[Niko06] Mes critiques en 2009

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Jeu 05 Nov 2009, 18:28

Les rumeurs te présentent comme le fan number one de Emerich, es ce vrai ?
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Jeu 05 Nov 2009, 18:38

Si ca peut te faire plaisir, va! :D :super:
Vous aimez coller des étiquettes :super:
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Léon - 8,5/10

Messagepar Niko06 » Sam 07 Nov 2009, 09:18

Léon
de Luc Besson

Image

Belle redécouverte (et découverte tout court pour la version longue et une copie en haute définition de toute beauté!) de ce qui restera sans le moindre doute comme le meilleur film de Besson, et de loin. En reprenant un des personnages de Nikita qu'il modifie amplement, il signait le film qui allait changer sa carrière... tourné à New York, en anglais, portes grandes ouvertes pour une carrière internationale suivie du succès et de la déchéance (artistique) qu'on connaît. Bien plus qu'un Grand Bleu au statut incompréhensible pour qui n'est pas de cette génération, c'est avec Léon qu'on se rend compte que Luc Besson fut un grand réalisateur, avant de devenir un bien piètre producteur (mais excellent businessman). C'était l'époque où il savait écrire des scénarios contenant autre chose que des chinois, des putes, des gros blacks et des Audis, bref l'époque où il savait encore faire du cinéma, du grand cinéma même car Léon, qu'on le veuille ou non, est un excellent film qui se révèle encore plus profond dans sa version longue.

Pourtant le sujet était casse-gueule et un poil borderline... une gamine de 12 ans que la vie a fait grandir trop vite et un tueur un peu autiste sur les bords. Même si ce n'est jamais vraiment explicite, on sent bien le goût prononcé de gros Luc pour les jeunes filles (Maïwenn a eu sa fille à 17 ans, a épousé Milla Jovovitch qui avait 22ans...) et on ne s'étonnera pas du naturel avec lequel il filme une gamine qui tombe amoureuse d'un adulte. Mais ce n'est qu'une petite partie du propos du film qui avant toute chose traite son sujet avec tendresse. Par contre si on peut faire d'emblée un reproche à ce film c'est que Besson a beau faire de très belles images, de très beaux plans travaillés, il manque quand même de véritable style dans la mise en scène. Mais il en est sans doute conscient et ne tente donc pas des figures qu'il aurait raté, comme des gros gunfights qui auraient pourtant eu leur place.

D'ailleurs dans Léon il y a finalement très peu d'action! Le film est avant tout orienté sur la relation entre Léon et Mathilda, une relation en perpétuelle évolution : amis, père/fille, maître/élève, partenaires, amour platonique. Cette approche permet au réalisateur de vraiment soigner ses quelques moments de violence, trois en tout, l'ouverture du film qui est carrément un modéle de construction, l'assassinat massif de la famille de Mathilda (avec vue subjective et exécution dans la baignoire du plus bel effet) et bien entendu le long final. Intelligemment Besson ne se prend ni pour Michael Mann ni pour John Woo, il reste très sobre et c'est juste hyper efficace. Il peut être aussi très fier du travail de son complice de toujours Thierry Arbogast à la photographie qui rend le film sublime, en particulier dans ses contrastes ombre/lumière pour souligner la furtivité du tueur.

En fait Léon est surtout un film intimiste et une histoire d'amour. Et même si on peut comprendre qu'on puisse être choqué par ce genre de relation, c'est vrai que dans le film ça passe très bien, c'est naturel. Ce tueur implacable, ce professionnel glacial et cette gamine délaissée puis paumée quand sa seule attache lui est enlevée ont tous les deux besoin de quelqu'un. Et plus le film avance plus on se dit qu'il étaient fait pour être ensemble... Et en ce sens le final déchirant qui refuse tout happy end bénéficie d'une véritable portée émotionnelle! De plus cette version longue (20 minutes en plus) en ajoute avant tout à cette relation qui à plusieurs reprises (le resto, la chambre) frôle la frontière de la morale mais sans jamais la traverser, et c'est tant mieux. Elle permet aussi d'approfondir l'apprentissage de Mathilda en tant que nettoyeuse.

