[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Apparences - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 03 Juin 2022, 16:34

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What lies beneath (Apparences) de Robert Zemeckis
(2000)


Revision à la baisse sur ce Zemeckis, j’avais le souvenir d’un film dont la mise en scène était tellement dingue que ça transcendait un scénario qui l’était beaucoup moins, mais à la revoyure faut avouer que le script fait quand même beaucoup de mal au métrage. Pour la petite histoire, c’est un film dont je garderais toujours le souvenir de la découverte : en zappant à la télé, à l’époque où je commençais mes études de cinéma, j’étais tombé sur la fin du film, et plus particulièrement sur la séquence de la baignoire. J’avais été scotché par la précision de la mise en scène, au point de rester jusqu’au générique pour savoir quel était le film et son réalisateur, et c’était avec un agréable surprise que je me rendais compte que c’était signé Zemeckis, réalisateur que j’estimais déjà beaucoup mais qui ne m’avait pas habitué à de la réalisation autant in your face. On a souvent comparé ce film à Panic Room, et à juste titre : comme le film de Fincher qui sortira après, c’est clairement un exercice de style qui existe en grande partie par et pour sa mise en scène qui en fait des tonnes pour montrer à quel point le réalisateur sait manier sa caméra et ses ambiances.

Ceci dit, là où je trouve que le film de Fincher se tient particulièrement bien, je dois avouer que celui de Zemeckis est nettement plus bancal : l’hommage hitchcockien fonctionne bien (le film démarre vraiment comme un Rear Window modernisé, avec une femme blonde en lead et un twist final) mais d’une part le film semble trop long pour ce qu’il raconte, et d’autre part il y a un aspect fantastique qui se raccorde très mal au récit et qui aurait mérité d’être complètement viré ou désamorcé. Globalement, et contrairement au Fincher où le scénario est toujours haletant, on a vraiment ici l’impression d’avoir un script prétexte pour que Zemeckis puisse faire des folies avec sa caméra, et autant il maîtrise la tension tout au long de son métrage, autant il est nettement moins convaincant quand il tombe dans le jumpscare gratuit et qui ne sait pas quand s’arrêter (sérieux il y a des moments où on s’en tape plusieurs d’affilée, c’est lourdingue). Ceci dit, la dernière demi-heure du film me pousse à l’indulgence : à partir du moment où le twist se profile à l’horizon, le métrage repart de plus belle pour ne plus ralentir, et à partir de là c’est réellement une masterclass de mise en scène. Une mise en scène certes un peu désincarnée, mais qui fonctionne tout de même, et qui permet à Zemeckis de signer l’une des séquences les plus mémorables de sa carrière (la scène de la baignoire déjà évoquée donc, au découpage hyper travaillé), des trucages qui fonctionnent encore super bien aujourd’hui (le caméra qui passe dans le plancher qui devient transparent, la gestion des reflets où la caméra est invisible) ou quelques plans-séquence inspirés.

Alors certes, la réalisation de Zemeckis n’est jamais aussi bonne que quand elle enrichit une histoire au lieu de s’en servir comme prétexte, mais le fait est que si on prend le film pour ce qu’il est, à savoir un pur exercice de style tourné comme une récréation entre deux parties de tournage d’un autre film, ça passe crème. Côté casting, Pfeiffer s’en sort plutôt bien même si je pense que le film s’en serait mieux sorti avec une actrice au talent plus confirmé, et du coup la surprise vient plutôt d’Harrison Ford dans un contre-emploi assez surprenant, c’est juste dommage qu’en termes d’écriture les deux personnages soient finalement trop simples pour offrir assez de matière à leur interprète respectif. Un film inégal, avec des défauts bien voyants, mais il y a une générosité dans le concept et une telle maîtrise visuelle que le métrage arrive tout de même à me convaincre en grande partie.


