[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

J'accuse (1938) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 15 Sep 2022, 15:13

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J'accuse de Abel Gance
(1938)


Voilà un film que j’avais très hâte de découvrir suite à la vision l’année dernière du film qu’il reprend. On a donc ici un des premiers exemples de remake par un même réalisateur de sa propre œuvre, et pour le coup la symbolique est assez puissante derrière ce choix : J’accuse avait été réalisé en 1919 et condamnait la folie de la guerre à la sortie d’un conflit mondial, et Abel Gance décide de remettre à jour le récit alors que l’Europe s’apprête à sombrer à nouveau dans un massacre. Comme le dit un carton de fin, rajouté plusieurs années plus tard, cette seconde version se veut être la preuve que la France, jusqu’au bout, a cru qu’une solution pacifique était possible, et de ce fait le message que lance Gance se veut forcément plus puissant.

Ceci dit, il faut bien avouer que le film en lui-même est nettement moins convaincant que son aîné. C’est le premier film sonore du réalisateur que je découvre, et je pense qu’on tient là un bon exemple de metteur en scène qui n’aura pas vraiment su évoluer avec la technologie. En soi, le film se tient plutôt bien, mais pour peu qu’on ait encore en tête le film d’origine, la comparaison fait mal : d’un film virtuose aux idées de mise en scène flamboyantes pour son époque, on passe à un film très sage, comme si la réalisation de Gance n’avait pas évolué en vingt ans, et donc à un film qui semble très en retard sur son temps (quand on se dit que la même année sortait Le quai des brumes, ça la fout mal). De plus, Gance fait des choix narratifs assez curieux, sûrement par volonté de s’éloigner autant que possible du récit d’origine, mais pour au final arriver à quelque chose de vraiment pas fameux. Exit la longue partie d’exposition et de guerre du film de 1919, ici on arrive directement au passage où le meilleur ami du héros meurt, et donc la majeure partie du récit va se concentrer sur l’après-guerre, avec des storylines pas très convaincantes (tout le truc autour de Diaz qui crée le verre acier et qui sera repris à des fins militaires, gros bof). Du coup, il y a un peu l’impression de voir un film où Gance a réellement pensé son début et sa fin, mais qu’il a brodé comme il pouvait au milieu, et c’est chaud de constater que le film de 1938 a de sérieux coups de mou alors que le film original, pourtant deux fois plus long, se tenait bien mieux sur ce point.

Le final rattrape un peu ça, même s’il en fait beaucoup trop autant dans son traitement (Francen qui hurle dans toutes les langues à plusieurs reprises, ça fait plus sourire qu’autre chose) que dans sa finalité (il suffit que les morts reviennent et hop c’est la paix dans le monde), mais il a le mérite de délivrer quelques images très fortes, à l’image de ce défilé de gueules cassées. Mais là encore, je me demande vraiment si je ne préfère pas la version de 1919, qui avait ses défauts de longueur mais qui me paraissait plus équilibrée. Au final, ça donne un film intéressant sur bien des points, et à la note d’intention particulièrement louable, mais qui est nettement inférieur au modèle qu’il tente de renouveler.


5,5/10
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Iron Fists and Kung Fu Kicks - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 16 Sep 2022, 11:30

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Iron fists and kung fu kicks de Serge Ou
(2019)


Pas convaincu par ce documentaire qui, en moins de deux heures, cherche à raconter toute l’histoire du cinéma d’art martial hong kongais, et de l’influence qu’il a eu mondialement pendant des décennies jusqu’à aujourd’hui. Vaste sujet qui mériterait un film à la durée conséquente et à la construction travaillée, ce qui n’est pas vraiment le cas ici puisqu’on en face à un film qui, malgré le fait qu’il soit créé par des passionnés, ne fait finalement qu’effleurer les choses qu’il aborde. Du coup, ça donne un film qui peut être intéressant pour ceux n’ayant aucune connaissance du sujet (sans surprise, le passage que j’ai trouvé le plus captivant était celui où j’en savais le moins, à savoir l’histoire de la Shaw Brothers et son système de fonctionnement en interne), mais qui s’avère terriblement frustrant pour peu qu’on ait envie de creuser les films, réalisateurs, acteurs, thématiques abordés. Sentiment renforcé par le fait que le documentaire ne semble pas avoir de véritable fil rouge à suivre, et ça donne du coup un film qui part un peu dans tous les sens avec une construction très visible en petits chapitres (les influences sur les autres arts, c’est intéressant, mais pourquoi se contenter de débiter quelques lignes puis passer à autre chose ?).

