[Dunandan] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Betrayal (The) - 6,75/10

Messagepar Dunandan » Mar 06 Mai 2014, 00:33

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The Betrayal, Tanaka Tokuzo (1966)

Synopsis : Un homme, venu défier le maître des lieux mais le trouvant absent, se fait lâchement assassiner par deux élèves du Dojo sur le chemin du retour. Le maître du dojo demande alors à son assistant d'en prendre toute la responsabilité.

The Betrayal est une nouvelle variation autour de l'absurdité du code d'honneur des samouraïs poussé à son paroxysme. L'un d'entre-eux est pris au piège de cette logique, portant volontairement la responsabilité d'un acte qu'il n'a pas commis, d'autant plus humiliant et lâche qu'il a été effectué de dos (l'offense ultime pour un samouraï). Par la suite, au lieu que la justice l'absous de sa culpabilité, la fatalité s'abat sur lui, chaque situation devenant pire que la précédente. Ce crescendo pourrait apporter une certaine substance au personnage, mais malheureusement la transition se fait de manière trop abrupte, avec des ellipses de fou bien que l'intrigue soit parfaitement compréhensible, mettant en scène le destin qui s'acharne sur ce samouraï pourtant si droit et honorable, à la merci de la cruauté de ces individus qui souhaitent seulement profiter de lui et de sa misère. A contrario, les sentiments qu'il nourrit à l'égard de cette femme qu'il a du laisser derrière lui apporte un contraste sentimental intéressant, bien que laissant là aussi un goût d'inachevé.

L'intérêt de ce chambara que je trouve surestimé par rapport à sa réputation réside avant tout dans sa finalité (subir d'abord pour exploser à la fin) et son climax impressionnant où ce personnage de plus en plus seul affronte pas moins de 200 adversaires qu'il a accumulé durant son exil forcé, d'abord équipés d'échelles et de tables pour le coincer, puis entouré de plusieurs petits groupes successifs de samouraïs qu'il massacre par ses techniques fulgurantes. Même si le résultat est légèrement décevant et inégal en termes d'énergie et de synchronisation, il n'en reste pas moins marquant.

Bref, à réserver avant tout aux amateurs du genre qui vont retrouver un mixte de Rébellion (pour le côté sentimental du samouraï, et le côté impitoyable et cruel du code d'honneur), du Sabre du mal (pour les nombreux combats et la déshumanisation qu'occasionne une telle pratique du sabre), avec un petit soupçon des Zatoïchi (pour l'OST très proche, et son côté feuilletonesque et un peu brouillon). Le personnage principal est interprété par le héros de la Trilogie de Sabre de Misumi qui nous ressert la même partition. Sans oublier le travail du cadre et des ambiances (le réalisateur est surtout connu pour avoir réalisé plusieurs épisodes de la saga Zatoichi, et pas les plus mauvais), qui rappelle que l'aspect formel était quasiment une norme pour les films de cette époque, malheureusement pas toujours très bien mis en valeur par un rythme haché (représenter le défilement des années en 1h20 n'était pas forcément une bonne idée).

Tout de même de la bonne pioche, mais j'ai vu bien mieux, faute surtout à une empathie qui se met difficilement en place, faute de temps pour développer les relations entre personnages (même si on comprend rapidement les enjeux qui se résument à très peu de choses).

Note : 6.75/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Mar 06 Mai 2014, 06:53

Pas vu, mais en effet Raizo Ichikawa joue vraiment dans la cour de Mifune avec un jeu basé sur la présence, et qui varie assez peu, contrairement à Nakadai.
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Allez, Mark, c'est Sophie qui te demande de revenir!
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 06 Mai 2014, 12:46

Il est pas si mal ce film, mais le rythme et la gestion du temps sont vraiment bizarres, on passe trop d'une chose à l'autre sans prévenir, alors qu'il aurait gagné à laisser plus de temps à développer ses personnages. Et le script se résume à une ligne avec l'ultime originalité d'accumuler les coups du destin jusqu'à l'explosion finale. En fait ça vaut surtout pour ses 15-20 dernières minutes (ce qui en fait l'un des climax les plus longs de l'époque dans le genre, si je ne me trompe pas).
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Echange (2008) (L') - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 06 Mai 2014, 18:37

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L'échange, Clint Eastwood (2008)


Synopsis : A la fin des années 20, au retour de son travail, une femme ne retrouve pas son fils à la maison. Les forces de la police pensent l'avoir retrouvé, mais sa mère dément et poursuit inlassablement ses recherches.

