[Dunandan] Mes critiques en 2012

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 22 Fév 2012, 17:32

Je me suis dit la même chose (dans ma tête c'était du 5-5.5), et puis finalement ça a monté jusqu'à 6 :mrgreen: bien plus divertissement et sympa qu'un X Men 3 ou un Blade 3, ou que sais-je encore. Du niveau (un petit peu au-dessous peut-être) d'un Arme fatale 4.

PS : j'ai mieux exprimé mes réticences en deuxième partie de conclusion :|
PS2 : je suis l'un de ceux qui le note au plus bas malgré les points positifs que je relève.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mer 22 Fév 2012, 18:59

dunandan a écrit:PS2 : je suis l'un de ceux qui le note au plus bas malgré les points positifs que je relève.


Nan mais y'a certaines critiques de la période 2006-2007 faut pas les prendre au sérieux, celle de Zack elle est collector. :eheh:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 22 Fév 2012, 19:10

Quand il aime, n'aime pas à moitié quoi :eheh:

J'ai trouvé Hard 4 tout juste sympathique, et pour le justifier avec nuances, j'ai du déployer un gros pavé aussi gros que la critique des trois films précédents, qu'est ce qu'il ne faut pas faire :lol: !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Mer 22 Fév 2012, 20:09

Faudrait que je me le rematte mais j'avais bien pris mon pied d'ou la note - après c'est clair que c'est dur de l’imaginer aussi haut, enfin c’était mon avis à chaud, d'ailleurs ma critique reste fun... a réviser donc
zack_
 

Harry Potter à l'école des sorciers - 7/10

Messagepar Dunandan » Jeu 23 Fév 2012, 03:21

Image
Harry Potter à l'école des sorciers, Chris Colombus (2001)

Dans les grandes lignes, cette première adaptation au cinéma des Harry Potter est très fidèle au bouquin, ce qui est à la fois sa qualité et son défaut tant Chris Columbus ne parvient jamais totalement à transcender le récit par une mise en scène qui ne décolle pas vraiment en termes d'ampleur. Mais d'un autre côté, l'univers visuel et l'ambiance de Hogwart sont bien restitués (le score inspiré de J. Williams aide en ce sens) malgré des effets spéciaux qui ont tendance à mal vieillir, comme le match de Quidditch ou même les trois épreuves finales. Autre réussite, le casting, surtout Severus Rogue incarné par un Alan Rickman qui apporte une ambiguïté bienvenue à son personnage, se mettant ainsi au service d'une intrigue où les faux-semblants sont monnaie courante. Le reste des acteurs est bien dirigé et on reconnaît sans peine les personnages. Par contre, un soucis amplifié par la suite, je passe outre les inévitables changements mineurs inhérents aux adaptations : un recours trop fréquent aux ellipses pour faire passer le film sous la barre des 2h30.

Il s'agit probablement de l'épisode le plus enfantin de la saga en dépit d'un ton plus sombre vers la fin, ce qui est tout à fait dans l'esprit du bouquin, ce qui n'est pas pour me déplaire. Car avant de passer aux choses sérieuses, il était quelque part nécessaire de préserver cette naïveté dans le regard, qui est aussi celle de Harry découvrant cet univers des sorciers et de magie devenant très vite sa véritable maison. Puis je comprends de plus en plus, vision après vision, pourquoi cette oeuvre a reçu un tel impact chez les jeunes et au delà, ô combien il est facile de se reconnaitre à travers ce gamin binoclard qui a surtout pour lui une loyauté infaillible envers ses amis et une volonté irrésistible de se prouver soi-même au travers une série d'embuches (Joseph Campbell est encore passé par là).

Bref, ce premier essai est une réussite en tant qu'adaptation pour le meilleur et le pire. Je regrette seulement que l'intrusion de la magie dans le quotidien soit traitée un peu trop rapidement au début alors qu'elle prenait une place assez importante dans le bouquin, ce qui aurait rendu le décalage entre les deux mondes un tantinet plus subtil et intéressant. M'enfin, ce premier Harry Potter demeure, malgré ses défauts, de la bonne pioche dans le genre de la Fantasy, ainsi que l'un de mes épisodes préférés, le côté découverte de l'univers aidant sûrement dans ce sens.

Note : 7/10
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Zatoïchi : Le masseur aveugle - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 23 Fév 2012, 06:45

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais :



Grille de notation pour les Zatoïchi
Lien avec les autres films


Zatoïchi : Le masseur aveugle

Réalisé par Kenji Misumi

Avec Shintaro Katsu, Masayo Banri, Ryuzo Shimada

Chambara, Japon, 1h32 - 1962

7.5/10


Résumé :
Un aveugle arrive dans la petite province de Shimosa. Nommé Ichi, il se fait vite connaître pour ses talents de masseur et pour son habileté surnaturelle aux dés. Mais les habitants se rendent compte d'un autre de ses talents, le maniement de l'épée.

