[Velvet] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Notre jour viendra - 3/10

Messagepar Velvet » Mer 26 Juin 2013, 10:38

Notre jour viendra de Romain Gavras (2010) - 3/10
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Patrick, psychiatre un brin fasciste fait la rencontre du jeune Rémy. Roux, victime de moqueries, et mal dans sa peau, ce dernier veut quitter une région et une famille qui ne le comprennent pas. Sa future destination est l’Irlande. Alors qu’on s’attendait à un road-movie barge, Notre jour viendra déçoit fortement tant sur la forme que sur le fond.

Gravas s’est vite fait connaitre par ses clips esthétiques mais un peu bas du front pour des groupes comme Justice ou M.I.A (qui parlait déjà de l’extermination des roux). On s’attendait à un film psychédélique, pleins de gimmicks « clippesque », avec une bande son fun et anxiogène (comme « stress » de Justice), avec des personnages sombres et dérangés. Mais non. Sauf, un Cassel habité et seul à donner une pointe d’humour au film, donne du peps au long métrage. Mais que dire d’Olivier Barthélémy ridicule avec sa fausse coloration rousse…

Pour un premier film, Gravas est très timide esthétiquement. Le cadrage est académique. Le montage du film est fluide mais rien n’est marquant, rien ne reste dans l’esprit et le tout devient vite ennuyeux. Le pire dans tout ça, c’est que Notre jour viendra contient tous les défauts des premiers films. La narration poussive, l’histoire naviguant un peu à vue, les personnages vite lassants…




Notre jour viendra est un peu l’anti Bienvenue chez les chtis. Gravas filme avec un certain réalisme, une région du Nord, ouvrière, sans vie, pauvre où les gens sont cons, moches et sans réelles perspectives. Dans un sens, il n’y a rien de gênant.

Mais à force de vouloir donner une tonalité sérieuse à son long métrage, Gravas l’enfonce dans une succession de scènes tapageuses sans vraie saveur et boursouflée d’une prétention mal venue.

Se voulant provocateur, Gravas place tous les clichés possibles et inimaginables: les insultes sur les arabes et les juifs, la moquerie des roux, des gros, des homosexuels, des handicapés.


Souvent, de par l’environnement et les personnalités qui sont montrés, on se met à penser au Groland. Mais là où l’émission de Canal+ joue la carte du second degré avec une subtile revendication limite anarchique, Notre jour viendra fait rire sans le vouloir. Des scènes comme celles du mariage où des vieux se galochent ou la scène de jacuzzi avec un handicapé, perdent toute étrangeté, au contraire d’un film comme Carne qui était féroce et presque nihiliste. Mise à part une scène de triolisme un peu graveleuse, le film de Gravas tombe dans l’ennui et l’anonymat le plus total.

A la fois timide dans la forme mais terriblement prétentieux dans le fond, Gravas manque le coche à tous les niveaux. Faussement subversif, jamais dérangeant ni déviant, Gravas nous balance un film se voulant sérieux mais qui tombe dans le grotesque non assumé.
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Mysterious Skin - 10/10

Messagepar Velvet » Jeu 27 Juin 2013, 21:05

Mysterious Skin de Gregg Araki ( 2005 ) - 10/10
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Âgé de huit ans, Brian Lackey est retrouvé dans sa cave, le nez en sang, sans savoir ce qu’il lui est arrivé. Dans la même ville et dans le même temps, Neil , âgé du même age (ou presque) est victime d'abus sexuel par son entraîneur de Baseball. Dix ans plus tard, les deux adolescents vivent leurs traumatismes d’une manière complètement différente.

Araki ne fait pas de son film un sujet universel à la vertu dénonciatrice mais crée une œuvre intime à fleur de peau. Le cinéma d’Araki est connu pour être fun mais aussi pour contenir quelques revendications militantes. Cette scène où Neil embrasse son meilleur ami devant les yeux interloqués d’un américain un brin bouseux, fait clairement penser à l’insolence et la fougue d’un Doom Generation.

