[Nulladies] Mes critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Monty Python, le sens de la vie - 8,5/10

Messagepar Nulladies » Ven 06 Mar 2015, 12:46

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British en pire.

J’entends dire, ici ou là, que The Meaning of Life est le moins bon des longs métrages des Monty Python ; que sa structure mal ficelée accuse certains essoufflements et que ses sketches manquent de liant.
Pour peu qu’on y prête attention, on reconnaitra que The Life of Bryan et Holly Graal sont eux aussi une suite de scénettes dans un cadre temporel unique, certes, mais qui laissent libre cours aux fantaisies les plus débridées et diverses qui ont toujours été la force des Monty Python.
Après la question religieuse et historique, la troupe se tourne naturellement vers l’achèvement philosophique, et si l’évolution de la vie d’un individu peut sembler une trame éculée, l’essentiel est bien entendu ailleurs.
Car ce chant du cygne est surtout un hymne punk sans commune mesure. Outre la fantaisie Gilliamesque en ouverture qui a tout de la répétition générale de son imminent Brazil, les branquignolles s’acharnent à investir tous les sujets les plus outranciers et délicats. Du coït chez les catholiques, de l’éducation sexuelle en live ou du prélèvement d’organe à foie ouvert, de l’absurdité de la guerre ou les excès chez les riches, rien n’échappe à leur traitement, le tout sans économie de moyen : comédie musicale, variété des décors, on ne se refuse rien.
Entre Voltaire et Vian, Rabelais et Ionesco, l’ensemble est un feu d’artifice aux giclées enthousiastes de sperme, de vomi, de balles et de sang, parcours unique permettant de faire se succéder un peloton de footballeuses topless et le suicide collectif de feuilles d’arbres.

On croyait George Abitbol l’homme le plus classe du monde ; j’aurais nettement tendance à lui préférer la marmoréenne prestance de ces énergumènes au flegme impassible face aux relents putrides d’une humanité aussi grotesque que pathétique, hilarante que désespérante.

Prescription : une fois par an, à laisser fondre sous la langue entre les repas.
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Odyssée de Pi (L') - 3/10

Messagepar Nulladies » Sam 07 Mar 2015, 07:11

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L'Odyssée de Pi, Ang Lee, 2012



Duo de mauvaises fois.

L’Odyssée : un voyage au long cours, éprouvant, semé d’embuches qui sans relâche entament votre bonne volonté, votre espoir et anéantissent progressivement vos résolutions initiales. Ce fut le cas pour Pi, ce fut le cas pour moi.
Rude épreuve, qui m’a pris d’assaut de toute part et nécessite un grand recul pour que ma prose ne paraisse ni condescendante, ni agressive. Face à une parabole sur la sagesse, la foi et les vertus du récit, il serait tout de même assez fâcheux de se dresser : en intolérant primaire.

L’Odyssée de Pi commence plutôt bien, alors qu’on pourrait fustiger ces 35 minutes d’introduction qui semblent là pour planter un décorum pop et bubble gum, du zoo de synthèse aux effets iconiques, mention spéciale pour la nage dans le bassin Molitor sur fond de ciel. Fort de cette tendance des 10 dernières années à vouloir un peu tout mélanger pour contenter la planète, ce maelström façon Cloud Atlas ou Mr. Nobody n’est pas dénué de charme. Mais le film subit les mêmes dérives que ses pairs : une débauche d’effets toujours plus grandiloquents qui nuisent considérablement à l’émotion que cherche à véhiculer le film. Certes, je ne l’ai vu ni en salle, ni en 3D, et la maitrise est indéniable, la technologie à la pointe, mais c’est tout de même gênant de nous voir vendre mère nature comme un fond d’écran photoshopé façon Walter Mitty quand le modèle originel a déjà été si bien traité dans l’histoire du 7ème art…
Dans son escalade vers le baroque visionnaire, rien ne nous épargné, et il faut une sacrée tolérance pour en sortir sans une nausée davantage due à l’excès de couleur qu’à la houle.

