à l’autre).

Après, faut avouer que c’est pas un grand script qui en découle, ça abuse de facilités pas gênantes sur le moment mais grossières quand on y repense (Cage qui revient en ville alors qu’il était au milieu de l’océan la scène d’avant) et la mièvrerie de Woo ne marche pas toujours (la fin avec le gamin qu’on remplace, c’est gênant :eheh: ), mais à mon sens ça assume largement le fait de ne pas se prendre trop au sérieux, et c’est ça qui rend le film plaisant à suivre, couplé au fait que ça rentre parfaitement dans certaines thématiques de Woo. Côté acting, gros boulot de la part de Cage et Travolta qui ont l’air de vraiment s’amuser à jouer le registre de l’autre (Travolta est même meilleur quand il joue Cage que quand il se joue lui-même :mrgreen: ), c’est clairement l’une des grandes qualités du métrage. Autre point fort : la mise en scène de Woo qui trouve là un juste milieu entre le conventionnel hollywoodien des années 90 et le style du cinéaste, autant dire que ça marche très bien dans l’ensemble, avec des séquences réussies et des plans iconiques à souhait (l’introduction avec le sniper, Cage arrivant à l’aéroport, la découverte de ses flingues, les deux personnages séparés par un miroir, l’église), et il y a même une violence graphique suggérée qui est bienvenue, notamment pour tout ce qui touche au transfert de visage, genre le réveil de Cage où il se touche la face du bout des doigts, ou le plan du reflet dans les lunettes du chirurgien (plan qui m’avait beaucoup marqué à la découverte).

Côté montage, ça souffle le chaud et le froid : autant on a pas la lisibilité qu’on peut avoir dans d’autres films de Woo (c’est flagrant sur la fusillade chez le pote de Castor Troy ou sur le gunfight dans l’église), autant on vient bien que ce dernier a pu imposer sa patte sur plusieurs effets de style, genre le premier plan où on découvre le bad-guy avec la tête de Travolta il y a un enchaînement du plus bel effet où on reconnaît bien le réal, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Sinon, côté BO, c’était le premier gros travail signé John Powell, et même s’il était à fond dans le style Media Ventures, faut avouer que ses thèmes ont grave de la gueule, c’est vraiment une musique à ranger à côté de celles de The Rock ou de Speed, pour situer le niveau. Face/Off, c’est ni plus ni moins qu’un des incontournables du film d’action des années 90, en plus d’être l’une des réussites de son réalisateur (n’en déplaise aux grincheux qui ne jurent que par ses films HK).


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Ven 27 Mai 2022, 17:19

Déjà, il faut souligner le fait que le film part déjà avec beaucoup d’avance via son pitch de base, dont le concept est tellement génial qu’on se demande pourquoi ça n’avait jamais été fait avant au cinéma


Parce que les chances de virer au nanar étaient très élevées ?

Sinon, petite réflexion à la Pabel : Alessandro Nivola dans ce film me fait maintenant penser à Durandal :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Ven 27 Mai 2022, 20:43

Euh...

Nan. :chut:
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Allez, Mark, c'est Sophie qui te demande de revenir!
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Jardinier d'Argenteuil (Le) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Dim 29 Mai 2022, 13:12

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Le Jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois
(1966)


Sans nul doute un des films de Gabin les moins bons que j’ai pu voir, et ça me déçoit d’autant plus que la seule autre collaboration Gabin/Le Chanois que j’avais vu jusqu’ici, Le cas du docteur Laurent, m’avait grandement enthousiasmé. Ici, ça sent le film extrêmement mineur de fin de carrière, autant pour le réalisateur (qui arrêtera le cinéma ensuite) que pour Gabin, qui est ici en mode automatique, bien que son rôle soit assez plaisant dans le sens où c’est clairement un personnage dans la lignée de ceux qu’il incarnait à l’époque, à savoir un protagoniste symbolique d’une vieille France qui disparaissait de plus en plus. Sans surprise, le film rentre complètement dans ce propos à sens unique : Gabin y joue un jardinier qui veut juste vivre sa vie tranquille avec son jardin, quand bien même les autorités lui incitent à rentrer dans le rang et que les tours HLM poussent autour de lui, son secret étant qu’il fabrique des faux-billets pour avoir juste de quoi vivre sans avoir à rendre de comptes à personne. Son quotidien va être chamboulé par l’arrivée de deux jeunes amoureux qui vont découvrir sa combine, et l’inciter à fabriquer plus de billets afin de leur permettre d’avoir la belle vie. On s’en doute : ça ne va pas être aussi simple que ça, et si on cumule un Gabin qui préfère aller peindre dans la nature sans prévenir personne, et les deux jeunots qui font gaffe sur gaffe, ça va donner une aventure rocambolesque qui ira jusque dans le sud de la France. Manque de bol : le film n’est jamais passionnant, et à mon sens le problème vient de deux aspects.

