[Killbush] Mes critiques en 2012

[Killbush]

Normalement, la prochaine devrait te plaire.

[Eikichi Onizuka]

TIME AND TIDE - Tsui Hark (2000)

Après avoir expérimenté comme un malade sur ses deux films avec JCVD, Tsui Hark lâche une véritable bombe dans le paysage cinématographique HK avec Time and Tide, un maelström chaotique et virtuose que l'on peut facilement rapprocher de son chef d’œuvre The Blade, les deux films représentant à merveille les deux faces d'une même pièce.

En effet, tout comme dans son Wu Xia Pian crépusculaire et barbare, Hark va ici casser les codes du polar et réinventer sa mise en scène, faisant du chaos ambiant l'élément fondateur du film, un chaos que l'on ressent à tous les niveaux, du montage abrupte à la narration éclatée, tout est fait pour déstabiliser le spectateur pour mieux l'emporter par la suite dans un déferlement d'action et de pure mise en scène. Car Time and Tide n'est pas un film qui se raconte, son scénario devenant assez rapidement un prétexte à des expérimentations toujours plus osées, à tel point qu'il faudra plusieurs visions afin d'en saisir tous les tenants et aboutissants, aussi simples soient ils.

Car ce qui fait de Time and Tide un monument du ciné HK, c'est bien sa réalisation, jamais le polar HK n'avait été filmé de la sorte, sa gestion incroyable de l'espace et ses expérimentations les plus folles donnant au film une identité inimitable. Une scène absolument dantesque symbolise à merveille la profession de foi du film : Une chasse à l'homme d'une vingtaine de minutes où tous ces tueurs jouent au chat et à la souris dans un immense bâtiment, où chaque action et chaque protagoniste est parfaitement identifiable alors que le chaos règne aussi bien dans le film que derrière la caméra.

Hark est alors à son sommet, d'une créativité sans limite, il livre une scène d'anthologie où les prises de risques laissent le spectateur sur le carreau (ce plan hallucinant où la caméra plonge dans le vide, suivant un des personnages dans sa chute, avant de revenir en plan large sur la fusillade en rappel). A noter également un gunfight totalement jouissif dans la partie qui se déroule en Amérique du Sud et un climax grisant où tous les enjeux du film seront réglés dans une pluie de balles.

Hark s'amuse même à titiller le maitre John Woo et son successeur Johnnie To, en détournant certains de leurs codes pour mieux les exploser (le thème musical décalé qui rappelle celui de The Mission, le final avec le bébé "Hard Boiled style" et l'entrainement au fusil sniper sur des colombes)
Pour ne rien gâcher, tout le casting est bon, Nicolas Tse trouve un de ses meilleurs rôles, la pop star Wu Bai s'en sort honorablement et Jun Kung bouffe l'écran à chaque apparition dans le rôle du bad guy à dreadlocks qui balance des punchlines jouissives.

Une date majeure dans le polar hong kongais et dans la carrière du réalisateur, un monstre de mise en scène, un shoot d'adrénaline qui dévaste tout sur son passage et prouve s'il le fallait encore que Tsui Hark est un des réalisateurs les plus importants de la planète !

9,5/10

[Mark Chopper]

:mrgreen:
Normalement, la prochaine devrait te plaire.

Bah je ne l'ai pas encore vu ce film (une lacune).

Mais je le découvrirai en salle en fin de semaine prochaine

[Scalp]

Allez t'es chaud là Killbush, on perd pas le rythme

[Mark Chopper]

Il est parti mater un Ringo Lam, c'est une bonne excuse.

Mais après, au boulot !

[Dunandan]

Belle analyse de la réal' et du contexte

[Killbush]

Merci
Bon sinon la prochaine, ça sera du McT et après pause de deux jours, je vais voir mes copains les ours au Zoo de Beauval

[Mark Chopper]

Cool ton nouvel avatar

[Dunandan]

A LA POURSUITE D'OCTOBRE ROUGE - John McTiernan (1990)

Ce qui est bien avec un grand réalisateur comme McT, c'est qu'il est capable de transcender un scénario plutôt basique par la force de sa mise en scène et de sa direction d'acteur. Et c'est exactement le cas avec A La Poursuite d'Octobre Rouge, inspiré du roman éponyme de Tom Clancy, qui met en scène le Commandant russe Marko Ramius, dont la mission est d'effectuer les premiers essais du nouveau fleuron de la flotte soviétique : le sous-marin Octobre Rouge. Mais bientôt, Ramius désobéit aux ordres et met le cap sur les Etats Unis dans un but inconnu.

Partant de ce postulat teinté d'espionnage et de guerre froide, McT livre une fois encore un modèle de mise en scène dans des conditions pourtant difficiles, la quasi totalité du métrage se déroulant à l'intérieur de trois sous marins. Et pourtant, il arrive à rendre son film passionnant grâce à une gestion du rythme et de la tension implacable, une utilisation de l'espace intelligente, et un montage au cordeau. Un autre point fort du film, c'est la photographie et l'éclairage bien distinct de chacun des sous-marins, facilitant ainsi la compréhension du spectateur, le récit faisant sans cesse des va et vient entre chaque navire.