Passons sur la forme, et ne nous éternisons pas sur le fond. J’essaie tant bien que mal de ne pas devenir un fanatique épidermique à l’endroit des fables cherchant à me convertir. La malice pernicieuse de notre Candide local consistant à se vouer à toutes les religions, on croit passer savamment entre les gouttes. M’annoncer à plusieurs reprise que l’histoire à venir va me faire croire en Dieu n’est pas la plus efficace des captatio benevolentiae, mais passons.
[Spoils]
La nature comme reflet du panthéisme et l’émerveillement face à sa prolixe beauté, ses dangers et son infini ont déjà fait l’objet de traitements autrement plus convaincants, chez Tarkovski, Kurosawa ou dans une moindre mesure, Malick.
Mais ce twist narratif consistant à nous faire comprendre que choisir la plus belle des histoires, à savoir la fable, par rapport au réel sordide (la définition du sordide, étant, on l’aura noté, incarné par une hyène ou… Gérard Depardieu, mais qu’allait-il faire dans ce bateau ?!) est l’équivalence de la foi m’a laissé tout bonnement sans voix.
Après ça, d’accord, je gobe les îles carnivores et les tigres numériques, les baleines phosphorescentes et les plats végétariens.

C’est toujours la même histoire : en se proclamant ostensiblement universaliste, cette parabole manque en ce qui me concerne toutes ses cibles : son œcuménisme, art de la synthèse du mysticisme et de celle des images, déverse un flot vaste comme l’océan, mais dépourvu de la matière qu’on était censé y trouver dans ses abymes : l’âme.
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Candy - 7,5/10

Messagepar Nulladies » Dim 08 Mar 2015, 07:27

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Candy, Neil Armfield, 2006


When you can stop, you don’t want to ; when you want, you can’t.

Candy s’ouvre sur une superbe séquence de manège, où la force centripète permet aux occupants de s’affranchir des lois de la gravité. Dans la première partie, « Heaven », de nombreux plans sous-marins offrent une vision idéale du couple qu’on croirait presque sorti d’un film de Terence Malick. Leur beauté solaire, leur jeunesse pourrait en effet inviter à la contemplation et la célébration d’un carpe diem serein, s’il ne fallait se résoudre à y voir une vie aveugle et coupée du réel, noyée dans une osmose passionnelle et malsaine. Candy et Dan vivent à l’excès un présent éternel, la drogue les aidant à nier l’adversité, la nécessité et le futur lui-même. Les parents dépassés et malheureux ne peuvent conjurer la mécanique, quand le seul adulte (Rush, très touchant) référent est un riche compagnon de défonce, égrenant une philosophie cynique au fil d’un suicide serein et charismatique.
Ponctué d’une bande originale au charme imparable, porté par des comédiens exceptionnels, le film distille ainsi un charme noir qui, au gré des deux parties suivantes (Heart puis Hell) voit s’enfoncer les protagonistes dans l’envers du décor psychotrope.
Les films sur la drogue sont légion, et obligent toujours à un parti pris qui oscillera entre une dénonciation clinquante (Requiem for a Dream) ou documentaire (Panique à Needle Park). Candy a le grand mérite de ne pas se fourvoyer et de garder une tonalité authentique, en dépit de petites longueurs et de quelques tentations à des ressorts scénaristiques un peu grossiers (le grossesse, ou la crise de Candy lorsqu’elle écrit sur tous les murs). Mais c’est bien la pudeur qui le caractérise la majeure partie du temps, à l’image de ce trauma infantile de la jeune fille, jamais développé et laissé en son jardin secret. De la même façon, le dénouement serein et permettant l’avènement d’une rédemption payée par certaines concessions se distingue par sa justesse, et couronne un film authentiquement émouvant, restituant brillamment les fulgurances d’une jeunesse aussi excessive qu’autodestructrice.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Kakemono » Mer 11 Mar 2015, 12:20

Ta critique du Sens de la la vie est référencée sous le titre de Sacré Graal. Décidément tes critiques des Pythons ont quelques problèmes côté référencement. :eheh:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mer 11 Mar 2015, 12:28

L'absurdité à la Monty Python en fait :mrgreen:

C'est réglé ;).
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Fils de l'homme (Les) - 10/10

Messagepar Nulladies » Sam 14 Mar 2015, 18:21

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Le crépuscule précieux.

La cendre du monde est encore chaude, et les quelques éclats de braise qui la parsèment font croire au Royaume Uni que le fascisme est un efficace respirateur artificiel.

Le deuil corrompt jusqu’aux façades et la noire luminescence d’un jour sans teint. La ville est un amas de restes, fragments d’un art qui couronna ce qu’on appelait civilisation.
Baby Diego est mort, Dylan est mort, les parents aussi, à New York, de quoi, nul ne le sait : il n’est plus nécessaire de faire le point sur l’étendue du désastre.