Mysterious Skin propose une œuvre plus sensible, plus sombre et plus profonde que la trilogie "Teenage Apocalypse". Toujours déluré avec ses teenagers paumés et sexués tout droit sortis de "Nowhere" ( la copine un peu lunatique et le copain homosexuel) , toujours coloré avec cet univers grunge, toujours vaporeux avec cette bande son aérienne (Slowdive, Sigur Ros..), Araki n'en oublie pas son intégrité cinématographique et ses gimmicks underground (le côté Science-Fiction avec les extraterrestres) .

Sous ses allures de teen movie distant et onirique, Mysterious Skin est une œuvre frontale où rien n’est éludé. Certaines scènes sont trashs, violentes, sexuelles, dures à montrer tant esthétiquement que moralement mais Araki arrive à les styliser avec authenticité et absence de complaisance (caméra subjective).




Sans minimiser la monstruosité de son sujet, Araki ne prend jamais la position d’inquisiteur ou de moralisateur. Il n’est pas là pour faire le procès d’un événement dramatique. Il s’intéresse aux conséquences psychiques et physiques de cette perte d’innocence chez l’adolescence. Parallèlement aux adolescents, Araki ne pose pas de regards malveillants sur la cellule parentale aimante mais aveugle sur les stigmates de leurs enfants.

La neutralité de la mise en scène donne à l’œuvre une atmosphère contemplative et presque douce, avec notamment cette scène où Neil revient devant la maison de son bourreau, quelques années plus tard. A ce moment-là, il ne se plaint pas de s’être faire violer mais d’avoir été oublié, de ne plus être aimé, laissant le film dans une ambiguïté entre le fantasme enfantin et l’acte sexuel en lui-même. Araki brouille les pistes en mélangeant les histoires pour mieux les réunir. Neil, se prostitue. Brian, étudiant studieux, est renfermé et reclus sur le lui-même.

Tous les opposent mais ils souffrent de la même incertitude. Neil, à la fois victime et complice de son bourreau, ne sait pas de quel côté il se trouve. Neil, baise tous les hommes murs qu’il trouve sur son chemin, symbole à la fois de son émancipation et de la punition qu’il s’inflige à lui-même. Ses faits et gestes sont presque mimétiques, faisant place à une automatisation de la psyché pour oublier son passé mais dans le même temps pour reproduire le schéma sexuel qu’il subissait, voulant retrouver un fantasme disparu.

Brian, croyant avoir été enlevé par des extraterrestres, cherche des réponses aux nombreuses questions qui composent son passé. Dans sa quête vers la vérité, de nombreuses personnes, manipulatrices ou intègres, croiseront sa route pour l’aider ou se servir de lui.
Araki ne juge pas ses personnages, à l’instar d’un Gus van Sant dans Paranoid Park ou Elephant, ne faisant qu’effleurer la souffrance de ces protagonistes, et faisant éclater aux grands jours la complexité de Neil et Brian . La caméra est simple spectatrice d’une tristesse de tous les instants. Deux adolescents brisés par la vie.


Dans une dualité où se mêle volonté de se forger un futur (quitter un trou perdu pour aller dans la grande vile ou aller à la fac) et finir le puzzle d’un passé aux contours flous , Neil et Brian deviennent les deux pôles, les deux hémisphères d’une même planète où la vérité n’est pas forcément bonne à entendre mais primordiale pour se reconstruire.

A la fois fougueux et triste, coloré et sombre, déluré et profond, psychédélique et contemplatif, Mysterious Skin est ce genre d’OVNI cinématographique qui ne laisse pas indemne et qui touche en plein cœur .
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Jeu 27 Juin 2013, 21:06

L'ex film préféré de Logan, maintenant il est amoureux de Fassbender, du coup il vend plus son cul.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 27 Juin 2013, 21:42

Il faudra que je fasse mes critiques de The doom generation, Nowhere et Mysterious skin un de ces jours.
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Black Swan - 8,5/10

Messagepar Velvet » Ven 28 Juin 2013, 11:21

Black Swan de Darren Aranofski ( 2011 ) - 8,5/10
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Danseuse au New York City Ballet, Nina va obtenir le rôle principal dans pièce du Lac des Cygnes. Mais elle découvrira que ce n’est pas un simple rôle. Pour l’incarner, elle devra faire face à ses doutes et découvrir de nouvelles parties de sa personnalité.