D'abord quelques mots sur le personnage de Zatoïchi. Ce n'est pas la première fois que Shintaro Katsu incarne un aveugle, puisqu'en 1960, Kazuo Mori, qui réalisera certains épisodes de la saga, avait déjà fait un tel film dans lequel cet acteur joua : Le Masseur Shiranui. La grande différence des personnages réside en leur assise morale : tandis que Zatoïchi tend vers le bien malgré sa difficulté à résoudre les conflits sans violence, Shiranui, au contraire, combat la fatalité de sa condition par une morale douteuse (vols, meurtres). "Zatoïchi" signifie en fait littéralement aveugle ("Ichi") masseur ("Zato"), qui était considéré comme le plus bas niveau social.

ImageImage


Ce premier épisode peut prendre au dépourvu celui qui attend de voir un combat toutes les cinq minutes : le premier n'apparaît qu'au bout d'un certain temps et ne dure que quelques secondes, et il faudra patienter jusqu'à la fin pour en voir deux, d'ailleurs relativement décevants sur le plan technique.

Intrigue

L'histoire est simple et très classique : Zatoïchi se retrouve au milieu d'un conflit entre deux clans, et on lui demandera son aide car un samouraï est engagé dans l'autre camp. Puis, il est très lent à démarrer. En fait, ce rythme est idéal pour nous familiariser avec la personnalité intéressante de Zatoïchi (même si quelques longueurs auraient pu être évitées), remplie de paradoxes (défense de la veuve et de l'orphelin/plaisirs de la vie, fainéant/code d'honneur personnel, compassion/cynisme). Ainsi, nous apprenons par exemple qu'il s'est familiarisé avec le sabre en même temps qu'il pratiquait son travail de masseur, pour ne plus se laisser faire par les insultes des autres. Son handicap est paradoxalement sa force en tant que bretteur, tous ses autres sens étant en éveil maximal (ce qui lui sert aussi pour jouer, pour "se jouer" de ses partenaires en les manipulant par l'apparence de son handicap).

L'interaction avec deux personnages est particulièrement intéressante, pour deux raisons : leur origine singulière et pour le rôle qu'ils jouent dans l'éclaircissement de la personnalité de Zatoïchi. Le premier est samouraï, et il est engagé par l'autre clan. Ce qui en fait l'ennemi potentiel de Zatoïchi. Mais sa maladie et son sens de l'existence façonné par la voie du sabre les rapprochent de manière inopinée. Ils forment un monde à part, en marge des clans qui les emploient. L'autre est une femme de yakuza, et s'oppose naturellement aux pratiques de son frère qui ne prend pas ses responsabilités avec les femmes. Elle tombe d'affection pour Zatoïchi car il la respecte, et en retour, le regarde au-delà de son handicap physique.

Le climax est assez intéressant, allant à contre-courant du genre, puisque Zatoïchi fera tout pour éviter l'affrontement physique, non pas par lâcheté ou par conscience de ses limites, mais par un sens de l'honneur singulier et personnel. Il ne veut pas verser le sang pour un combat qui aurait pour seul objectif d'augmenter la puissance de l'un des clans, au détriment des victimes. Le seul combat qu'il accepte est celui de son ami samouraï agonisant, qui veut mourir en samouraï de la main d'un maître. Les dernières minutes sont cinglantes, avec Zatoïchi jetant sa morale à la figure de la soit-disante victoire, et suite à l'absurdité de ces combats, il laisse son sabre derrière lui. Mais ce qui ne l'empêchera pas de se débrouiller pour se débarrasser d'un ennemi armé avec un simple mouvement du corps : une scène remplie d'humour noir, et qui montre aussi que ce personnage est bien plus qu'un bretteur d'exception.


Réalisation

La réalisation est vraiment sobre, loin des expérimentations stylistiques qui feront la renommée de Misumi, avec notamment Baby Cart (ce dernier joue juste un peu avec la pellicule probablement pour donner l'impression d'un passé trouble pour son personnage, et qui le décrit en deux brefs traits : son métier itinérant de masseur et son apparente vulnérabilité d'aveugle). Par contre, on peut lui reconnaître un sens du cadre et de la composition du plan déjà présents, et une belle utilisation du N & B et du scope (le plan présentant le calme avant la tempête de l'affrontement des deux clans est bluffant pour sa profondeur de champ). La musique intervient peu, seulement pour souligner dramatiquement certaines scènes.