D’une part, je trouve le film globalement mal raconté, et la première demi-heure en est un bel exemple : on passe d’un personnage à l’autre sans savoir pourquoi, on commence des storylines pour les zapper ensuite, pour les reprendre plus tard, et Le Chanois tente des séquences entières où on suit un personnage sans avoir aucune idée de ce qu’il compte faire, sauf que ça tombe complètement à plat (la scène avec Gabin qui part chercher de la petite monnaie dans Paris, c’est beaucoup trop longuet pour un spectateur qui n’a pas encore l’information de la fabrication des faux-billets). D’autre part, le discours en mode vieux con trouve ici ses limites, vu que ça va vraiment à sens unique. Les deux jeunes sont, jusqu’à la fin, montrés comme des irresponsables cupides et fainéants, pendant que Gabin est le mec qui a tout compris à la vie et qui ne rate jamais ce qu’il entreprend (la scène du casino). Zéro évolution des personnages en cours de film, et si on ajoute à ça une volonté d’avoir Gabin au milieu de séquences purement 60’s (le passage sur le bateau), ça donne un résultat terriblement gênant. C’est, en plus, filmé de façon automatique, et pour le coup autant j’avais adoré Le cas du docteur Laurent autant là ça a vraiment la gueule d’un téléfilm. Gabin mène le show, en mode automatique certes, mais le rôle lui va très bien, et malheureusement c’est bien le seul acteur à sauver, parce que c’est pas le duo Vernier/Pulver qui va rendre le film plus agréable, loin de là. On notera aussi un caméo complètement inutile de Gainsbourg, à l’image de la scène où il apparaît, et la présence de Curd Jürgens. Ni un bon film sur le relais d’une génération française à une autre, ni une comédie passable, c’est clairement un film plus qu’anecdotique de fin de carrière, à éviter.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Dim 29 Mai 2022, 13:14

la seule autre collaboration Gabin/Le Chanois que j’avais vu jusqu’ici, Le cas du docteur Laurent, m’avait grandement enthousiasmé


Ils ont également signé Monsieur qui est très bien.

Celui-là, effectivement... C'est le néant artistique.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Dim 29 Mai 2022, 13:17

Oui j'avais déjà ajouté Monsieur à ma watchlist suite à ta recommandation, rien que la perspective de voir Gabin et Noiret dans le même cadre m'enchante.
J'espère par contre que Liselotte Pulver est plus supportable que dans celui-ci. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Dim 29 Mai 2022, 13:19

Il y a Mireille Darc en soubrette, ça compense.

(En fait, c'est un film fait pour Pabel)
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J'ai le droit de vivre - 8/10

Messagepar Alegas » Mar 31 Mai 2022, 11:57

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You only live once (J'ai le droit de vivre) de Fritz Lang
(1937)


Ayant maté tout ce que je voulais voir dans sa période allemande pré-exil, j’attaque désormais la période américaine de Lang, et pour le coup je tombe sur une belle surprise avec ce film récemment restauré. Second film américain de Lang donc, et l’un de ceux qui vont établir sa nouvelle renommée, puisque le métrage va rencontrer un certain succès et être considéré comme l’un des premiers grands films noir de l’histoire. Le pitch fait un peu penser à celui de Deux hommes dans la ville, mais avec une quarantaine d’années d’avance : un criminel sort de prison avec la ferme intention de vivre enfin une vie normale avec sa compagne qui l’a longtemps attendu, le problème étant que la réinsertion, notamment sur le plan professionnel, va être très compliqué, jusqu’au jour où il devient le principal suspect d’un braquage de banque. J’éviterais de spoiler le reste du métrage pour ne pas gâcher la surprise, mais le récit ne manque pas de surprises, notamment dans ses deux tiers avec la mort d’un personnage important, un dernier acte qui fait indirectement référence à Bonnie & Clyde, ou encore un suspense qu’entretient Lang sur la culpabilité autour du protagoniste principal, qui marche vraiment bien car effectivement le quotidien de Fonda au début du film est tellement difficile qu’on comprend aisément qu’il pourrait franchir la barrière de la légalité.