Coté casting, c'est également du haut de gamme avec tout d'abord Sean Connery, impeccable dans le rôle du Commandant charismatique et manipulateur dont les motivations resteront ambigus jusqu'au bout, Alec Baldwin dans son premier grand rôle s'en sort avec les honneurs au vu de la concurrence sur le plateau, on retrouve également les excellents Sam Neill, Scott Glenn et James Earl Jones entre autres. Le score lyrique et grandiloquent très typé "Chœurs de l'Armée Rouge" du génie Basil Poledouris apporte encore davantage d'ampleur à l'ensemble.

Bien sur, tout n'est pas parfait et le scénario aurait mérité davantage de finesse dans le traitement du conflit Américano-soviétique, mais en l'état, le film reste tout de même un excellent film, tendu de bout en bout et parfaitement dirigé. Pour un film souvent considéré comme mineur dans la carrière de son réalisateur et dont les critiques étaient très mitigées lors de sa sortie, il résiste merveilleusement à l'épreuve du temps !

8,5/10

[osorojo]

Belle critique de Time and Tide, tu m'as trop donné envie de le revoir A quand un beau Blu Ray !

ps: tu me fais bien marrer avec tes sets avatar/signature, sont terribles ces nounours ! Ca vient d'où ?

[Killbush]

Merci, c'est vrai qu'un BR pour Time and Tide, ça serait pas du luxe, le master dvd commence à vieillir un peu

Pour le nounours, c'est TED, un film qui va sortir bientôt, réalisé par Seth MacFarlane (créateur des Griffin et d'American Dad) et avec Mark Whalberg. Va mater le trailer sur le topic du film, ça a l'air fendard

[Heatmann]

perso je serait moin "dur" et suis bien moin regardant ou exigant sur le scenario , jtrouve que ca suffit bien pour un film de ce type , c est du clancy , les perso ont de la place pour eux et le suspence fonctionne , pas besoin de compliquer les chose plus que ca , moi ca me va !
PIs un grand sean connery ! j'adore le score aussi , typiquement le genre de film que j aime revoir sans me lasser , pour le pur plaisir nostalgique qu il me procure ! ( j'aime bcp k19 , uss alabama ou u571 , mais le Mct a ma preference avec sont parfum bien 90's limite 80's )

TED ca va etre culte a mon avis , moi jle sent bien , c est bien mon humour a la con jme reconnait bien la dedans

[Killbush]

Rho putain, j'ai oublié de parler du score bien classe de Poledouris, merci de me le rappeler, je vais faire un petit edit
Ouais, Ted, ça va être drôle, un nounours comme je les aime, mignon mais pervers

[Dunandan]

LE FLIC DE BEVERLY HILLS - Martin Brest (1984)

Il y a des films où il vaudrait mieux rester sur son impression et ses souvenirs de jeunesse, et Le Flic de Beverly Hills en fait partie. Non pas que le film soit mauvais en soit, mais le fait qu'il repose quasi intégralement sur le rôle d'Eddie Murphy donne désormais au film un coté désuet, puisque le reste est loin d'être passionnant.

Film emblématique des 80's, le film ne vaut aujourd'hui que pour sa B.O désormais culte signé Faltermeyer (perso, je préfère celle qu'il a fait pour Tango & Cash) et pour le personnage d'Axel Foley, un flic de Détroit aux méthodes improbables et au langage fleuri, qui va bientôt devoir enquêter à Beverly Hills sur le meurtre de son meilleur ami. Il sera alors confronté à la police locale et en particulier au duo Taggart et Rosewood, aux méthodes plus traditionnelles. Tout l'humour du film va d'ailleurs reposer sur cette confrontation entre Foley et la police de Beverly Hills, donnant lieu à quelques scènes plutôt drôles.

Même si le coté humoristique fonctionne encore, notamment grâce au débit hallucinant d'Eddie Murphy et au sympathique duo qui l'accompagne, il faut avouer que l'intrigue est cousu de fil blanc, que les scènes d'actions sont assez anecdotiques (hormis le final dans la villa) et que la mise en scène est peu inspirée.
Alors c'est toujours avec un peu de nostalgie et une pointe d'amertume que l'on revoit ce genre de films, mais sur ce coup, ce n'est pas suffisant pour emporter l'adhésion du spectateur, à cause de défauts qui sont aujourd'hui difficilement pardonnables. Ça reste malgré tout un film attachant pour ceux qui, comme moi, ont grandi dans les 80's

6/10

[Mark Chopper]

Un film que j'hésite à revoir depuis quelques années... Je vais continuer d'hésiter, je crois.