Un premier Zatoïchi pauvre en combats, mais intéressant psychologiquement, et dont la mythologie se met (très) progressivement en place. Une réalisation déjà maîtrisée, avec malheureusement quelques longueurs.
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Démineurs - 8/10

Messagepar Dunandan » Ven 24 Fév 2012, 05:19

Démineurs

Réalisé par Kathryn Bigelow

Avec Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty

Action/guerre, USA, 2h04 - 2009

8/10


Résumé :
Bagdad. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'US Army. Leur mission : désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie, alors que la situation locale est encore... explosive.

Image


La réalisatrice est surtout connue pour Point Break, mais cela n'a aucune incidence importante sur Démineurs tant ces deux films n'ont aucun rapport, ni sur le contenu ni sur la réalisation. Ce qui est plus intéressant tant son empreinte est présente, c'est de savoir que le scénariste était reporter de guerre.


Traitement ultra réaliste de la guerre

Film de guerre sur le deuxième conflit en Irak, il n'a pas son équivalent dans son traitement ultra réaliste, dans le fond comme dans la forme. Tourné pratiquement entièrement à l'épaule avec une image granuleuse, on a l'impression permanente d'être dans un documentaire, mais pas comme dans La chute du faucon noir, qui regorge quand même de plans chiadés et dépaysants, dans une ambiance ethnique légèrement stéréotypée. Ensuite, le scénario, ponctué quasiment entièrement par les missions de déminage (seules une séquence de snipers et une mini-enquête rompent cet élément répétitif) et le rythme de l'officier démineur dépendant à l'adrénaline, est très proche des interviews qu'on pourrait retrouver dans un reportage de télévision. Le suspens est prégnant, constitué essentiellement par deux choses : la découverte de la bombe, toujours différente et répondant ainsi à un désamorçage différent, et l'élément humain, composé d'abord par la population native, menace latente et létale à l'ère du détonateur par téléphone portable mais aussi bien plus souvent simple spectatrice des événements et parfois victime sur son propre lieu de vie, puis ensuite par les militaires qui ne "lisent" la situation qu'à travers le trou subjectivement orienté de leurs yeux. L'unité temporelle est le temps restant de l'unité de déminage qui procède par rotations. Ensuite, le film n'est absolument pas manichéen, et l'unique message soit-disant moral est véhiculé par un docteur-psychologue vivant la guerre de loin, de manière abstraite. Ses conseils ne touchent guère les recrues, car il est toujours à côté de la plaque : il faut connaître la guerre par les tripes et non de manière intellectuelle pour en comprendre les traumas. Le comportement de ce docteur au milieu du conflit est décalé, parlant poliment aux habitants, ne se doutant pas du danger possible, pensant que la voie rationnelle est la meilleure, et comprenant trop tard que seule la force et la dissuasion sont possibles dans une telle situation.


La guerre, une drogue ?

La dynamique du film est installée en un seul texte, une citation d'un auteur célèbre qui affirme en résumé : "la guerre peut rendre dépendant à l'instar d'une drogue". On peut penser à Jarhead, mais ça n'a presque rien à voir, même s'il s'agit du même conflit : dans ce dernier, il s'agit d'une guerre vécue à distance et jamais commencée par les soldats qui tuent alors le temps dans une ambiance mise en scène de façon esthétique et électrisante. A l'opposé, dans Démineurs, la mise en scène est discrète, au service de son sujet, et prend la forme d'un montage épileptique et esthétique seulement en deux moments méticuleusement choisis, comme pour nous rappeler furtivement que l'adrénaline est le moteur de l'action de certains de ces hommes, mais que l'on verra autrement que par l'artifice superficiel des images : l'explosion du premier officier démineur, et une balle projetée hors du barillet du fusil, toutes les deux filmées au ralenti. Puis, l'histoire n'a rien à voir, puisqu'on se retrouve au coeur du conflit.

En juxtaposant le parcours de deux démineurs aux méthodes strictement opposées, on comprend rapidement en quoi consiste cette drogue. Le premier ne prend aucun risque, communique avec son équipe, utilise des intermédiaires robotisés pour éviter d'affronter directement le danger. Mais en une seule scène, le second démineur non seulement va droit au but, mais s'invente des moyens pour se se couper de son équipe (fumigènes, et même le casque plus tard). Par contre, il n'a aucune animosité avec la population locale, se lie même d'amitié avec l'un d'eux, et risquera sa vie pour une fausse piste qu'il a suivi, preuve que lui-même il connaît bien mal cet environnement humain. Néanmoins il ne s'agit pas d'un super-héros admiré, car ce serait HS avec le traitement : ses prises de risques ne font pas l'unanimité créant une petite tension au sein du groupe, fait des erreurs de jugement, et craque nerveusement à certains moments.