De la part de Lang, je n’attendais clairement pas un récit jouant sur l’émotion, et du coup le film m’a vraiment surpris sur ce point, autant de la part du script lui-même qui joue à fond sur le fait qu’on sait très bien que ça va mal finir malgré les quelques séquences heureuses du début (Lang annonce même la couleur avec la scène de l’étang du motel, avec l’eau qui se trouble lorsque le couple évoque son avenir :| ), que de la part du casting : Henry Fonda, comme souvent, est excellent de bout en bout et l’empathie fonctionne à fond, mais aussi grosse surprise de la part de Sylvia Sidney qui a quasiment réussi à m’arracher une larme lors de l’une de ses scènes. La mise en scène de Lang est assez sublime dans son genre, on sent qu’il a apporté tout son savoir-faire acquis outre-Atlantique mais qu’il l’adapte à son nouveau pays, et ça donne des séquences qui flattent la rétine : le braquage qui rappelle des scènes des Espions du même réalisateur :o , la séquence dans la cour de la prison avec une superbe photographie :love: , ou encore le final sans concessions. Le seul reproche que j’aurais à faire sur le film viendrait du montage du dernier acte, qu’on sent précipité, et pour le coup je pense que ça doit venir du fait que le film avait subi un remontage avant sa sortie, Lang ayant filmé quinze minutes de séquences apparemment très violentes qui ont été virées pour rendre le film plus acceptable. Dommage que ces scènes semblent désormais disparues, j’aurais vraiment été curieux de voir le film tel que Lang l’avait envisagé à la base. Un très beau Lang que je conseille ardemment, et qui donne sérieusement envie de voir son précédent avec la même actrice, Fury.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Mar 31 Mai 2022, 12:24

J'en ai un bon souvenir, même si je noterais pas aussi haut mais l'avant-gardisme de son sujet fait que ça vaut le détour.
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Mer 01 Juin 2022, 10:13

BILAN MAI 2022


Films vus :