Avec un tel sujet, Clint aurait pu s'enfoncer lamentablement dans le pathétique. Et pourtant, même si on voit venir avec de gros sabots ce combat envers tout et tous d'un seul individu (ou presque) contre les puissantes institutions américaines, avec une pointe de manichéisme facile dans le déroulement, il faut d'abord reconnaître le très bon boulot de reconstitution des années 30, avec un sens du cadrage et de la photo qui forcent le respect. D'autre part, en apportant la touche classique qui vampirise l'écran (sa marque de fabrique depuis un bout de temps), les scènes intimistes bénéficient d'un bon dosage dans le déploiement des émotions, sauf peut-être vers le dénouement final un peu trop longuet à mon goût (20 minutes de trop). A ce titre, cette façon de filmer, plus subtile que cet académisme de surface, permet d'épingler les dessous d'une Amérique qui ne veut pas faire face à ses démons en se complaisant dans une image propre sur elle (l'obstination des forces de la police à ne pas écouter cette mère prend ainsi un tout autre sens). Ainsi, toute la séquence du ranch, lorsqu'on y repense, offre un spectacle étrange, tout en suggestion. Un désenchantement d'une poésie macabre fascinante.

En outre on y croit dur comme fer au combat de cette jeune femme, interprétée avec conviction par Angelina Jolie (probablement son meilleur rôle, pas difficile diront les mauvaises langues), luttant pour son droit naturel de mère de retrouver son fils, et trouvant un obstacle incontournable, à savoir le système judiciaire dont les lois accordent un pouvoir démesuré aux forces de la police. Celles-ci ne sont pas mauvaises en soi, mais préfèrent s'obstiner dans la bêtise, l'erreur et l'ignorance plutôt que de simplement reconnaître et assumer leurs limites, avec un machisme d'un autre temps qui provoque naturellement le dégoût. Petit bémol, il faudra attendre l'avant-dernière séquence du procès avant que l'affrontement binaire bons/mauvais bénéficie d'un peu plus de finesse. Ainsi, en dépit des actes abominables permis envers cette mère livrée à elle-même, victime de son obstination juste et sincère qui connait un véritable chemin de croix (le passage à l'asile est particulièrement pénible), on retient surtout l'humanité de tous les personnages, le serial killer. Mais pour ce dernier, j'ai été moins convaincu, un poil trop pathétique à mon goût comme si Clint voulait faire de tous ses personnages des victimes avant tout d'un système sur-puissant parvenu à ses limites.

Bien qu'oeuvre commanditée par Ron Howard, on retrouve la patte d'Eastwood dans le thème du rapt d'enfant et de l'impuissance de la justice à rétablir la situation (déjà abordé dans Un monde parfait et dans Mystic River), mais reçoit ici une forme nouvelle, par rapport au contexte du début du siècle en révélant par la fenêtre de l'intime les rouages d'un pouvoir judiciaire qui pense aux intérêts des dirigeants avant ceux de ses citoyens, et surtout par la tournure féministe du film. Un véritable pied de nez de Clint à son vieille image de conservateur qui lui collait à la peau depuis l'Inspecteur Harry. Et le résultat est globalement réussi. On suit avec intérêt ce parcours d'une mère-courage allant jusqu'au bout de ses convictions, qui subit une réelle évolution en passant par un tas d'émotions (révolte, impuissance, deuil, et finalement espoir en ayant un peu contribué à changer les choses).

