[Alegas] Mes Critiques en 2025

[Alegas]

C'est surtout la combi d'Angelina Jolie que tu devais trouver pas mal.

[Val]

Je parlais de Hantise.

[Alegas]

My bad.

[pabelbaba]

Je l'ai vu au ciné Hantise.

[Val]

Pour faire plaisir à madame ?

[pabelbaba]

Je ne la connaissais pas encore.

Mais j'allais au ciné avec une cousine à cette époque là. On avait vu ça et Le Créateur de Dupontel.

[Alegas]

The Legend of Ochi (La Légende d'Ochi) de Isaiah Saxon
(2025)

Le studio A24 cherche depuis quelques temps à élargir ses horizons et à devenir un studio qui compte à Hollywood, ce qui se traduit à la fois par des projets plus ambitieux et coûteux (les deux films sportifs que les frangins Safdie vont sortir dans les prochains mois) mais aussi des films qui visent un public plus familial, sans pour autant renier l’image si particulière du studio. Une volonté qui donne donc The Legend of Ochi, vendu par A24 comme son premier film pour enfants, et même si l’idée peut faire sourire à première vue le film est en réalité plus intéressant qu’il n’y paraît. Déjà, à l’heure où Hollywood n’ose plus produire d'œuvres de fantasy qui ne sont pas issues de licences déjà établies, c’est cool de voir un petit film comme celui-ci sortir de nulle part, et nous inviter dans un monde qu’on a pas l’impression d’avoir vu ailleurs. Ainsi, on est un peu devant un récit à la E.T., avec une amitié entre une enfant et une créature qu’il faut ramener auprès des siens, le tout dans un contexte assez particulier, puisque si le récit est situé géographiquement, il est impossible de dire précisément à quel époque ça se passe, tant le film est bourré d’éléments contradictoires.

Le truc, c’est que tout ça marche super bien dès le début, avec cette introduction poétique qui pose tout de suite les bases (un village, un mythe, des créatures) puis une scène de chasse qui montre déjà une certaine ambition formelle. Ce point, c’est la grande qualité du métrage à mon sens : visuellement, on a l’impression de voir un mix improbable entre du Wes Anderson et du David Lowery, et toujours dans un esprit où l’on sent le film fabriqué avec pas grand chose, en témoigne de nombreux plans qui semblent miser essentiellement sur du compositing, avec différents layers de matériaux tournés et de matte qui finissent de donner une touche fantastique à l’ensemble. Alors forcément, la gestion du petit budget est parfois inégale, car autant on a d’un côté des plans sublimes et des créatures plus vraies que natures (ces dernières étant faites en animatronique pour un résultat assez incroyable), autant on a parfois quelques shots qui dénotent avec le reste, je pense notamment à un plan de Dafoe à moitié immergé dans une mare, et dont le rendu donnait l’impression de voir du IA generated, alors que le réal et l’équipe s’en défendent (et je serais enclin à les croire).

Là où le film perd réellement des points en revanche, c’est sur le tournant qu’il prend à partir du moment où le personnage d’Emily Watson rentre en scène. Déjà que le métrage n’avait pas forcément la meilleure écriture de personnages possible, le récit s’embourbe dans son derniers tiers avec un message trop simpliste, un manque d’enjeux, une conclusion plate, et surtout des personnages qui peinent à véhiculer de l’émotion. Résultat : on a un film plastiquement très réjouissant, mais qui n’a malheureusement pas grand chose à raconter. Ceci dit, c’est quand même très encourageant pour un premier long-métrage (le réal vient du clip à la base) et je serais très curieux de voir ce qu’il serait capable de livrer par la suite.

