[Dunandan] Mes critiques en 2012

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Logan » Jeu 05 Jan 2012, 14:46

Normal c'est le grand attentat de Mann qui est référencé :mrgreen:

(Modo de merde)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Jeu 05 Jan 2012, 14:59

( c'est pas moi qui ai référencé pour ça :mrgreen: , bon je corrige )
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Jeu 05 Jan 2012, 16:46

En plus j'avais bien vérifié s'il était dans la base ou non, même quand j'ai vu le titre apparaître dans la fenêtre :| !
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11 Guerriers du Devoir (Les) - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 06 Jan 2012, 01:08

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais :



Les 11 guerriers du Devoir

Réalisé par Eiichi Kudo

Avec Junko Miyazono, Koji Nambara, Isao Natsuyagi, Kô Nishimura, Keiko Okawa, Ryutaro Otomo, Kei Sato

Historique, Japon, 1h35-1966

7.5/10


Résumé :
Le seigneur d’Oshi est tué par un seigneur voisin, reconnu pour sa cruauté. L’affaire est donnée sans suite par le pouvoir central, en raison des liens qui unissent le seigneur cruel au Shôgun. Mais 11 vassaux d’Oshi n’ont pas dit leurs derniers mots, préparant avec soin l’assassinat du cruel meurtrier de leur seigneur.


Image


Eiichi Kudo termine sa Trilogie par un épisode plus accessible et qui synthétise les précédents films. La narration est simplifiée, la voix off expliquant les événements historiques disparaît quasiment pour se concentrer sur l'essentiel : le sacrifice de quelques individus au nom de leur clan, et les efforts du gouvernement visant la protection du frère du shôgun afin de préserver la puissance du pouvoir central.

Je trouve que les dialogues cèdent peu à peu à l'action (surtout au début et à la fin). La narration et le nouveau cadre de l'action - les éléments naturels -, sont les points forts du film.

Un pouvoir central absurde, injuste, et impitoyable

Le fondement du pouvoir féodal et l'absurdité de son existence ont rarement été aussi explicites que dans l'introduction du film. En effet, le franchissement de la frontière du fief, et le meurtre impulsif d'un vassal voisin, dont le clan portera injustement la responsabilité (parce que le responsable du crime n'est autre que le frère du Shôgun, qui affaiblirait le pouvoir central s'il était accusé coupable), expriment à la fois l'injustice du pouvoir politique, et la volonté de ce dernier à accumuler ses ressources territoriales. Même dans leur droit, les petits vassaux se font manger par les plus gros, allumant ainsi la mèche de la rébellion.

Une rébellion qui s'exprime à l'état pur

Le cadre de la rébellion est très différent des deux précédents, ne se déroulant plus dans les palais ou les rues, mais en pleine campagne, sur le terrain du clan, avec cette magnifique image montrant des ruines de l'ancien château en arrière-plan, témoin du précédent démantèlement du fief. Et l'actuel responsable du clan-victime ordonne directement à l'un de ses vassaux de diriger l'opération-suicide visant le frère du Shôgun. Cette adresse directe et le lieu géographique libéré de toute codification domestique sont les signes d'une rébellion libérée de toute entrave superflue. Seule compte la loyauté des futurs exécuteurs.

Les tueurs sont-ils animés par l'esprit de sacrifice ou le besoin de se venger ?

Justement, le personnage principal incarne cette notion du devoir par excellence. En effet, il accepte de tout perdre pour exécuter sa mission : terres, femme (superbe image de tendresse entre elle et son mari, qui lui caresse doucement le visage), et rang. Ainsi, c'est le sacrifice d'un homme (et de ses complices) qui ne portera pas atteinte à l'honneur du clan. D'ailleurs, le seul critère qu'il accepte parmi les autres participants est d'appartenir à ce même esprit de sacrifice. Alors que ces derniers s'apprêtaient à attaquer le frère du Shôgun (et assouvir leur besoin de vengeance), le "héros" leur demandera de se faire Hara-kiri, qu'il empêchera au dernier moment (le beau-frère du héros, qui n'appartient pas au groupe rebelle, essaiera de venger son maître, ce qui se soldera par un échec). Malheureusement, les autres personnages sont à peine développés (moins que dans Le grand attentat) : on retrouve le cinéma-choral cher au cinéaste, avec des personnages unis dans la loyauté. Seuls deux d'entre-eux sortent du lot : un samouraï rônin qui se joint au groupe in-extremis, lié à aucun devoir, mais qui a la même soif de vengeance qu'eux. Comme le tyran qu'il souhaite exécuter, il est un vestige du passé, appartenant à un monde féodal en train de disparaître progressivement. Les autres personnages importants sont les femmes (plus en retrait que dans Le Grand attentat), celle du héros dont j'ai déjà parlé (qui se tuera lorsqu'elle saura que son mari ne reviendra pas), et une autre qui est la soeur d'un samouraï tombé malade et qu'elle remplace (dont le rôle est bref, mais important dans une certaine mesure).