Sur ce buvard souillé qu’est désormais l’Histoire, chacun tente à sa manière d’écrire la suite ; les idéologies pullulent, et avec elles flagellations, bombes et fanatismes. La seule vérité semble la traitrise, moteur de cette humanité canine qui va et vient dans la cage de son désespoir.

“As the sound of the playgrounds faded, the despair set in. Very odd, what happens in a world without children's voices.”

La peur s’est installée bien avant que ne commence le périple. Le regard porté sur la ruine a ceci de bouleversant qu’il atteste d’une pudeur totale, dans une éthique du second plan. Le plus souvent au travers d’une mince cloison souillée, défile le panorama poignant de carcasses fumantes, de jets de pierres, d’exactions policières ou d’attentats, jusqu’aux bombardements à travers la brume, depuis la cote.

Puisque rien ne tient, puisque tout s’étiole, on perd pied. On voit mourir les bonnes âmes, et l’on tremble à la descente d’une voiture sans moteur, sans musique, sans filet.

Puisque tout s’embrume, les lueurs de phares éphémères dans la nuit du siècle auront l’éclat des révélations, petits cailloux à la clarté pâle sur le chemin de croix.
Une femme nue entourée de vaches, effarée par la vie qui surgit.
Une biche dans un couloir désert d’école.
Un homme qui s’écroule le long d’un tronc pour faire son deuil et briser l’écorce de son apparente indifférence.
Un hippie solaire qui cultive à l’abri du monde dans son Eden fragile, avec la délicate politesse du désespoir.
Des saillies musicales qui déchirent la fange avant que ne s’en chargent les cris d’un enfant, et la trêve entrainée par son défilé sous le fracas suspendu de la mitraille.

Le périple qui se dessine, descente vers l’apocalypse d’un monde privé du jour d’après, ploie mais ne se rompt pas. Les détours par les soutes de l’Histoire, de Sarajevo à Beyrouth, d’Auschwitz à Varsovie déploient un parcours criblé de balles et jonché de cadavres. Mais le mouvement continu, endurant de plans-séquences époustouflants de maitrise, ne cesse de l’affirmer : la beauté persévère et se fraie un passage.

Mais la cendre est tenace, gangrène les flots, le ciel et noircit de sang les manteaux élimés.
Le monde n’est pas prêt, et l’épiphanie éphémère n’est que le prélude à une nouvelle rafale hébétée.

Vers le large, hors-le-monde, hors-les-hommes, vers l’Arche, le mouvement se poursuit : sous le fragile berceau de l’humanité, le clapotis sépulcral berce un mort qui vient d’adopter son deuil.
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Percy Jackson: La mer des monstres - 1/10

Messagepar Nulladies » Dim 15 Mar 2015, 07:48

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Les arcanes du blockbuster, chapitre 16.

La table en acajou soutenue par des colonnes doriques ; dans la corbeille de fruits, des oranges, des pommes de terre, une redbull, des fraises tagada, un trousseau de clé, dix huit bananes, un iPhone et un lot de poppers.

