[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Jeu 22 Oct 2009, 17:06

J'vais fouiner! mais pour le moment je file devant Zodiac j'ai enfin un peu de temps pour me poser devant un film :super:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Jeu 22 Oct 2009, 17:07

Et si t'aimes pas c'est pas la peine de revenir, va te pendre directement :mrgreen:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar kenshiro » Jeu 22 Oct 2009, 17:08

Zodiac :bluespit:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Jeff Buckley » Jeu 22 Oct 2009, 17:33

Au débur je croyais que c'etait un film sur les bateaux
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Jeu 22 Oct 2009, 19:37

:eheh: t'es con mais tu me fais rire!

Zodiac c'est juste une merveille, et pour Morse ben faut vous mettre à l'anglais les gars :tantpis:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Ven 23 Oct 2009, 10:04

zack_ a écrit: J'ai pas lu encore ta critique de Morse mais on peut le voir où? Il est sortie en BD?

Belgique, Allemagne et Pays-Bas pour l'avoir avec VOSTF.

Sinon le DVD (et peut-être le BR) est prévu pour 2010 chez Metropolitan
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

(\__/)
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 23 Oct 2009, 10:08

Allemagne c'est pas vraiment confirmé.
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Morse - 10/10

Messagepar Niko06 » Ven 23 Oct 2009, 10:28

Morse
de Tomas Alfredsson

Image

Les vampires ont la côte cette année au cinéma et même à la TV, pour le meilleur (l'étrange Thirst, la série True Blood...) et le pire du pire (Blood the last vampire et l'immonde Twilight). C'est quand même intéressant de voir le grand public se ruer sur ce genre de film (en particulier le dernier) sachant qu'à la base le mythe du vampire est vieux comme le monde mais Bram Stocker l'a popularisé à travers une métaphore à forte connotation sexuelle... En tout cas les film utilisant la fibre vampirique sont légion au cinéma mais ceux qui traitent la chose avec talent le sont beaucoup moins. On peut citer Nosferatu (celui de Murnau et celui d'Herzog), Dracula de Coppola, Entretien avec un Vampire de Jordan... le reste va du mineur/minable au très sympa et fun (Vampires de Carpenter, Une Nuit en Enfer de Rodriguez...). Mais ceux qui abordent le thème de façon originale... là ils se comptent sur les doigts d'une seule main! je citerais bien sur Aux Frontières de l'aube de Bigelow, franche réussite, Martin de Romero, et ce Morse venu du froid, sorti de nulle part, et qui se pose sans trop de soucis comme une pure référence! Coup de coeur!!

Il faut toujours se méfier des bêtes de festivals qui raflent tous les prix car ce sont souvent des pétards mouillés, là c'est loin d'être le cas. Si le buzz a vite enflé pour Morse, c'est qu'il y a une bonne raison, c'est du jamais vu. La surprise est d'autant plus grande que même si c'est le quatrième film de Tomas Alfredson, c'est un réalisateur inconnu chez nous... Et pourtant quelle maîtrise! Une scène d'intro magique suffit à immerger le spectateur, une scène de nuit, la pureté de la neige, c'est d'une beauté presque hypnotique. Et puis il y a ce gamin, petit blond à la peau blanchâtre qui s'amuse devant sa fenêtre avec un couteau... L'ambiance est feutrée mais pesante, on sent qu'on va naviguer dans quelque chose d'inhabituel et tout le film va se jouer sur plusieurs formes de dualités. La chaleur des sentiments contre le froid de l'environnement y sera essentiel...

En fait Morse c'est un peu le film de vampires qu'on fantasmait sans jamais vraiment espérer le voir sur un écran. Un film qui réinvente une mythologie sans pour autant l'oublier, qui va sublimer quelques détails souvent omis dont bien entendu, car c'est là le titre original, l'obligation pour un vampire de se faire inviter à entrer chez quelqu'un. Le gros tour de force est d'avoir choisi d'axer son récit (bien que ça soit une adaptation de roman) sur des enfants. Des personnages symboles de l'innocence (ou presque) qui évitent au film de tomber dans toute connotation sexuelle qui aurait été ici malvenue. Car Morse s'intéresse avant toute chose à des sentiments dont la pureté n'a d'équivalent que dans cette neige immaculée et presque irréelle qui habille le film.