A cela s’ajoute le fait que malgré l’envie d’aborder quasiment tout, on passe à côté de sacrés oublis, et en ce sens je ne comprend absolument pas comment on peut parler autant des acteurs de kung fu de blacksploitation, et à côté de ça complètement mettre de côté des mecs comme Jet Li ou Donnie Yen qui ne sont pas cités une seule fois. Peut-être un problème de droits, d’interviews qui n’ont pas abouti, mais en l’état ça donne un film qui semble très mal structuré. Et puis la forme visuelle du documentaire n’aide pas à l’indulgence : concrètement on dirait un de ces documentaires qui pullulaient sur les chaînes de la TNT dans les années 2000, avec montage épileptique (un comble quand les intervenants parlent de longs plans pour laisser respirer les chorégraphies), effets de style dans tous les sens, des couleurs partout, et des phrases bien sentencieuses toutes les minutes. Cerise sur le gâteau : la majorité des extraits sont présentés avec zéro information sur le film d’où ça provient, du coup j’ai vu un paquet de scènes intéressantes mais où j’ignorais complètement de quel film ça pouvait provenir pour pouvoir me le noter à côté. Ça donne un film pas toujours agréable à suivre malgré son sujet passionnant et son envie de lancer des pistes peu évoquées ailleurs.


5/10
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Rocco et ses frères - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 17 Sep 2022, 14:15

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Rocco e i suoi fratelli (Rocco et ses frères) de Luchino Visconti
(1960)


Dans le genre gros classique de cinéma que j’avais envie de voir depuis des années, ce film de Visconti se posait là, et c’est pas plus mal d’avoir attendu vu que ça m’a permis de le découvrir en salle. Visconti oblige, la durée peut faire peur (trois heures pour un drame social et familial, ça paraît énorme) mais à ma grande surprise ça passe plutôt bien de ce côté là. Le film n’évite pas quelques longueurs, même si je vois mal concrètement ce qu’on pourrait couper sans que cela ne fasse du mal au métrage (la version courte qui perd vingt minutes doit sûrement être un cran en-dessous), et surtout j’ai pas pigé pourquoi Visconti découpe son film par chapitres, chacun ayant vocation à traiter spécifiquement un des enfants alors qu’au final on a surtout deux des cinq personnages qui sont largement plus traités que les autres (Delon et Salvatori). Le film va suivre toute une famille qui émigre à Milan dans un contexte de pauvreté d’après-guerre assez prononcé, et si la première heure, très réussie de par son authenticité, est surtout une mise en contexte pour ce qui va suivre, le reste va être presque de l’ordre drame romantique, notamment à partir d’une scène de viol assez marquante qui déboule sans prévenir.

A partir de là, c’est vraiment un récit axé autour de trois personnages : Delon et Girardot qui jouent deux amants, et Salvatori qui est clairement l’un des personnages les plus ambiguës que j’ai pu voir dans un film. Le mec passe son temps à faire les pires saloperies possibles aux autres, mais d’un autre côté on ne peut pas s’empêcher, comme Delon, d’avoir de la pitié pour lui, étant donné qu’il est en partie une conséquence de son époque, avec cette jeunesse paumée qui ne sait plus dans quelle direction aller. Plus que pour sa mise en scène finalement assez discrète, le film vaut surtout pour son casting impeccable (le trio déjà évoqué est excellent, et on a Claudia Cardinale dans un rôle très secondaire) et son côté fresque assez dense mais finalement toujours à hauteur d’homme et concentrée autour des mêmes personnages. La musique de Nino Rota est très jolie, et annonce en partie un style qu’on retrouvera dans The Godfather. A l’arrivée, ça donne un beau film qui me réconcilie en partie avec ce réalisateur, moi qui avait moyennement apprécié Le Guépard.


7/10
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Note: 8,5/10
Auteur: Milkshake

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Dédée d'Anvers - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 17 Sep 2022, 22:01

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Dédée d'Anvers de Yves Allégret
(1948)


Un peu déçu vu ce que j’en avais lu récemment, j’espérais quelque chose un peu comme Casque d’or, et même si on peut rapprocher les deux films sur plusieurs points le Becker lui est quand même nettement supérieur. Le pitch est plutôt intriguant, puisque le personnage principal s’avère être une prostituée coincée à Anvers par un mac un brin possessif, et qui va tomber amoureuse d’un capitaine de navire qui, forcément, va lui donner des envies de découvrir d’autres horizons. Cela donne une histoire pas déplaisante sur le papier, à mi-chemin entre Casque d’or et Le quai des brumes, et globalement y’a un vrai feeling film d’avant-guerre, probablement parce que le film a longtemps été developpé des années auparavant autour de Gabin (qui ne l’a donc finalement pas fait et qui l’a regretté).

