par Scalp » Ven 25 Avr 2025, 10:25
7/10
Havoc de Gareth Evans - 2025
Un film de plateforme day one qui me fait envie ça commence à vraiment dater, je me souviens même pas le dernier, et un film de plate forme day one qui me fait envie et qui me déçoit pas c'est encore plus rare, là alors que je suis pas forcément fan de Evans (et oui je suis de ceux qui se sont pas touché devant The Raid) le trailer m'avait vraiment hypé. Le résultat c'est du pur Gareth Evans avec les défauts et les qualités habituelles, c'est donc mal écrit et bien réalisé pour schématiser et pour moi y a pas à chier c'est son meilleur film car les défauts sont moins gênants que dans les autres films. Pour The Raid fallait se taper un casting de conducteur de tuk tuk, un art martial qui n'avait pas un gros rendu cinématographique (y a que 3 coups, bon c'est plus que JCVD qui en a un seul), et une photo dégueulasse (mais bon ça c'est osef mais c'est juste pour souligner qu'il a corrigé ça pour la suite), dans le 2 il variait l'action pour notre plus grand bonheur malheureusement on avait toujours un casting (et des persos) osef qui avaient de la peine à exister et c'était bien trop long pour ce que ça racontait (les carences d'écriture étaient flagrantes ici), son précédent film Netflix je l'ai complètement oublié si ce n'est que c'était moyen. Si bien que le seul projet de Evans que j'avais vraiment aimé était sa série Gang of London dont certains épisodes étaient ouf, malheureusement la saison 2 était naze si bien que j'ai pas vu la 3.
Bon ici c'est donc du Evans, c'est mal écrit mais très efficace niveau action, d'ailleurs en voyant le film je comprends pas trop comment le film a pu mettre autant de temps à sortir car je pense que les grosses d'actions étaient déjà shooté dès le début. L'histoire prend son temps, en soi pas un problème, ici on a donc 45 minutes sans action qui pose les contextes et les personnages, et on peut penser à l'Année du Dragon et je pense qu'au même titre que Woo et Peckinpah, Cimino est une influence majeur du film (oui ça fait des gros noms lâcher ici mais des mecs influencés par Woo et Peckinpah et qui font pas honte à cet honneur c'est rare). On va donc suivre Tom Hardy (qui a un donc un perso à la Rourke dans le Cimino, un motherfucker qui faut pas faire chier donc) et il y a un gros problème avec le perso, si on le suit c'est parce que c'est Hardy et son charisme car le perso est vraiment écrit à la truelle (le truc avec sa femme sert strictement rien et le flashback pour nous expliquer son trauma c'est très maladroit), Hardy se retrouve donc à chercher des témoins d'un meurtre d'un fils de chef de triade, et tout le monde veut mettre la main dessus : la triade et les flics ripoux emmené par le toujours charismatique Olyphant (c'est pas un spoil). Pendant 45 minutes on a donc Evans qui essaye de nous intéresser à son récit, alors c'est jamais chiant mais on sent que l'écriture c'est pas son truc, par exemple le perso de Whitaker c'est difficile de faire plus fonction. Heureusement on a une bonne petite ambiance avec une ville non identifié qui peut être un mix entre Chicago et New-York hivernal et un peu cradingue, on se retrouve devant un film Netflix avec un chef op, je répète un chef op sur un film Netflix !!
On a donc un film qui se démène avec son histoire pendant 45 minutes et puis d'un seul coup tout explose et là on est devant le film qu'on voulait voir, on en a pour notre argent et on se dit à l'heure actuelle qui filme mieux l'action que Evans et là j'ai pas de nom.
Le film s'ouvre sur une scène de course poursuite en voiture assez immersive et bien ficelée, on sent que Evans veut s'essayer au genre et il s'en sort clairement avec les honneurs en mélangeant effets en dur et CGI de manière efficace. Et puis le film va donc livrer 2 longs climax où ça gunfight et bastonne. Et là on est devant le film d'un mec qui sait exactement ce qu'il veut filmer et comment rendre l'action lisible, immersive et badass. Le film est sanglant, vraiment sanglant, sans qu'on tombe dans le too much que certains mecs influencés par Woo pouvaient faire. Ici chaque balle fait une gros gerbe de sang (pas numérique, ou alors c'est le sang numérique le plus réussi ever) et je parle même pas quand ça tire à coup de shotgun. La première scène d'action c'est dans une boite de nuit et ce qui ressort c'est la maestria du mec pour toujours tout nous faire comprendre, on est jamais perdu dans l'espace en se demandant où sont les personnages (un B.A.B.A devenu si rare) et là on a de la variété avec du main nue, des prises de MMA, des machette, des guns, des AK, ça part dans tous les sens avec les ripoux et la triade au même endroit au même moment et tout le monde veut buter Hardy et son témoin. La scène est vraiment top, mais le pire c'est que c'est même pas la meilleure du film, on a donc un gunfight dans une petite cabane dans les bois qui est la rencontre de Tsui Hark et Peckinpah et ouais je lâche le blaze de Hark et ça c'est rare. La scène est monstrueuse, la lisibilité totale, les idées pour buter les mecs, les finish him, le tout sans que ce soit jamais surcut, c'est bourré d'idée sans que ça fasse mec qui se la pète, on est pas devant un John Wick où ça bute des bot de façon mécanique, en fait ça donne l'impression que d'un coté on a un réal qui veut bien faire mais qui est limité par son manque d'idée et sa mise en scène faisant avant tout confiance en ses cascadeurs, ici on a Evans qui sait placer sa caméra, chorégraphier le truc sans que justement ça fasse trop chorégraphier, il se dégage un vrai truc viscéral et c'est vraiment jouissif (on peut aussi penser au final de Way of the Gun sans le coté cool).
On est donc devant un film généreux (dans sa seconde moitié) qui veut faire plaisir aux spectateurs et qui sait comment faire. Clairement le climax final est tellement réussit que je sais pas quand j'ai trouvé un climax final aussi réussi. Si bien que comme j'ai dis plus haut je vois pas qui dans le cinéma des 20's (voir 10's) filme mieux l'action que Evans.
Le jour où il aura un scénariste il signera un classique, pour le moment on doit donc se contenter de films d'action un peu maladroits mais tellement efficace, Havoc c'est le film d'action des 20's, ni plus ni moins, après oui la concurrence c'est le PSG en ligue 1 quoi mais bon.