165 : Vortex, Gaspar Noé, 2022, Ciné VF : 7/10
166 : Lost horizon, Frank Capra, 1937, DVD VOST : 5/10
167 : Les vécés étaient fermés de l'intérieur, Patrice Leconte, 1976, DVD VF : 7/10
168 : Le laboratoire de l'angoisse, Patrice Leconte, 1971, DVD VF : 6/10
169 : Chungking Express, Wong Kar-wai, 1994, Blu-Ray VOST : 7,5/10
170 : Contact, Robert Zemeckis, 1997, Blu-Ray VOST : 8/10
171 : Monkey business, Norman Z. McLeod, 1931, DVD VOST : 5/10
172 : Un drôle de paroissien, Jean-Pierre Mocky, 1963, Ciné VF : 7/10
173 : Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Sam Raimi, 2022, Ciné VOST : 4,5/10
174 : Aladdin, Ron Clements & John Musker, 1992, Ciné VF : 8,5/10
175 : A free soul, Clarence Brown, 1931, DVD VOST : 6/10
176 : Top hat, Mark Sandrich, 1935, DVD VOST : 6,5/10
177 : The green mile, Frank Darabont, 1999, Blu-Ray VOST : 9/10
178 : Martin Roumagnac, Georges Lacombe, 1946, Ciné VF : 7/10
179 : Face/Off, John Woo, 1997, Blu-Ray VOST : 7,5/10
180 : The Northman, Robert Eggers, 2022, Ciné VOST : 8,5/10
181 : Pulp Fiction, Quentin Tarantino, 1994, Ciné VOST : 10/10
182 : Cast away, Robert Zemeckis, 2000, Blu-Ray VOST : 9/10
183 : The little matchgirl, Roger Allers, 2006, TV VO : 8/10
184 : Night nurse, William A. Wellman, 1931, DVD VOST : 5,5/10
185 : Mutafukaz, Shōjirō Nishimi & Guillaume Renard, 2018, TV VF : 3/10
186 : Seuls Two, Éric Judor & Ramzy Bedia, 2008, TV VF : 1,5/10
187 : You only live once, Fritz Lang, 1937, Ciné VOST : 8/10
188 : W., Oliver Stone, 2008, TV VOST : 5,5/10
189 : Leave her to heaven, John M. Stahl, 1945, Ciné VOST : 6/10
190 : Le jardinier d'Argenteuil, Jean-Paul Le Chanois, 1966, DVD VF : 3,5/10
191 : The Westerner, William Wyler, 1940, TV VOST : 6,5/10
192 : Le jour se lève, Marcel Carné, 1939, Blu-Ray VF : 10/10
193 : What lies beneath, Robert Zemeckis, 2000, Blu-Ray VOST : 6,5/10
194 : Wicked City, Yoshiaki Kawajiri, 1987, TV VOST : 7/10
195 : La veuve de Saint-Pierre, Patrice Leconte, 2000, DVD VF : 7/10
196 : As bestas, Rodrigo Sorogoyen, 2022, Ciné VOST : 8/10
197 : Les yeux sans visage, Georges Franju, 1960, Blu-Ray VF : 7,5/10
198 : Top Gun : Maverick, Joseph Kosinski, 2022, Ciné VOST : 7,5/10
199 : Rebecca, Alfred Hitchcock, 1940, Blu-Ray VOST : 6/10
200 : Decision to leave, Park Chan-wook, 2022, Ciné VOST : 7/10
201 : Shock Corridor, Samuel Fuller, 1963, Ciné VOST : 7/10
202 : Hearts of Darkness : A filmmaker's apocalypse, Fax Bahr, George Hickenlooper & Eleanor Coppola, 1991, Blu-Ray VOST : 8/10


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W. - L'improbable président - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mer 01 Juin 2022, 11:00

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W. (W. - L'improbable président) de Oliver Stone
(2008)


Voilà un Oliver Stone bien mineur qui a tendance à confirmer que, après l’échec financier de son Alexander, le réalisateur a clairement perdu son mojo. Si on voulait positiver, on pourrait dire qu’il y a du mieux par rapport à son précédent métrage, World Trade Center, mais faut dire que le résultat de ce dernier était tellement catastrophique que c’était difficile de faire pire. On a donc ici Stone qui exploite une de ses zones de confort, à savoir traiter la vie d’un président américain comme il avait pu le faire sur Nixon, sauf que pour cette fois il décide de le faire alors que le président évoqué est toujours en activité. Dès lors, le premier doute qui vient à l’esprit est le manque de recul potentiel que pourrait avoir Stone vis à vis de son sujet, et il faut bien avouer que c’est clairement l’un des gros soucis du film, même si Stone évite au passage, à ma grande surprise, quelques pièges.

Déjà, il faut concéder au film le fait qu’il ne tombe pas dans la facilité de la critique gratuite : traiter Bush fils par la moquerie aurait été aisé à faire, mais étonnamment Stone évite la majorité du temps cette tendance pour avoir un point de vue plus empathique avec son personnage. On va donc suivre à la fois la présidence de Bush sur les semaines précédant le début de la guerre en Irak, mais aussi ses débuts, de son passage à l’université jusqu’à son élection, en passant par ses débuts difficiles en politique, le tout avec la relation difficile avec son père, qui est pour lui un modèle dont il doit à la fois s’éloigner et dépasser. Nul doute que le fait que Stone soit du même âge que son personnage, qu’ils se soient rencontrés à l’université (dans le film, on croise l’espace d’une réplique un Oliver Stone jeune), et qu’ils aient eu tous les deux des rapports compliqués avec leur paternel, doit beaucoup jouer dans cette vision empathique du président. Il est du coup plus vu comme un incapable arrivé à son poste par accident et pour les mauvaises raisons, puis manipulé par Dick Cheney (excellent Richard Dreyfuss), que comme un mauvais bougre (la prestation de Brolin va aussi dans ce sens), et le film se termine même sur une note assez triste avec ce personnage seul sur un stade de baseball, fantasmant une vie qu’il n’aura jamais.

