[Nulladies] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Mar 05 Juil 2016, 19:10

Jimmy Two Times a écrit::eheh:

J'ai tenu 45 minutes pour ma part. Je ne sais si j'aurai un jour le courage de le voir en entier.


osorojo a écrit:J'ai personnellement lancé le film un vendredi soir alors que je voulais me mater un truc nobrain. J'ai cliqué à 4 endroits dans la timeline, vu que ça durait 2h30 :shock: et refermé aussi sec :mrgreen:


Le pire, et je voulais le mentionner mais c'était trop long aussi pour ma prose, c'est que ces enfoirés ont servi le film comme une version tronquée qui trouverait justice lors de l'édition vidéo, qui dure apparemment 3 PUTAIN D'HEURES !!!
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Magnolia - 9/10

Messagepar Nulladies » Jeu 07 Juil 2016, 06:00

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Glitter defeat symphony

Pas cette fois.
Que tu te sois laissé prendre il y a 17 ans, passe encore. Et deux ou trois fois depuis, peut-être, mais c’était avant. Avant la patine de l’expérience, le vernis de la culture qui, quoi qu’on fasse, épaissit la carapace. Avant la cinéphilie qui révèle d’autres voies, moins ostentatoires, d’autres œuvres, plus matures, d’autres chants, moins lyriques et d’autres images, plus authentiques.
Alors, cette fois, on ne te la fera pas. Tu vas t’en assurer, tu vas reprendre ces trois heures dont tu anticipes déjà les limites. Des mouvements constants à t’en donner la nausée, une musique permanente qui pourrait tout avoir du cache-misère, et des larmes, et des amours blessées, des dents et des enfants brisés, des chiens et des grenouilles. Tu t’en souviens, tu sais qu’il va en falloir du talent pour te faire avaler cette pièce montée qui s’annonce déjà trop riche, trop lourde, trop.

-That's another thing that goes...
-Your memory ?
- Time lines, you know? I remember things, but not... right there, you know?

Earl, cancéreux en phase terminale, donne le ton.
Magnolia est une symphonie pop, un requiem où les parents meurent, dans les cœurs et dans les mémoires, un funérarium des enfances scarifiées, un ballet de solitudes qui se croisent et se télescopent.
L’orchestration prend pour tempo la pulsation des cœurs meurtris : nos élans, nos explosions, nos douleurs, notre défaite face à l’ampleur émotionnelle sur laquelle les mots ne trouvent pas leur place.
Alors, on se déplace : dans les couloirs qui mènent au plateau télé, vers le lit du mourant, le long d’un rail de coke, vers le placard où gît un cadavre, face au public, sur les routes d’une ville dont chaque carrefour nous rappelle qu’on est irrémédiablement seul.

La vérité, c’est un plan fixe, et le silence qui laisse entendre la pluie. C’est le retour, derrière la danse mensongère, des vérités uniques : l’abandon, le mal, les trahisons, ces coutumes humaines qui pourrissent les destins comme le cancer le fait désormais des corps, jusqu’aux os. Le passé est un fardeau. Le présent, un châtiment.

Et la danse se poursuit, jusqu’à la déraison : les médiocres ont droit à leur instant de vérité, pathétiques, nimbés de sang, de pisse et de larmes : ils ont tous « a lot of love to give ». Le gourou du sexe s’effondre, la croqueuse de vieillard tombe le masque du cliché qu’elle incarnait, l’enfant demande à son père une affection. Les pères perdent.

Mais la mélodie, indicible, ténue, subsiste ; le manège a certes ralenti la cadence, le fracas des catharsis a grippé la machine, mais les yeux ne mentent pas. Deux solitudes côte à côte, par la magie d’une partition ou du montage, peuvent marier leur plainte. La pluie fusionne les larmes. Personne n’en sort indemne, et c’est sous les affres d’une apocalypse grossière que s’achève cette comédie humaine. Et la chanson reprend, épaissie d’une douleur nouvelle, mais irisée de quelques sourires, mêmes ensanglantés.