Dommage que les violons soient un peu trop présents à la fin (l'après-procès), et que certains personnages soient un peu trop fonctionnels et stéréotypés (les bons et les mauvais se démarquent trop distinctement), mais chacun est tout de même doté d'une pointe de nuance qui fait toute la différence. Et surtout, j'ai été plutôt convaincu par la solidité de l'histoire, bien documentée et arcboutée autour de cette poignée d'irréductibles qui tiennent tête avec force et courage face à la corruption et aux limites d'un système hiérarchique qui oublie trop souvent d'écouter sa base.

Bref, un joli drame humain, bien réalisé et interprété, porté par la prestation d'Angelina Jolie, mais dont la dernière demie-heure me semble trop tirer en longueurs et en scènes lacrymales. De Mystic River à Gran Torino, Eastwood fait donc, à mes yeux, un sans-faute.

Note : 7.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mar 06 Mai 2014, 21:51

Le message et le plan final : bof.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 06 Mai 2014, 22:00

Ben le message de Clint, c'est celui qu'il répète depuis plus de 20 ans ... :mrgreen: (depuis Josey Wales en fait)

Je pense qu'on peut lui reprocher une tendance à trop charger la barque au niveau des personnages (encore qu'au moment du procès, il y a un joli petit travail de nuance : au fond, rien que des humains faillibles) et de l'empathie (cette fin qui s'éternise : j'aurais coupé pas trop longtemps après le procès), mais pas le fond du message.

Edit : j'ai réécrit certains bouts de ma critique ... (j'ai du mal à écrire sur Clint ^^)
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9 Souls - 8/10

Messagepar Dunandan » Jeu 08 Mai 2014, 00:12

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9 Souls, Toshiaki Toyoda, 2003

Un road-movie qui commence normalement avec la fuite d'un monde étouffant, une évasion de prison, et des morceaux instantanés de vie. Ou presque. Ce presque fait ici toute la différence, à l'image de cette introduction aérienne où des immeubles disparaissent devant nos yeux, et les deux huis-clos successifs qui concentrent en quelques instants la rage juvénile qui s'était déjà emparée des bobines sous pression de ce réalisateur, qui capte à merveille, à la manière d'un stéthoscope, le ressenti nihiliste de ses personnages vivant en marge de la société japonaise. Nous rencontrons neufs loosers aux méfaits plus ou moins insolites (un roi du porno, un accro de l'explosif, quelques meurtriers passionnels, un nain roi de l'évasion ...) qui occupent une cellule décrépie, atterris dans le trou du cul du monde comme l'atteste l'un des dialogues, dont la poésie scatophile renvoie à une pertinence, dans la situation qui nous occupe, pour le moins aigüe. C'est à la suite de cette prise de conscience merdique que l'espoir renait, un temps, de ses cendres.

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Durant la première moitié du film, l'intrigue est assez linéaire (l'après-évasion), mais regorge déjà d'instants de poésie (comme la fois où ils fixent les nuages en imaginant des formes d'animaux). Ces âmes égarées reprennent goût à la vie de manière désordonnée, complètement désaxés, avec des séquences tragi-comiques, comme le moment où ils squattent un ancien ami en respectant aucune règle de savoir-vivre. Mais plus le fil avance, plus la trajectoire devient chaotique, onirique, et parfois difficile d'accès, avec des ruptures de ton graphiques souvent étonnantes comme lorsqu'ils débarquent au Trou chanceux, avec une séquence où le beau et le grotesque cohabitent de manière magnifique. Aussi sensoriel qu'un Lynch en beaucoup moins opaque, ce film nous fait tâter de la frustration, la noirceur, et de la rêverie désespérée de ces personnages, au cours d'une lente descente aux enfers malgré le désir de certains de s'intégrer et de renouer avec la vie, prisonniers qu'ils sont des préjugés des autres ou des souvenirs de leur ancienne vie qu'ils tentent vainement de faire renaître (un trouble identitaire justement illustré par un jeu autour du travestissement).