Aronofski n’est pas connu pour être un réalisateur subtil avec le sens de la nuance. On pense au délire « clippesque » qu’est Requiem for a dream, ou au délire métaphysique et bouddhiste qu’est « The Foutain ». Bizarrement c’est ce qui fait toute la personnalité de son réalisateur et notamment, de Black Swan. Malgré ses aspects un peu pompeux par son manichéisme lourdingue fait de confrontation entre le noir et le blanc, ses quelques poncifs appuyés sur le sexe et la virginité, le mal et le bien avec son psychologisme de bazar, Black Swan n’en reste pas moins une œuvre singulière, à fleur de peau, et littéralement fétichiste.

Mise en scène avec caméra à l’épaule, image granuleuse à chaque fois sur la corde raide, composée de scènes de danses extraordinaires, Black Swan est une œuvre charnelle et saturée filmant toutes les écorchures, la moindre petite entorse, mettant en valeur les moindres ecchymoses physiques de sa danseuse. L’aspect psychologique n’est pas éludé et rend le film presque schizophrène. Aronofski filme cette descente en enfer avec un certain sadisme vis-à-vis de son actrice. Nathalie Portman, magnifique, vampirise littéralement l’écran.

Black Swan, comblé de références, est un hommage au cinéma névrotique. La paranoïa de Nina et sa prudence face aux hommes ressemblent à celles de Carole dans Répulsion de Roman Polanski.

La magnétique et magnifique Mila Kunis est le miroir opposé de Nina. Belle, arrogante et décomplexée, elle est tout ce que voudrait être Nina.

Aronofski pousse ses acteurs dans leurs derniers retranchements avec des personnages à la limite névrotiques. Vincent Cassel campe le personnage du mâle dominant, bourré à la testostérone, abusant de son autorité pour arriver à ses fins.

Nina, petite danseuse très prude, est écrasée par une mère jalouse. Ancienne danseuse ratée, cette mère anxiogène et castratrice ressemble à la mère de Carrie dans le film éponyme de Brian de Palma. Certaines confrontations entre la fille et la mère font froid dans le dos, comme cette séquence du gâteau pour fêter le nouveau rôle de Nina ou cette scène de masturbation.

Nina, au fil du temps et du sacrifice se métamorphosera psychologiquement,physiquement et fera tout pour arriver à ses fins. Black Swan n’est pas qu’un simple rôle ou une simple opportunité, c’est une possibilité de s’affranchir et de devenir un idéal.


Rappelant La Mouche de David Cronenberg, cette transformation physique, magnifiquement filmée, est salvatrice pour cette danseuse, en quête de grandeur. A la limite de la satire et du parodique, Black Swan est un cauchemar névrotique d’une grande puissance charnelle .
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Man Of Steel - 8/10

Messagepar Velvet » Ven 28 Juin 2013, 16:38

Man Of Steel de Zack Snyder (2013) - 8/10
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Enfant, Clark Kent, sait qu'il n'est pas un enfant comme les autres. Ayant des pouvoirs au dessus de la normale, il va petit à petit chercher les réponses sur son passé. Mais à l'age adulte, son passé va vite refaire surface et un dénommé Zod, lui aussi kryptonien, va mettre en péril la planète terre

Premièrement l’un des petits reproches qu'on peut faire au film est de manquer un peu personnalité d’un point de vue cinématographique, surtout quand on est habitué au cinéma de Zack Snyder. Dans ces précédentes œuvres, Snyder usait de gimmicks graphiques pour chorégraphier ses scènes de combats avec l’utilisation par exemple, de la Slow Motion, ce qui n’est pas forcément le cas dans ce Man of Steel. Le film manque parfois d’ampleur dans sa mise en scène. Au niveau sonore, on est encore très loin de l’univers éclectique du réalisateur américain. La bande son « indé » de The Watchmen ou la bande son électro de Sucker Punch, sont remplacées par les orchestrations épiques et assourdissantes de Hans Zimmer, habituel collaborateur de la fratrie Nolan.