6,5/10
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Cité interdite (La) (1987) - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 04 Juin 2022, 12:53

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Wicked City (La cité interdite) de Yoshiaki Kawajiri
(1987)


Un film que je trouve légèrement supérieur au film le plus réputé du réalisateur, à savoir Ninja Scroll, et pour cause : autant dans Ninja Scroll je trouvais que la courte durée jouait en défaveur du film, avec son univers riche et ses nombreux personnages, autant ici je trouve que ça convient parfaitement à ce que le film cherche à proposer. Pourtant, Wicked City a lui aussi un contexte et un lore sur lequel on a envie de passer plus de temps, mais le fait est que les informations pour comprendre l’univers sont diluées de façon intelligente tout au long du métrage. Du coup, pas de frustration sur ce métrage qui assume parfaitement son script simple (parfois même à l’excès, la fin peut aisément se prêter à la moquerie) et sa description de l’univers qui va à l’essentiel.

Pour le reste, si on a vu Ninja Scroll, on est en terrain connu : un héros charismatique, une femme sexy et dangereuse en love interest, des bad guys qui contrebalancent une écriture simpliste avec un character design classe (grosse influence probable de The Thing), de l’action animée et réalisée de façon stylée, de la violence gore, de l'humour pas vraiment MeToo, du sexe, bref un mélange qui fonctionne bien. Comme Ninja Scroll, c’est pas le genre de film que je qualifierais de classique ou de grande œuvre, mais je peux tout à fait comprendre l’attrait que peut avoir ce genre de métrage, surtout à l’heure où ce genre de choses n’est quasiment plus du tout proposé, et qui peut donc provoquer un gros sentiment de nostalgie. Dommage en tout cas que Kawajiri n’ait pas été plus souvent réalisateur dans sa carrière, car du peu que j’ai vu c’est toujours une réussite formelle indéniable.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Sam 04 Juin 2022, 13:20

C'est bon, t'es prêt pour la version live. 8)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Sam 04 Juin 2022, 13:24

C'est le truc HK tout cheapos? :chut: :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Sam 04 Juin 2022, 14:31

Jed_Trigado a écrit:C'est bon, t'es prêt pour la version live. 8)


Je ne savais même pas qu'il y avait une version live. :o
Je viens de mater le trailer, j'avoue que par pure curiosité déviante j'ai envie de tenter. :eheh:
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Tambour (Le) - 4/10

Messagepar Alegas » Lun 06 Juin 2022, 11:57

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Die Blechtrommel (Le Tambour) de Volker Schlöndorff
(1979)


Critique rapide du film avant que ce dernier ne quitte ma mémoire. Quasiment la totalité des cinéphiles savent qu’en 1979, Apocalypse Now a gagné la Palme d’Or, c’est un fait. Ce qui est moins connu en revanche, c’est que le film de Coppola avait gagné le prix suprême ex-aequo avec une production franco-allemande, Le Tambour, décision inédite provoquée par une confrontation entre la présidence du Festival qui voulait récompenser Coppola, et Françoise Sagan, présidente du jury, qui voulait récompenser le film de Schlöndorff sous la menace de son départ de Cannes. Cela faisait donc déjà plusieurs années que je voulais découvrir Le Tambour, curiosité poussée par le fait que Apocalypse Now est un de mes films préférés, et que je voulais voir ce fameux film qui avait été mis à son niveau à l’époque, mais à l’arrivée c’est une sacrée déception, pas spécialement parce que le film est mauvais (c’est loin d’être le cas), mais surtout parce que ça ne me parle absolument pas.