Le problème, c’est que malgré toutes ces bonnes intentions, le film n’arrive jamais vraiment à convaincre et à passionner. On suit ça avec un intérêt assez relatif, le montage bordélique passant d’une storyline à l’autre sans réelle cohérence n’aidant pas, et Stone filme ça sans grande passion, les seules séquences mémorables le sont vraiment grâce aux joutes de dialogues (la longue discussion aboutissant sur Cheney qui justifie la future attaque de l’Irak). Un film surprenant donc, mais tout de même assez décevant et oubliable de la part de son réalisateur qui, depuis, n’a jamais vraiment réussi à retrouver l’aura qu’il avait dans les années 90.


5,5/10
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Péché mortel - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 02 Juin 2022, 18:05

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Leave her to heaven (Péché mortel) de John M. Stahl
(1945)


Probablement le film le plus réputé de John M. Stahl, réalisateur dont je n’avais pas spécialement apprécié le seul film que j’avais vu jusqu’ici, et sans trouver que c’est spécialement un grand film comme certains cinéphiles (Scorsese, notamment, ne tarit pas d’éloges sur ce métrage, c’est d’ailleurs lui qui m’avait fait découvrir son existence) c’est clairement une valeur sûre et qui se regarde très bien. Alors déjà, le premier truc qui m’a étonné, c’est de constater à quel point on peut faire un réel parallèle entre ce film et Gone Girl, de son point de départ (un couple idyllique devient de plus en plus toxique l’un envers l’autre) jusqu’à un dernier acte où le suicide, maquillé en meurtre, d’une femme met à mal la réputation et crédibilité de son mari qui doit se défendre de son assassinat. J’ignore si Fincher avait ce Leave her to heaven en tête en faisant son film, mais je ne serais pas étonné qu’il y ait une légère inspiration pour le coup, même si les deux récits sont très différents dans ce qu’ils veulent raconter en sous-texte. L’autre chose qui étonne, c’est la forme visuelle, non pas forcément du côté de la réalisation qui est assez classique et fonctionnelle, mais plutôt dans le fait que ce soit une grosse production Technicolor avec tout ce que cela implique en termes de couleurs chatoyantes et de décors particulièrement bien mis en valeur. Ça n’a pas la qualité visuelle et l’inventivité d’un Powell/Pressburger de la même époque, mais ça reste néanmoins un film qui flatte la rétine, et si on ajoute à ça le fait qu’on a la belle Gene Tierney qui occupe l’écran la majorité du temps, ça ne fait que renforcer cette qualité.

Côté histoire, je suis déjà un peu plus partagé : le film a vraiment de bonnes choses à proposer, entre un personnage féminin qui devient complètement dingue à trop vouloir posséder l’homme qu’elle aime et un meurtre bien cruel au milieu du récit, il y a de quoi faire. Le souci, c’est qu’il faut aussi faire avec un début de film pas bien passionnant à suivre (je comprend l’intention de faire une romance idyllique au début pour mieux marquer le changement ensuite, mais il y avait moyen de faire quelque chose de plus court et/ou de plus prenant), un personnage de frangin tellement chiant qu’on en vient à épouser le point de vue de Tierney lorsqu’elle passe à l’acte (ce qui, du coup, amoindrit l'impact de son geste), et surtout une résolution complètement à côté de la plaque, genre il suffit que le mec dise à un tribunal que sa femme défunte a avoué un meurtre devant lui pour que ça l’innocente complètement. J’ignore si le public de l’époque pouvait déjà trouver ce final d’une facilité ridicule, mais en l’état pour un public d’aujourd’hui habitué aux films de procès, ça a du mal à passer. Côté casting, c’est Tierney qui tire le plus son épingle du jeu, le reste de la distribution étant nettement plus fade, par contre on notera tout de même un jeune Vincent Prince dans le rôle d’un avocat tombé sous le charme de l’héroïne principale. Pas un grand film à mes yeux donc, mais ça a assez de qualités pour faire une bonne séance qui reste en mémoire.


6/10
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