Comme souvent dernièrement, les blockbusters hollywoodiens ont cette tendance à édulcorer le style et l’influence de leurs réalisateurs. Mais on a beau chipoter, Man of Steel n’en reste pas moins une œuvre bourrée de qualités tant dans sa construction que dans sa destruction, optant généralement un ton sérieux.

Alors, oui, le film contient quelques facilités scénaristiques et quelques dialogues un peu bas du front mais compense par une énergie et une émotion palpable. Man of Steel a cette particularité de prendre à contre-pied, le mythe du Super héros. On a cette habitude de suivre l’histoire d’un humain, qui frappé par le destin, doit apprendre à gérer ses nouveaux pouvoirs. Là c’est l’inverse. Kal-El, enfant de la planète Krypton, essaye de se trouver une place dans une société qui ne l’a pas encore adopté. Le film, mélange habilement les flash-back de l’enfance de Kal-El avec l’instant présent, durant toute la durée du film.


Avec une introduction nous propulsant sur Krypton et sur la mort de cette planète, la première moitié du film, nous montre un Superman qui n’existe pas forcément en tant que tel (porter le costume etc) et qui se présente sous la forme de récit initiatique où il va essayer d’apprendre à se fondre et se cacher d’un peuple n’ayant pas la connaissance de sa présence. On pense forcément aux premiers Batman Begins dans son approche de l’émancipation de soi-même .Il fera de ce fait la connaissance de la très curieuse journaliste, Lois Lane.

On peut même penser que Clark Kent n’est vu que par le prisme d’un nom d’emprunt, cachant derrière lui, un être supérieur aux autres humains. Kal-El s’est adapté moralement (amour dans la famille Kent avec un très bon Kevin Costner, solidarité etc) aux humains mais aussi physiquement ( ces cellules qui s’adaptent à l’atmosphère terrestre, c’est très bien pensé). Et petit à petit il connaitra les contours de son passé kryptonien.

Bien évident, nous sommes en présence d’un blockbuster et ça cogne dur mais très dur. Dans la deuxième partie du film, Superman apparaîtra aux yeux de tous et fera le choix de tout faire pour sauver le peuple humain. Son combat contre Zod et son armée est intéressant d’un point de vue de l’histoire et de l’évolution de Kal-El car les deux guerriers vont se battre dans une optique presque commune : sauver le peuple qui leur est cher. Et visuellement, on peut dire que la bande à Snyder n’y va pas avec le dos de la cuillère.

Combats aériens, combats aux sols, des corps à corps musclés et rapides comme l’éclair, immeubles et vaisseaux détruits etc. Le film prend des allures épiques où Man of Steel devient à l’image de son personnage : un bloc de violence et d’émotions qui rafle tout sur son passage. Visuellement on est ébouriffé devant tant de virtuosité et de puissance.


Man of Steel a cette force de parler des deux facettes de la personnalité de Superman : l’humain et le kryptonien qui se cachent en lui. Le film de Zack Snyder remplit largement le cahier des charges et permet au Super héros de redorer son blason par rapport aux précédentes œuvres à son sujet .
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Eyes Wide Shut - 10/10

Messagepar Velvet » Sam 29 Juin 2013, 18:52

Eyes wide shut de Stanley Kubrick (1999) - 10/10
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Un couple, composé de Bill et Alice Harford, vit dans les beaux quartiers de la ville de New-York. Un soir, Alice avouera à son mari, le fait d'avoir eu l'idée de le tromper avec un jeune militaire, quelques mois auparavant. Suite à cela, Bill voit son couple basculer et voit chez lui naître différentes sensations. Dernier film de Stanley Kubrick dont le scénario est basé sur le roman de 1926, Traumnovelle, d’Arthur Schnitzler. Le sexe est un sujet qui a toujours irrigué le cinéma de Stanley Kubrick.