A la fin, en deux scènes, la réalisatrice a le talent d'exposer à la fois l'absurdité et la raison de faire de cette guerre à travers le regard de deux soldats, le premier qui s'y sent complètement étranger, et ne veut pas mourir pour ce pays là où il pourrait mourir de façon totalement anonyme comme de la vulgaire chair à canon, le second, l'officier, qui reste muet à la question "qui il est lui-même". La scène suivante le montre dans un supermarché puis dans sa maison, qui indiquent non seulement le décalage entre le quotidien tranquille de cette Amérique et la tension permanente de la guerre, mais aussi l'incompréhension entre le soldat et sa femme. Il a pourtant tout ce que l'autre soldat voudrait avoir, une famille, des personnes sur qui il peut compter, mais ça ne clique pas. Ce monde n'est pas fait pour lui. Mais aucun mot sur l'héroïsme, le patriotisme, ou toutes ces valeurs de soldat qu'on véhicule d'habitude dans ce genre de films : tout se résume par une passion, quelque chose de viscéral, comparée de manière subversive aux jouets de l'enfant du soldat : les jouets de ce dernier seraient-ils les détonateurs qu'il cache sous son lit ?



Sur le fond comme sur la forme, Démineurs est ultra réaliste, ressemblant davantage à un documentaire qu'à un divertissement de cinéma. Ainsi, pas de réel fil conducteur, mais seulement ces hommes plongés au milieu de cette guerre, rythmée par trois détonateurs : les bombes, la population locale (amie ou ennemie) et les nerfs des soldats.
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Zatoïchi : Mort ou Vif - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 24 Fév 2012, 07:37

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais :




Lien avec les autres films


Zatoïchi : Mort ou vif

Réalisé par Kazuo Ikehiro

Avec Shintaro Katsu, Mikiko Tsubuchi, Tomisaburo Wakayama

Chambara, Japon, 1h22 - 1964

6.5/10


Résumé :
Le masseur aveugle Zatoïchi se rend dans le village Itakura pour se recueillir sur la tombe d'un homme qu'il a tué dans des circonstances troubles, plusieurs années auparavant. Il est alors accusé, à tort, du vol de l'or destiné à payer les impôts de la communauté. Obligé de fuir, il trouve comme compagnon d'infortune un vieil ami, le chef yakuza Chuji, considéré comme complice du forfait. Pour prouver leur innocence, les deux hommes vont ruser et démêler les fils d'une machination complexe où prend part un redoutable et énigmatique personnage, le samouraï Jushiro.








ImageImage


Sixième épisode de la saga, Mort ou vif est intéressant par son esthétique, accentuant le contraste autour des individus, comme pour montrer quelle période pessimiste connaissent ces derniers. Au niveau de la violence, des gerbes de sang font leur apparition pendant les combats. Enfin, il s'agit d'un épisode charnière concernant le développement du personnage et l'ambiance, comme en témoignent ces temps de survie (les villageois), une justice absente (le Seigneur) ou oubliée (les yakuzas-justiciers). Au milieu de tout ça, le seul enjeu qui reste finalement, c'est l'honneur personnel (Zatoïchi) à défendre.


Intrigue

Dès l'introduction, le ton est donné : à la manière des vieux films d'arts-martiaux old school, de très jolis mouvements de sabre de Zatoïchi affrontant ses ennemis sur fond noir indiquent que l'aventure sera sous le signe de l'action. Et les autres combats sont un peu mieux filmés et chorégraphiés que dans le premier. Cependant, je trouve que l'intrigue est assez banale et peu intéressante. Zatoïchi, rempli de remords, se recueille sur la tombe d'un inconnu qu'il aurait tué par accident. Il entend ensuite une musique de fête provenant du village le plus proche et auquel appartient probablement cet inconnu, et s'y joint irrésistiblement. Nous avons alors droit à une scène assez mémorable où on voit un Zatoïchi qui a le rythme dans la peau et qui joue au tambour avec talent et passion. Cette séquence est intéressante aussi car les villageois fêtent le paiement de leurs impôts, et donc le droit de continuer à vivre ! Cette brève amitié et la tombe du soldat inconnu sont les deux seuls traits qui attachent affectivement Zatoïchi à ce village. Or, ce dernier se retrouve en plein milieu d'un convoi, emmenant le fruit du dur labeur des villageois vers l'Intendant, qui est attaqué par des voleurs non identifiés. Zatoïchi est d'abord accusé injustement, puis c'est au tour d'un groupe de yakuzas habitant dans la montagne de porter les suspicions des villageois, pourtant connu pour agir dans leur intérêt, pillant les réserves des autorités pour les remettre ensuite aux villageois, tels des robins des bois. Mais on découvre que tout ça est un coup monté par leur Seigneur pour augmenter la pression pesant sur les épaules des paysans.