Cette fois encore, donc. Je n’étais pas prêt. Qui l’est ?
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Antre de la folie (L') - 6,5/10

Messagepar Nulladies » Lun 11 Juil 2016, 17:44

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Poulpe fiction

Pour le rétif que je reste malgré moi au cinéma de genre, Carpenter est toujours une épreuve pour le moins pernicieuse. Ses meilleurs films font toujours l’objet d’une écriture rigoureuse, qui dépasse les situations généralement jetables du cinéma d’épouvante, sans pour autant renier ses codes et ses excès.
L’Antre de la folie prend à bras le corps un thème pirandellien sur les liens entre le réel et la fiction : un enquêteur en assurances lancé sur les traces d’un écrivain se retrouve dans une bourgade qui semble être l’univers de fiction créé par l’auteur.
Le début du film, qui reprend la structure en flashback depuis un hôpital psychiatrique déjà vue dans L’invasion des profanateurs de sépultures, nous dépeint un personnage caricatural dans son rationalisme, qui va évidemment devoir composer avec un monde parallèle pour le moins étrange. Visions, monstres, giclées d’hémoglobine d’abord assimilées à des cauchemars vont progressivement contaminer un réel qu’il va devoir questionner.
L’ambiance est assez bien rendue, et si les clichés s’enfilent comme des perles, le scénar joue sur cette distance malicieuse consistant à les attribuer à un auteur à succès qui renvoie à Stephen King, mentionné d’ailleurs pour avoir vendu moins que lui.
Les dialogues sur l’invasion de la fiction et les délires de l’auteur démiurge (I think, therefore you are) ne brillent pas par leur finesse, et surtout, sont assez redondants. On sent à quel point le réalisateur jubile de tenir un sujet un peu moins stupide qu’à l’accoutumée sur ce genre, alors que la finalité est bien moins les mystères de l’inspiration ou de la création littéraire que le défilé des tentacules en latex de ses poulpes humains ou des haches sanguinolentes.
Mais lorsqu’il en reste à son domaine de prédilection, Carpenter se débrouille bien : la structure du cauchemar (les effets de boucle lorsqu’il quitte la ville en voiture, les réveils impossibles) est plutôt bien exploitée, et le délire croissant, lorsqu’il se débarrasse du verbeux trop explicite, emporte l’adhésion.
De ce point de vue, la fin, assez proche de The Thing, est la grande réussite du film : sur le canevas formaté du retour à la normale, l’expansion de la mise en abyme avec le livre maléfique devenant un film à l’audience encore plus large vient déjouer les attentes. Nihiliste et jubilatoire, cet éclat de rire final dans une salle de cinéma en dit long sur les vertus que Carpenter attribue à son cinéma, qui séduit autant qu’il écorche son spectateur.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Lun 11 Juil 2016, 18:29

Comment ça un sujet moins stupide qu'à l'accoutumée ? :eheh:

Attention hein, on écorche pas big John comme ça sans s'exposer à un défilé de conséquences plus ou moins agréables :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Lun 11 Juil 2016, 19:08

Bizarre que tu mentionnes pas Lovecraft dans ton avis, c'est pourtant un putain d'hommage -et un des meilleurs films de Big John, amha.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Lun 11 Juil 2016, 20:20

Mr Jack a écrit:Bizarre que tu mentionnes pas Lovecraft dans ton avis, c'est pourtant un putain d'hommage -et un des meilleurs films de Big John, amha.


Oui, j'ai vu passer ça, mais c'est malhonnête de brandir des références qu'on ne maîtrise pas bien...

osorojo a écrit:Comment ça un sujet moins stupide qu'à l'accoutumée ? :eheh:

Attention hein, on écorche pas big John comme ça sans s'exposer à un défilé de conséquences plus ou moins agréables :mrgreen:


Ben les films de ce genre, c'est assez stupide d'habitude. Cf. Halloween, hein, dans le genre c'est gratiné quand même.