On va avoir l’histoire d’un gamin né entre les deux guerres mondiales, dans une région polonaise anciennement allemande où, forcément, la montée du nazisme va se faire grandement sentir. A ma grande surprise, ce n’est pas spécialement le côté historique qui fait la majorité de l’histoire, mais plutôt tout un côté intimiste/fantastique avec cet enfant qui, pour ne pas rentrer dans le monde des adultes, décide de se provoquer un accident qui va l’empêcher de grandir, et qui va développer des caractéristiques étonnantes : son éternel corps d’enfant d’une part, mais aussi un cri capable de briser le verre ou un attachement borné pour un petit tambour avec lequel il passe son temps à énerver les gens. Un pitch qui aurait pu donner quelque chose de sympa, mais qui aboutit finalement sur un ensemble de scénettes où j’ai vraiment du mal à saisir ce qu’on tente de nous raconter en sous-texte. Car autant avoir la mise en place d’une guerre mondiale à travers les yeux d’un enfant est intéressant, autant toutes les séquences de famille où ça enchaîne les passages provocants/malaisants (les grenouilles vivantes dans l’eau bouillantes, la tête de cheval remplie d’anguilles, le gamin qui force une nana à être enceinte de son père, etc…) sans réelles justifications m’ont vraiment donné l’impression de voir un film qui bouscule son spectateur pour compenser le fait de ne rien raconter de pertinent.

Surtout qu’à part l’interprétation, notamment celle de David Bennent dont l’expression faciale fascine tout au long du métrage, je n’ai pas grand chose à retenir, que ce soit la musique de Maurice Jarre en mode automatique, la mise en scène de Schlöndorff rarement remarquable à quelques plan près, ou le montage qui me donne l’impression d’enchaîner les séquences sans liens entre elles. On dit souvent que le temps est le meilleur des juges, et ce film peut en être un bon exemple : plus de quarante ans après la remise de la double Palme d’Or, je pense que quasiment tout le monde est d’accord pour dire que le vrai chef-d'œuvre intemporel des deux est bien Apocalypse Now, alors qu’à l’époque j’ai l’impression que tout le monde voyait Le Tambour comme le vrai bon film face à une grosse machine américaine surmédiatisée.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Lun 06 Juin 2022, 12:42

Françoise Sagan, présidente du jury, qui voulait récompenser le film de Schlöndorff sous la menace de son départ de Cannes


J'ignorais que ce machin avait été présidente du jury. Pourquoi pas Beigbeder aujourd'hui tant qu'on y est.

(en tout cas, le bouquin a une sacrée réputation... Il faudrait que je le tente un jour)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Lun 06 Juin 2022, 12:57

Le film est bien spécial et puis y a Mario Adorf. :love:
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Veuve de Saint-Pierre (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 06 Juin 2022, 14:13

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La Veuve de Saint-Pierre de Patrice Leconte
(2000)


Une bonne pioche dans la filmo de Leconte, à tel point que je suis surpris que le film ne soit pas plus cité lorsqu’il s’agit d’évoquer les réussites du réalisateur. Après la réussite critique de La fille sur le pont, Leconte retrouve Daniel Auteuil le temps d’un film historique au pitch prometteur, à savoir l’histoire vraie d’un meurtre commis à Saint-Pierre-et-Miquelon au 19ème siècle, et pour lequel un des coupables sera condamné à mort, sentence qu’il attendra longtemps puisqu’elle nécessitera l’envoi par la France d’une guillotine pour l’occasion. Le récit va donc majoritairement se concentrer sur cette attente, à travers un trio de personnages : l’accusé, le capitaine qui a la responsabilité de le garder, et la femme de ce dernier. A la lecture du pitch, j’avais peur que ça tombe dans la romance facile avec la famme qui va tomber amoureux du prisonnier, mais heureusement ça évite complètement ça, et du coup ça va plus être un film sur un couple bienveillant qui profite de sa position hiérarchique respectée pour donner une seconde chance à un homme. Cela donne un film très humaniste, où le trio va devoir faire face à un ordre établi qui estime que le prisonnier doit être gardé dans les pires conditions possibles, et ça va donner lieu à des joutes entre les deux camps, avec d’un côté le couple qui va tout faire pour empêcher ou retarder la mise à mort, pendant que les notables vont agir à l’insu de la population pour trouver une guillotine et un bourreau, le tout sur un contexte très politique car ça se passe sur la même période où Napoléon III arrive au pouvoir, ce qui a une incidence sur les évènements.