Eyes Wide Shut n'est pas un film d'amour mais un film sur le couple et le désir. Couple, entité fait de désir et de mystère où tout n'est pas forcément bon à dire ou à entendre. Kubrick nous place au plus près de l'intimité du couple. Il s'interroge sur l'infiniment petit et sur les fondations sur lesquelles tiennent un couple: est ce qu'une simple idée, une simple pensée érotique est synonyme de passage à l'acte?

Alice n'est pas beaucoup présente à l'image mais les formes voluptueuses de Nicole Kidman remplissent le film de sensualité. Elle ère dans toutes les pensées de son mari, entre désir et angoisse. Des sentiments universels tels que la jalousie et la luxure insérés par le prisme de l'intime. Tant de sensations qui feront douter Bill sur la nature et la véracité de la notion de couple mais également sur les différentes possibilités qui lui seront offertes.

Mais malgré ce questionnement, Kubrick ne fait jamais de son oeuvre, un film ancré dans le réel, faisant penser inévitablement penser à du David Lynch (ou inversement) . Rien n'est concret ni véritable. De part sa réalisation à l'érotisme feutrée et fantasmagorique, le cinéaste met en scène un long cauchemar fait de fantasmes inassouvis, de non-dits insidieux sur la haine de soi même. Cela atteint son paroxysme avec ces scènes où Bill imagine par envie ou par angoisse, sa femme faire l'amour avec un autre homme.


Bill, entre rêve et réalité, longera les ruelles de New-York dans des virées nocturnes où il fera la rencontre de mystérieux individus, qui mettront à contribution sa quête de jouissance extra conjugale et de ses nouveaux désirs. New-York, filmée, comme une ville charnelle, aux multiples tentations. Mais,Bill sera impuissant tant psychologiquement que physiquement en dehors de son couple. Le film confronte une certaine vision de la morale avec le désir sans jamais en baliser les frontières. Libre tant dans la forme que dans le fond, Eyes Wide Shut est avant tout un film qui fait appel à nos sens, comme une sorte de conte de fées pour adultes. Ce qui marque durant tout le film c'est la confrontation entre l'élégance des décors avec la perversité des individus habitant et faisant vivre ces lieux.

Comme à son habitude, la mise en scène est d'un perfectionnement inégalable: travellings au cordeau, géométrie du cadrage, sens de l'espace et du décor, jeu de lumières, créant de ce fait, 2h40 de film où l'on est émerveillé de bout en bout par tant de virtuosité.

Ce qui est paradoxal, c'est que la mise en scène de Kubrick n'a jamais été aussi fine et épurée que dans ce film dénué de surenchères. Eyes wide Shut n'est pas une épreuve de force esthétique mais une oeuvre plastique monolithique et terriblement hypnotique. Marquante et fascinante, cette séquence d'orgie dans la manoir est le symbole d'un désir parfait, complètement fantasmé, sorte de miroir de l'inconscient de nous-mêmes. Pour que le couple puisse continuer à exister et à être en harmonie, il faut savoir faire des compromis en sachant garder les yeux grands fermés. Le nerf de la guerre de l'humanité et du couple: est le sexe mais pas forcément pour toujours selon la dernière réplique donnée par Alice. Malgré toutes les interprétations possibles et inimaginables, Eyes Wide Shut est une oeuvre gargantuesque à l'image de son réalisateur. Indéfinissable .
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Val » Sam 29 Juin 2013, 20:50

J'en ai marre, pourquoi je sais pas écrire comme ça moi ? :?

:super:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Sam 29 Juin 2013, 22:14

La scène de l'orgie au manoir: meilleur plan séquence du monde.
Avec celui de L'impasse et la poursuite de Carlito dans la gare quand même.
Ce film est terriblement virtuose et me fascine à chaque visionnage.
Et cette dernière réplique, qui clôture le film d'une manière si simple mais pourtant si géniale.


