[Milkshake] Mes critiques en 2011

[Milkshake]

Super 8 de J.J. Abrams

Super 8 montre toutes les limites du cinéma de JJ Abrams, le réalisateur se révélant un faiseur à l’efficacité indéniable en redonnant du peps à des franchises qui battaient de l’aile, ici il choisit pour son troisième film un hommage à tout l’univers de Spielberg, un projet qui au premier abord semble personnel portant le nom d’une passion pour le cinéma fait maison en super 8. En réalité, Super 8 se révèle rapidement être une sorte de menu maxi best of 80's bien calibré de tonton Spielberg avec la troupe d’enfants et son ET le tout dans un petit film catastrophe.

Au départ le réalisateur semble réellement vouloir filmer ces enfants tous relativement attachant qui s’épuisent à faire leur propre film de zombie mais en 1h40 cela passe vite à la trappe, Abrams applique sa technique show télé en concoctant toute les 10 minutes un passage à suspense/action souvent très appuyé pour garder un rythme soutenu, Abrams sacrifie son propre film sur l’autel de l’efficacité à tout prix.

A l’image de la rayonnante Elle Fanning tout le potentiel du film n’est qu’effleuré au lieu de cela Abrams insiste sur un trauma totalement inutile à son histoire, accumule des incohérences pour pouvoir absolument délivrer régulièrement des attaques Alien, le réalisateur a beau faire tout exploser en CGI, clignotés ses lampadaires et rajouter du flare = la marque de fabrique Abrams mais il garde précieusement hors champ son monstre pour ne le révéler que lors d’un final témoin de l’absente totale de gestion espace et tension nécessaire à ce type de passage. L’alien repart aussi vite qu’il est venu laissant un arrière-gout de "tout ça pour ça ?" bien que la séance soit passé à toute allure, on oubliera le film tout aussi vite.

Abrams plus qu’un faiseur se révèle être de plus en plus comme un bel opportuniste sa carrière se résume à du reboot de franchise maintenant il n’hésite plus à flatter l’égo de Spielberg en faisant de l’hommage sans âme pour pouvoir être produit.

6/10

[Waylander]

6 à ça et 3 à rencontres du 3ème type...

[Milkshake]

Bai ouai rencontre c'est un des pire Spielberg sauf si on aime Jean michel jarre qui tente de communiquer avec des gamins déguisé pour halloween.

[Alegas]

Life is very sweet, brother, who wish to die.

The Proposition de John Hillcoat

La proposition d’Hillcoat est de nous servir le western le plus atypique qui soit, une vision jusqu’au-boutiste d’un cinéma pouilleux, sanglant ou l’homme est réduit à l’état d’animal perdu sur une terre, un trou au fin fond du monde, imposant leur sauvagerie dans l’aridité d’un désert australien qui ne leur appartient pas.

Love. Love is the key. Love and family. For what are night and day, the sun, the moon, the stars without love, and those you love around you? What could be more hollow than to die alone, unloved?

A la seconde vision la structure du récit coupé en deux fil rouge est bien plus fluide, dès les premières secondes la voix charismatique Ray Winstone nous porte dans un déluge de violence, ou la photographie prend la teinte ocre du son décor. Les mouches volent sur les corps souillés en tête un Guy Pearce une fois de plus magistral ici squelettique à qui l’on offre la liberté en échange d’un duel fratricide.

Danny Huston en un regard capte toute la folie d’un être perdu qui s’interroge sur une vie sans amour et sans famille. Tout en contemplant une nature magnifié par le cadrage d’Hillcoat les étendues désertiques, les étoiles, le couché de soleil nappé d’une bande son planante de Nick Cave fait de proposition un western atmosphérique et brutal ou le loup est roi, entité diabolique qui effraie même les aborigènes.

Mr. Murphy, Russia, China, the Congo, oh, I have traveled among unknown people in lands beyond the seas. But nothing, nothing could have prepared me for this godforsaken hole.

A travers un déjanté John Hurt, Hillcoat expose toute la malveillance d’un peuple colonial envers ces nouveaux esclaves aborigènes qu’ils manipulent pour s’entretuer. Emily Watson vient contre balancer toute cette violence avec sa fragilité, tentant de recréer un espace de civilisation british pour apaiser les maux de tête de son homme submergé de douleur.

Hillcaot livre son lot de scènes marquantes dans des paysages ravageurs entre humour et noirceur, un voyage captivant dont le seul reproche est sa courte durée. La relation fratricide aurait mérité plus de temps d’écran beaucoup de questions restent en suspens sur la massacre originel et la scission entre ces deux frères.

9/10

[Eikichi Onizuka]

Watchmen de Zack Snyder

En adaptant la BD la plus ambitieuse de l’univers Comics, Zack Snyder possède un scénario mémorable qui brase énormément de thèmes adulte sur le désenchantement d’un monde de super héros, il peut ainsi pleinement se concentrer sur son plus beau travail formel, une stylisation de tous les instants qui donne vie aux cases d’une BD culte.