Le film a beau être manichéen, il faut avouer que ça fonctionne vraiment sur une histoire de ce style qui assume complètement ce point de vue, et de tous les films de Leconte c’est sans doute un de ceux qui fonctionnent le mieux en termes d’émotion (très belle fin), notamment grâce à des personnages forts et bien interprétés. Et pourtant, ce n’était pas gagné, entre un Auteuil qui peut être aussi bon que mauvais, et surtout une Juliette Binoche avec laquelle j’ai du mal habituellement, mais là ça fonctionne clairement, et en plus on a Kusturica que j’aime bien en tant qu’acteur. Côté réal c’est assez proche de ce que Leconte avait fait sur Ridicule, à savoir du film d’époque soigné, bien cadré (ce premier plan sur Binoche seule dans le couloir ! :love: ), sans pour autant refuser l’emploi de caméra à l’épaule pour donner un rendu plus authentique (la reconstitution est soignée), et on a en plus une jolie photo d’Eduardo Serra qui connaissait alors une très bonne année (il signait aussi celle du Unbreakable de Shyamalan). Un beau film injustement méconnu, alors que c’est clairement à ranger parmi les meilleurs films de son réalisateur.


7/10
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As bestas - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 06 Juin 2022, 17:45

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As bestas de Rodrigo Sorogoyen
(2022)


Et encore une réussite de la part de Rodrigo Sorogoyen, le mec s’impose de film en film comme un grand réalisateur, et l’un des plus doués apparus ces dernières années toutes nationalités confondues (et je le pense sincèrement). Avec El Reino et la toute première scène de Madre, Sorogoyen avait prouvé qu’il n’a peu d’équivalent actuellement pour offrir au spectateur une tension perpétuelle qui grandit crescendo, et c’est un talent qu’il confirme à nouveau ici avec un récit qui semble conçu spécialement pour ça. A première vue pourtant, si on ne sait rien du réalisateur, tout semble annoncer un drame rural comme on peut en avoir un paquet dans le cinéma européen, avec ce pitch de querelle de voisins dans un petit village perdu en pleine montagne, mais c’est sans compter sur le traitement et le développement de ce point de départ, où plusieurs informations vitales sont cachées au spectateur puis dévoilées durant les dialogues par petites touches, ce qui va directement influer sur les réactions des personnages, et donc sur la tension tout au long du film.

C’est vraiment un film où on sait très bien que ça va mal finir, mais on n’a aucune idée de quand ou de qui ça va partir, à quel point le crescendo de violence va monter, bref le genre de récit tendu comme un string (la scène de nuit avec le couple dans la voiture :o ) et où le premier coup peut partir à n’importe quel moment. Il y a une vraie finesse d’écriture (super dialogues, je pense notamment celui avec Ménochet qui tente une dernière fois de faire la paix en offrant sa bouteille au bar), auquel s’ajoute un gros boulot de mise en scène, avec un découpage qu’on sent travaillé à l’avance. A chaque film, Sorogoyen montre une maîtrise accrue dans sa réalisation, et on retrouve avec beaucoup de plaisir son utilisation justifiée du plan-séquence, pas tape à l’œil, mais toujours là pour une raison précise, que ce soit la conservation d’une tension ou pour saisir le jeu d’un comédien sans interruption. D’ailleurs, le bonhomme confirme quel superbe directeur d’acteurs il peut être : que ce soit son casting espagnol ou français, tout le monde est bon, d’un naturel sans faille, alors qu’il y avait moyen de tomber dans du gros surjeu entre les villageois rednecks et le rôle de Marina Foïs sur le dernier tiers.