6/10

[Alegas]

Hellraiser : Deader de Rick Bota
(2005)

Bon je vais être rapide sur celui-là, car il n’y a rien à dire de bien dessus. Septième film de la saga, et on continue la descente aux enfers avec un opus encore plus nul que le précédent. A ce stade, ça n'essaie même plus de cacher le manque de budget : le film a été tourné en Roumanie, et avec en plus la stratégie de tourner un second film en même temps (le suivant, Hellworld, qui est donc mon prochain sur la liste) histoire d’économiser autant que possible. On a en plus le retour de Rick Bota à la réal, donc autant que c’est visuellement affreux, c’est digne d’un travail étudiant amateur sans talent qui aurait décidé de tourner un film d’horreur psychologique avec son argent de poche. Coté script, c’est le même topo que les deux précédents, avec un scénario pris au pif et sur lequel on réécrit deux-trois scènes histoire de faire passer ça dans la franchise Hellraiser, et le résultat est à peu près identique : on a encore un film à la durée minimum, qui donne l’impression de durer deux fois plus longtemps tellement il ne se passe rien, et dont la trame se résume à un enchaînement de séquences où l’héroïne erre vers un objectif (ici une secte qui arrive à ressusciter les morts), a des hallucinations, et rencontre Pinhead le temps de deux minutes.

C’est chaud à quel point ça ne raconte rien, aucun dialogue, aucune storyline ne fait sens (non mais sérieux le métro BDSM mais qui a écrit ça ?! ), c’est monté à la truelle (la fameuse VHS qui est censée montrer un sacrifice en intégralité, mais qui possède plusieurs cuts et les mecs qui regardent ça comme si c'était impossible de douter de la véracité de ce qui est montré ) et on finit par regarder ça dans un état second, à espérer que ça se termine au plus vite. Sur la mythologie Hellraiser, ça n’apporte plus rien du tout, on enlèverait Pinhead et la Boîte que ça serait toujours le même film de merde. Et évidemment, en plus de la production design inexistante, faut aussi se taper un casting mauvais comme pas possible. C’est clairement l’épisode qui me donne l’impression que la franchise touche le fond du fond, d’où le zéro qui me paraît être la note évidente, mais du coup j’en viens à me demander comment je vais pouvoir noter les trois prochains s’ils se révèlent encore pires .

0/10

[Alegas]

The General (Le Général) de John Boorman
(1998)

Un film de Boorman dont je n’avais jamais entendu parler avant de tomber sur le dvd dans ma médiathèque, ce que je trouve assez surprenant par ailleurs car vu les têtes d’affiche on pourrait penser que le film serait un peu plus connu que ça. Avec ce film, on arrive sur la fin de carrière du réalisateur, mais pour le coup je trouve que c’est ce qu’il a pu faire de mieux depuis la fin des années 80, et je pense que le sujet aide beaucoup étant donné que c’est une histoire tellement folle qu’on pourrait penser qu’elle a été écrite spécialement pour le cinéma (d’ailleurs, elle a été réadaptée ensuite dans un film avec Kevin Spacey que j’avais vu au début des années 2000, mais qui est pour le coup nettement moins réussi).

On a donc un biopic s’intéressant à un truand irlandais, Martin Cahill, qui s’était fait une renommée dans les années 90, d’une part parce qu’il était très doué dans les cambriolages qu’il mettait en place (faut voir les méthodes de filou qu’il utilisait, on sent que le mec était un malin) mais aussi et surtout parce qu’il s’était créé un véritable personnage pour les médias, notamment avec cette manie de cacher constamment son visage en public, histoire que personne ne puisse dire à un procès qu’il l’avait distinctement vu . Le film a un côté wikipédia, à enchaîner les faits connus du bonhomme, qui aurait pu me gêner, mais le fait est que je peux pardonner ce défaut étant donné que j’ai trouvé l’ensemble particulièrement plaisant à suivre. Alors oui, ça aurait été un cran au-dessus avec une vraie étude de personnage, une vraie relation entre lui et le flic qui essaye de le coincer, mais en l’état ça se tient quand même bien, notamment parce que le personnage est haut en couleurs, permet un bon paquet de scènes très drôles, et parce qu’il est super bien interprété. Si je devais lister deux gros défauts du film, ce serait plutôt sur sa durée, un poil trop longue pour ce que le film a à raconter, et sur le fait de commencer le récit sur la mort de Cahill, idée un peu idiote à mon sens.

