Techniquement c'est un truc de dingue.Modérateur: Dunandan
Techniquement c'est un truc de dingue.


La même année qu'Excalibur et et un an avant Conan, Disney produisait un des chefs d’œuvres du genre et venant de la maison de Mickey c’est assez surprenant. Tout en lumière naturelle et contraste poussé, les décors du films sont plutôt sinistres et l’atmosphère très sombre (80% du film se déroule de nuit) creuse le fossé avec l'imagerie plutôt verdoyante et jolie des films de fantasy et des univers littéraires du genre. Le dragon du lac du feu penche avant tout vers le pure médiéval fantastique puisque c'est de notre monde qu'il s'agit et hormis un dragon et quelques bribes de magie, tout semble très familier bien qu'hormis les références religieuses, le film soit intemporel.
Disney se permet des scènes violentes (la mort de la princesse dévorée par deux bébés dragons c’est glauque : on voit bien un des petits bouffer le pied et l'arracher) et le scope permet encore quelques plans larges et d’ensembles toujours bien sympas (comme Willow j'aurais tendance à dire que ce film doit avoir influencé certaines plans et mouvements de caméras de la trilogie du Seigneur des Anneaux). Une grosse partit du tournage a eu lieu en décor naturel et les plans studios sont très charmants, ça reste du médiéval du pauvre avec peu de figurants et la gestion de l'espace sur le château c'est très basique (un plan extérieur et des pans intérieurs statiques sans ampleur) mais dans la grotte repaire de Vermithrax (le dragon) entièrement éclairé à la torche et au feu sur le lac (on pense au 13 ème guerrier) c'est vraiment prenant.
Jamais toc tout en restant simple, le film demeure agréable à regarder tant la réalisation est bien plus fluide que le long-métrage Boorman : Matthew Robbins tente des travellings, et des petits déplacements pour insuffler un peu de vie à l'ensemble. Le plus gros travail reste le dragon en lui-même animatronique animée mix stop motion et robotisation : en plus de bien vieillir, la créateur fascine dans ses premières apparitions assez angoissante, vue subjective ou hors-champ bien malin avec la tête de l'acteur qui fait face au dragon qui empêche de voir totalement celle qu'il a en face de lui. Le dragon est bien mieux animé au sol que dans les airs et quelques gros plans de la sa gueule trahissent l'âge du film. Son design a surement du inspirer les futurs dragons du Règne du Feu d'ailleurs (les meilleurs dragons vu au ciné pour le moment). Sa première entrée en scène se fait même par petits bouts, parties du corps (queue, puis patte etc...).
Niveau histoire , intrigue et péripéties c'est pas aussi fun qu'un Willow et l'univers est assez pauvre. Même le voyage soit disant long et difficile dur très peu de temps malgré quelques beaux plans et les personnages sont pas du tout fouillés. Bonne musique, bonne ambiance, belle photo et fond mémorable pour du Disney (la fin n'est pas vraiment une happy-end). A retenir : le dragon parce que même le casting est très faiblard (Ian McDiarmid on le voit 2 minutes, et l'acteur principal c'était son premier film donc c'est plutôt basique comme interprétation mais ça colle à son personnage d'apprenti fier de lui, jeune et impétueux). Pour les curieux : une scène d'attaque de village par le dragon ressemble vraiment à celle de Smaug sur le village de Bard dans Bilbo le Hobbit et l'apparition du mage mort sur le lac de feu , il y a des plans qui font énormément penser au récent Harry Potter et le prince de sang-mêlé (Dumbledore et Harry dans la grotte). Pas assez épique, peu d'aventure et le personnage féminin est sous-exploité certes mais quelques moments grand spectacle (pour l’époque) valent le détour et le scénario "original" (rare pour le genre fantasy au cinéma) est à saluer malgré plusieurs influences littéraires et mythologiques flagrantes (Beowulf, Bilbo). Tout l'aspect légendaire VS religion est seulement en filigrane mais voir un prêtre se faire cramer vif dans un Disney ça en impose ! 







La France possède quelques graines de génies ici et là : Alexandre Bustillo et Julien Maury dont "A l’intérieur" est le premier film mérite largement cette louange puisque, en plus de mettre en scène un genre très peu apprécié chez nous , peu vendeur et peu distribué, les cinéastes débutants proposent un long-métrage viscéral et ultra-violent qui rend hommage à plusieurs genres comme le giallo, le slaher et le survival le tout mixé à travers un pur huit-clos en pleine période de Noël et d'émeutes année 2005. Le but est évident : le film dresse avant tout un portait meurtrit d'une femme qui survit malgré la perte d'un mari et un enfant miraculé donc le public se prend de suite d'empathie pour elle puis le film avance et , au final, on peut comprendre les actes de la femme qui la poursuit (mémorable Béatrice Dalle à la fois fatale, sorcière, vampire) et les émeutes sont là pour contrastées avec le titre: le mal vient de l'intérieur non pas de l'extérieur et les réalisateurs s'emparent donc de l’ambiguïté des évènements de 2005 sans plonger gratuitement dans l'analyse. Ils effleurent le sujet à 3-4 reprises mais de manière tacites.