Par contre c'est vrai aussi que le film souffre de quelques incohérences... La plus grosse étant tout de même la scène au commissariat, un peu facile d'accès!! Mais on lui pardonne c'est un détail.
La grosse réussite de Léon tient de son casting, avec trois têtes d'affiche extraordinaires de justesse. Jean Reno trouve ce qui restera comme le rôle de sa vie dans ce tueur nounours un peu bébête sur les bords et qui reprend difficilement goût à la vie, Gary Oldman est parfait en flic psychopathe incontrôlable. Son sourire sournois, ses spasmes, ses réactions imprévisibles... il est vraiment effrayant, criant de vérité, sa performance est juste énorme... Mais c'est la toute jeune Nathalie Portman (13 ans à l'époque) qui impressionne. Dans un personnage au corps d'enfant, aux sentiments innocents, et aux pensées d'adulte, elle est d'un naturel incroyable, preuve précoce de son immense talent (et de son charme inexplicable).

Avec des personnages aussi bien écrits et aussi bien interprétés, la trame finalement très simple de Léon se suit avec passion, surtout car il y a beaucoup d'éléments très crédibles là-dedans! Besson emballe son film de bien belle manière, c'est à dire avec sobriété et efficacité mais sans tomber dans du classique aseptisé.
Il joue avec des émotions simples, les souligne juste comme il faut, sans chercher le spectaculaire ou le pathos gratuit... En fait il y a une chose qui dégoûte vraiment devant ce film, c'est de voir ce dont ce réalisateur était capable et de se pencher inévitablement sur la tournure qu'il a voulu donner à sa carrière... Un talent gâché au profit de la toute puissance du nouveau nabab de la production cinématographique française. C'est dommage mais heureusement pour nous, on peut faire abstraction de ce qu'il est devenu et se repasser encore et encore cette petite merveille qu'est Léon.


8.5/10
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Moon - 8/10

Messagepar Niko06 » Sam 07 Nov 2009, 09:24

Moon
de Duncan Jones

Image

Pour son premier film, le fils de David Bowie s'attaque à genre quelque peu délaissé, la Science Fiction à tendance minimaliste... On a bien eu Sunshine il y a deux ans et qui sans sa fin hors-sujet aurait été un très grand film et Solaris version Soderbergh il y a sept ans. A part ça pas grand chose à se mettre sous la dent, les réalisateurs ayant sans doute trop peur de se frotter à la comparaison avec des monuments comme 2001 l'odyssée de l'espace ou le Solaris de Tarkovsky (faut se faire une raison, ils ne seront jamais égalés)... Et voilà que débarque un certain Duncan Jones, avec son scénario sous le bras, un petit budget de 5M$, un grand acteur qui fait son one man show (enfin presque..) et un amour gigantesque pour la SF. Alors est-ce que son film brille par ses influence? Bien entendu c'était inévitable, mais c'est suffisamment intelligent pour tenter une approche inédite qui vient utiliser ses modèles pour mieux s'en démarquer, chapeau l'artiste, y'a du potentiel chez ce réalisateur!!

Et c'est clair que devant Moon on pense à plein d'autres films... ceux cités ci-dessus mais également Silent Running, Outland mais aussi Blade Runner et Alien. Il faut dire que les années 70 ont marqué la SF au cinéma de façon indélébile et qu'encore aujourd'hui quand on imagine notre futur ce sont ces images qui reviennent... difficile donc de s'en écarter complètement, autant digérer ces influences et repartir sur de nouveaux thèmes tout en restant dans l'ombre de ces grands. C'est exactement ce que fait Duncan Jones en ne s'intéressant pas tant que ça au monde du futur mais plutôt à l'homme, et un homme en particulier car le fond du film, même s'il aborde des sujets universels est vraiment concentré sur le personnage de Sam Bell et non pas sur l'humanité au sens large.

Le rythme imprimé à Moon est très spécial, surtout dans la première partie qui se focalise sur le quotidien de ce type chargé de gérer l'extraction d'hélium-3 sur la Lune. Répétition des scènes, musique lancinante, Jones cherche à nous faire ressentir d'abord la routine puis l'ennui et enfin les dégâts que peuvent voir la solitude sur l'état mental d'un être humain. Franchement on en sait pas trop où ça va jusqu'à l'accident. A partir de ce moment il est clair que le film prend une toute autre dimension, avec l'apparition du deuxième Sam et alors qu'on s'imagine pas mal de choses à propos de ce nouveau personnage, le film nous dévoile une de ses thématiques principales, le clonage. Et il faut avouer que le sujet est traité d'une façon très intelligente et humble, mais surtout très "humaine".