Big John, les filles, je suis pas une groupie pour ma part. C'est pas que je le méprise, entendons nous, mais bon, ça me retourne pas plus que ça. Et en plus, je vois que ses CO, j'ose pas imaginer ses déchets.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Lun 11 Juil 2016, 22:25

Oui, j'ai vu passer ça, mais c'est malhonnête de brandir des références qu'on ne maîtrise pas bien...


C'est tout à ton honneur. Mais du coup tu passes à côté de la base du film. Du titre (VO) à la narration en passant par les thèmes profonds du film, tout est calqué sur les mythes lovecraftiens.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Chuck Chan » Mar 12 Juil 2016, 11:52

Pas évident de dire quelque chose de neuf sur Magnolia, mais tu as bien réussi, je trouve. Ton texte virevolte comme le film, c'est remarquable.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Nulladies » Mar 12 Juil 2016, 16:57

Mr Jack a écrit:
Oui, j'ai vu passer ça, mais c'est malhonnête de brandir des références qu'on ne maîtrise pas bien...


C'est tout à ton honneur. Mais du coup tu passes à côté de la base du film. Du titre (VO) à la narration en passant par les thèmes profonds du film, tout est calqué sur les mythes lovecraftiens.


Mince. Il va falloir que je rattrape ce retard impardonnable. :oops:

Chuck Chan a écrit:Pas évident de dire quelque chose de neuf sur Magnolia, mais tu as bien réussi, je trouve. Ton texte virevolte comme le film, c'est remarquable.


Merci à toi :wink:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Mar 12 Juil 2016, 23:15

Suffit de s'intéresser un peu à cet auteur et à ses nombreux mythes pour voir/revoir le film de Big John différemment :super:
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Tout de suite maintenant - 4/10

Messagepar Nulladies » Jeu 21 Juil 2016, 07:26

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Gadins à la française

Mais c’est ironique !
Voilà la réponse qu’on vous fourguera pour la quasi-totalité des reproches qu’on peut faire à l’endroit du dernier film de Bonitzer.
Ironique, la vision du monde de la finance, où chaque réunion redéfinit l’organigramme, comme pour un soap qui concentrerait une seule saison sur 90 minutes.
Ironique, ces atermoiements sentimentaux avec les deux sœurs qui partagent le même amant, les parents et leurs secrets enfouis, ce romanesque de bas étage qui voit la jeune génération reproduire les erreurs de la précédente.
Ironique, cette figure de l’ambitieuse (qui plus est, ironie au carré, fille du réalisateur) qui se taille un place comme le ferait un Rastignac 2.0, tout en faisant montre d’une moralité qui n’est pas de mise dans ce monde glacial et pourri jusqu’à la moelle, affirmation assénée par les ainés à grand renfort de sentences (Gregory, Wilson), d’acrimonie (Bacri) ou de Cognac (Huppert).
On reconnaitra à Bonitzer la capacité à mettre en place une atmosphère, notamment par le jeu sur les espaces : des bureaux immaculés de l’agence à la villa du grand patron, contrepoints à l’appartement étouffant du père, l’architecture prend le relai là où l’écriture, la plupart du temps, pèche. Cette sécheresse, qui confine même au fantastique lors d’une assez belle séquence, suffisaient à infuser la distance nécessaire par rapport au discours des personnages. Mais même sur ce point, les maladresses s’accumulent, notamment dans ce motif éculé des apparitions du chien, plus que dispensables.
Au-delà de la dénonciation plus qu’attendue, c’est la réversibilité des tons qui agace : à sans cesse jouer sur plusieurs tableaux, le réalisateur dilue son propos, qui semble au mieux frileux, au pire inepte : car s’il se montre assez distant, notamment avec sa protagoniste, les évolutions de la romance, jusqu’à ce plan final digne d’un soap, semblent vouloir reprendre les rails d’un récit formaté plus que saugrenu au vu des annonces faites auparavant.
En résulte un film bâtard, plutôt soigné dans sa réalisation, mais se drapant dans l’immunité de l’œuvre d’auteur à la française pour nous servir un discours éculé (la finance = le mal) nappé de la sentimentalité d’un téléfilm.
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Hardcore Henry - 3/10

Messagepar Nulladies » Ven 22 Juil 2016, 06:13

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Bas de game.