Le script est un peu inégal, d’un côté on a une ambiance qui fonctionne bien et des personnages réussis (j’aime beaucoup celui de Blier notamment, qui apporte une nuance bienvenue dans le milieu de la prostitution), et de l’autre on a une histoire d’amour dont on peine à croire le côté passionnel (pas convaincu du tout par Pagliero qui fait vraiment Gabin du pauvre) et une storyline pas bien passionnante autour d’un trafic. Du coup, ça donne un film qui se suit sans ennui, mais sans qu’on soit captivé non plus par ce qu’on nous raconte. Il y a bien Signoret et Blier qui réhaussent l’ensemble, la mise en scène d’Allégret qui se permet quelques fulgurances (j’adore le panoramique qui ouvre le film, et on a à un moment un plan POV de descente d’escalier qui est bien foutu pour l’époque) et un moment de violence très surprenant sur la fin (qui a probablement provoqué son interdiction moins de 16 ans à sa sortie), mais il manque tout de même un truc pour rendre le film plus que sympathique.


6/10
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Uns et les autres (Les) - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 18 Sep 2022, 17:38

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Les uns et les autres de Claude Lelouch
(1981)


Ceux qui me connaissent un minimum savent que je suis très loin d’être un aficionado du cinéma de Claude Lelouch. Aussi bien dans la comédie que dans le drame ou la romance, c’est un réalisateur qui ne me parle absolument pas, et dont le style très amateur, la faute à sa façon de penser la mise en scène à coups d’improvisations, ne peut que provoquer le rejet chez moi. Mais le fait est qu’il existe une exception avec ce Les uns et les autres, film choral que j’avais beaucoup apprécié lorsque je l’avais découvert en dvd pendant mon adolescence. J’ai longtemps mis de côté la revision fatidique, étant quasiment persuadé que je reverrais le film à la baisse, mais à ma grande surprise je suis ressorti avec le même amour pour ce métrage unique en son genre. Car pour le coup, je pense que si j’apprécie autant ce film, c’est aussi parce qu’il n’a pas vraiment d’équivalent dans le cinéma français, on parle tout de même d’un long-métrage de trois heures au casting international, qui va raconter l’histoire de trois générations, des années 30 aux années 80, de plusieurs familles françaises, russes, américaines et allemandes. Pour pousser encore plus loin la proposition, c’est un film qui va surtout s’exprimer musicalement, et ainsi délaisser autant que possible les dialogues, sans que ça ne soit gênant pour le spectateur.

A revoir le film, et en ayant vu d’autres Lelouch entre temps, on se demande si c’est vraiment lui derrière la caméra, tant la mise en scène se veut aussi flamboyante que possible. Plans-séquences, mouvements de grue, steady-cam, travellings circulaires, caméra qui monte et descend au milieu d’un escalier en colimaçon, on sent une envie de faire du pur cinéma, et ce même si on devine que c’est fait avec un budget pas toujours à la hauteur des ambitions du réalisateur (les quelques passages montrant la guerre sont loin d’être les plus réussis). Mais la grande force du film, c’est clairement cette proposition toute simple et qui marche, celle de faire une sorte de grande fresque de l’histoire occidentale du 20ème siècle, mais à travers des nobodys, des petites gens à l’histoire souvent tragique, et dont le point commun est un amour passionnel de la musique ou de la danse, amour qui va tous les lier dans un climax final alors que rien ne semble les destiner à se rencontrer. Le fait d’orienter le métrage vers quelque chose de très musical permet en plus de pallier un gros défaut du cinéma de Lelouch en général : j’ai beaucoup de mal à la considérer comme un bon directeur d’acteurs, lui qui laisse généralement ces derniers improviser pour le besoin de ses films. Ici, le fait de n’avoir que peu de dialogues permet de cacher la misère, et d’ailleurs autant le film fonctionne très bien lorsque les personnages s’expriment à travers les silences ou la musique (ça force aussi Lelouch à raconter son film par l’image plutôt que par les mots, par exemple chaque protagoniste est présenté avec une musique mise en situation plutôt qu’avec des dialogues), autant on voit vite les limites dès que ça cause pour certains personnages.