En parlant de ça, et sans spoiler sur le déroulement de l’intrigue, j’ai vraiment été étonné par le virage que prend l’histoire sur sa dernière partie. On abandonne toute tension pour rentrer dans quelque chose de plus calme, de plus désespéré (gros sentiment d’impuissance du spectateur pour le coup), mais aussi de plus centré sur l’émotion, et là pour le coup big up à Marina Foïs qui trouve là probablement son plus beau rôle. Après un Madre qui m’avait un peu déçu passé son début, Sorogoyen revient avec ce qui est peut-être bien son meilleur film à l’heure actuelle, et vu le niveau ça laisse rêveur sur ce qu’il serait capable de proposer par la suite. En tout cas, As bestas est un film que j’ai déjà envie de revoir quelques jours après la découverte, et je conseille ardemment de ne pas louper cette pépite sur grand écran quand ça sortira le mois prochain.


8/10
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Yeux sans visage (Les) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Juin 2022, 12:38

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Les yeux sans visage de Georges Franju
(1960)


Un film que j’avais longtemps gardé sous le coude, et c’est pas plus mal car maintenant que j’ai une meilleure connaissance du cinéma français de l’époque j’ai l’impression que ça me permet de mieux saisir le caractère assez unique de ce film de Franju. Le film de genre en France a toujours été quelque chose de marginal, et c’était encore plus vrai à une époque où les films d’horreur restaient quelque chose ancrés dans une culture anglo-saxonne, et du coup ça rend Les yeux sans visage vraiment particulier à voir car ça aurait vraiment pu être la naissance de tout un mouvement dans le cinéma français qui, malheureusement, ne s’est pas produit. Pourtant, Franju mise complètement sur l’efficacité avec ce film : efficacité de narration avec un récit court et avec peu de personnages, efficacité de mise en scène, mais aussi une efficacité dans la capacité à marquer le spectateur, et pour le coup déjà que certaines séquences sont toujours dérangeantes à voir aujourd’hui, je n’ose même pas imaginer la réception par le public de l’époque.

De ce film, je ne vois qu’un seul réel défaut, à savoir sa storyline policière qui est loin d’être la partie la plus passionnante ou la mieux écrite du film, elle semble être là juste pour donner un point d’ancrage pour le public habitué aux films policiers, ralentit considérablement le rythme, et n’est pas non plus la mieux interprétée. On préférera donc nettement ce qui est le cœur du film : le kidnapping des jeunes femmes en plein Paris, le manoir en pleine campagne qui pourrait être celui du premier Resident Evil avec son laboratoire secret et ses nombreux couloirs, ce savant fou agissant autant pour l’amour de sa fille que pour se persuader qu’il est capable de modeler la vie comme il le désire, ou ce sujet d’expérience qui va peu à peu devenir le renouveau d’une certain sens de l’humanité. Si je ne trouve pas la réalisation de Franju particulièrement remarquable, dans le sens où elle est assez minimaliste, il faut avouer qu’il y a un vrai sens de la mise en scène dès qu’il s’agit de tomber dans l’horrifique, notamment cette gestion du hors-champ où la découverte d’un visage est source d’appréhensions pour le spectateur. De toute évidence, c’est un film à ranger dans la courte liste des réussites du cinéma de genre horrifique en France.


7,5/10
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Top Gun : Maverick - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 08 Juin 2022, 17:20

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Top Gun : Maverick de Joseph Kosinski
(2022)


J’y allais avec pas mal d’appréhensions, notamment parce que le premier Top Gun et moi, c’est loin d’être une histoire d'amour, et que je ne voyais pas vraiment d’intérêt à une suite. Mais bon, Cruise est actuellement l’un des rares acteurs/producteurs à ne pas prendre son public pour un con, et à offrir quasiment chaque fois une belle dose de cinéma divertissant, et heureusement c’est quelque chose qui se vérifie complètement avec ce film que j’ai apprécié bien au-delà de mes espérances. Déjà, je vais passer vite fait sur la dimension nostalgique du métrage, car c’est probablement ce qui me parle le moins, mais c’est aussi quelque chose de très bien dosé dans cette suite qui cherche à la fois à être une vraie continuité du premier film (le générique recréé façon Tony Scott), mais sans pour autant dépendre de ce dernier. Il en résulte un métrage qui peut très bien se voir de façon indépendante, sans connaître les tenants et aboutissants du film précédent, et surtout qui va faire son propre truc, notamment en épousant l'évolution de l’icône qu’est devenu Tom Cruise depuis : de jeune premier, il est désormais traité comme l’un des derniers héros, et qui va chercher à passer le relais à une nouvelle génération qui a grandi en entendant parler de ses exploits.