Alfredsson nous prend par surprise dans une première partie qui fait la part belle à un tableau social qui n'a rien de réjouissant mais sans jamais tomber dans le propos pesant. Posant avec une facilité déconcertante une ambiance mystérieuse à travers d'images qui pourraient presque avoir leur place dans un cinéma "d'auteur" esthétisant, le réalisateur enchaîne les tours de force. Il construit ses cadres avec une précision redoutable, jongle avec des oppositions de couleurs, imprime un rythme lancinant... quel pied! Un travail d'esthète qui a des choses à dire, ça fait toujours son effet! Car il ne se contente pas de faire des images belles à en crever, il use d'une narration intelligente (qui n'a rien de didactique pour le spectateur mais qui suit une logique imparable) parsemée de petits détails qui se révèlent d'une importance capitale dans une scène suivante... la maîtrise est incontestable.

En opposant Oskar et Eli (incarnés par des acteurs juste divins), au milieu d'une foule de personnages secondaires parfois tragiques, parfois pittoresques, Tomas Alfredsson jongle avec de nombreux thèmes qu'on attendait pas forcément dans le genre, comme cette idée de délabrement social, psychologique ou physique qui s'abat sur cette ville. Ou encore cette peur de la solitude (le climat installe cette sensation tout seul) qui porte la rencontre entre les deux enfants comme seule issue pour l'un comme pour l'autre. Amour platonique pour Oskar, compagnie nécessaire pour Eli, ils sont finalement complémentaires et deviennent indissociables. Les repères sociaux d'Oskar sont tellement brouillés (élevé par sa mère, son père a refait sa vie avec un homme) qu'il ne porte plus le moindre jugement terre à terre et profite du plus basique des sentiment. Eli souffre tellement de sa nature qu'elle a besoin de quelqu'un capable psychologiquement de se substituer à elle pour se nourrir...

Des oppositions perpétuelles entre ombre et lumière, lyrisme et violence, rire et larmes... Morse est construit tout entier sur ce schéma et il faut avouer qu'on ne peut pas trouver la moindre piste de comparaison tant il ne ressemble à rien d'autre de connu... Morse nous fait un peu peur, un peu rire, peut nous faire pleurer, il se dégage des émotions extrêmement fortes et qui n'ont rien d'artificiel tant des images nous hantent encore longtemps après la projection... On oubliera un des rares effets ratés (les chats numériques tout moches) tant ce qui nous est donné est merveilleux. Un film tragique sur un amour impossible mais sincère, une relecture d'un mythe qui en oublie les clichés pour réinventer les basiques, un final d'une beauté plastique rare mélangée à une tension tétanisante et un plan final qui vient sceller l'existence d'Eli comme une sorte de boucle temporelle qui n'en finira jamais...
C'est beau à en pleurer si on adhère au rythme lancinant, c'est d'une pureté rarement vue... il faut le vivre pour bien comprendre ce genre d'enthousiasme mais c'est un véritable coup de (au) coeur.


10/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Ven 23 Oct 2009, 10:39

ouah! un super article... même si pour twilight je suis pas d'accord... :eheh:
excellemment écrit!! :super:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Ven 23 Oct 2009, 15:09

Vampire :shock: Merde tu m'as freiné dans mon enthousiame à voir le film!
Cela dit je le verrai (j'évite Underword c'est déjà bien) pour me faire une idée car le projet m'a bien emballé sur le papier, même si j'avais pas souvenir de vampire...
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Dim 25 Oct 2009, 15:13