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Moviewar » Dim 30 Juin 2013, 08:35

Jack Spret a écrit:La scène de l'orgie au manoir: meilleur plan séquence du monde.


Image :love: :mrgreen:
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Sucker Punch - 4/10

Messagepar Velvet » Lun 01 Juil 2013, 09:05

Sucker Punch de Zack Snyder ( 2011) - 4/10
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Une fille (Baby Doll) est internée contre son gré après la mort de sa sœur. Quelques jours plus tard, elle devra en quelques sortes, se faire lobotomiser. De ce fait, elle va essayer de s’enfuir avec l’aide d’un groupe de fille. Pendant les sévices qu’elles subissent, elles vont s’imaginer en guerrières pour pouvoir atteindre leur but.

Là où The Watchmen donnait un coup de pied dans les fourmilières des Blockbusters par son côté sombre et très violent, Sucker Punch souffre d’un académisme qui rend le film terriblement ennuyeux. Le schéma narratif est toujours le même, composé de scènes de dialogues suivies de scènes bastons imaginées. Le film joue la carte de l’ambivalence entre rêve et réalité, et ça plusieurs fois de suite, sans que les personnages ou les enjeux grandissent.

Alors que les scènes de combats se référant au monde geek ( Heroic Fantasy, jeux vidéo, manga etc…) sont fluides et maîtrisées malgré une utilisation abusive des ralentis , les scènes de groupe où l’on voit les filles réfléchir sur leur évasion sont d’une tristesse abyssale. L’émotion est mièvre, les personnages sont désincarnés. On pense à une Emily Browning complètement dépassée et au jeu d’actrice complètement « constipé » (durant la même année, elle jouera dans l’exécrable Sleeping Beauty).


Le film manque clairement de consistance tant dans les dialogues que dans le scénario. L’univers sombre du film de par son histoire est en totale contradiction avec la réalisation superficielle de Zack Snyder . Malgré le casting intéressant vu par le prisme de filles iconisées en guerrières féministes, les filles sont faussement érotisées de par leur tenue, ce qui leur donne un air froid et assez frigide.

Ce qui est intéressant de noter c’est que Zack Snyder, pour la première fois, est aux commandes du scénario original. Sucker Punch est en réalité son vrai premier petit joujou. Et on pouvait donc s’attendre à une sorte de délire où tous les gimmicks graphiques de Snyder allaient exploser aux grands jours.



Au final, le résultat s’avère très décevant et surtout très lisse. Pas une goutte de sang, pas une seule scène gore un brin défouloir. Le film, même dans ses scènes de combats, se montre peu imaginatif et peu excitant. Répétitif, et sans personnalité, Sucker Punch n’est pas l’OVNI geek auquel on pouvait s’attendre. Ce n’est pas un twist final sans aucun intérêt qui fera de Sucker Punch un film intéressant à voir et à comprendre. Un film en toc.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar zack_ » Lun 01 Juil 2013, 17:53

:evil: Revu hier soir et non ca vaut pas 4. Rien que le graphisme du tableau est magnifique et l'histoire finalement est bien plus recherché que ce que l'ont pense. Après oui ca fait enchainement de séquence de geek. Allez file te remater Sleeping :eheh:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Lun 01 Juil 2013, 17:57

C'est Fort Boyard pour geeks ce film. Et bien d'accord pour toute la partie "réelle" que j'ai bien subi. Je ne fait pas un rejet de Snyder puisque j'ai bien aimé 300 et j'ai bien envie de découvrir Watchmen, mais ce truc, c'est une bouillie infame pour moi, tant du point de vue de la forme que du fond.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Lun 01 Juil 2013, 18:05

Zack, l'histoire est peut être recherchée mais si derrière tu n'as pas l'ambiance, les dialogues et les acteurs pour la faire vivre, ça sert à pas grand chose.
Sleeping Beauty: ma critique avec mon 1 ou 2 va bientôt arriver. :eheh:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Lun 01 Juil 2013, 18:12

zack_ a écrit:Rien que le graphisme du tableau est magnifique


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