Une justice absente, un honneur personnel à rétablir

Ainsi, il s'agit d'une histoire basée sur les faux semblants, racontée mille fois dans le genre et en bien mieux. En effet, je trouve qu'il en faut peu pour que Zatoïchi s'intéresse au sort des villageois : un habitant qu'il a tué mais qu'on ne connaît pas, puis une scène de liesse prenant la forme d'une communion musicale, qui a duré deux minutes. Je trouve donc que les motivations du personnage paraissent trop évidentes, pratiquement sans contraste : il aide les opprimés contre les oppresseurs. Pour cela il va faire sa petite enquête, et va aider en cours de route ces yakuzas qui s'avèrent aussi bons que d'après leur réputation, et un enfant (on a droit quand même à une assez belle scène de combat avec Zatoïchi portant ce dernier sur le dos). Cependant, cet épisode apporte quelque chose de nouveau dans le développement du personnage : il s'agit de la première fois que Zatoïchi ne se laisse pas complètement entraîné par les péripéties, mais qu'il souhaite "positivement aider" d'autres personnes. Par contre, il ne s'agit pas pour lui d'assumer simplement son rôle de justicier (à l'inverse des yakuzas "gentils") : les villageois l'ont humilié, battu, accusé. Il veut à la place rétablir son honneur, son identité d'honnête homme. Petit bémol : probablement veut-il les aider aussi car ce village lui rappelle le sien, qu'il avait retrouvé dans Un nouveau voyage, lieu où il peut être lui-même. Du coup, il laisse de côté ses doutes et son instinct de survie, et seule une scène permet de douter réellement du basculement possible du masseur aveugle du côté sombre de la barrière : lorsque les villageois le traitent "d'aveugle de mes deux". Il change alors brusquement d'attitude, devenant comme une bête prête à frapper ou à fuir.


Les personnages secondaires

Heureusement que quelques sous-intrigues apportent un contraste bienvenu à ce personnage toujours aussi bien interprété par cet acteur avec ses mimiques inimitables et sa capacité à changeur d'humeur soudainement. Il convient de souligner que les femmes sont cette fois-ci, contrairement aux épisodes précédentes, toutes à l'arrière-plan, ne jouant aucun rôle important, pour souligner le caractère crépusculaire et pessimiste de cet épisode, symboliquement dévolu aux hommes, alors que les femmes représentent plutôt l'espoir. D'abord, le seul personnage secondaire intéressant, malgré son manque de charisme, est le "chef des robins des bois", seul véritable justicier réagissant à la cruauté du pouvoir des autorités, et abandonné par les villageois qui croient qu'ils sont des simples bandits. Ensuite, avec les femmes Zatoïchi est plus grivois que d'habitude, dont il reconnaît la beauté à l'odorat : cette fois-ci, elles n'ont d'importance pour lui qu'en tant qu'objet sexuel. Enfin, ses talents au jeu le conduiront à affronter un yakuza - interprété par le propre frère de l'acteur jouant Zatoïchi (Tomisaburo Wakayama : le fameux "héros" de Baby Cart) -, l'autre personnage secondaire intéressant du film, dans un jeu d'adresse au sabre très sympathique dans lequel la ruse a un rôle important à remplir. Mais l'animosité qui les anime, ce dernier insultant Zatoïchi de ver de terre et mettant ainsi en valeur son handicap, va les conduire à un féroce duel final, avec à l'arrière-plan les tambours du village fêtant sa victoire, et qui permet à Zatoïchi de remporter le combat, mine de nous rappeler que la force de ce dernier puise dans celle des opprimés, et particulièrement ces gens-là qui lui ont apporté au début une joie éphémère sans le juger par son handicap ou son origine.


Un Zatoïchi relativement moyen, miné par une histoire et une narration peu intéressantes (les motivations du masseur aveugle sont relativement faibles). Cependant, son pessimisme ambiant est intéressant, souligné par un jeu de couleurs sombres, où même les justiciers sont abandonnés par ceux qu'ils protègent.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 24 Fév 2012, 19:33

Petite MAJ de ma critique de Zatoïchi, je ne la trouvais pas très claire.
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Zatoïchi : Le secret - 5,75/10

Messagepar Dunandan » Sam 25 Fév 2012, 05:56

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais :




Lien avec les autres films

Zatoïchi : Le secret

Réalisé par Kazuo Mori

Avec Shintaro Katsu, Masayo Banri, Yoshie Mizutani

Chambara, Japon, 1h12 - 1962

5.75/10


Résumé :
Zatoïchi découvre la folie d’un seigneur lors d’un message soudain, il devient pour ce clan une cible potentiellement dangereuse, capable de propager une réalité qui serait fatale pour le clan. Il est pris en chasse.