Du coup, on ne va pas se mentir, c’est clairement un film dédié à la gloire de sa star, mais le fait est que ça marche super bien, et si on accepte rapidement ce traitement il y a clairement moyen de passer un bon moment. C’est d’ailleurs le gros point fort du métrage : peu de blockbusters récents peuvent se vanter d’être aussi réussis, et même si je ne qualifierais pas Top Gun : Maverick de grand film, c’est clairement un divertissement honnête avec son spectateur, qui ne prend pas ce dernier pour un idiot, c’est généreux et spectaculaire à la fois, on en prend plein la tronche en étant transporté tout le long du récit. Côté script, ce n’est pas original pour un sou entre le héros qui souhaite se ranger, la passation entre deux générations, ou le climax qui n’est finalement que celui de Star Wars avec un dépôt d’uranium en guise d'Étoile Noire :mrgreen: , mais il y a une vraie efficacité dans la relation entre les personnages et l’enchaînement des péripéties, bref c’est pas de la grande écriture mais c’est à mon sens une volonté de toucher un large public tout en faisant quelque chose de très carré. Car là aussi le film assure : Kosinski avait fait des films au mieux sympathiques jusqu’ici, mais là il passe un cap avec notamment des séquences aériennes de folie. Bon, faut avouer qu’il est pas mal aidé par l’évolution de la technologie (plusieurs caméras sur le même avion) et un montage nettement plus réussi que celui du film original, mais il y a quand même un savoir-faire indéniable derrière cette réussite, et là aussi ça fait vraiment plaisir de revoir un gros divertissement qui ne mise pas tout sur les effets visuels, et qui immerge le spectateur avec des images où on capte direct que c’est du réel.

Le film a pour lui un rythme hyper efficace et des séquences assez mémorables : la séquence d’introduction avec l’avion hypersonique, les montages d’entraînements avec les recrues, et évidemment le double climax final qui en donne pour son argent. Le casting assure, Cruise en tête, les jeunes qui ne sont pas têtes à claque et ont tous quelque chose à défendre, Connelly n’avait pas été aussi belle sur un écran de cinéma depuis longtemps, John Hamm et Ed Harris en militaires ça marche à fond, et puis la scène avec Val Kilmer marche vraiment bien alors qu’elle est assez simple au final, tout se joue sur les dialogues et sur le passif des deux acteurs hors de l’écran. Non vraiment y’a pas à chier, ça fait super plaisir de voir le film aussi bien reçu du côté des critiques que du côté du public (ça a même applaudi dans ma salle au générique de fin, chose rarissime pour un blockbuster, et je cache pas en avoir fait de même quand l’hommage à Tony Scott est apparu), et si ça peut donner des idées à Hollywood pour rappeler ce que doit être un divertissement de cinéma, ça serait le combo gagnant.