Pour un film de trois heures, je suis de nouveau surpris de constater à quel point ça ne paraît pas durer aussi longtemps, et ce même si on n’évite pas le côté inégal des storylines : autant les deux premières heures ont pas vraiment de quoi se reprocher sur ce point, autant la dernière a ses personnages et storylines moins convaincantes, genre la bande de copains avec Bohringer et Villeret (pas compris d’ailleurs à quoi sert son pétage de plomb avec les prostituées :? ) ou l’ado insupportable qui finit par chanter avec Géraldine Chaplin :evil: . Le reste, heureusement, tient vraiment la route, et certains arcs ont une certaine puissance émotionnelle avec la durée, notamment celle du gamin abandonné par le couple juif pour lui sauver la vie, et que la mère va rechercher pendant des décennies ensuite. Globalement, le film est bourré de séquences marquantes : le climax avec le Boléro évidemment :love: , mais aussi la représentation à New York par le compositeur allemand, le passage à l’Occident par le danseur russe illustré par un ralenti, la libération de Paris avec d’un côté les célébrations et de l’autre les femmes tondues, les retrouvailles à l’asile (géniale celle-là, tout en simplicité visuelle :love: ), le retour des camps de concentration, etc… alors qu'au final ça ne fait que montrer des scénettes de passages importants des vies de chacun. Sur le papier, c'est casse-gueule (c'est typiquement le genre de concept que je pourrais détester ailleurs), mais à l'écran ça fait sens.

Côté casting, ça peut faire très peur car on est vraiment face à une distribution pour le moins inégale en termes de talents, c’est pas tous les jours qu’on voit un film avec James Caan et Francis Huster quoi :mrgreen: , mais comme dit plus haut le fait de s’émanciper autant que possible des dialogues fait que ça fonctionne. J'aurais juste un bémol sur le fait qu'on choisisse parfois les mêmes acteurs pour incarner père/fils ou mère/fille, ça sort un peu du film et surtout, pour quelqu'un qui découvre le métrage, ça doit brouiller pas mal la compréhension générale (j'avais dû être un peu perdu moi-même à la première vision). C’est pas forcément un film que je recommanderais à tout le monde, la proposition étant assez extrême il y a moyen de ne pas y trouver son compte (déjà, ceux qui n’aiment pas la musique classique et la danse, je pense que vous pouvez oublier), mais le fait est qu’avec ce métrage j’ai enfin l’impression de voir Lelouch faire du cinéma dans une sorte d’immense célébration artistique, et faut avouer qu’il y arrive rudement bien.


8/10
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Captive aux yeux clairs (La) - 4/10

Messagepar Alegas » Lun 19 Sep 2022, 16:04

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The big sky (La captive aux yeux clairs) de Howard Hawks
(1952)


Grosse déception pour le coup : découvrir Rio Bravo puis celui-ci quelques jours plus tard, c’est vraiment tomber de haut :eheh: . Pourtant, la présentation sur le dvd par Serge Bromberg prévenait en précisant que c’est du western plus que classique, avec les personnages au centre du récit et une volonté de mettre de l’action de côté, mais j’espérais tout de même un métrage un minimum rythmé et pas un film d’aventure à papa. Concrètement, le film aisément se résumer à son pitch qui résume les deux heures de récit : c’est vraiment juste une histoire de trappeurs qui remontent un fleuve avec une indienne comme passagère, et où deux amis vont tomber sous le charme de la demoiselle, ce qui va forcément créer quelques tensions au sein de ce triangle amoureux.

Dès le début, j’ai senti que ça n’allait pas être un film pour moi : tout est traité avec trop de légèreté (la rencontre entre les deux héros pose le niveau, ça se cogne mais ça n’oublie jamais de faire une blague derrière :evil: ), les menaces se sont jamais vraiment prises au sérieux, chaque situation grave est désamorcée peu après, et puis, cerise sur le gâteau, on a des chansons dès que c’est possible (j’ai pas compté mais ça doit chanter facilement une bonne dizaine de fois sur la totalité du film). A cause de cela, l’intrigue n’est jamais prise au sérieux et les personnages peinent vraiment à exister, le pire étant la relation d’amitié entre Kirk Douglas et Dewey Martin à laquelle il est franchement difficile de croire (faut dire qu’avec un début pareil, c’était très mal parti, on se croirait dans un sketch improvisé). Je vois bien la volonté de Hawks de faire un film très contemplatif, avec des péripéties qui se comptent sur les doigts d’une main, mais il faudrait à côté de ça une écriture solide pour que ça tienne la route, et là c’est très loin d’être le cas, chose qui vient peut-être du fait que le film était une commande suite au succès de Red River du même réalisateur.

