[Dunandan] Mes critiques en 2013

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Ven 04 Oct 2013, 11:00

La fameuse hype dont tu parle chez Tarantino, elle est née depuis qu'il a fait un passage remarqué à Cannes avec Pulp Fiction.
Mais quand tu regarde bien, ça a tendance à se perdre un peu et quand je parlais du prochain Tarantino en évoquant Django à des amis quelques jours à peine avant, certain me disaient qu'ils savait pas qu'il sortait un nouveau film.
Les gens se sentent obligés d'aller voir le dernier Tarantino parce qu'en phénomène de société, il se pose là (on peut en parler au tour de la machine à café, avec ses potes dans un bar, avec une nana dont on aura a peu près 75% de chances qu'elle l'ait vu).
Mais enterme de plaisir pur, je l'ai pas retrouvé cette année.
Certes, c'est maîtrisé, c'est propre et loin d'être académique, ça reste du Tarantino mais y'a une perte de notoriété qui le touche et ça se ressent aussi.


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Ven 04 Oct 2013, 11:06

non mais tu crois que la plèbe elle sait ce qui sort quotidiennement au cinéma
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Jed Trigado » Ven 04 Oct 2013, 11:07

Les gens se sentent obligés d'aller voir le dernier Tarantino parce qu'en phénomène de société, il se pose là (on peut en parler au tour de la machine à café, avec ses potes dans un bar, avec une nana dont on aura a peu près 75% de chances qu'elle l'ait vu).

+1
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Ven 04 Oct 2013, 11:08

T'es au dessus du commun des mortels pour ne pas t'intégrer dans cette "plèbe" ?
Vu le matraquage publicitaire qu'ils ont fait sur Django avec les affiches partout dans les rues, si des gens commencent à te dire qu'ils ne savaient pas que Tarantino sortait un nouveau film, soit c'est parce qu'ils sont aveugles, soit c'est parce qu'ils sont passés à autre chose et qu'il ne les excite plus comme avant.


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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Ven 04 Oct 2013, 11:09

Non mais c'est pas être au dessus ou pas, nous on sait ce qu'il sort, là sérieux tu demandes à n'importe qui dans la rue ce qu'il y a l'affiche y saura pas.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Ven 04 Oct 2013, 12:00

Scalp a écrit:Ah non Burton c'est chez toute les nanas.


+ Les adolescents emo. Fact.

Sinon, les entrées ne veulent pas dire grand-chose. Beaucoup voient les films de Tarantino mais se font chier depuis Kill Bill 2, parce que ses dialogues sont devenus moins funs et servent davantage l'histoire/l'évolution de ses persos.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Ven 04 Oct 2013, 13:33

D'accord avec toi :super: (et j'aime beaucoup ce tournant cinématographique ...)

@ Jack S. : merci mec :wink:. Assez d'accord, c'est-à-dire ? :mrgreen: Mais sinon c'est clair qu'il faudra un peu plus de temps pour savoir s'il vieillit bien ou pas ...
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Shame - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 05 Oct 2013, 20:33

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Shame, Steve Mc Queen (2011)

Après nous avoir presque fichu la nausée avec The Hunger, un poignant pamphlet où les corps souillés devenaient le porte-parole d'un combat paradoxal pour les droits humains, Steve Mc Queen nous revient avec un film encore plus percutant et ambitieux, sur la question très contemporaine de l'addiction sexuelle. Ce réalisateur va encore plus loin tant dans la forme que dans le fond, car en faisant de nouveau parler les corps par l'image (qui renvoie à des individus désincarnés, certes en pleine réussite matérielle, mais en se confondant désormais avec leur environnement, ils ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes), il dépasse le cadre relativement étroit de l'évènement historique, pour questionner les maux d'une société dont les membres, devenus dépendants de la sur-consommation et de la performance individuelle véhiculée insidieusement par cette dernière, ne parviennent plus à se connecter les uns aux autres.

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A ce titre, le choix d'une mise en scène près du corps et d'une photographie qui pue la séduction et le sexe, servent entièrement le sujet. D'autant plus que Steve Mc Queen, au lieu de se perdre dans la morne répétition de l'obsession de Brandon, perdu de l'intérieur, qui passe son temps à draguer et à niquer toutes les gonzesses dans une rotation qui ne finit jamais, varie son point de vue. Ainsi, au lieu de nous imposer une opinion qui n'irait pas bien loin, les non-dits et les actes (comme dans Hunger), précèdent les explications et les règlements de compte entre les personnages, qui sont d'ailleurs de grands moments de cinéma (je pense surtout à l'échange expéditif entre la frère et la soeur qui fait le point sur leurs positions respectives quant à leur relation ambigüe, et l'interprétation musicale de New-York New-York qui en dit tant sur elle, leur parcours, et leur identité bancale).