Le scénario est très épuré, le fond n'est pas inexistant mais A l'intérieur est clairmeent un pur film de genre qui joue sur les éclairages et l'ambiance assez glauque (l'enjeu de la poursuivant c'est tout de même de prélever le bébé de sa proie...) et pesante (une musique atmosphérique revient très souvent, le film se déroule essentiellement de nuit, le sentiment de claustrophobie se fait souvent ressentir puisque que l'on passe d'une longe partie où l’héroïne est enfermée dans les toilettes à quelques parties "chat/souris". Beaucoup de scènes sont des clichés du genre mais le film revisite néanmoins ses classiques en allant bien plus loin que les plus séries B ou Z les plus trash (on ne parle pas ici du gore mais des enjeux et de la perversité du propos).
La mise est en scène est hyper efficace avec une lenteur dans les mouvements de caméras et quelques plans-séquences qui s'intégrant parfaitement et jamais là pour faire le coup du "petit malin". C'est tellement fluide qu'on les voit à peine. La photographie tout en jaune tamisé un peu criard et les ténèbres qui semblent aspirer cette source luminescente sont parmi les gros points forts du film : loin d'être clinique, A l'intérieur est sanglant, parfois grand-guignol (marque de fabrique du giallo) mais très crédible voir même bluffant sur les scènes de meurtres très graphiques (parmi les plus réussies du cinéma). On notera même une touche de fantastique subtile : la femme de l'ombre est traitée sur une scène tel un fantôme ou un vampire qui se déplace comme si ses pieds ne touchaient pas le sol. Le visage se noie dans les ténèbres , un des meilleurs plans du film.
La touche de gore fait froid dans le dos tant c'est brutal et même si ça semble parfois trop facile pour la tueuse, la fin fait comprendre à quel point sa haine et sa folie l'ont rendus plus forte, plus invincible de par une volonté de vivre uniquement basé sur la vengeance. Un peu long à démarre mais d'une maitrise assez étonnante par la suite, A l’intérieur comme LE film d'horreur français , extrême et puissant dont on ressort choqué. le twist est attendu mais joue avec le public qui voyait la meurtrière comme une énième psychopathe aux motivations loufoques alors qu'en fait tout est question d’accident de voiture, de femme enceinte, de fœtus tués, de vengeance et de traumas psychiques et psychologiques (autant l'une que l'autre).
Iconoclaste oui et non : on peut y voir une happy-end finalement avec cette némésis brulé vive qui tient un bébé qu'elle n'a pas pu avoir et se balance sur un rockingchair pendant que la" porteuse" git dans les escaliers, le ventre ouvert... Le but n'était donc pas de tuer la femme mais de simplement lui voler le bébé. Le film est imprégné tout du long par une espèce d'aura fantomatique indéniable qui rend l'expérience paradoxalement hypnotique et repoussante.
| Film: À l'intérieur (2007) Note: 0/10 Auteur: helldude |
Film: À l'intérieur (2007) Note: 8/10 Auteur: Solodzo |
Film: À l'intérieur (2007) Note: 4/10 Auteur: Scalp |
Film: À l'intérieur (2007) Note: 7/10 Auteur: Velvet |
Film: À l'intérieur (2007) Note: 8,5/10 Auteur: Niko06 |







Un réalisateur jeune et inconnu, un genre propice à la résurrection devenu culte par ses derniers aficionados et un casting plutôt surprenant font de Blackthorn une grosse surprise avant tout visuelle (la photographie proche du style de Roger Deakins et surtout très similaire à True Grit des frères Coen tout en exploitant des paysages très différents) plutôt que dramaturgique. En effet, il est difficile d'accrocher à l'histoire et ses personnages puisque le cinéaste jongles avec quelques flashbacks assez mal imbriqués dans le scénario : Butch et sa troupe sont survolés lors de quelques retours en arrière transparents pas forcément efficaces ni pertinents malgré une volonté de dresser des portraits légendaires de l'Ouest dont la base même du scénario voudrait débarrasser les clichés des hors la loi à la tronche cramée venus simplement braquer des banques et des trains.