En fait sur chaque sujet qu'il aborde, Moon s'éloigne de ses aînés, il ne tombe jamais dans le trip mystique ou métaphysique ni dans le space opéra, sur la durée tout cela reste très minimaliste. Peut-être même un peu trop parfois car certains sujets importants et qu'on ne s'attendait pas forcément à trouver dans un film de SF "moderne" se voient presque sacrifiés par manque d'ambition. Fait assez rare pour être souligné dans une tendance générale au cinéma à essayer d'en mettre plein la vue à tout prix. Et le thème le plus touché à mes yeux et qui n'est pas assez développé alors qu'il serait passionnant est celui de la critique du monde du travail, et de la perte d'identité qu'il peut entraîner quand il sombre dans l'excès de l'exploitation. Ce sujet est abordé, c'est clair, de façon très intelligente à travers l'idée du clône, mais on sent qu'il aurait pu le pousser bien plus loin sans tomber dans l'excès de zèle.

Moon vient également se démarquer largement de 2001 dans son rapport à l'intelligence artificielle. Si dans le film de Kubrick elle représentait à travers HAL une entité en quête de reconnaissance qui n'hésitait pas à se dresser devant son créateur pour exister, ici GERTY (voix de Kevin Spacey) est au contraire à sa disposition, et va même jusqu'à l'aider de son propre chef, allant à l'encontre de sa programmation et se rendant complètement vulnérable... soit une approche nettement plus optimiste de l'avenir des machines dans notre société. Le propos sur le clonage est lui par contre dans la même veine que celui de Blade Runner, soulevant un débat éthique sans doute infini sur l'humanité ou non-humanité d'un être crée à partir d'un autre et qui n'est donc pas tout à fait un fruit de la nature...

Le scénario très intelligent réussit à nous surprendre jusque dans un final vraiment émouvant (ce n'est pas le seul passage qui laisse une grande place à une véritable émotion) mais auquel je reproche d'être beaucoup trop explicatif. Jones vient fermer son film et ne laisse aucune interprétation possible, sur ce point c'est vraiment dommage...
Sur la forme, la simplicité apparente de la mise en image colle à la perfection au propos. Ici point de CGI, on a l'impression de retomber 30 ans plus tôt avec des extérieurs lunaires faits de superbes maquettes, la photographie en tous points exceptionnelle vient encore sublimer tout ça. Tout comme la partition de Clint Mansell qui trouve le ton juste, là aussi dans le minimalisme.

Mais il y a un dernier point vraiment pas négligeable auquel la réussite de Moon doit beaucoup : Sam Rockwell. Il aura fallu attendre 7 ans pour qu'il retrouve un rôle principal après Confessions d'un homme dangereux (les débuts flamboyants de Georges Clooney à la réalisation). Il trouve ici un double rôle à la hauteur de son talent si souvent sous-estimé, portant le film tout seul, il fait étalage de sa palette de jeu qui est juste immense... bref un très grand rôle pour un très grand acteur qui devrait enfin trouver la reconnaissance qu'il mérite.
Voilà, Moon derrière ses aspects ultra référentiels est une expérience assez unique. Un film de SF simple pour la forme, hyper ambitieux pour le fond mais sans vraiment le vouloir. Le film souffre de quelques défauts (ça reste un premier film!) mais il constitue une sacrée belle promesse pour l'avenir avec ce réalisateur qui semble bourré de talent!


8/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Val » Sam 07 Nov 2009, 12:07

Niko06 a écrit: [center]Léon
de Luc Besson


Revu récemment et alors que j'en avais un bon souvenir, le film m'a beaucoup déçu. S'il y a des qualités de mise en scène évidente, l'histoire est beaucoup trop légère pour passionner.
Gary Oldman est toujours aussi génial par contre.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Eikichi Onizuka » Sam 07 Nov 2009, 12:15

moi j'ai pas honte de dire que c'est mon film préféré :mrgreen:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Heatmann » Sam 07 Nov 2009, 15:50