Pour le reste, c’est plutôt chouette, il y a un vrai plaisir à suivre l'ascension de ce mec aux méthodes peu conventionnelles (le plan pour voler les tableaux , le fait de crucifier son pote sur une table de billard pour le faire parler), provocateur en diable (le début avec la tente plantée sur les gravats de son ancien domicile, pour empêcher la construction d’un nouveau bâtiment, ça pose direct le niveau du bonhomme ), et comme je le disais avant, superbement interprété par un Brendan Gleeson qui trouve là un de ses meilleurs rôles. Jon Voight livre aussi une chouette partition, mais dommage qu’il ne possède finalement que peu de scènes, j’aurais pas craché sur un personnage un peu plus travaillé pour le coup. Visuellement, c’est un film qui ne cherche pas à en mettre plein la vue, ça choisit de s’effacer derrière l’histoire racontée, et finalement le seul gros choix formel est le fait d’avoir un film entièrement en noir et blanc (alors qu'il a été tourné en couleurs), choix que Boorman a pu faire parce que c’était une production indépendante. Tout ça donne un bon petit film qui tient en grande partie grâce à son personnage et son acteur principal. J’ignore si ça supportera une éventuelle revision maintenant que je connais le personnage et qu’il n’y a plus d’effet de surprise, mais ça a fait clairement le job sur cette découverte.

7/10

[Mark Chopper]

Un film de Boorman dont je n’avais jamais entendu parler avant de tomber sur le dvd dans ma médiathèque, ce que je trouve assez surprenant

J'en avais entendu parler à sa sortie. Deux films sur le même sujet étaient sortis et je suis allé voir... l'autre (avec Kevin Spacey en lead), anedoctique au possible.

[pabelbaba]

Je dois aussi avoir le DVD qui traîne quelque part...

[Alegas]

Un film de Boorman dont je n’avais jamais entendu parler avant de tomber sur le dvd dans ma médiathèque, ce que je trouve assez surprenant

J'en avais entendu parler à sa sortie. Deux films sur le même sujet étaient sortis et je suis allé voir... l'autre (avec Kevin Spacey en lead), anedoctique au possible.

Si je n'avais pas vu l'info sur le net, je n'aurais jamais pu faire le rapprochement entre les deux films.
Effectivement le Spacey j'en ai un souvenir pas terrible du tout.

Je dois aussi avoir le DVD qui traîne quelque part...

Tu avais écrit ça il y a 6 ans :

J'ai encore Le Général sous le coude, acheté en solde il y a 100 ans, mais pas le courage de le regarder...

[pabelbaba]

Je vais le chercher pour la peine.

[Alegas]

The Order de Justin Kurzel
(2024)

Une plutôt bonne surprise dans la mesure où je n’attendais pas ce niveau de qualité de la part de ce réalisateur, mais j’avoue qu’entre le sujet et le casting, j’espérais vraiment que ce soit bien. Pour le coup, c’est un film très enthousiasmant à regarder, qui perd peut-être un peu en force et impact une fois qu’on réfléchit dessus à tête reposée, mais le fait est qu’il y avait un véritable plaisir durant la séance, et j’ai envie de dire que c’est le principal. Concrètement, c’est une bobine qu’on pourrait aisément projeter en double-programme avec le Betrayed de Costa-Gavras, et pour cause : les histoires des deux films sont inspirées du même fait réel qui a eu lieu dans les années 80, à savoir l’assassinat par des suprémacistes blancs d’un animateur de radio juif.

Ceci dit, les deux récits sont très différents l’un de l’autre, et autant dans le Costa-Gavras il y avait une volontée (un peu loupée) de créer de l'ambiguïté entre les deux camps avec une romance, autant là on est plus dans une enquête pur jus, et qui souligne au passage la montée d’un radicalisme qui fait forcément écho aujourd’hui (car bon, nul doute que ceux qui ont envahi le Capitole doivent pas mal ressembler aux membres de l’Ordre qu’on voit dans le film). Le traitement ne cherche pas la nuance pour le coup, mais plutôt une analyse de comment des idées radicales peuvent être vendues aux masses comme quelque chose de tout à fait logique à partir du moment où cela est transmis par la bonne personnes et avec les bons mots, autant dire que ça fait froid dans le dos, et avoir d’un côté la montée en puissance du leader et de l’autre l’enquête permet de créer un vrai sentiment d’urgence pour cette dernière.

