[Dunandan] Mes critiques en 2012

[Logan]

Suicide club y a des passages gore fun mais bon sinon c'est un peu naze je trouve.

[Mark Chopper]

La préquelle ? Tu parles à un novice en cinoche japonais contemporain là ...

Bah j'ai le coffret français qui regroupe les 2 donc je pensais que tu avais le même

En France, ils l'ont appelé Suicide Club 0, mais à l'international il est connu sous le titre Noriko's Dinner Table.

Je maintiens toutefois qu'il faut privilégier Love Exposure, Cold Fish et Guilty of Romance, qui figurent dans le Top Ten du cinéma japonais du XXIe siècle.

[Dunandan]

Je croyais que c'était le second (je n'ai pas encore eu le courage de le regarder vu sa durée). Et merci pour tes conseils

[Jed Trigado]

J'avais adoré Strange Circus chez Sion, mais j'avoue que son cinoche m'attire peu, je lui préfère un Takashi Ishii que je trouve plus "direct" par exemple.

[Mark Chopper]

Strange Circus je l'avais trouvé trop hystéro, il lui manquait encore une certaine maîtrise.

Vu tes goûts (enfin, d'après ce que j'ai pu voir), je te conseille Cold Fish (dispo en DVD et BR en Angleterre pour pas grand-chose) : tu devrais adhérer.

Sinon, tu peux laisser tomber les autres films.

[Jed Trigado]

Il traine dans mon ordi ce Cold Fish, j'avoue que j'ai commencé à le voir avant d'abandonner. C'est pas bon signe.

[Mark Chopper]

On va dire que c'était signe de fatigue parce qu'il est très long.

Pour moi, c'est du 10/10

[Dunandan]

PTU, Johnnie To (2005)

Avec PTU, Johnnie To démontre qu'il ne fait pas que des polars basés sur l'attente d'une belle fusillade (il y en a bien une, mais seulement à la fin, très courte bien que très bien foutue), et réalise une oeuvre plus noire par exemple que The Mission et même Exilé, tout en gardant son humour décalé si caractéristique de son cinéma à des moments clé du film.

Le script de base ressemble beaucoup à celui de Chien enragé (Kurosawa) avec ce fameux prétexte de l'arme perdue pour explorer la ville et l'âme humaine qui se répondent en écho, ce que reprend à son compte PTU. Cependant, l'environnement (la ville nocturne) et le développement narratif différent sur bien des points, produisant un film complètement nouveau. En effet, même si le personnage principal est également un flic, son trauma ne sera pas lié à l'idée que son arme pourrait être mal utilisée. Ici, il (Suet Lam) apparaît bien plus expérimenté que le personnage de Kurosawa, et surtout fier et imbu de lui-même. Son comportement vis à vis d'un petit gang, au cours d'une magnifique scène, sorte de course poursuite cocasse pour la meilleure place du café du coin (celle où il n'y a pas de fuite qui tombe sur la tête), l'entraînera ensuite vers une situation de merde qu'il aura bien cherché (il s'y passe plein de trucs en même temps, brouillant et multipliant ainsi les pistes) qui lui fera perdre son arme à feu. C'est l'humiliation totale, qui pourrait lui coûter sa future promotion par la même occasion. Bref, il va mobiliser toutes les ressources à son avantage afin de la retrouver d'ici l'aube : une autre unité policière, ainsi que la mafia.

Le déroulement qui suit repose finalement sur assez peu de choses, même si je trouve ça bien écrit. Entre les mains d'un autre réalisateur, ce film pourrait paraître vide, mais le gros point fort ici, comme la plupart des To, est la mise en scène (remplie de petites idées au niveau du cadre, des contrastes, et des travellings), entièrement au service du récit, et qui apporte une certaine densité à ce dernier. D'abord, l'ambiance nocturne est parfaitement retranscrite avec une musique quasi absente nous permettant ainsi de ressentir son caractère lourd et oppressant, ces longues marches des enquêteurs au milieu des rues vides qui semblent ne conduire nulle part, reproduisant ainsi la difficulté de l'enquête, véritable aiguille à chercher au milieu d'une botte de foin. Le tempo est lent, voire un peu mélancolique lorsque la musique à base de riffs de guitare se déploie, dans un style tout à fait caractéristique du metteur en scène. D'autre part, nous découvrons l'aspect nuancé de la police, d'abord présentée sous un assez bon jour par un officier (Simon Yam) qui demande à ses hommes de respecter leur métier et les hommes qui sont morts au cours de leurs service, puis qui connaîtra de nombreuses compromissions afin de sauvegarder la bonne image de leurs services (ici l'arme du policier) vis à vis de la société. Le rapport final est un modèle de la réécriture possible des événements pour que chacun soit mis en valeur dans l'affaire, alors qu'ils étaient potentiellement ennemis à la base, divisés par le principe d'intégrité.