Dans sa version director’s cut, Watchmen est un récit de 3h dense, fluide, désabusé le tout porté par une réalisation imposante. Dès le générique d’ouverture mémorable, Snyder plonge le spectateur dans son univers avec une succession d’images ralenties ou les super héros côtoient les stars de l’histoire culturelle américaine, Watchmen une uchronie sombre dont on ne ressort pas indemne.

L’aspect le plus passionnant du film est sa structure sous forme d’enquête haletante menée par la voix rocailleuse de Rorsasch, Jackie Earle Haley aidé par des dialogues savoureusement cynique sur la nature humaine interprète magistralement ce sociopathe à la justice intransigeante. Watchmen peigne un monde ou les super-héros ont été poussés à un retraire anticipée. Véritable réflexion sur leur statut de demi-dieu rejeté par les foules et prise de conscience du ridicule de la course à l’armement alors que les USA et l’URSS sont à deux doigts de déclenché une troisième guerre mondiale.

Snyder se paye le luxe du temps pour donner un background à chaque personnage, le Comédien véritable parabole de cette énorme farce a beau être le salaud du groupe, Jeffrey Dean Morgan interprète au final le personnage le plus attachant, un super héros en fin de course plongé dans une solitude induite à son statut qui le poussera à se confesser à son seul ami, son ennemi juré.

Dr Manhattan déshumanisé et détaché de par sa science infuse, voit son passé et son avenir sa toute-puissance sera néanmoins déjoué par son attachement pour l’élastique Spectre Soyeux. Une beauté attirée par la fragilité du Hibou, jalousant sa double identité intacte. Watchmen est un saut incessant entre présent au bord du gouffre suite à la 3ème réélection de Nixon et un âge d’or passé.

Ozymandias golden boy au studio 64, multimilliardaire rêvant d’Alexandre le Grand et d’abolir les maux qui font souffrir l’humanité. Près à de grands sacrifices pour créer une paix utopique, il délivrera le plan parfait pour déjouer l’omniscience de Manhattan exploitant le peu d’humanité qu’il lui reste.

Watchmen condense par des mouvements gracieux toutes les excellentes idées de la BD, sous la pluie, la brume et les flammes, Snyder offre toute une panoplie d’ambiance visuelle qui grave la rétine. Néanmoins le réalisateur qui n’hésite pas à montrer plein champ une violence graphique pour livrer un film résolument adulte mais n’évite pas quelques excès qui empêchent Watchmen d’atteindre la stratosphère du plus grand film de super-héros.

Les placements de musique pop plus ou moins bien sentis à une overdose de ralentis sur la durée en passant par quelques fonds vert un peu trop flagrant pourtant indispensable à l’ampleur de cet excellent scénario mise en scène avec talent par Snyder des décors, aux costumes, photo, à la direction d'acteur en passant par le montage, il manquera juste un peu de finesse à Zack Snyder pour atteindre le niveau de perfection du récit d'Alan Moore.

Zack Snyder livre une mise en image quasi parfaite du plus ambitieux récit de super héros porté sur grand écran.

9/10

[Kakemono]

Rien a rajouter. J'ai toujours pas vu la DC, elle apporte un vrai plus?

[Milkshake]

Scalp il y a moyen que tu références cette critique à la place de mon ancienne critique ?

La DC ajouterais 24 minutes de plus d'après ce que j'ai vu ça rallonge pas mal de passage avec 2/3 passages inédit en plus. En tout cas je trouve les montage vraiment impeccable excepté peut être le flashback sur la mère du Spectre Soyeux qui revient 2 fois de suite, là c'est un peu lourd d'ailleurs sans 2,3 lourdeur de Snyder on avait le film ultime de super-héros

[Scalp]

C'est bon

[Milkshake]

Thx man

[Criminale]

Mon tout premier :

[padri18]

Très belle critique
Autant le premier visionnage au cinéma m'avait assez déçu, autant le deuxième en DC m'a complètement fait changé d'avis.

[francesco34]

Il faudrait vraiment que je le remate, j'avais été assez déçu au ciné, mais comme padri18 c'est pas impossible que je le revoie à la hausse...

[Milkshake]

Du coup j'ai relu la BD et clairement Snyder et les scénaristes ont fait les bons choix en supprimant pas mal de blabla inutile et en donnant du punch à pas mal de scènes, la seule grosse modification c'est la fin que je trouve bien meilleur dans le film.

Dans la BD c'est une invasion extraterrestre planifié un peu tiré par les cheveux.

En tout cas revoir Watchmen ça redonne espoir pour Superman si on laisse pas Snyder abuser de ces écrans vert et un scénario solide, il va pouvoir nous concocté quelques combats bien épique.

[Scalp]

La BD est le comics le plus surcoté qui soit.

[zack_]

C'est clair, le film est une total réussite car la BD est chiante à mourir alors que le film sauve la mise
Surtout le passage de Manhattan sur Mars c'est bien nul

Scalp il y a moyen que tu références cette critique à la place de mon ancienne critique ?

La prochaine fois édite la première ca permettra de garder le lien vers les anciens commentaires et nous facilitera la tache en tant que modo
merci