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Toyoda nous gratifie ainsi, une fois de plus, d'une échappée sans point de chute pour ses personnages, en opérant des virages bien souvent inattendus en termes de tonalité, avec au final un sentiment d'espoir déjoué et d'échec qui accapare complètement cette oeuvre, malgré une pointe d'optimisme peu assurée qui se dessine au bout. Un poil moins percutant que ses deux perles noires précédentes, ce cinéaste étant plus doué selon moi lorsqu'il se concentre sur moins de personnages, bien que je reconnaisse la beauté de suivre cette petite communauté se dessoudant peu à peu, comme si tenter de vivre ses propres rêves ou de régler ses affaires (bref revenir sur son passé), naïvement et résolument, c'était accepter de mourir d'avance. Un film marqué par la mélancolie qui prend aux tripes, par la manière dont ces petites destinées s'écrasent en plein vol, comme s'il n'y avait pas de place pour ces marginaux. L'excellente bande-son rock qui accompagne cette virée souligne parfaitement cette tentative de fuite, traversée d'instants de grâce, de bizarreries, et de violence sèche.

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Je me répète par rapport à mes autres avis sur les films de ce cinéaste, mais c'est fou la manière dont les thématiques et les obsessions de ce dernier répondent à celles de Kitano, où on retrouve semblablement une sensation d'étouffement et de vide existentiel, et un sens de la contemplation et de la métaphore, autour des thématiques de la fuite, de la solitude, et de l'impossible intégration de ces marginaux dans un monde qui leur échappe indéfiniment. Ils sont bien sûr très différents dans leur approche stylistique, mais Toyoda s'affirme ainsi comme le digne successeur de son aîné.

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En tous cas, un cinéaste japonais qui mériterait d'être davantage reconnu, avec un talent rare dans la manière de raconter ses histoires, alternant trips sensoriels et force de suggestion avec une noirceur poétique bien à lui. Ce faisant, il se fait écho des maux d'une génération tâtonnante et à cran qui ne parvient plus à se ré-inventer et donc à progresser dans l'existence.

Note : 8/10
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Love on delivery - 9/10

Messagepar Dunandan » Sam 10 Mai 2014, 00:14

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Love on delivery, Stephen Chow et Lee Lik-Chi (1994)

Première réalisation de Stephen Chow, c'est aussi le premier que je découvre après ses deux gros succès internationaux, Kung fu master et Crazy Kung Fu. Et son humour bien particulier était déjà bien présent, tant le pitch ressemble dans ses grandes largeurs à ces derniers. On suit donc un gentil lâche mais tout naïf accroc à une nana qui le rejette, car il a évité un coup du prof de karaté de cette dernière, pervers au passage (et a une belle tête de teubé avec ses cheveux longs), et du coup elle le reçoit en pleine poire. Ainsi, il veut lui aussi devenir super fort pour la conquérir, entraîné par un marchand bizarre qui semble exploiter à mort sa crédulité (il a un petit côté Tortue Géniale), mais les apparences sont trompeuses. Ce qui le conduit malgré lui à un duel final surprenant (la technique d'intimidation pour perturber son adversaire, c'est énorme) contre un champion de karaté encore plus fort, qui lui a aussi piqué sa nana (elle aime les mecs super forts).

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Cette comédie mêlant burlesque, romance, et kung-fu avance sur un rail hyper dynamique, bourrée de gags hilarants et décalés, dotée d'un véritable sens de la mise en scène à base de bouffe, de caca, de super-héros déguisé en personnage de dessin-animé, d'entraînements louches, avec en arrière-plan une critique des apparences (le véritable héros n'est pas celui qu'on croit). Et durant le combat final, une critique loufoque se met en place contre les médias et la société du divertissement (où par exemple les commentateurs meublent les silences en lisant des bouquins pris au hasard, mais qui collent à la réalité, ce qui crée des situations pour le moins insolites).