- Salut les fiottes. J’ai du lourd aujourd’hui, faut me scénariser la suite de Percy Jackson.
- Putain, chef, non !!!
- Vous aviez promis, quoi !
- Fermez vos gueules, c’est pas négociable. La mythologie est toujours au programme de la primaire et du collège, et le bouquin cartonne. Y’a un orifice, on fonce.
- Pfff…
- Et c’est pas tout. Vu la demi-molle qu’a été le premier, les pontes nous laissent un budget de film français.
- Quoi ?!
- Ouais ma couille. Alors, ristourne à tous les étages. Comme je suis pas une pute, j’y mets du mien, et vu que ça se passe en mer, je vous prête mon yacht pour le décor. Rick, tu sors le protocole crise, qu’est-ce que ça dit ?
- Limiter la CGI, rogner sur le cachet des stars, réduire l’équipe d’écriture.
- Bon, ben Rick, merci du conseil, tu dégages, et prends Dick avec toi. Sean, comment tu m’appliques le reste ?
- Ben, film de jeune, quoi. On va chez Gulli et Disney Chanel pour le cast, ils ont les crocs là-bas, seront bien prêts à n’avoir qu’un œil ou des guiboles de chèvres.
- Et pour la CGI, on fait des plans buste, ou on imagine un filtre qui lui met un visage normal les ¾ du film…
- Ouais, parce que les autres ils veulent pas d’un cyclope, genre ils sont intolérants, tout ça… Il pourrait être noir, le cyclope, non ?
- Non, c’est redondant. Le noir, ce sera la demi-chèvre.
- Le satyre ?
- Ouais, ta gueule. Bon, ensuite, vous connaissez la formule : il faut me connecter ces images de poteries en 2D sur ce que les jeunes kiffent. Brainstorm.
- Euh, ben les cartons, c’est Harry Potter,
- Prenez leur taxi qui vole.
- Pirates des Cara…
- Leur Kraken, tiens, puisqu’on est dans la mer
- Transformers !
- Foutez-moi un taureau en lego technics avec perceuse et lance-flamme intégrés, genre corrida des pistons, ça va être fun.
- De la technologie et du fun.
- Euh…
- Allez putain, activez, c’est pas comme si j’avais que ça à foutre, on a trois suites à gérer dans la journée ! Je le réduis encore, le budget écriture ou quoi ? Stanley, t’as huit secondes.
- Alors, euh, des parchemins sur iPad, chef, et Hermès boss d’UPS
- Bon, ça, le placement.
- Et un parc d’attraction, CircéLand ! Et le triangle des Bermudes.
- et le mi-chèvre qui se déguise en cyclope femme, MDR !
- …
- Bon les gars, je crois que vous êtes prêts. J’attendais ce moment.
- … ?
- Il me fallait la bonne bouse, là on en prend la direction parfaite. Sean, sort le protocole ILC.
- Oh putain chef, vous êtes sur ?
- Vas-y je te dis. On va s’éclater. Et puis au pire, le DVD finira offert avec les Happy Meals.
- Alors, mes petits tourteaux d’amour, voici le protocole Infinite & Limitless Creativity, ILC pour les initiés. Vous allez prendre chacun une gélule et poursuivre le brainstorm.
- …C’est sans danger ?
- Oui, on l’a testé sur des viets et des irakiens, t’inquiète. C’est une combinaison de champignons tibétains, de LSD, de mescaline et de poulpe déshydraté. Tout bio. Effet immédiat. Je vous écoute.
- Un hippocampe arc-en-ciel géant !
- Voilà, qu’est-ce que je vous disais.
- Chef, moi, chef : une momie aux yeux de néon qui fume des oreilles !
- Bien, bien.
- Et Jonas et la baleine, dans le kraken avec un bateau de la seconde guerre mondiale piloté par des PUTAIN DE ZOMBIES qui pilonnent les entrailles pour faire un ulcère géant !
- Des loups garous-scorpions !
- Une épée stylo !
- Un… PISTOLET A SCOTCH MYHTOLOGIQUE !!!
- Voilà. Sean, tu prends bien soin d’enregistrer tout ce qu’ils racontent et tu l’envoies au département animation. Ils devraient redescendre dans les ¾ d’heure. Envoie les femmes de ménage, il risque d’y avoir des projections.
- Putain, boss, on va cartonner.
- Ben oui.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Dim 15 Mar 2015, 10:04

Superbe critique pour Children of men, on sent le coeur qui s'exprime :super:

Pour Percy, l'affiche fait tellement rêver :eheh: J'vais aller me commander un Happy Meal, on sait jamais :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Dim 15 Mar 2015, 10:19

osorojo a écrit:Pour Percy, l'affiche fait tellement rêver J'vais aller me commander un Happy Meal, on sait jamais


2 éléments du complot contre moi m'ont obligé à m'infliger cette étron toxique : Mc Do et mes gosses.
Bien fait pour ma gueule, la prochaine fois ils boufferont bio. :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Dim 15 Mar 2015, 10:25

Ah le Mc Crade et leurs pubs agressives pour certains films familiaux, ça doit être dur d'y couper quand on a des moutards en effet :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Dim 15 Mar 2015, 10:27

Nan mais c'est pire, ils et foutent le DVD dans la main quand tu bouffes chez eux !
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Chuck Chan » Dim 15 Mar 2015, 21:26

Critique des Fils de l'Homme : :bravo:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Lun 16 Mar 2015, 06:09

Chuck Chan a écrit:Critique des Fils de l'Homme : :bravo:


:wink:
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Eastern Boys - 6,5/10

Messagepar Nulladies » Lun 16 Mar 2015, 06:57

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L’hagard du Nord et le lascar de l’Est.