:super: Yeah super t'as critique de MOON , moi aussi j'ai beaucoup aimer ! et bientot a moi le bluray UK ( 1semaines :love: )
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Sam 07 Nov 2009, 16:00

Thanks :wink:
Je crois que je vais me le prendre aussi car la version que j'ai vu, image superbe au passage, avait un son un peu bizarre des fois :eheh:
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Clones - 5/10

Messagepar Niko06 » Dim 08 Nov 2009, 10:05

Clones
de Jonathan Mostow

Image

En adaptant une BD parait-il très bien de Robert Venditti et Brett Weldele, Mostow renoue le contact avec la SF qu'il avait abordé de loin dans Terminator 3 (on était plus dans de l'action tendance futuriste). Déjà on peut relever non seulement une faute de goût mais surtout une terrible erreur de traduction pour le titre français, un surrogate étant littéralement un substitut, et qui n'a absolument rien à voir avec le clonage... Ici on parle de robots qui viennent en remplacement de personnes physiques, un sujet absolument passionnant et ambitieux à la base (une sorte de second life du réel), qui ouvre la voie à de vastes réflexions sur la déshumanisation entraînée par le virtuel et les machines. Sauf que le sujet ne semble pas vraiment passionner le réalisateur et ses scénaristes qui préfèrent s'intéresser à une vague intrigue policière, laissant cet univers au départ extraordinaire et plein de possibilités de côté. Quand on n'en attendait rien on ne peut pas vraiment parler de déception mais un si beau sujet gâché de la sorte ça fait mal au coeur.

On pouvait s'en douter, faire un film de SF nécessite un minimum d'ambition et Jonathan Mostow est loin d'être un mec ambitieux dans son cinéma. Il n'y a qu'à voir Breakdown, U-571 ou T3, aucun n'est vraiment mauvais mais aucun n'est inoubliable non plus. Il cherche à chaque fois l'efficacité du moment, celle qui fait son petit effet mais qui s'oublie à la fin du générique final. De plus c'est quelqu'un qui a tendance à recopier des schémas établis sans la moindre touche personnelle. Rien d'étonnant à retrouver les même traits dans Clones... Une fois fini on se dit que ce n'était pas mauvais mais finalement rien ne reste en mémoire, et ce pour une raison très simple, une immense impression de déjà vu et d'un propos abandonné en cours de route...

Déjà vu car en y regardant de plus près on se trouve devant un mélange pas toujours heureux de I, Robot, Strange Days et Les Fils de l'homme pour toutes les thématiques. Ce mélange aurait pu donner de très belles choses s'il avait été exploité comme il faut et pas relayé au second plan... Car une fois tout ce beau concept futuriste bien mis en place, avec tous ces acteurs maquillés comme des mannequins (au passage c'est réussi mais quand même très moche), le film tombe assez rapidement dans le film policier à tendance whodunit de bas étage. D'un côté on est plutôt heureux car voir Bruce Willis avec une perruque plus ridicule que Nicolas Cage dans tous ses derniers films faisait mal au coeur, de l'autre on était un peu venu voir un film de SF...

Mostow doit être un peu jaloux de Len Wiseman donc il nous sort une sorte de version vieillie de John McLane, en beaucoup moins drôle. Enfin on ne va pas cracher sur la performance de Bruce Willis car c'est bien le seul qui s'en sort à merveille (comme souvent c'est vrai). Car pour le reste il faut avouer qu'on se sent peu impliqué dans ce qui se passe à l'écran... entre tous ses thèmes de science fiction qui auraient été révolutionnaires il y a 50 ans (on nage quand même dans du vu et revu), l'aspect politique et révolutionnaire à peine évoqué et l'ensemble du casting qui nous sort le strict minimum... à vrai dire on s'ennuie un peu. D'autant plus que là où Mostow nous avait impressionné par le passé sur ses séquences d'action, il se la joue un peu radin avec 2-3 séquences un peu énervées mais pas plus...