(500) Jours Ensemble
de Marc Webb

Image

Petite mise au point, habituellement les comédies romantiques ne sont pas ma came du tout. Souvent ridicules, clichés à mort, avec des happy ends foireux... c'est vraiment un des genres auxquels je reste insensible. Sauf que de temps en temps on découvre une petite merveille (je pense à Little Miss Sunshine ou Eternal Sunshine of the Spotless Mind...) et dans le cas précis de ce (500) Jours Ensemble, je me suis déplacé en salle pour une seule raison, Joseph Gordon-Levitt, dont la performance hallucinante dans Mysterious Skin me hante depuis des années... Et ceci sans regret car ce premier film du clippeur Marc Webb est un petit bijou, un grand bol d'air qui brasse un fond pas si habituel que ça avec une forme souvent audacieuse, un contre-pied envers toutes les dernières réussites du genre qui misaient tout sur un fond inattaquable en se contentant du minimum syndical pour la mise en scène. Une belle réussite indie qui nous file la patate, alors que ce qu'on voit à l'écran est tout sauf une belle histoire d'amour...

Le réalisateur l'annonce dès le début, à travers une voix off pas toujours judicieuse et une dédicace assassine, c'est l'histoire d'un garçon qui rencontre une fille, mais ce n'est pas une love story... Pari risqué, Webb lance son film sur leur rupture! Première étape d'une déconstruction de son récit plutôt réjouissante qui voit cette histoire racontée par des repères temporels sans ordre précis (jour 300 puis jour 2 puis 10...). Le concept pourrait vite devenir redondant et ennuyeux mais cet artifice fonctionne parfaitement du début à la fin, s'accordant toujours à l'humeur de Tom. Dès lors l'enjeu n'est plus de savoir si Tom et Summer vont finir ensemble (d'ailleurs c'est le genre de truc dont on se fout d'habitude car on sait bien que dans une comédie romantique US ils finissent ensemble), on sait que non donc c'est plutôt le pourquoi de cet échec amoureux...

C'est l'occasion pour Marc Webb d'ausculter cet insaisissable sentiment qu'est l'amour en posant dessus un regard plutôt amer (on s'y attendait avec la dédicace à une sans soute ex...) mais plein de lucidité. Il inverse les rôles avec brio en utilisant ce couple de jeunes adultes bien loin des clichés hollywoodiens. Elle ne croit plus au prince charmant ou au concept même d'amour. Il est un éternel romantique à la recherche d'une stabilité sentimentale. Il est rêveur, elle réaliste. La plus belle preuve dans une de ses répliques quand Tom lui demande ce qui était arrivé pour qu'elle se sépare de ses anciens petits amis, "la vie" lui répond-elle... le genre de réponse qui peut anéantir tout espoir qu'on peut mettre dans une relation mais qui est tellement vraie...

On suit donc la vision exclusive de Tom (alter-ego du réalisateur sans aucun doute) sur ses 500 jours avec (ou sans) l'amour de sa vie... Alors oui on tombe dans quelques clichés comme le magasin de vieux vinyles, le cinéma en noir et blanc et ses images de la nouvelle vague (quoique en quelques minutes on peut affirmer que c'est vachement mieux que le futur nanar Cineman) mais finalement on s'en fout car le reste oublie tous les lieux communs. Dans le propos on se situe dans une voie assez proche du film de Gondry toutes proportions gardées, mi-drôle mi-tragique mais jamais hilarant ou dépressif non plus... et on se surprend à vraiment aimer ce drôle de jeu amoureux, ces coups de foudre et ces désillusions qui trouvent dans leurs détails un écho chez le spectateur qui a vécu une situation pas forcément identique mais tout du moins semblable par bien des aspects.

Porté par 2 comédiens étonnants (sans même parler des seconds rôles savoureux), (500) jours ensemble est un film qui file la pêche autant qu'il peut émouvoir. Zooey Deschanel se révèle craquante avec son style old-school et son mode de vie au jour le jour, Joseph Gordon-Levitt est une fois de plus exceptionnel, montrant une nouvelle facette de son talent, ici dans l'humour pince-sans-rire d'un pauvre type carrément paumé dans ses sentiments alors qu'il a tout de l'homme moderne assumant à 100% sa part de féminité... Une histoire cruelle car il n'y a rien de pire à vivre qu'un amour qui n'est pas partagé et qui sonne vraiment très juste, en cela on est très loin des histoires stéréotypées à mort qui abreuvent le genre!