7,5/10
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Peggy Sue s'est mariée - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 09 Juin 2022, 18:17

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Peggy Sue got married (Peggy Sue s'est mariée) de Francis Ford Coppola
(1986)


L’un des derniers films de Coppola qu’il me restait à voir, et même si ça n’est clairement pas du niveau de ce que le réalisateur avait pu offrir la décennie précédente, ça reste quand même un de ses films 80’s les plus sympathiques et recommandables. Le pitch donne pourtant l’impression que Coppola s’est définitivement vendu à un cinéma commercial qui ne lui ressemble pas, mais comme d’autres films de cette période, Tucker en tête, c’est aussi le moyen pour le cinéaste de s’exprimer autrement, avec plus de limites formelles et scénaristiques certes, mais toujours de façon intéressante. Plus qu’une comédie romantique avec un voyage dans le temps au sein de son concept (une femme malheureuse dans son mariage, se voit offrir la possibilité de revenir à son adolescence, alors qu’allait commencer sa relation avec son futur mari), c’est vraiment à mon sens un film sur les opportunités perdus, les remords, et les secondes chances, et du coup je ne peux m’empêcher de voir avec ce film un Coppola qui aurait dynamité un projet commercial pour en faire quelque chose de nettement plus personnel.

Alors clairement, c’est un film inégal, comme beaucoup de Coppola de cette période, mais il y a vraiment de très belles choses qui font que le métrage remporte souvent l’adhésion : son ton mélancolique, ses storylines secondaires qui fonctionnement bien du côté de l’émotion (la jeune fille à qui on redonne la possibilité de parler à sa grand-mère, ça m’a beaucoup touché), ses personnages pleins d’innocence alors qu’on a découvert juste avant leur versions adultes, etc... Autant de choses qui viennent contrebalancer un rythme en dent de scie, et des enjeux pas toujours passionnants, mais encore une fois ça se pardonne assez vite vu que ça marche tout de même. Formellement, ça souffle le chaud et le froid, il y a beaucoup de passages où on a l’impression de voir Coppola faire le minimum syndical, et à côté de ça dans la scène suivante on peut avoir des grosses propositions de mise en scène, soit par la photographie (la transition d’une époque à l’autre par exemple) ou par des mouvements de caméra complexes (j’étais assez soufflé sur le premier plan du film notamment, on capte vite comment ça a a été fait, mais le trucage marche du feu de dieu). Sinon, le film est une sympathique curiosité avec son casting de jeunes acteurs dont la plupart vont connaître une bonne carrière : Nicolas Cage évidemment (au jeu qui décontenance, notamment sur la voix qu’il prend tout le long du film :eheh: ), Joan Allen, Helen Hunt, Jim Carrey. Il y a aussi Sofia Coppola dans un petit rôle, et il suffit de quelques secondes pour voir quelle mauvaise actrice elle peut être :mrgreen: . Au final, ce n’est ni un grand film de Coppola, ni un de ses ratages, c’est vraiment à prendre comme une petite curiosité inégale mais souvent étonnante.


6,5/10
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Rebecca - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 11 Juin 2022, 09:43

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Rebecca de Alfred Hitchcok
(1940)


Assez déçu par ce Hitchcock à la réputation pourtant flatteuse : malgré le fait qu’il ne soit pas l’un des plus connus, il est souvent cité parmi ses meilleurs, et c’est au passage le seul film du réalisateur à avoir reçu l’Oscar du meilleur film. C’est aussi le premier film américain d’Hitchcock, et j’ai envie de dire que ça se voit tant j’ai vraiment eu l’impression de voir un film où le cinéaste anglais n’est qu’un exécutant pour une grosse production Zanuck, en plus sur une histoire adaptée d’un roman de renom, bref une situation où Hitchcock n’avait probablement pas beaucoup de libertés, ce que semblent confirmer à la fois son avis sur le film (il n’hésitait pas à dire que c’est une adaptation, pas un film d’Hitchcock, et était même étonné que le film fonctionne autant), mais aussi les relations tendues avec Zanuck durant la production (Hitchcock avait proposé un script, que Zanuck a refusé parce qu’il voulait un film très fidèle au roman, comme il avait pu le faire sur Gone with the wind auparavant).