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Ainsi, ce réalisateur/acteur transmet à travers son film une réelle bonne humeur, pas trop gol (ou dans le bon sens), et bourré de références qui parleront même à un non-initié de la comédie HK (à l'image de cette parodie osée de Terminator, idole de la meuf, ou cette référence à Garfield). Un humour que je préfère à celui de Jackie Chan par ses fantaisies visuelles (avec beaucoup de bricolage inventif qui donne un joli charme désuet à la réalisation), son personnage mixant les facéties de ce dernier avec une allure naïve, maladroite, et touchante à la Pierre Richard, et un rythme qui ne défaillit jamais, grâce à cet enchaînement d'idées plus délirantes les unes que les autres, en dépit d'un dénouement final forcément attendu dans toute romance qui se respecte.

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Parfait pour se décoller les neurones et animer les zigomates, pour peu que vous soyez réceptifs à ce type de comédie fo-folle, déjantée, mais aussi touchante, et dotée d'un trio de personnages (surtout le maître et son élève) barrés mais attachants.

Note : 8/10


Édit du 19/08/2018 : 8 => 9/10

À la revoyure, l'humour de Stephen Chow fonctionne toujours aussi bien sur moi, beaucoup aidé par le côté naïf/fleur bleue du personnage et des idées situationnelles et de mise en scène qui pleuvent, permettant un rythme solide et constant (le premier rencard, l'entraînement qui sent l'enfumage, et le combat final à base de détournements, j'en pleure encore). Je pense que ce film devient ma comédie HK préférée, à confirmer avec Le Roi Singe qui est également un candidat solide en la matière.
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Film: Love on delivery
Note: 7,5/10
Auteur: pabelbaba

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Sam 10 Mai 2014, 10:05

Le combat avec le masque de Garfield et les techniques de Ng Man-tat à la fin sur le côté du ring, j'en ai pleuré.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 10 Mai 2014, 16:09

C'est ça que j'appelle les techniques d'intimidation. En plus mine de rien c'est super bien réalisé et toujours au service des gags. Je pense que je vais m'en faire d'autres (pour moi c'est le Matsumoto chinois, mixé à l'humour hk bien sûr ^^).
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Dernier Pub avant la fin du monde (Le) - 7/10

Messagepar Dunandan » Dim 11 Mai 2014, 10:13

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The World's end, Edgar Wright (2013)

De la trilogie des Cornettos (chaque film propose une saveur de glace différente, clin d'oeil à un genre bien spécifique) de Edgar Wright, c'est le premier qui me déçoit un tantinet. Et pourtant comment résister au pitch de départ, à savoir ce quarantenaire désirant reformer sa bande de potes pour terminer ce qu'il n'a pu faire à vingt, terminer ce marathon de la bière blonde dans son village natal perdu au milieu de la compagne anglaise. Dommage qu'au final on se retrouve avec un produit au goût frelaté. Avant de commencer les hostilités, alignons les qualités. Simon Pegg est énorme en alcoolique dépressif qui vit dans le passé, véritable électron libre n'arrêtant pas de faire des siennes, et dès l'introduction, on nous rappelle combien ce réalisateur assure dans le montage qui déménage et le placement de musique rock et funky.

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Mais le soucis n'est pas technique. D'abord le rythme a de la peine à décoller avec ce thème de la crise de la quarantaine (vu et revu et avec des bla-bla pas très folichons sur les soucis de chacun) qui alourdit la première partie du film. Seul le personnage de Simon Pegg qui ne perd jamais son enthousiasme (on nous suggère qu'il ne prend pas que de la vitamine C) nous maintient éveillé, face à ses potes tout sérieux et blasés de s'être laissés embarqués par ses manigances. Heureusement que le fil directeur tout simple, outre l'énergie de Pegg, est relancé grâce au montage efficace de Wright (je me régale de cette vue intérieure prise à partir du verre). Autre problème, si la partie fantastique qui arrive d'un coup sec a l'avantage de redonner de l'énergie avec des fights bien énervés (qui réveille surtout Nick Frost de sa torpeur), contrairement aux deux autres films de Wright, cet aspect ne s'intègre pas toujours très bien (il manque sûrement une meilleure accroche avec les personnages) et pèche par un déficit de personnalité, recyclant à demi l'idée de Hot Fuzz sur la communauté unie qu'il ne faut pas perturber sous peine de s'y perdre. On retient quand même l'originalité du design à la Carpenter mais avec plus de moyens (un peu lassant à force) faisant penser aux Envahisseurs, le discours final qui synthétise (pas très subtilement) l'intention de cette trilogie avec la mise en avant de l'utilité et le caractère unique des geeks/losers face à un monde en perpétuel changement (ce qui fait tout leur charme dans une société bouffée par la standardisation illustrée ici par la "starckbuckisation" des pubs), et surtout l'obstination crétine de Pegg à terminer sa quête malgré la menace grandissante (et aussi de les voir de plus en plus bourrés, parano, et sur les nerfs, et ils le rendent bien en défonçant ces avatars dépersonnalisés).