La mise en scène et le montage laissent voir de très belles choses sans tomber dans l'excès. Marc Webb joue avec les cadres, les formats, change sa colorimétrie qui se ternit au fur et à mesure que les jours passent... Il se permet un intermède musical et dansant qui semble carrément à sa place (pas comme le petit oiseau ridicule), nous sort un des plus beaux split-screens vus depuis les Lois de l'attraction et qui n'a rien de gratuit dans sa construction, redessine une ville au crayon pour mieux perdre Tom... Bref, il tente pas mal de choses et il faut avouer que la plupart du temps ça fonctionne sans trop de problème, d'autant plus que les choix de la BO friseraient presque le génie s'il n'y avait pas ce morceau de Carla Bruni... La fin heureuse mais qui n'est pas l'happy end qu'on pouvait attendre nous fait tout doucement ressortir de ce grand petit film franchement original, et qui malgré un message pas vraiment gai nous donne envie d'être heureux. Artificiel en apparence c'est vrai mais pas tant que ça en y réfléchissant un peu...


8/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Dim 25 Oct 2009, 16:39

:bluespit: cela met l'eau à la bouche!! :super:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Milkshake » Dim 25 Oct 2009, 17:58

Celui là je vais le voir dès que c'est dispo, ta critique Niko donne envie :super: même si on ne peut mettre le chef d'œuvre Eternal Sunshine of the Spotless Mind au même niveau du cliché ambulant du ciné indé Little Miss Sunshine. :evil:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Dim 25 Oct 2009, 18:00

Je ne les mets pas au même niveau :wink:
C'est plus au niveau "fraicheur", des films un peu mélo mais qui font du bien
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Mirrors - 5/10

Messagepar Niko06 » Lun 26 Oct 2009, 13:32

Mirrors
d'Alexandre Aja

Image

Fils d'Alexandre Arcady, considéré comme membre du "Splat Pack" (nouvelle génération de réalisateurs adeptes de l'ultra-violence), Alexandre Aja est un réalisateur pour lequel j'éprouve la plus haute estime. Haute Tension, en plus d'avoir ouvert la voie à cette nouvelle vague de cinéma de genre à la française, était une petite bombe horrifique malgré un final sujet à discussion et sa version sauvage de la Colline a des Yeux a enterré l'original avec une facilité déconcertante (d'ailleurs Wes Craven va finir par nous faire une dépression tant les remakes de ses films semblent plus efficaces que ses originaux...). En 2 films il a mis tout le monde d'accord et s'est imposé comme une figure incontournable du genre. Stupeur et tremblements donc quand il a annoncé s'attaquer au remake d'un film coréen surfant sur la vague post-Ring, Into the Mirror... un film qui partait d'un concept extraordinaire mais qui se vautrait à cause d'un scénario imbuvable malgré une mise en images superbe. Un film de trouille qui ne fait pas peur c'est jamais très bon... Et si la version d'Aja s'éloigne carrément de celle de Kim Sung-ho, à trop vouloir se différencier il se plante lui-aussi, mais à un autre niveau...

De plus, contrairement à d'autres frenchies exilés à Hollywood, Aja a eu le final cut sur son film (même si c'est produit par la Fox!), ce râtage il en est donc responsable avec son pote Gregory Levasseur. Et pourtant leurs intentions de départ étaient franchement ambitieuses, avec re-écriture complète du scénario et la volonté de livrer un nouveau Shining (dixit la productrice Alexandra Milchan), au final la comparaison n'a pas lieu d'être car c'est vraiment insultant envers le chef d'oeuvre de Kubrick! En s'essayant pour la première fois au film de trouille, loin de l'horreur graphique et viscérale de ses précédents films, le réalisateur manque le coche complètement, livrant un film qui n'a pas grand chose d'original, pompe des idées à droite à gauche (pas un défaut en soi sauf que ce n'est pas justifié et c'est le modèle Poltergeist qui en ressort grandi) pour un résultat qui au final non seulement laisse de marbre mais nous laisse surtout la sale impression d'avoir loupé un truc vraiment pas mal...