Enfin, il y a beaucoup de petites scènes d'humour noir (le type empalé par un couteau qui court jusqu'au taxi pour chercher de l'aide), de situations décalées qui montrent que le regard est bien souvent attiré par la mauvaise personne, ou encore de fabuleuses coïncidences qui compliquent ou facilitent soudainement le cours des événements, mettant parfaitement en valeur l'impuissance des enquêteurs, qui doivent pour s'en sortir, davantage compter les uns sur les autres et la chance, que sur leur capacité d'analyse et d'investigation. Sans oublier le casting parfait de bout en bout, qui contribue bien sûr, à la réussite de ce To, qui marque une nouvelle fois de plus le genre du polar.

Un polar nocturne, mélange d'ambiance, d'absurdité, et d'un portrait contrasté de la police.

[Mark Chopper]

C'est bon, tu connais Simon Yam maintenant

[Logan]

Il est à une note du TOP la, va falloir que je pose mon 9.

[Dunandan]

C'est bon, tu connais Simon Yam maintenant

Exact, je l'ai bien noté

[Dunandan]

Thor, Kenneth Branagh (2011)

Je ne m'attendais à rien de spécial, vu les critiques aperçues ici et là. J'ai eu bien fait. Alors ce n'est pas le pire film de super-héros (par exemple, X-Men 3 et Blade 3 sont bien pires) que j'ai vu, mais il est peut-être l'une des pires adaptations Marvel censées converger vers Avengers. La seule chose à retenir selon moi de cette adaptation pour les nuls sont les trente premières minutes qui ne sombrent pas encore totalement dans le ridicule, lorsqu'on introduit la mythologie de Thor avec cette société au carrefour de la magie et de la science qui est en guerre contre les Géants de glace, et la lutte fraternelle (à tonalité shakespearienne) entre les deux frères Thor et Loki pour l'héritage du trône. Les décors et les armures peuvent paraître flashy, et la psychologie des personnages, simpliste, mais les comics de Marvel ressemblent beaucoup à tout ça, donc rien de trop choquant pour ma part. Sans qu'on y croit à fond, l'iconographie de la BD est présente, et c'est bien l'essentiel. Par contre ça passe terriblement mal dès que les acteurs ouvrent la bouche. Thor semble faire sa crise d'adolescence, et ses amis le suivent bêtement où il va, y compris pour déclarer la guerre contre le peuple de Glace ... Bref, pas très finauds les mecs. Par contre on y aperçoit pendant leur escapade, trop brièvement mais de manière jouissive, quelques applications du marteau de Thor.

Puis arrive le pire : le passage sur Terre. Le décalage des deux mondes ne passe pas du tout et l'intrigue patine jusqu'à la fin du film, qui a d'ailleurs dévoilé tous ses enjeux. Qu'est-ce qu'il nous reste sous la dent ? Une petite histoire d'amour entre Thor et une jeune scientifique (Nathalie Portman) qui sonne non seulement faux (elle mériterait d'ailleurs un razzie award), mais est complètement inutile à l'intrigue, sauf peut-être pour 1) faire le pont entre la légende et la réalité pour ceux qui ne connaîtraient absolument pas la BD ni la mythologie dont elle s'inspire (pour les nuls je vous dis), 2) donner une raison à Thor pour revenir sur Terre (il aurait pu trouver mieux ...).

Enfin, de nombreuses touches d'humour bien lourdes viennent plomber le truc, portant autour de la personnalité de Thor et des punchlines soit-disantes comiques de l'acolyte étudiante de la scientifique. Sans oublier l'arrivée impromptue de ses amis, plus gogols que jamais (on dirait Gimli et ses amis). L'histoire reprend, bien trop tard, lorsque Thor rattrape enfin son marteau enfoncé dans la terre comme dans Excalibur, ce qui représente 1h00 du film ... Mais bon la fin est juste risible, avec un méchant super caricatural (Loki) alors qu'il était plus ambigü au début et se paie un traitement shakespearien du niveau de l'âge de 6 ans, un combat avec un robot inintéressant au possible, un climax absolument ridicule ("c'est à cause de cette femme que tu as changé" ... j'ai failli tomber de mon fauteuil de fous rires), et enfin un combat bâclé entre les deux frères avec toutes les grosses ficelles habituelles (Loki : on se réconcilie ? Thor : oui, car je suis gentil. Loki : t'es con, je suis un méchant ...). A voir juste pour se baigner un peu dans l'ambiance de Avengers !

Très moyenne adaptation qui ne vaut que pour sa première demi-heure qui a au moins le mérite de nous donner un aperçu iconographique du monde de Thor. Par contre la suite est un désastre à tous les niveaux.

[Killbush]

Et encore t'es généreux, ah Thor qui fait des pancakes, c'est épique

[Dunandan]

Je lui laisse un petit bénéfice du doute, je me suis endormi pendant la baston contre Loki Mais je me devais mettre au moins 3.5 car c'est quand même mieux que Blade 3 (2,5) et X-Men 3 (3)

[Killbush]

Loki, best vilain ever