A cela s’ajoute le casting pas folichon où même Kirk Douglas est en mode automatique, mais il reste aisément le meilleur acteur de la distribution, surtout face à Dewey Martin qui incarne son personnage de la façon la plus fade possible, idem pour l’actrice qui joue l’indienne, qui est une mannequin à la base et ça se ressent beaucoup. L’utilisation à de nombreuses reprises de la voix-off est complètement inutile, et fait ajout de dernière minute pour combler des lacunes narratives, ça achève de rendre le film extrêmement monotone. Ça se rattrape un peu formellement avec le savoir faire de Hawks qui signe quelques jolis plans, notamment lorsqu’il s’agit de filmer les grands espaces ou les habitudes des trappeurs (on a notamment une biche catapultée :mrgreen: ), c’est juste dommage que ce soit au service d’un film aussi moyen. Pour le coup, je serais pas étonné que ce soit le western le moins réussi de la carrière de Hawks, à confirmer par la suite.


4/10
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Film: Captive aux yeux clairs (La)
Note: 5/10
Auteur: Val

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Flee - 8,5/10

Messagepar Alegas » Mar 20 Sep 2022, 10:33

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Flugt (Flee) de Jonas Poher Rasmussen
(2021)


J’avais beau être bien hypé par le consensus critique et public et les nombreux prix qu’il a reçu un peu partout, j’avais fait en sorte de ne rien savoir sur ce que racontait ce film, et grand bien m’en a pris car la surprise n’en a été que plus grande. Je savais que c’était un film d’animation documentaire, mais pour le coup je ne pensais pas que le traitement serait aussi réussi : c’est vraiment un film qui traite un sujet documentaire, mais qui le fait comme s’il racontait une fiction, et en ce sens c’est un métrage qui se rapproche très facilement de Valse avec Bachir, film qui reste encore aujourd’hui un de mes films d’animation préférés ever.

Je partais donc déjà plus ou moins conquis avec ce choix narratif, mais là où le film m’a vraiment cueilli c’est évidemment au niveau de son histoire elle-même, où un immigré afghan vivant au Danemark depuis plusieurs années revient sur son enfance et adolescence, et notamment sur les évènements qui l’ont mené de son pays d’origine à sa situation actuelle. On se doute assez rapidement que ce qu’on va nous raconter ne va pas être joyeux, et ça se confirme par la suite avec les conditions de vie précaires au quotidien, les expériences malheureuses avec les passeurs pour quitter un pays ou tout simplement le fait que la famille doit sacrifier son unité pour permettre à chacun de vivre dans un pays libre. Ceci dit, c’est pas un film qui tombe dans le pathos, ça traite son sujet avec beaucoup de finesse malgré le fait qu’on aborde un point de vue unique et très personnel (pendant une bonne partie du métrage, on suit l’histoire du héros à travers une interview qu’il donne), et surtout on sent une volonté de ne pas faire un film dépressif, bien au contraire, c’est un récit qui conserve une grosse lueur d’espoir tout le long, et qui pousse les personnages à continuer leur quête d’une vie meilleure.

Le film est parsemé de scènes assez marquantes : l’enfance en Afghanistan, l’arrivée en Russie et la découverte des conditions de vie locales, le passage sur le bateau avec la découverte du paquebot (superbe cette scène de désillusion totale), la courte relation amicale avec le jeune homme lors du passage au Danemark, le mensonge sur le destin de la famille, et puis il y a cette séquence touchée par la grâce où le héros révèle son homosexualité à sa famille, et là pour le coup c’est probablement un des moments de cinéma les mieux écrits et réalisés que j’ai vu depuis longtemps, c’est d’une beauté absolue :love: (et c’est bien aidé par la soundtrack très bien choisie sur ce passage). Globalement, que ce soit en termes d’écriture ou de travail visuel, je n’ai vraiment rien à redire, c’est du haut niveau. Clairement une des plus belles surprises de l’année dans le sens où je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre, et ça risque de rester l’un des films les plus émouvants de cette année.


8,5/10
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Ombre du vampire (L') - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 21 Sep 2022, 14:05

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Shadow of the vampire (L'ombre du vampire) de E. Elias Merhige
(2000)


Je ne me souviens plus comment j’avais entendu parler de ce petit film méconnu, mais dès que j’avais pris connaissance du pitch, j’avais envie de le voir. En gros, le film raconte l’histoire du tournage de Nosferatu au début des années 20, mais part du principe que Murnau, par une volonté d’authenticité, a demandé à un véritable vampire de jouer le rôle principal, en échange de quelques victimes le temps que durera la production (légende qui fut réellement pensée par certains spectateurs à l’époque tellement l’acteur était convaincant :mrgreen: ). Vu le côté absurde d’une telle revisite historique, on aurait pu penser que le film partirait sur quelque chose d’assez second degré, mais c’est finalement tout le contraire : c’est un film très sombre, traité avec le plus grand sérieux, et le film a en plus la qualité de ménager son suspens, avec d’un côté Murnau qui cache autant que possible la vérité autour de Max Schreck (allant jusqu’à dire que c’est un acteur de composition pour justifier le fait qu’il soit toujours en costume et maquillé) et de l’autre le reste de l’équipe qui va peu à peu se douter de la mascarade.