Ça commençait bien pourtant, avec une intro super efficace qui se termine sur une scène d'auto-égorgement plutôt graphique (et qui rappelle une des scènes de haute tension. Sauf qu'ensuite on tombe dans le schéma habituel lancé par Ring, à savoir meurtre/apparitions fantomatiques/enquête, et qui fait suite à une exposition qui cherche clairement à se démarquer de l'original en recherchant l'efficacité mais qui est tout aussi ennuyeuse... Pourtant l'idée de mettre en parallèle cette enquête avec la tentative de reconstruction de la cellule familiale du héros n'est pas mauvaise, mais c'est lourd, et surtout le gros problème c'est qu'on n'est jamais surpris par le récit en ayant toujours une longueur d'avance sur Ben Carson, et ce à la première vision du film... autant dire qu'une seconde n'est même pas envisageable!

L'idée de donner le rôle principal à Kiefer Sutherland n'est pas mauvaise non plus, il peut être très bon acteur. Sauf que ce qu'il nous livre là n'est rien d'autre qu'une resucée de son rôle dans 24h Chrono, en un peu moins badass tout de même... Mais quand il sort son flingue et balance des "damn it!" toutes les 5 minutes, c'est trop! On suit donc l'enquête d'un sous Jack Bauer ex-alcoolique reconverti en gardien et qui va jusqu'à braquer son flingue sur la grand-mère de Dawson reconvertie en bonne soeur pour l'occasion... Aja est suffisamment habile pour torcher quelques plans vraiment géniaux (une sortie de cave mémorable) et nous faire sursauter mais il n'arrive jamais à imprégner le film d'une ambiance vraiment oppressante. Il passe aussi complètement à côté du concept, même s'il tente de placer ses miroirs dans quasiment chaque plan, ils ne sont que trop rarement effrayants...

Le casting des rôles secondaires n'est pas génial non plus. L'excellent Jason Flemyng fait de la figuration, Paula Patton n'apporte rien sauf lors du contest de T-Shirt mouillé et Amy Smart est également transparente... mais paradoxalement c'est elle qui hérite de la meilleure scène du film! D'une gratuité totale on a droit à un meurtre vraiment dégueulasse dans une baignoire, on ne sait pas vraiment pourquoi tout ça mais faut avouer que l'effet est saisissant, mettant bien en valeur les maquillages de ces génies de chez KNB. On n'en dira pas autant de certains effets numériques vraiment foireux (les flammes... que c'est moche!). Le décor somptueux du supermarché de luxe n'est jamais vraiment mis en valeur ou utilisé pour le récit, pourtant avec tous ces mannequins à moitié calcinés il y avait de quoi faire quelque chose d'intéressant!

Mirrors ne passionne jamais, n'effraie que sur quelques secondes (et encore il faut vraiment être réceptif au genre!), ne réussit jamais à créer de véritable mystère autour de ces miroirs (pourtant le potentiel est énorme!)... bref on en vient à se foutre un peu de ce qui se passe à l'écran et à simplement attendre le prochain sursaut ou le prochain effet gore, car sur ce dernier point on ne se fait pas voler. Et Aja vient définitivement enterrer son film lors d'une scène carrément grotesque où il nous ressort le vieux mythe de la nonne zombie... là le film tombe vraiment dans le n'importe quoi et même si la scène est très sympa elle n'est pas à sa place. A vouloir remplacer le lyrisme de l'original par de l'efficacité à tout prix (gros effets sonores surtout), les deux scénaristes sont eux aussi passé à côté de leur film. On retiendra simplement la mise en scène de qualité, car Alexandre Aja possède un vrai talent pour l'image, et quelques scènes réussies, dont un plan final emprunté à l'original mais magnifique, mais dans l'ensemble Mirrors constitue une réelle déception même s'il est mieux qu'Into the Mirror... En espérant retrouver un jour Aja l'insolent qui n'en avait rien à foutre de la morale...


5/10
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