Kazuo mori, découvreur de l'acteur Shintaro Katsu, signe ce second épisode, suite directe du premier épisode, Le masseur aveugle : Zatoïchi part en pèlerinage pour se recueillir sur la tombe de son ami samouraï dont il avait ôté la vie avec regret, et rencontre son frère sur la route. D'autre part, la réalisation, dernière en N & B, est un simple décalque de celle de Kenji Misumi, mais sans ses précieux collaborateurs partis sur le tournage de Tuer. Bref, ce film est au niveau de la forme du sous Misumi, et au niveau du fond, un simple approfondissement ou variantes subtiles des thèmes du premier épisode : ça n'a d'intérêt que pour ceux qui veulent connaître à fond la saga Zatoïchi. L'ambiance est sombre, dépressive et nostalgique, qui ne laisse place (sauf un peu au début) à aucune touche d'humour ou de partie de jeu.

Image



Intrigue

Sur le chemin, Zatoïchi est poursuivi par une bande de yakuzas : en ayant massé leur Seigneur, il s'est aperçu que ce dernier était fou, et donc ses subalternes ne veulent pas que la vérité soit propagée, ce qui signerait le déclin de leur clan, qui est rejoint par un autre dont le chef a été tué par Zatoïchi de nouveau, dans l'épisode précédent. Voilà la base de l'histoire.

Selon moi, quatre événements intéressants ponctuent le récit.

D'abord, contrairement à l'épisode précédent, il ne se retrouve pas au hasard au milieu d'un conflit, mais les deux clans yakuzas le poursuivent pour une raison bien précise : ces deux modes du destin présentés par les deux épisodes orienteront la direction de pratiquement toutes les histoires qui y succéderont.

Ensuite, il y a un dialogue avec une prostituée qui ressemble à son ancienne femme, et qui révèle les difficultés sentimentales de Zatoïchi. On y apprend ainsi qu'il avait aimé une femme autrefois qui s'est enfuie avec un autre homme à cause de cet handicap. Cet homme était son frère (joué par son propre frère dans la vie), un samouraï manchot, blessé par sa faute. Or, ces deux personnages constitueront les fantômes qui hanteront Zatoïchi dans tous les épisodes à venir. D'une part, toutes les femmes qu'il rencontrera seront le reflet de sa première femme morte à cause de lui, et qui ont du mal à tenir la comparaison, et ainsi ne voudra s'attacher à aucune autre de peur qu'elles subissent le même destin qu'elle. Et d'autre part son frère incarne son double maléfique, le catalyseur de tous ses doutes, obsessions, mal potentiel en lui qui porte d'ailleurs sa marque (son bras tranché), et que l'on retrouvera dans les épisodes à venir sous forme de samouraï amoral ou féru de la loi, moine ou Parrain aveugle, ...

Enfin, à l'endroit même où ce dernier péchait avec son ami samouraï, il se souvient quel homme ce dernier était, et le long passage rempli de silences significatifs mais allusifs du premier épisode est remplacé par une explication claire et sans équivoque, qui portait sur le caractère éphémère de la vie et l'absurdité des combats. Ce personnage profondément bon, et mort par sa main, sera aussi un lieu-commun des épisodes futurs, son reflet bienveillant, en conflit avec son côté plus sombre représenté par son frère.

Bref, malgré les nombreuses redites, il s'agit d'un épisode à voir absolument en diptyque avec le premier pour comprendre ensuite la dynamique future de la psychologie de Zatoïchi. Autrement dit, ce sont tous les deux des épisodes fondateurs de la saga.


Réalisation

Le tempo est très lent, même pour un chambara, la faute à une réalisation relativement efficace mais sans génie, un pur film d'artisan de studio, mais heureusement ponctuée de plusieurs enjeux dramatiques majeurs que je viens de présenter.

La poursuite "volontaire" des deux clans yakuzas à l'encontre de Zatoïchi est ainsi un prétexte à plusieurs scènes d'actions, un peu plus nombreuses que dans le premier épisode, que ce dernier ne peut plus éviter.

Les seuls personnages qui se distinguent un peu du lot (et encore ils auraient pu être plus développés), sont le samouraï ronin joué par le frère de l'acteur jouant Zatoïchi, et la prostituée dont j'ai parlé plus haut. Les yakuzas sont par contre inexpressifs, et aux motifs inintéressants, du pur menu fretin pour le masseur aveugle.


Conclusion

Le seul intérêt du film est donc d'explorer un peu plus le passé torturé de Zatoïchi, qui a tendance à perdre ou à tuer les personnes qui jouent un rôle important dans sa vie (sa femme, son frère, son ami).