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Bref, pour une comédie, j'ai plus gentiment souri que franchement rigolé, car ça sent le réchauffé et tourne parfois à vide, en dépit de l'énergie déployée par le montage et le personnage de Pegg. Je suis un peu triste car j'adore le duo Pegg/Frost (une alchimie qui fonctionne d'ailleurs moins bien qu'à l'accoutumée même si c'est un peu voulu ici, mais je préférais l'immaturité complice du premier, ou le clash des caractères assumé du second, plutôt que cette insistance jusqu'au-boutiste de l'intégration de Pegg dans le giron de la normalité - sans y arriver -), et il faut reconnaître les qualités de la réalisation (qui monte d'un cran durant les affrontements, et propose des angles de caméra souvent sympa avec la bière et les envahisseurs, même si c'est un peu redondant sur la durée), mais ça manque tout simplement d'inspiration et de l'étincelle qui permettrait de faire décoller l'ensemble, en dépit d'une idée rafraîchissante (moi-même fan de bière, je prends ça pour de l'ironie) pour traiter le thème d'une époque et d'une jeunesse révolue (soit-disant au pic de sa gloire), et d'une intention des plus sincères (non, les losers n'ont pas dit leur dernier mot et ont leur place dans le monde). Bon, c'est loin d'être un mauvais film, mais c'est le plus faible Wright amha.

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Une trilogie qui termine sur une note un peu amère.

Note : 6.5 => 7/10

MAJ du 25/02/2018 : Je serais moins dur à la révision, pour autant que j'ai vraiment pris le film pour ce qu'il est, à savoir une revancharde opposition de quarantenaires face à une uniformisation totale de nos bars à bière (et donc de notre société), et le résultat est franchement plus fun que dans mes souvenirs avec une paranoïa quasi constante qui se met en place. Alors oui, le défaut de caractérisation des personnages se fait toujours ressentir, mais l'alchimie se forme plutôt bien au fil de ce marathon du malt (via notamment les souvenirs collectifs, et encore une fois, le délire de le terminer malgré la situation d'urgence), et le message sous-jacent est quand même plutôt pertinent à défaut de se faire toujours dans la finesse. En tous cas, un troisième film qui boucle idéalement la boucle de cette petite trilogie faisant des liens franchement intéressants entre le film de genre et notre société, le tout avec une patte indéniable (via une science du montage maîtrisée, la zik rock'n roll, et cette bande de potes/losers à laquelle il est aisé de s'identifier).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 11 Mai 2014, 10:27

C'est pas faute de t'avoir prévenu! N'est-ce pas Alegas? :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 11 Mai 2014, 10:34

Ouais vraiment, et j'y croyais pourtant. J'ai hésité avec le 7, mais non décidément trop de choses m'ont gêné pour mettre plus :?. Bon il y a pire pour une fin de (fausse) trilogie, mais ça aurait été sympa de la terminer avec un peu plus de panache et surtout d'inspiration.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 11 Mai 2014, 10:54

Vous craignez tous.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 11 Mai 2014, 11:13

Ben pour une comédie on ne rigole pas beaucoup, et c'est du réchauffé tout ça (ok clin d'oeil toussa, mais bon c'est quand même un peu mou).
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