Le tout permet d’avoir un film assez fascinant à regarder pour ceux qui ont vu le film original, et pour les autres d’avoir un film fantastique dans le milieu du cinéma, ce qui est plutôt original. J’ignore à quel point le film respecte les conditions de tournage de Nosferatu, mais le fait est qu’on y croit (la reconstitution du bateau en plein milieu du château ! :love: ), et ça doit beaucoup à la mise en scène plutôt inspiré d’un réalisateur que je ne connaissais pas vraiment jusqu’ici (j’avais vite fait entendu de son film Begotten, mais ça s’arrêtait là) et qui ne semble malheureusement pas avoir eu de carrière ensuite. C’est con car formellement c’est plutôt classe, entre la fascination que semble avoir le réalisateur pour ses deux acteurs principaux, celle pour la figure vampirique ou le fait de marcher sur les traces d’un des plus grands films d’épouvante de l’histoire du cinéma. C’est bourré de jolis plans (Murnau et ses lunettes est iconisé au possible), de mouvements de caméra classieux (le plan de grue du studio avec les volets qui s’ouvrent :love: ) et la photographie est très travaillée, ce qui, du coup, me chagrine de l’avoir découvert dans une copie perfectible, mais il semble que ce soit le seul moyen de voir le film actuellement.

Côté casting, on retient surtout Willem Dafoe en Max Schreck tant il est le choix parfait pour le rôle (sa nomination à l’Oscar à l’époque semble plus que justifiée), mais John Malkovich en Murnau est tout aussi impeccable, et on a quelques seconds rôles solides avec notamment Udo Kier et Catherine McCormack. Dommage que le film perde des points sur sa seconde moitié de récit : on sent que ça peine pour en venir au climax, et ce dernier paraît un brin artificiel dans sa relation Murnau/Kier (qui était pourtant jusqu’ici la force du métrage), ça aurait peut-être mérité une écriture plus soutenue, quitte à rajouter quelques scènes pour densifier tout ça. Sinon, on notera que c’est un des rares films produits par Nicolas Cage mais sans ce dernier au casting, nul doute que son amour de l'expressionnisme allemand muet a dû jouer dans cette participation. Pas un grand film, mais une curiosité très sympathique qui ferait un parfait double-programme avec le classique de Murnau.


6,5/10
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Plumes de cheval - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 22 Sep 2022, 17:25

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Horse feathers (Plumes de cheval) de Norman Z. McLeod
(1932)


L’équipe des Marx et le réalisateur Norman Z. McLeod refont équipe pour ce film un an après Monkey business, et heureusement le résultat est nettement plus convaincant que ce dernier. Déjà, ça se veut nettement plus court (à peine plus d’une heure) et donc bien plus rythmé, ce qui n’est pas plus mal car le script a clairement pas de quoi durer plus, pour le coup on sent que les Marx utilisent plus l’histoire comme un prétexte pour des gags et des morceaux de bravoure, et c’est très bien comme ça. Dommage toutefois que les meilleurs moments du métrage se trouvent, à mon sens, dans sa première moitié : une fois qu’on a eu toute la scène du mot de passe, c’est difficile pour les Marx de rivaliser, même avec la grosse séquence finale qui se voudrait être le climax comique du film.

A cela s’ajoute le fait qu’on retombe parfois dans les travers habituels du groupe : les passages où l’un des frères montre qu’il sait jouer d’un instrument, c’est marrant sur un film, mais se les taper à chaque métrage c’est un peu relou :? . Au final, ça donne un film qui est probablement celui que je préfère des Marx so far, mais paradoxalement c’est aussi un film qui me confirme que le style des frangins a du mal à me convaincre entièrement, sans doute parce que c’est de l’humour plus théâtral que cinématographique au fond. J’espère que le prochain, avec un vrai réal aux commandes, me donnera tort, mais en l’état je me vois mal apprécier autant un film des Marx qu’un Keaton, Lloyd ou Chaplin.