Un Zatoïchi moyen au rythme léthargique (malgré les combats plus nombreux) et dépressif à réserver aux plus chevronnés, mais qui demeure primordial pour comprendre la dynamique future du personnage : les deux premiers épisodes signent tout simplement la charte thématique que la saga ne cessera d'approfondir ou d'améliorer.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Sam 25 Fév 2012, 11:40

Tu frôles l'overdose !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Sam 25 Fév 2012, 17:12

Héhé, non celui-ci était vraiment très moyen, j'ai failli lui mettre 4 :mrgreen: ! C'est un épisode non dispo dans le coffret wildside, et cette fois-ci avec raison.
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Punisher : Zone de guerre - 7/10

Messagepar Dunandan » Dim 26 Fév 2012, 03:46

Punisher : Zone de guerre

Réalisé par Lexi Alexander

Avec Ray Stevenson, Dash Mihok, Colin Salmon

Action, USA, 1h38 - 2009

7/10

Résumé :
Lors de sa croisade sanglante contre le crime organisé, le justicier Frank Castle alias The Punisher défigure et laisse pour mort le parrain de la pègre Billy Russoti. Dès lors, ce dernier fomente une vengeance terrible contre Castle. Sous le nouveau pseudonyme de Jigsaw, le criminel recrute une véritable armée de sbires assoiffés de sang. The Punisher repart en croisade.

Il ne s'agit pas du film avec Travolta & Cie, une vraie daube édulcorée, mais du VRAI Punisher, joué par l'un des romains de Rome (celui à la gueule de fou), et ce rôle lui va à la perfection. Il n'y va pas de main morte, cherchant toujours l'efficacité au détriment des codes de bonne conduite (parfois il fait exprès de bien faire mal à son ennemi), et ne laissant jamais de blessés derrière lui qui pourraient lui tirer dans le dos. Un vrai salopard de première. Son attirail est suffisant pour déclencher une guerre, avec fusils et guns en tous genres. Selon moi le meilleur film d'anti-héros bad-ass après Blade 2.

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Par contre, le script est ultra classique, voire riquiqui : le Punisher est un ancien soldat des forces spéciales dont la famille a été assassinée par l'une des familles du crime. Depuis, il traque toutes les mafias pour les descendre un à un. Il est poursuivi par la police, car il agit au-dehors des institutions, bien qu'au fond, elle sait qu'il est du côté du bien. En même temps, il est en quête de rédemption, mais sans jamais paradoxalement adoucir ses méthodes : ils sont méchants ? Il l'est encore plus !

En face, le bad-guy est devenu fou après s'être fait défiguré par le Punisher (lui conférant ainsi une petite touche à la Joker, symbolisant la violence dont est capable ce Punisher rongé par la vengeance), et donc pour éliminer ce dernier (ce qui sera la trame principale du récit), il s'entoure de son frère aussi fou que lui, échappé d'un asile psychiatrique, et de tous les malfrats qui en ont après ce justicier peu orthodoxe (dont un gang de yamakazis qui seront tués de manière jouissive). Pendant l'une des interventions du Punisher, ce dernier tue un policier sous couverture, surprise : il avait une femme et une fille. C'est téléphoné mais ça fonctionne, car sans pathos : elles sont l'occasion pour lui d'une rédemption.

La réalisation est digne d'un (bon) DTV : efficace mais sans génie. Le montage est suffisamment maîtrisé pour mettre l'accent sur la violence des interventions musclées du Punisher. Le score n'a rien de spécial, hormis quelques groupes de métal bienvenus selon moi pour speeder un peu l'action. Enfin, les acteurs ne sont pas extraordinaires mais font leur job. De toutes manières, toute la classe revient au Punisher, les autres n'étant que des faire valoir ou de la chair à canon pour ce dernier.

Le dernier plan du film (capture d'écran N°2) est le petit plus qui fait toute la différence, indiquant qui est réellement le Punisher : la police ne répond pas à votre appel ? Dieu n'entend pas vos prières ? Faites signe au Punisher !

Certainement pas un chef d'oeuvre, ce Punisher s'adresse à tous les fans du comics qui rêvaient d'une adaptation bien bad-ass, sans se préoccuper du côté surfait, classique, voire bancal du scénario, ou de la réalisation, efficace mais sans génie.
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Dunandan
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Zatoïchi : un nouveau voyage - 7,25/10

Messagepar Dunandan » Dim 26 Fév 2012, 07:30

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais :




Lien avec les autres films

Zatoïchi : un nouveau voyage

Réalisé par Tokuzo Tanaka

Avec Shintaro Katsu, Seizaburo Kawazu, Fujio Suga

Chambara, Japon, 1h31 - 1963

7.25/10

Résumé :
Après avoir rencontré des amis d'enfance, Ichi est poursuivi par le frère du boss Kanbei, tué par Ichi au cours de l'épisode précédent, qui réclame vengeance. Le combat entre les deux hommes est stoppé par Yajuro Banno qui se révèle être l'ancien maître d'armes d'Ichi.