Après l'idée de mettre un être humain au milieu de tous ces robots est excellente mais là aussi mal exploitée. Ces robots malgré leur manque d'expression et leur grand nombre ne sont jamais effrayants et ne nous mettent même pas mal à l'aise... de plus placer ce personnage vulnérable au milieu d'une population invulnérable aurait pu créer une forme de tension mais même pas... comme si Mostow se foutait royalement de tout ça, intéressé uniquement par sa petite enquête policière. Là aussi cette enquête ouvrait de belles possibilités thématiques dans sa conclusion, une fois qu'on sait qui est derrière tout ça et pourquoi. Mais encore une fois tout n'est que survolé et le personnage de James Cromwell largement sous-exploité alors qu'il représente à lui tout seul le pire regret possible, celui d'avoir fait avancer la civilisation dans le mauvais sens.

Les autres acteurs vont du moyen (Ving Rhames en gourou rasta ça vaut le coup d'oeil) au mauvais (Radha Mitchell, même si c'est son rôle qui veut ça, est l'incarnation même d'une coquille vide) et à la mise en scène Mostow ne brille pas vraiment par son originalité. C'est en règle générale efficace mais parfois il compose des cadres assez bizarres et choisis des inclinaisons de caméra aussi étranges qu'injustifiés... Par contre il trouve une certaine inspiration pour le final visuellement puissant mais qui manque d'émotion réelle.
Au final on ne peut pas vraiment dire qu'on a vu un mauvais film, ce serait mentir, mais il est clair qu'on tient là un film totalement bancal, ne sachant jamais choisir entre un univers foisonnant et une enquête policière. Le réalisateur ne sait jamais sur quel pied danser et le résultat est à son image. Jamais passionnant, évitant soigneusement toute forme de réflexion sur notre avenir (alors que tout était là pour), Clones entre dans la longue liste des films du samedi soir, vite vus vite oubliés...


5/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 08 Nov 2009, 10:20

Ca défonce ta critique dans tous les sens du terme! Je vais pas revenir sur notre débat, j'ai pris le temps de tout lire, y a que l'ambition du réal selon toi qui me dérange, j'ai du mal à comprendre la qualification de non ambitieux! M'enfin ton avis est bon à lire même si il est pas tout à fait le mien pour ce film (qui se fait pas mal éclater partout!) :D
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Dim 08 Nov 2009, 10:21

Bein j'ai vu que la BA donc je peux pas juger mais le truc qui saute aux yeux c'est que c'est pas ambitieux du tout comme projet.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Dim 08 Nov 2009, 10:23

zack, pour moi quand je parle d'ambition c'est de faire quelque chose de nouveau, hors en piochant diverses idées dans d'autres films de SF ben c'est tout le contraire quoi :wink:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 08 Nov 2009, 10:54

L'histoire est une adaptation de comics aussi
Pas simple de sortir de l'adaptation même si je ne peux la juger car je ne connais pas le comics (même si je le trouve moche graphiquement)
Scalp finalament les bandes annonces te suffisent :lol:
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Dim 08 Nov 2009, 10:55

Non mais je le verrais quand même, j'aime bien Willis et pis Mostow me déçoit jamais en terme de mise en scène, apres je sais qu'il faut pas s'attendre a un grand film, mais si c'est juste un honnete divertissement ça me suffit.
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Micmacs à Tire-larigot - 6,5/10

Messagepar Niko06 » Dim 08 Nov 2009, 11:15

Micmacs à Tire-Larigot
de Jean-Pierre Jeunet

Image

Gentiment assassiné par une large majorité de la critique, le dernier Jeunet laisse songeur... ne serait-ce que pour sa tête d'affiche insupportable à l'ego devenu surdimensionné. Mais est-ce pour autant cette sorte d'étron nombriliste et insignifiant que certains ont vu? Non pas vraiment. Et bizarrement le seul véritable reproche qu'on puisse lui faire c'est d'avoir sorti un film qui correspond sur tous les points à ce que le public attendait de la part du réalisateur... c'est assez paradoxal comme réflexion mais symptomatique d'un réalisateur qui a épuisé un concept en faisant peut-être le film de trop. Car dans Micmacs à Tire-Larigot il n'y a aucun doute, on se trouve en terrain connu du cinéma made in Jean-Pierre Jeunet, le moindre plan transpire son univers et ses obsessions, mais à part d'être véritablement amateur de son travail (ce qui est mon cas, c'est pourquoi je ne lui tirerai pas dessus à boulets rouges), les spectateurs risquent d'y voir quelqu'un qui refuse de se renouveler et qui tourne un peu en rond.