6,5/10
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Petit frère (Le) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Ven 23 Sep 2022, 11:11

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The Kid Brother (Le petit frère) de Ted Wilde
(1927)


Deuxième film avec Harold Lloyd que je découvre, et deuxième claque. Alors autant pour Safety last j’étais quand même bien préparé vu le statut du métrage, autant là je ne savais pas trop à quoi m’attendre, et du coup grosse surprise de constater que c’est au moins aussi bon que le film emblématique de Lloyd. Pour poser le niveau, je trouve même que ça atteint la qualité de certains des meilleurs films de Buster Keaton, c’est dire si c’est bon. Pourtant, sur le papier, il n’y a rien de particulièrement exceptionnel, puisqu’on reste sur une histoire très classique à base de Lloyd qui joue le fils cadet d’un shérif, et qui s’avère être le vilain petit canard de la famille vu son physique qui n’impose pas le respect. Sauf qu’évidemment, une femme va venir changer tout ça et donner la force au personnage principal de s’émanciper et de prouver à la communauté qu’il n’est pas un bon à rien, autant dire que ce genre de script se trouve par dizaines, voire centaines, dans le cinéma comique de l’époque. Sauf que ce sont les péripéties et la façon dont elles sont mises en scène qui vont faire le sel du métrage, et là pour le coup on est sur du haut niveau : c’est particulièrement rythmé, les passages mémorables s’enchaînent à grande vitesse, et on a une réalisation qui va venir sublimer tout ça en participant activement au gag lui-même.

Exemple parmi tant d’autres : la scène où Lloyd grimpe au sommet de l’arbre pour pouvoir continuer à parler à la jeune femme qu’il vient de rencontrer et qui s’éloigne à l’horizon. N’importe qui aurait pu mettre cette séquence en boîte avec du champ-contre champ, ce qui aurait été efficace narrativement mais qui n’aurait pas spécialement été drôle. Mais en choisissant de faire un seul et unique plan, très compliqué (je n'ose même pas imaginer le nombre de répétitions qu'il a fallu pour synchroniser tout ça), où la caméra s’élève à trois reprises pour suivre l'ascension de Lloyd et pouvoir avoir la jeune femme visible dans le champ, ça fait que le gag fait partie intégrante de la mise en scène, la forme épouse le fond et vice versa. Une osmose que je trouvais déjà dans Safety last, et qui me fascine complètement, tant ça se rapproche à mes yeux de la façon parfaite de penser la comédie au cinéma. Et au-delà de cet aspect, c’est vraiment tout le film qui est savoureux, à enchaîner les séquences inspirées (le petit-déjeuner servis par les frères :mrgreen: , ces derniers qui se cachent à l’arrivée de la jeune femme :eheh: , le final sur le bateau échoué, etc…), le tout avec un Lloyd aussi impliqué qu’un Keaton, notamment pour quelques cascades réjouissantes. Pour le coup, ça s’impose aisément parmi mes comédies préférées de l’époque.


8,5/10
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Re: Ombre du vampire (L') - 6,5/10

Messagepar Val » Ven 23 Sep 2022, 14:35

Alegas a écrit:
Shadow of the vampire (L'ombre du vampire) de E. Elias Merhige
(2000)


6,5/10


Je viens justement de lire que Dafoe jouera Nosferatu (et reprendra donc en quelque sorte son rôle) dans le prochain film de Robert Eggers. Curieux de voir ça.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Ven 23 Sep 2022, 14:53

Ouais apparemment Eggers voudrait Dafoe dans le rôle, ça serait mortel si ça se confirmait.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Ven 23 Sep 2022, 15:24

Pas trop besoin de maquillage... Simple question d'économie.
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Bullet train - 5,5/10

Messagepar Alegas » Ven 23 Sep 2022, 17:03

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Bullet Train de David Leitch
(2022)


C’était mieux que ce que je redoutais, mais bon ça reste un film de David Leitch, bonhomme qui n’a pas vraiment confirmé depuis qu’il a quitté la franchise John Wick, et passant d’un blockbuster à l’autre comme un pur yes-man. Ceci dit, de tous les films qu’il a fait en solo, c’est probablement celui que je préfère, ou pour être plus précis celui que je supporte le plus. Sur un concept assez délirant (un tueur à gages doit retrouver une mallette dans un Shinkansen, mais se rend compte que le train est peuplé d’autres tueurs dont certains veulent sa mort), Leitch livre un divertissement qui fait plutôt bien le job, notamment sur sa première heure qui mixe correctement action fun et humour pas trop poussif. Il y a bien quelques éléments qui semblent de trop, à l’image de flashbacks un peu trop envahissants pour dévoiler le background des différents personnages (est-ce que ça sert à quelque chose de connaître toute la vie du tueur latino ? Idem pour le concours de qui a tué le plus de personnes en Colombie), ça aurait mérité de se recentrer un peu plus sur son concept de base au lieu de s’éparpiller inutilement.