Hardcore Henry est un film entièrement tourné en caméra subjective : les prises de vues sont celles du personnage principal, et le spectateur a la sensation de l’incarner.
Oui, et donc ?
On court, on fait le Yamakasi, on se cache sous des voitures, on fait des sauts de dingue, on s’arrête jamais.
Et donc ?
Mais on est pas seulement Henry. On est HARDCORE Henry. Y’a tout l’arsenal russe disponible, des têtes qui explosent, du sang numérique en mode arrosage automatique, des snipers et des grenades.
Donc ?
Et un tank, un hélicoptère, même un cheval sans selle.
Oui ?
De la lingerie, des putes russes et de la coke.
Et ?
Des cyborgs, des mémoires effacées, des clones, des méchants albinos télékinésistes, tout le monde s’appelle Jimmy et meurt tout le temps.

Et ça n’arrête jamais, et c’est baroque, on a des hommages à Orange Mécanique, et on met même Don’t stop me now de Queen, c’est dire.
Oui, et donc ?
Ben, c’est tout. Le record n’est pas là où on l’attend, mais bien dans la laideur de l’ensemble. Et de l’ennui qu’il génère. On pense aux questions qu’ont dû se poser les concepteurs, et à toute cette énergie perdue au service d’un concept qui nous prive la plupart du temps de prises de vues mettant vraiment en valeur les chorégraphies imaginées. C’est nauséeux, bas du front et même pas drôle.

Hardcore Henry un jeu vidéo bas de gamme…dont la démo non jouable dure 96 minutes.
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Chaser (The) - 7,5/10

Messagepar Nulladies » Sam 23 Juil 2016, 05:58

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Urban glance squad

Pour son premier film, Na Hong-Jin vient parfaitement alimenter la vague du polar coréen dans laquelle Kim Jee-Woon s’est déjà illustré quelques années auparavant avec A Bittersweet Life : réalisation classieuse, ambiance ténébreuse, violence excessive, et enquête au long cours.
L’intrigue est ici néanmoins un peu plus originale que la sempiternelle question de la vengeance obsessionnelle. Le protagoniste n’a rien du beau gosse dont on excusera les méthodes expéditives au vu de la noblesse de sa cause, puisqu’il s’agit ici d’un ex-flic reconverti en mac contraint d’enquêter sur la disparition de sa marchandise.
Resserré sur 24 heures, le récit déjoue les attentes de l’enquête ou de l’identification du tueur : de ce point de vue, la rapidité initiale, (notamment dans la très bonne idée de cette rencontre par accident de voiture) loin de frustrer le spectateur, accroit son attention, puisqu’il se demande vraiment quelles directions va prendre l’intrigue.
La question centrale est celle de l’établissement de la justice, une problématique permanente du genre : loi du talion, ou digestion par un système lui-même corrompu, et donc inefficient. La progression est ainsi double, et croise à plus d’une occasion l’incompétence de la police, à la botte d’intérêts surtout politiques, et celle d’un individu, d’abord vénal puis progressivement ouvert à une forme d’humanité. Cette dernière question n’est pas la plus grande réussite du film, notamment dans le recours au binôme forcé avec la fille de la prostituée dont on ne sait assez rapidement plus trop quoi faire.
C’est surtout dans le programme de la chasse que se situe l’intérêt principal : jouets d’un psychopathe dont on ne sait jamais vraiment s’il a une longueur d’avance ou improvise dans la panique, la police comme le mac se retrouvent à chercher une aiguille dans une botte de foin. Les courses poursuites dans le dédale nocturne des ruelles piétonnes, les méandres juridiques permettant au suspect de s’en sortir à chaque fois mettent en place une structure étouffante dont suinte une noirceur assez efficace, dont les personnages ne sortent pas indemnes.
Si l’on fait preuve de tolérance quant à quelques ficelles un peu grossières du scénario (la facilité avec laquelle on relâche le suspect, avant même les résultats des tests ADN, la coïncidence de la rencontre dans l’épicerie…), The Chaser surclasse nettement ses camarades comme A Bittersweet Life ou à plus forte raison J’ai rencontré le diable : Na Hong-Jin ne sacrifie pas tout au profit de l’action ou de la surenchère, et ambitionne une architecture plus vaste, qu’elle soit sociale ou psychologique. Un regard acéré qu’on retrouvera encore plus prononcé dans son opus suivant, The Murderer.
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Murderer (The) - 7/10

