Revu le premier Avatar aujourd'hui. Je l'avais pas revu depuis sa sortie en 2009, et pour moi, c'est toujours "ok, vu" ce film. Quand je vois que la clique à Djoumi parle d'un grand scénario, j'ai envie de rire, tant c'est un gros point noir me concernant. Tout ça pour ça, sérieux. Ca enchaine les clichés, l'intrigue et cousue de fils blancs, dès le départ on peut s'imaginer tout le scénario et on tombe juste de bout en bout. C'est très naïf, fable anti-coloniale et écolo à base d'arbre de vie et communion du peuple avec la nature digne d'un simple jrpg des années 90. Alors oui, le récit est fluide et efficace sur bien des aspects, mais les personnages sont tellement lisses et bien campés dans leurs stéréotypes (et le cast qui manque cruellement de charisme n'aide pas) que j'ai toutes les peines du monde à me sentir impliqué dans cette histoire. La première heure du film est très, très laborieuse me concernant. Que de l'exposition sans enjeu, sans affect pour les persos, et on tente de nous tenir éveillés en multipliant les séquences de danger face à de grosses bestioles qui, on s'en doute, sont là uniquement pour pouvoir être convoquées dans le climax.
Et donc il faut attendre la 2eme moitié du film, quand Cameron sort les muscles, pour qu'enfin je sorte de ma torpeur. Et là, ouais clairement, quel spectacle de fou ! Sur les scènes d'action, Cameron montre qu'il est toujours le patron, et aujourd'hui encore ce film fout une honte monumentale à la grande majorité des blockbusters sortis depuis. Et le travail sur la 3D est magistral. Premier film du revival de la 3D à l'époque, et probablement le plus réussi (avec Gravity). Là aussi, ça atomise la concurrence, et on se rappelle à quel point celle-ci n'avait rien compris à l'outil en l'utilisant n'importe comment uniquement pour augmenter le prix du billet.
L'ajout du HFR fait son effet, mais je pige pas trop les décisions de l'utiliser ou pas selon les séquences. Il y a des fois où j'ai trouvé ça inutile, et d'autres où j'aurais bien aimé en avoir. Parfois, au sein d'une même séquence ça enchaine des plans avec et sans, et ça me procure cette même sensation désagréable qu'avec l'IMAX qui fait des vas et viens au montage sur les films de Nolan ou sur M:I6.
Mais c'est prometteur pour Avatar 2, et effectivement, l'extrait diffusé à la fin est juste à tomber
Et puis la techno a bien évolué en plus de 10 ans et on a un peu moins la sensation de mater un film d'animation (un de mes problèmes sur le premier d'ailleurs. J'arrive pas à croire à Pandora, l'écart visuel entre le monde des humains et cette planète est trop important. Quand Jake se connecte à son avatar, j'ai l'impression qu'il se connecte à un monde virtuel, façon Oasis de Ready Player One).
J'irai voir le 2 pour la curiosité donc, et car je fais confiance à Cameron pour nous sortir de nouvelles séquences spectaculaires qui vont mettre une raclée. Mais faudra faire un effort sur le scénario cette fois...