En même temps ce reproche revient souvent à l'encontre de réalisateurs possédant une véritable identité visuelle, je pense en particulier à Tim Burton, Michael Mann ou Wong Kar Wai qui ont essuyé le même genre de critique (encore une fois à tord à mes yeux) sur leurs derniers travaux. C'est clair qu'un artiste qui n'a aucun style propre n'aura lui aucun problème à se renouveler... Tout ça pour en venir au fait, le dernier Jeunet est un 100% Jeunet. On y retrouve sa signature, une galerie de personnages nombreux et hauts en couleurs, une folie légère planant du début à la fin, des couleurs chatoyantes, une utilisation massive des filtres et du grand angle, une narration chaotique... tous les éléments qui font le charme de son cinéma et qui irritent ses détracteurs, du cinéma hyper populaire français mais mis en oeuvre avec une ambition visuelle toute américaine.

Alors même si sur ce film ces partis pris esthétiques sont un peu moins justifiés, c'est toujours aussi efficace. En gros c'est du cinéma avec de très belles images comme peu savent en composer en France. Donc après le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain et un Long Dimanche de Fiançailles (excellent film que je ne me lasserai jamais de défendre) on se retrouve encore devant un film d'une beauté époustouflante, sauf que la mayonnaise ne prend pas autant... la cause est simple, un scénario bien pauvre et loin d'être aussi universel que les précédents qui se résume à une vague histoire de vengeance mélangée à une version sans abri de l'Agence tout risque... Pourtant Jeunet met tout en oeuvre pour rendre son histoire intéressante mais force est de constater qu'on la suit sans déplaisir mais sans passion non plus...

Donc sans le scénario complexe et passionnant d'un Long Dimanche de Fiançailles et sans la fraîcheur communicative d'Amélie... il faut avouer que le cinéma du Jeunet "new age" (c'est à dire sans Marc Caro) perd pas mal de son charme... Mais cette absurde histoire entraînée par un Dany Boon étonnamment sobre réussit à maintenir un intérêt certain car comme d'habitude chez Jeunet on va y croiser des personnages absolument géniaux. Le réalisateur a ce don pour dresser des portraits originaux en se basant uniquement sur des petites manies qui paraissent insignifiantes mais qui finalement sont les seuls éléments à créer une véritable personnalité. Donc c'est le défilé des acteurs, des gueules de cinéma pour la plupart avec l'inévitable et toujours excellent Dominique Pinon, mais aussi le trop rare Jean-Pierre Marielle...

Au rayon de ceux qui ont carrément leur place on trouve Yolande Moreau (qui fait du Yolande Moreau), Michel Crémadès qui joue une sorte de savant fou à la force surhumaine, André Dussollier fidèle à lui-même (impeccable donc) et Nicolas Marié échappé de chez Dupontel... ce qui n'est pas vraiment anodin. Par contre si Dany Boon s'en sort très bien, on peut facilement imaginer ce qu'aurait donné Jamel Debbouze dans ce rôle. Il était initialement prévu et même si je le hais en temps que comique (il me fait rarement sourire) je lui trouve un réel talent d'acteur. On peut se demander aussi le pourquoi de la présence de Julie Ferrier dont le minois fait un peu tâche au milieu des autres. Omar Sy est très drôle mais le running gag des expressions française irrite assez vite.

Si je soulignais le nom de Dupontel c'est qu'il y a ici une filiation évidente entre Micmacs à Tire-Larigot et Enfermés Dehors, et pas seulement pour la présence d'un casting interprétant des clochards... En effet Jeunet livre quelques scènes à tendance cartoon qui renvoient forcément à ce film!
On passera sur l'auto-citation d'une scène de Delicatessen pas vraiment justifiée.
En fait si on passe un très bon moment devant ce film qui contient quand même beaucoup de scènes très sympas, on sent bien que quelque chose ne tourne pas comme il faut. Pour faire simple, la magie n'opère plus vraiment, on assiste à une suite de scènettes dont les enjeux nous échappent, et même la bande originale est terriblement fade (un comble pour un Jeunet!!). Alors oui si on aime ce cinéma on prend un certain plaisir mais on ressent avec le recul une sorte de frustration car les précédents films de Jeunet nous touchaient et que celui-ci reste désespérément artificiel... en espérant qu'il redresse la barre au prochain car ça reste un très grand metteur en scène.


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