Ce Zatoïchi raconte la suite du précédent film : des yakuzas sont à sa poursuite car il a tué leur boss, Kanbei. Tout le récit est aussi décousu que ses prédécesseurs, à l'image du caractère errant et aveugle de Zatoïchi, faisant des rencontres au hasard, qui structurent le récit par petits bouts. Contrairement à l'épisode précédent, je trouve que les petites histoires apparemment indépendantes, se relient de manière beaucoup plus fluide. D'autre part, je trouve que chacun des épisodes apporte une petite pierre à l'édifice, abordant à chaque fois le personnage du masseur aveugle sous un nouvel angle, et celui-ci n'échappe pas à la règle : il clôt la présentation du personnage, obsédé par ses doutes et ses faiblesses.


Intrigue

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L'intérêt de cet opus est la recherche de quiétude de Zatoïchi, qu'il pense pouvoir trouver dans son village natal. Il y retrouve sa grand-mère sourde (décidément ils sont tous handicapés dans cette famille) et surtout son maître, celui qui lui a appris sa technique de sabre, permettant à tout homme de se battre même les yeux fermés. Avant cela, Zatoïchi fait une rencontre préliminaire - des amis d'enfance - absolument primordiale pour comprendre son état d'esprit : lorsqu'ils se quittent, en côtoyant leur famille absolument parfaite à ses yeux malgré leur pauvreté, il leur fait la promesse de devenir un homme honnête.

Entre-temps, il est mêlé à des combats qu'il évite quand il peut (par exemple un hold-up qui aurait coûté la vie à des innocents), ou à des massages qui ne sont pas réglés, les commanditaires profitant de son handicap.

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Mais le noeud de la narration se situe finalement sur la possibilité qui s'offre à lui de se marier avec la soeur de son maître, mais qui est déjà promise au fils d'un riche roturier. Ainsi, le calme qu'il cherchait tant, ses hontes et ses faiblesses (ancienne vie de yakuza, son problème avec les femmes à cause de son handicap, ...) et la promesse qu'il avait faite à ses amis, pourraient enfin trouver une issue finale. Cette résolution est si forte qu'elle évite à Zatoïchi de se battre physiquement avec l'homme qui veut venger son frère. Hors du code d'honneur des yakuzas, ce dernier décide que tout va se jouer aux dés : c'est ironique si on connaît la passion de Zatoïchi pour les jeux de hasard. Cependant, il se heurte à la décision intraitable de son maître.

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En outre, ce dernier représente, derrière l'honorabilité de sa fonction, tout ce que Zatoïchi ne veut plus être, un samouraï qui n'est que l'ombre de lui-même et de ses valeurs : arriviste (il veut atteindre une position plus haute par l'intermédiaire de sa fille), hypocrite (il joue un double jeu, entre l'apparence de sa position, et les choses malhonnêtes qu'il fait par derrière), voleur (il veut s'emparer de la rançon d'un enlèvement pour sa propre fille), assassin (il tue pour une simple insulte, de la part d'un ivrogne désarmé).

Finalement, le drame est que Zatoïchi ne pourra pas réellement changer, appelé à affronter ceux qui l'insultent ou le spolient (les clients du massage), les hors-la-loi (ici des kidnappeurs), ou sa propre ombre (son maître). Ainsi, sa route est parsemée de nouveau d'abandons (la femme) ou de mises à mort de proches (son maître). Le monde des voyants et celui des aveugles ne peuvent toujours pas cohabiter, dont la frontière (fracture ?) symbolise tout ce qui sépare les individus. Et Zatoïchi tient une place privilégiée dans cette configuration puisque son handicap lui permet de mettre à jour la vérité derrière les apparences : il retrouve ainsi la justice, l'honneur, et la joie de vivre du côté des femmes (souvent des prostituées), des pauvres ou encore des villageois, tous spoliés, méprisés, ou manipulés par des classes sociales plus élevées.


Réalisation

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Premier Zatoïchi en couleurs, il s'agit d'une transition réussie. Je trouve que la réalisation, relativement classique, est très bien mise en valeur par le jeu des couleurs et des contrastes, les costumes, les décors. Les combats sont également plus ambitieux, mieux filmés avec par exemple des travellings circulaires, et donc plus intéressants à regarder. Puis, la musique est un élément essentiel à la dramaturgie : tour à tour bucolique ou pesante, elle contribue à donner de la consistance et de l'unité aux événements légèrement décousus. Enfin, les personnages (et les acteurs) qui les interprètent sont bien plus intéressants que dans l'épisode précédent, et surtout leurs motivations apparaissent plus claires. La couleur fait du bien à Shintaro Katsu, dont les infimes variations d'expression du visage peuvent enfin s'exprimer à plein régime.

Un épisode assez intéressant, portant sur la possibilité pour Zatoïchi de changer de vie pour devenir un honnête homme. Première réalisation en couleurs réussie malgré une narration encore un peu décousue.
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Dunandan
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 26 Fév 2012, 08:27

Encore 21 Zatoïchi :mady: ...
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