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Ainsi, ce film est une lente plongée dans le cauchemar éveillé d'un mec qui n'a que le sexe dans la tronche, symptôme et prolongement humide d'une société malade qui s'appuie sur la performance, l'autonomie, et l'individualisme de ses membres. J'ai pensé à Somewhere qui met en scène un acteur remplissant son existence de petits jeux ludiques pour le stimuler, mais Shame va bien plus loin, beaucoup plus subtil et complexe dans sa lecture de la maîtrise/perte de contrôle des pulsions. Plus pessimiste aussi, car en dépit de la volonté des personnages, il est toujours possible de rechuter puisque la société fonctionne ainsi, sans aucune porte de sortie morale. Soit on ferme les yeux, soit on s'adapte. Enfin, ça va plus loin dans le malaise partagé. Non seulement dans le désir sexuel (appétit je devrais dire) dépeint et l'acte consommé qui nous délivrent des images cliniques, frontales, et sans concession, mais surtout dans la lourde solitude qui s'ensuit (on a l'impression qu'il fait toujours nuit et que les espaces se dilatent, au point que les personnages semblent trop éloignés ou proches de la caméra, dont l'identité en peine est d'ailleurs reflétée par le prisme de la caméra/miroir).

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Puis on évite aussi le machiavélisme moral, grâce à des scènes et rôles complémentaires. Si Brandon incarne le mal-être de cette société désincarnée (Fassbender est très impressionnant, et pourrait ne pas souffler un seul mot qu'il transmettrait toutes les émotions et réflexions nécessaires pour interpréter avec nuance ce quasi prédateur sexuel, victime malgré lui du système), sa soeur en représente l'espoir fuyant (interprétée par Mulligan qui est juste dans ce rôle, car n'a pas la prétention d'être l'icône de beauté qu'on a fait d'elle, bien au contraire elle est plutôt un peu vulgaire, dépravée, mais aussi touchante, bref tout ce qui est laissé en plan par son frère qui n'est pas moins présent en lui). Le tableau est complété par le boss qui drague mais ne conclue pas comme un jeu apparemment sans signification (contrairement à Brandon), et la collègue qui représente un peu la voie normale, sérieuse, responsable, bref encore une fois celle que Brandon ne peut pas baiser sans se compromettre dans sa philosophie nihiliste de l'excitation sexuelle qui ne laisse aucune place pour une relation amoureuse. Enfin, la séquence du bar gay semble moins représenter une tendance bi que le bout du tunnel, où le jouir ne s'encombre plus d'un corps sexuel déterminé, tous interchangeables.

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Pour conclure, je n'ai pas grand chose à reprocher à ce film à la fois poignant, percutant, grave, mais aussi complexe et loin d'être réducteur par rapport au thème traité. C'est ce que j'apprécie avec ce réalisateur que j'apprends à connaître, qui parvient, à partir d'un unique sujet, à nous faire réagir tant physiquement et moralement, porté par des choix esthétiques qui ont cette qualité de nous plonger au coeur du triste quotidien de son personnage principal (partagé entre son job bouffé par la froideur de son environnement, et ses sorties nocturnes faussement bucoliques où il chasse les femmes comme d'autres dégustent un bon plat), mais aussi de rendre ce dernier tour à tour attachant et repoussant, évitant ainsi le double écueil de la complaisance et du réquisitoire moral (et que dire de la scène de dernière drague, étonnant discours sexuel d'une vérité absolument glaçante, glauque, et va au bout du mal-être de Brandon, qui sépare, à sa perte, plaisir physique et connexion émotionnelle). Film coup de poing là où ça fait mal, c'est pour en ressortir grandi.

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Un film dérangeant, percutant, et poignant à ne pas mettre entre toutes les mains, qui traite brillamment et frontalement de la question de la dépendance sexuelle dans nos sociétés de consommation.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Sam 05 Oct 2013, 20:37

Bien ouej :super: et d'accord avec tout ce que tu dis.