Comme je le disais plus haut, c’est un film enthousiasmant à bien des niveaux : c’est bien raconté, très bien emballée formellement (quel dommage de ne pas pouvoir découvrir ça sur un écran de cinéma, ça l’aurait mérité), super bien joué (Jude Law est mortel dans celui-ci, et Nicholas Hoult confirme une super année 2024 entre celui-ci, Nosferatu et le Eastwood), bref ça coche beaucoup de cases avec succès. Le souci, c’est qu’il manque clairement un truc en plus pour que ça passe du film sympathique au stade supérieur, et c’est quelque chose que je ressens notamment du côté de l’écriture, avec des personnages qui ne véhiculent pas grand chose émotionnellement parlant. Du coup, malgré le fait qu’ils soient attachants, ça fait que certaines scènes importantes tombent à plat : la confrontation finale dans l’incendie n’a pas la puissance qu’elle souhaiterait avoir, et surtout la mort d’un personnage important sur le dernier tiers passe plus comme un incident de parcours qu’autre chose, alors que c’est censé être déchirant. Reste un chouette film donc, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’avec un meilleur scénariste (car faut voir le CV de Zach Baylin, c’est vraiment pas glorieux) on aurait pu avoir une œuvre bien plus marquante, voire indispensable, sur le sujet.

6,5/10

[Alegas]

Flight risk (Vol à haut risque) de Mel Gibson
(2025)

Même si on n’aimait pas forcément chaque film que Mel Gibson a réalisé depuis le début des années 90, on ne pouvait nier le fait que le bonhomme s’était construit une filmographie particulièrement classieuse en tant que réalisateur, non seulement sur la technique et l'ambition, mais aussi thématiquement. Après le succès critique d’Hacksaw Ridge, j’avais espéré un retour en grâce pour Gibson, pas forcément en tant qu’acteur (rien à retenir en dix ans hormis le film de Zahler), mais au moins derrière la caméra. Il n’en sera rien, et ce nouveau film le prouve très clairement. Ça sentait déjà à plein nez le projet fait pour raisons financières à la vue du pitch puis du trailer, et la vision du film vient confirmer tout cela.

Dès la première scène dans le motel, ça pue sérieusement du fion avec une mise en scène tout ce qu’il y a de plus fade, de l’humour naze omniprésent, et des acteurs qui livrent le minimum syndical. J’ai donc espéré que le côté huis-clos, avec une caméra qui ne quitte jamais la carlingue de l’avion et ses trois acteurs, viennent rehausser le spectacle, mais c’est malheureusement loin d’être le cas. Le pitch qui sentait bon la série B tendance 90’s n’est finalement qu’un prétexte à un exercice de style tout ce qu’il y a de plus conventionnel, et où le financement semble aussi rare que les péripéties. Sérieux, j’ai halluciné devant ce scénario qui accumule les mauvaises idées, d’une part avec l’humour déjà évoqué (vraiment un gros problème ce film qui ne trouve jamais le ton juste et semble avoir constamment le cul entre deux chaises) mais aussi tout le rapport de force entre les trois personnages qui aurait pu donner lieu à un truc sympa, mais qui est finalement terriblement sous-exploité, avec un bad guy qui passe les ¾ du temps ligoté à l’arrière sans rien pouvoir faire .

Un rapport aux personnages pas aidé par un casting pas charismatique pour un sou, difficile de s’attacher aux deux héros (Topher Grace quoi... ), et je ne parle même pas de Wahlberg en roue libre totale qui démontre une énième fois quel horrible comédien il peut être . Du coup, on cherche à meubler pour rendre le film un minimum intéressant, et ça donne des storylines comme celle du trauma, ou encore celle de la recherche de la taupe qui est d’une pauvreté abyssale, même dans les années 90 on se serait foutu de la gueule de l'écriture du film. Et puis côté mise en scène, il y a l’impression de voir Gibson torcher le tout à la va-vite : les scènes de tension ne marchent pas, dès que l’avion fait une embardée c’est du montage à l’arrache, et le climax final sur la piste c’est d’une mocheté absolue . Non vraiment il n’y a pas grand chose à retenir ou sauver de ce désastre. Alors j’ai pas trop de doute sur le fait que Gibson a signé ça juste histoire de trouver du financement supplémentaire pour sa suite à Passion of the Christ, mais est-ce que ça mériterait vraiment de compromettre son image en tant que réalisateur ? On verra dans quelques années je suppose…

3/10