Les deux premières séquences d’Eastern Boys sont particulièrement impressionnantes. La première, dans la Gare du Nord, dissèque, en adoptant le point de vue des caméras de surveillance, le ballet complexe entre bande de jeunes immigrés, services de sécurité et client potentiel à la prostitution gay. Admirablement mené, sans parole, il dresse un état des lieux cinglant, ne donnant raison à personne, mais met au jour une dynamique contre laquelle il est vain de luter tant elle est mouvante et insaisissable.
La deuxième séquence voit l’intrusion dans l’appartement d’un client qui a eu la mauvaise idée de donner son adresse à l’un des jeunes ukrainiens pour lui donner rendez-vous. Dilatée à l’extrême, d’une violence sourde, presque sans coup d’éclat, elle construit, à l’image du titre de ce chapitre, « Cette fête dont je suis l’otage », durant laquelle on force le quinqua à danser tandis qu’on vide tout son appartement de ce qu’il possède. Ici aussi, les torts sont partagés, et l’on peut autant prendre en pitié l’occidental pillé qu’y voir une leçon donnée à ses pulsions exploitant la misère du monde.
Passé ce long prélude assez suffocant, l’intrigue à proprement parler s’installe. Histoire singulière, à la Pretty Woman sur un mode auteur/social, assez mal rythmée et répétitive, elle ausculte les liens qui se construise entre Daniel et le jeune prostitué. La symbolique de l’appartement et de ses fluctuations au fil de la passion est assez intéressante : d’abord pillé pour que le sentiment s’y installe, réaménagé pour celui qui devient une vraie personne, et enfin abandonné pour que l’histoire (re)commence véritablement.
[Spoils]
Mais le film s’embourbe dans des directions assez contradictoires, prenant la voie du thriller dans sa dernière partie, tandis que le duo évolue vers une relation apparemment filiale et pour le moins surprenante. A tout prendre, le réalisateur étiole ses différents registres : on aurait souhaité en apprendre davantage sur les motivations du client qui devient père (rédemption ? maturation ? révélation ?) et les scènes d’ « action » dans l’hôtel sont certes assez correctement filmées, elles n’en exploitent pas moins un filon un peu grossier qui laisse en plan la subtilité qu’on croyait pouvoir attendre au vu des débuts prometteurs.
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Uzak - 7/10

Messagepar Nulladies » Mer 18 Mar 2015, 07:11

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Uzak, Ceylan, 2002



Seul le silence.

Remonter dans la filmographie de Ceylan permet de faire un constat étonnant : aux sources du fleuve de parole qui irrigue Winter Sleep comme Il était une fois en Anatolie siège le silence.
Soit celui de Mahmet, divorcé photographe, satisfait de sa réclusion jusqu’à l’apparition de son cousin venu chercher du travail à la ville.
Uzak est un film âpre comme son personnage principal : peu amène, ne s’embarrassant pas de réduire la durée d’un plan ou une absence de conversation qui pourrait devenir gênante. La cohabitation fonctionne sur le principe d’une tolérance silencieusement hostile, privilégiant le huis clos étouffant par des surcadrages et une esthétique du plan fixe qui tantôt vire à l’angoisse, tantôt implose en grotesque discret. Interrompu face à son porno, englué dans on piège à mouche, Mahmet est déstabilisé, et le cinéaste s’amuse de mettre à mal son personnage.
En contrepoint de ce duo mal assorti, la ville. Istambul, filmée sans fard mais avec patience, révèle progressivement sa grandeur, depuis les rues décaties et encombrées jusqu’aux étendues neigeuses. A mesure que le récit progresse, les plans s’élargissent pour permettre au protagoniste d’acter son abandon du monde : un aéroport, duquel décollera son ex-femme qui solde tous ses comptes avec son passé, un port dont la promesse d’un ailleurs ne concerne pas celui qui le contemple.
La vie est ailleurs. Derrière lui, un divorce, un avortement et la stérilité. Au présent, la photographie de dalles de carrelage qui par leur inertie semblent une extension de son âme. L’intrus s’en va, et la paix se réinstalle dans un silence cotonneux, qui hébète un peu plus qu’auparavant. Mahmet avait arrêté de fumer, et retrouve de son cousin un paquet oublié.
Face au port, dans une lenteur qui s’inspire clairement de Tarkovski (Stalker étant explicitement visionné dans l’appartement), il prend une cigarette. De cette présence, ne reste que de la fumée qui rejoint le vent maritime. Un échec, celui de sa volonté face à lui-même. Un autre, celui de son rapport au monde.
Uzak est sardonique, cinglant et lucide dans le regard qu’il porte sur la pose de l’intellectuel reclus, poétique et contemplatif dans sa vision picturale des intérieurs et de la ville.
Et, toujours, dans le silence.
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