Au-delà d’un savoir-faire technique évident, notamment lorsqu’il s’agit de sublimer de grands décors, difficile de reconnaître la patte du réalisateur dans cette histoire d’amour teintée de mystère, mystère malheureusement pas très bien mis en valeur car tout est révélé aux deux tiers du récit, et le reste donne donc l’impression de faire du surplace (toute la partie procès est même un peu chiante à suivre). Du coup, toute la réussite du métrage repose surtout sur la forme visuelle réussie, et sur la qualité des interprétations (le duo Joan Fontaine/Laurence Olivier fonctionne bien, et Judith Anderson en gouvernante étrange marque bien les esprits), pendant que l’histoire se suit avec un intérêt assez limité, ce qui est assez dommage. Le film aurait largement gagné à être moins long, et autant je peux comprendre qu’on passe du temps au début sur la rencontre entre les deux héros, autant j’ai nettement plus de mal avec ce qui suit. Au final, ça donne un métrage pas déplaisant, mais que je trouve tout de même extrêmement mineur dans la filmographie d’Hitchcock dans le sens où on n’a jamais vraiment l’impression qu’il est derrière la caméra.


6/10
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Shock corridor - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 12 Juin 2022, 09:47

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Shock Corridor de Samuel Fuller
(1963)


De toute la filmographie de Samuel Fuller, c’était clairement le film qui me faisait le plus envie, notamment parce que dans le genre grosse réputation ça se pose là, et nombreux sont les réalisateurs qui citent le métrage comme influence majeure. Scorsese notamment, clame dès qu’il le peut son amour pour le film, et c’est quelque chose qui se ressent jusque dans son travail, tant son Shutter Island peut vraiment être considéré comme une version moderne de Shock Corridor, tant dans l’aspect narratif (même histoire : un homme rentre dans un asile pour y trouver un meurtrier) que dans l’aspect formel (montage qui devient de plus en plus expérimental alors que le héros passe du temps dans ce lieu). Pour le coup, difficile de nier les qualités du film de Fuller tant elles sont évidentes : l’histoire et son ton surprennent pour un film du début des années 60 (ça pourrait vraiment être un film de la décennie suivante), il y a une tendance à aller à l’encontre de ce que fait formellement Hollywood pour ce genre de films (on recherche pas spécialement une classe visuelle, mais plutôt une certaine immersion), et c’est d’une noirceur absolue, autant dans ce que ça raconte en sous texte que dans son final jusqu’au boutiste.

Autant de qualités qui, malheureusement, n’empêchent pas certains défauts qui font que je ne peux y voir un grand film. Déjà, j’ai trouvé que le film était quelque peu inégal en termes de rythme, et autant j’ai été passionné par ce que le film raconte à partir du second fou interrogé (même si le film garde un côté cyclique un peu redondant), autant tout ce qui précède est quand même pas fou fou, et l’écriture quelque peu basique n’aide pas spécialement (on a quand même du mal à croire que ce journaliste peut rentrer aussi facilement dans un asile). Idem pour la plongée dans la folie que je ne trouve pas super bien gérée, on a l’impression que ça arrive trop tôt, alors que par la suite on a des passages comme celui avec les électrochocs où, pour le coup, le personnage ne semble jamais avoir d’effets post-traumatiques, bref on sent que c’est les débuts de la représentation de l'hôpital psychiatrique au cinéma, avec les défauts que ça peut engendrer (le passage avec les nymphos, ça vieillit très mal). La narration à base de voix-off du personnage n’est pas la meilleure idée du film, ça fait même très gadget et on s’en serait bien passé. Enfin, la prestation de Peter Breck souffle le chaud et le froid, autant il gère quand son personnage devient de plus en plus fou, autant pour le reste il est très lisse et donne un côté trop antipathique à un protagoniste avec lequel, du coup, on ne s’attache absolument pas. Bref, Shock Corridor est un film avec énormément de qualités, en avance sur son temps sur beaucoup d’aspects, et c'est aussi le meilleur film que j'ai pu voir de son réalisateur avec Park Row, mais il y a clairement trop de points négatifs qui font que je ne peux pas lui mettre une note très haute.


7/10
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