Messagepar Nulladies » Dim 24 Juil 2016, 06:44

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Clandestin funeste.

Sur bien des aspects, The Murderer est l’expansion de The Chaser, le premier film de Na Hong-jin : reprenant ses deux comédiens en inversant leurs rôles, s’inscrivant sur des thématiques assez proches, au sein du polar coréen (vengeance, ultra violence), cet opus est plus long, plus ambitieux et plus vaste dans ses enjeux.
L’ancrage socio-politique sur la situation des clandestins chinois en Corée permet un statut particulier du personnage principal : clandestin, parachuté pour une mission éphémère, il n’est jamais à sa place. On retrouve cette volonté de mêler plusieurs enjeux, individuels et criminels, qui structuraient déjà The Chaser : ici, en plus d’exécuter un homme, le proscrit enquête sur la disparition de sa femme dont il a payé le voyage vers l’Eldorado coréen.
La première partie est de loin la meilleure : la nervosité de la mise en scène sur les parties de mah-jong dans lesquelles il se perd, la laborieuse mise en place du meurtre dans cette complexe cage d’escalier occasionnent de longues scènes dépourvues de dialogues dans lesquelles s’installe une atmosphère assez désespérée.
Na Hong-jin n’est pas très habile dans le domaine sentimental : la lourdeur des symboles (les cadres brisés du mariage ou de la photo de l’enfant), des images (les phantasmes d’adultère) plombent un peu la caractérisation du personnage, surtout au vu de son évolution sur l’intrigue générale.
Car la qualité reste celle des accidents de parcours : rien ne se passe jamais comme prévu, et le meurtrier, avant tout un « jonseonjok » (clandestin) est surtout un pantin. De carambolages en imprévus, Gu-nam est ballotté au gré d’un scénario qui ménage une violence croissante, et qui lorgne de plus en plus vers le cinéma plus balisé de Park Chan-wook et Kim Jee-woon. La transformation de Gu-nam en machine à tuer manque beaucoup de vraisemblance, et on lui préfèrera largement le personnage déjanté de son employeur, le génial Kim Yun-seok, mac rustre dans The Chaser. Trafiquant de chien à la machette leste, il transforme le film en une tuerie sans nom, dans laquelle, une fois encore, on ne peut se reposer sur le statut de héros ou de gentil pour s’assurer de voir certains épargnés au profit d’autres.
La violence, chez Na Hong-jin, est souvent laborieuse : certes, l’ennemi tombe vite, mais lorsque les protagonistes s’empoignent, les coups sont longs, la pénibilité affichée.
Dans un monde de plus en plus noir, où tout se trafique, des chiens aux migrants, le souffle est à la fois ample et court : les individus ne semblent agir qu’en se télescopant aux autres, n’avancer qu’à coups de lame dans les corps qui leur barrent le passage.
La routine guette tout de même, et le déséquilibre entre le film intimiste des débuts, et le primat accordé à la méticulosité, frustre un peu par le grand spectacle plus stérile auquel il finit par faire place. Na Hong-jin maitrise incontestablement la grammaire filmique : lui reste à trouver un sujet qui soit un peu plus personnel.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 24 Juil 2016, 07:14

Revu ni l'un, ni l'autre depuis leur sortie ciné. Je reste sur d'excellents souvenirs et c'est très bien comme ça. Hâte de découvrir The Strangers cette semaine même si l'accueil est mitigé en ces lieux.
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