Tu verras j'étais à 8,5 au début mais le film hante et marque, dans une semaine t'étonnes pas si t'as envie de le revoir et passer à 10 :mrgreen:

(Sinon ouais c'est mon film préféré avec la 25eme heure, je sais pas pourquoi je l'avais complétement zapper ce Shame et dans ma tête tu l'avais déja vu :eheh: )
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Moi, Moche et Méchant - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 06 Oct 2013, 07:56

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Moi, Moche et Méchant, Pierre Coffin et Chris Renaud (2010)

J'ai passé un bon petit moment auprès de ce super-méchant aigri en quête de reconnaissance en guise de "héros" (chose rare pour le genre, et j'aime beaucoup ce parti-pris), avec à ses ordres de drôles de bestioles-ouvrières jaunes en forme de pilule (la grande originalité de ce film d'animation) qui savent tout faire mais sont aussi insolentes et maladroites que des sales gosses (j'adore leurs petites voix gonflées à l'hélium, par contre j'avais un peu plus de mal avec le doublage de Steve Carell), et un savant sénile à moitié sourd qui donne lieu à des quiproquos délirants.

L'histoire est légère et facile à suivre, sans trop d'enjeux, destinée avant tout à un très large public. Rêve de gosse, Groo veut décrocher la lune, mais il est concurrencé par un autre super-méchant, un jeune geek (amateur d'armes à base de fruits de mer), avec à ses basques de mignons marmots qu'il adopte pour l'aider à pénétrer dans la forteresse de son adversaire et ainsi obtenir le moyen de réaliser son but. Chose imprévue, malgré ses efforts à rester méchant, il finit par s'attacher à eux. Si de loin tout ça semble convenu, le déroulement l'est beaucoup moins, à base de gags plus "cartoonesques" et inventifs les uns que les autres (grâce à la méchanceté de son personnage principal et la bêtise de ses petits monstres).

En outre, la réalisation est bien fichue et sert beaucoup le caractère décalé de cet opus, avec une proposition esthétique assez atypique pour le genre qui, en forçant le trait de la caricature, crée des personnages hauts en couleurs (j'ai particulièrement aimé le design des petites choses jaunes et la trogne des enfants), et des bâtisses sérieusement barrées aux milles pièges et secrets. Tout ce que j'en retiens, c'est la bonne humeur qui découle de cette pellicule animée (en mode Tex Avery et Buster Keaton) à tel point, que l'arrivée des bons sentiments ont à peine entamé mon impression finale (c'est même fait de façon plutôt touchante et rigolote, et puis l'épisode de la licorne ^^).

Une belle réussite dans le genre qui risque fort d'embarquer petits et grands dans sa trajectoire délirante peuplée de créatures insolites et attachantes.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Dim 06 Oct 2013, 17:28

Logan a écrit:Bien ouej :super: et d'accord avec tout ce que tu dis.

Tu verras j'étais à 8,5 au début mais le film hante et marque, dans une semaine t'étonnes pas si t'as envie de le revoir et passer à 10 :mrgreen:

(Sinon ouais c'est mon film préféré avec la 25eme heure, je sais pas pourquoi je l'avais complétement zapper ce Shame et dans ma tête tu l'avais déja vu :eheh: )


En relisant ta critique et celle de Velvet, j'ai d'ailleurs enrichi légèrement mon appréciation, car 2-3 points me semblaient encore obscurs (avec quelques ajouts dans la mienne - seulement pour la compléter un peu - :oops:). Sacré film qui risque d'en laisser pas mal sur le carreau car il ne prend pas le spectateur par la main, mais le malmène (sans provocation facile ce qui va aussi décevoir les amateurs d'images hard-core :mrgreen:) tout autant qu'il le fait réfléchir avant tout par les images qu'il expose.

En tous cas, ça confirme le talent de Mc Queen et de Fassbinder à mes yeux.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Dim 06 Oct 2013, 17:51

Arrête de l’appeler Fasbinder, c'est pas un réalisateur allemand Michael :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Dim 06 Oct 2013, 18:12

Ah merde je confonds :eheh:

(par contre je lis qu'il est germano-irlandais :chut:)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Dim 06 Oct 2013, 18:21

Yep c'est pour ca que Tarantino l'avais pris pour Inglorious :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Dim 06 Oct 2013, 21:01

dunandan a écrit:@ Jack S. : merci mec :wink:. Assez d'accord, c'est-à-dire ?


Ben ça veut dire que je suis d'accord sur la majorité des points traités dans ta critique mais pas avec d'autres mais si mineurs que je valide la globalité :eheh:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
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