En cela , Blackthorn nage un peu à contre-courant en s'aidant d'un style proche du cinéma d'auteur : le film est lent, académique, profond et le concept se rapproche fortement d'Unforgiven de Clint Eastwood dont l'écriture était bien plus littéraire et soutenue que le film de Mateo Gil.La caractérisation des protagonistes est réussie mais les enjeux sont vraiment moyens voir presque absent. Son long-métrage possède tout d'un grand western pourtant : l'environnement superbement exploité, la composition des plans fabuleuse, les couleurs éclatantes, le bleu du ciel qui se découpé sur le sable d'un blanc immaculé du Salar de Uyuni, les crépuscules bleus profonds etc...Picturalement, c'est du haut niveau et on sent clairement l’influence qu'à peu avoir True Grit sur Blackthorn (notamment certains de cavaliers au loin et de profil sous une nuit onirique et pure) tout comme on perçoit la volonté de "caser" l’image du western spaghetti poussiéreux, moite et granuleuse en l'aseptisant totalement par une image très nette et en exploitant les paysages avec une précision photographique envoutante. Techniquement c'est donc mémorable pour la beauté de l'image mais ça reste du western "pépére".
Sam Shepard demeure impérial même si passer après Clint dans le costume du vieux bandit repentit c'est pas facile mais l'acteur s'en sort assez bien. Le reste du casting est deux crans en arrière , trop peu développés et utilisés mais Stephen Rea possède tout de même un bon perosnnage qu'il campe honnêtement. Peut-être même son meilleur rôle. Eduardo Noriega toujours impeccable mais c'est vraiment dommage de ne pas le voir plus car le bonhomme est clairement talentueux (le rôle de sa vie est surement passé avec l’Échine du Diable) puis pour le reste, les trois acolytes du temps jadis, c'est tellement minable de les voir parler sérieusement tandis que qu'on ne les voient concrètement même pas 10 minutes en tout... du temps perdu pour pas grand-chose : déjà que le film prend énormément son temps alors ces flackbacks desservent le film plutôt qu'ils ne l'enrichissent.
Tout aurait pu rester purement nostalgie et non-dits ou histoires racontées au coin du feu mais non : le choix fut de mettre en scène ces moments peu marquant. On comprend qui est qui, qui fait quoi et pourquoi et le mythe "Butch Cassidy" perd énormément de background mais le reste est assez poignant, lent mais pas chiant, contemplatif mais pas poétique , on surf entre la fin de Seraphim Falls pour la meilleure su scène du film dans le désert blanc, Impitoyable (pour le concept de la vieille légende hors-la-loi sur le déclin et retraité et la musique) et Jesse James/True Grit (pour la photo Deakins's style). Le fond reste commun pour du western crépusculaire mais c'est plus gentillet que le reste, plus posé, enivrant mais jamais vraiment passionnant.
La fin tombe comme un cheveux sur la soupe malgré le revirement de situation: les valeurs des anciens n'ont plus lieue d’exister, les nouveaux bandits volent même les pauvres et les travailleurs, les poursuivants ne sont donc pas des hors-la-loi sans foi ni loi, Rea qui voulait arrêter Butch se retrouve à désirer la paix dans le même pays que son ennemi juré à qui il laisse la vie par manque de motivation et d’énergie qui vont le trahir et le conduire à la mort pour avoir aider "Blackthorn" pendant que celui-ci fouille sa mémoire avec nostalgie : l'ensemble demeure mal équilibré et surement un peu trop "doux". Un régal pour les yeux au fond malheureusement présent mais trop distant certainement justifié par le temps qui passe, la vieillesse du personnage, sa solitude d'exilé, sa fausse mort qui transforme sa vie en non-existence qui lui échappe peu à peu etc...mais le manque d'émotions ne laisse pas le film perdre sa force directrice dont le propos est prétexte à réaliser un western atypique qui,sans révolutionner le genre, le nourrit indéniablement par sa véritable personnalité qui ne s'encombre pas de clins d’œils, hommages ou copiés-collés bidons et faciles pour dégager sa propre aura. A la place des vachers nous avons les mineurs, à la place des bandits nous avons les mineurs, à la place du héros nous avons un ex-hors la loi qui a le mal du pays et le personnage faible devient le plus immoral tandis que le justicier démotivé pardonne à son ennemi et le laisse aller en en payant le prix à sa place...| Film: Blackthorn Note: 7,5/10 Auteur: pabelbaba |
Film: Blackthorn Note: 7,5/10 Auteur: Dunandan |
Film: Blackthorn Note: 8,5/10 Auteur: caducia |
Film: Blackthorn Note: 7,5/10 Auteur: francesco34 |
Film: Blackthorn Note: 9/10 Auteur: Killbush |




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