Sinon, ça se suit plutôt bien, notamment grâce à des personnages hauts en couleur dont certains qui s’avèrent assez attachants (le duo Lemon et Tangerine notamment), par contre je trouve que l’écriture est vraiment trop mécanique, ça abuse du principe du fusil de Tchekhov au point que ça en balance pour donner des fausses pistes (enfin je crois : le coup du serpent qui sort de sa cage j’ai l’impression que ça ne sert vraiment à rien alors qu’on le voit plusieurs fois au cours du récit). La majorité du film tient plutôt bien la route, sans éclat mais sans ennui non plus, et du coup quel dommage de constater que le troisième acte part dans quelque chose de nettement plus bourrin. Jusque là, les personnages avaient beau être des pros, ils pouvaient aussi crever d’une minute à l’autre, et dans cette dernière partie on part dans quelque chose plus proche de l’ordre de Deadpool 2 avec des situations surréalistes bigger & louder (le ralenti pendant le crash du train, ça pose le niveau :evil: ).

Concrètement, on dirait un petit film d’action à la Guy Ritchie qui veut peu à peu se prendre pour un gros blockbuster, mais le fait est que la transition ne marche pas des masses, et ça tient autant de l’écriture que de la réalisation qui en fait trop. Côté casting, on retient surtout Pitt, le duo Brian Tyree Henry/Aaron Taylor-Johnson, et la mignonne Joey King, le reste est soit trop classique (Sanada semble toujours jouer le même rôle dans ce genre de films :eheh: ) soit trop anecdotique (faut m’expliquer pourquoi engager Zazie Beetz, Sandra Bullock ou Michael Shannon pour de tels rôles). Et il y a un caméo bien fun de Channing Tatum :mrgreen: (par contre celui de Reynolds est naze). En l’état, c’est pas le pire des blockbusters récents, ça remplit sa mission de divertissement pendant la majeure partie du récit, mais c’est aussi un film qu’on oublie vite après la séance. Un équivalent cinématographique de fast-food en somme.


5,5/10
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Balle signée X (Une) - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 24 Sep 2022, 13:23

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No name on the bullet (Une ballée signée X) de Jack Arnold
(1959)


Très bonne surprise que voilà, surtout de la part d’un western dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’ici. Jack Arnold est un réalisateur qu’on cite quasiment uniquement par rapport à sa contribution au cinéma fantastique, mais il se trouve qu’il a aussi réalisé quelques westerns au cours de sa carrière, dont ce petit film très atypique. En l’état, et même si ne suis généralement pas très fan du terme, c’est vraiment un film qu’on peut qualifier de western psychologique, tant tout, même l’action, va être défini par ce qui se passe dans la tête des différents personnages. Le pitch est à la fois cool et très intriguant : un tueur légendaire arrive dans une petite ville, et n’explique pas pourquoi il compte passer quelques jours dans la bourgade. Lui qui a la réputation de ne jamais dégainer le premier, et de tuer uniquement par légitime défense pour éviter d’aller en prison, va peu à peu créer une grosse paranoïa parmi la population, et tout le monde va commencer à se demander s’ils n’ont pas quelque chose à se reprocher, et qui justifierait que quelqu’un l’ait payé pour tuer.

Une histoire particulièrement originale pour le genre, qui va donc délaisser l’action (on peut compter sur les doigts d’une main les fois où les colts sont de sortie, et c’est toujours très vite expédié) pour se concentrer sur les personnages, qui bénéficient donc d’une écriture un poil plus poussée que d’habitude, avec notamment des habitants propres sur eux au premier abord, mais qui révéleront qu’ils ont des choses à cacher. Pour le coup, c’est vraiment un film à l’écriture maligne, avec des arcs qui vont emmener le spectateur sur des fausses pistes, et même si la seconde moitié du récit peut être aisément devinée une fois qu’on voit vers quels personnages le script se concentre, ça reste quand même assez bien foutu pour que le film soit convaincant sur toute sa durée (la fin aussi est très réussie). La mise en scène de Jack Arnold est carrée et efficace : le film a beau ne pas avoir de climax à proprement parler, il y a tout de même une vraie intensité dans cette attente que quelqu’un craque devant le tueur. Mon seul bémol sur le film serait du côté du casting, où tout le monde fait bien le job (notamment Audie Murphy en tueur monolithique et à la face angélique) mais où ça manque tout de même de charisme et de prestations marquantes. Au final, c’est vraiment un western très sympathique, aisément recommandable même pour quelqu’un qui n’accroche pas forcément au genre.


7/10
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