Un assassinat sans cesse différé

La structure de l'assassinat est très différente des précédents films. Très rapidement, le groupe d'assassins est constitué, de même que les tentatives des attentats qui s'enchaînent, essuyant de nombreux échecs, mais aussi parce qu'elles n'arrivent pas toujours au bon moment (on voit d'ailleurs qu'un esprit de sacrifice uni est plus efficace que des individus isolés qui se vengent). Et quand ce dernier arrive, il se passe encore trois étapes qu'on ne voyait pas venir jusqu'à la scène finale, se déroulant en pleine nature (voilà de nouveau l'opposition nature/ville). Cette fin est probablement la meilleure de la Trilogie :
- D'abord, une scène en pleine forêt, l'épais brouillard qui bloque la vue, et les bruits de sabots qui précèdent l'arrivée des chevaux. L'attentat se déroule sans encombres en quelques minutes : ce serait la fin idéale, rêvée ... et c'est justement un simple fantasme.
- Ensuite se déroule la réalité. Au dernier moment, le chambellan du clan intervient pour annuler la mission, car le Shôgun lui aurait promis que justice serait rendue. Mais c'était faux. L'espoir d'une mission réalisée sans (peut-être) de victimes s'évanouit.
- Enfin, la bêtise et l'égoïsme du tyran le poussent à s'arrêter à un endroit stratégiquement difficile à défendre. Les assassins en profitent, et c'est un massacre. La bataille qui s'ensuit est un tourbillon de boue, de pluie, de brouillard, et de sang : les éléments se déchaînent, compagnons de la libération, mais aussi de la souffrance des sacrifiés. Le combat se termine par un duel à mort, probablement l'un des plus chorégraphiés de la Trilogie, alors que les autres sombraient dans le chaos (dont l'absence de clarté est compensée par la rage et l'implication des participants). Finalement, il ne reste plus un seul survivant, excepté le ronin vagabond qui décapite la tête du Seigneur et la prend avec lui : tout un symbole, à la fois de tristesse et de cruauté d'un samouraï de l'ancien temps. La voix off, qui avait quasiment disparue, affirme que le pouvoir central a été ébranlé et que le clan oppressé a été sauvé : pour une fois, ces sacrifices humains n'ont pas été vains.

Bilan

Pour terminer, je l'ai apprécié autant que Le grand attentat (et plus que 13 tueurs, le moins sympathique des trois), mais pour des raisons différentes. La simplification a des hauts et des bas : j'ai trouvé qu'il y avait moins de dialogues marquants (dont certaines synthétisent les états d'âme que l'on rencontrait dans les précédents films), et que les personnages étaient moins développés, mais en contre partie, certains plans sont plus faciles à saisir, il y a davantage de place pour l'action (surtout au début - l'énucléation du pauvre vassal - et à la fin - la décapitation -), et enfin il y a un climax efficace (soutenu par une musique sublime, épousant parfaitement la tension en train de s'installer).

Au final, une trilogie bien nihiliste, exposant des individus qui en perdant tout, y compris leur vie, réalisent leur idéal de liberté et de justice, mais qui n'est pas forcément intégré dans l'histoire officielle. Ce n'est peut-être pas aussi esthétique qu'un Misumi, aussi bien exposé qu'un Kobayashi (selon moi l'un des frères spirituels de Kudo concernant les thèmes), ou encore aussi bien raconté qu'un Gosha, mais je trouve que Kudo a un style bien personnel dans le genre historique (il faut d'ailleurs se munir de quelques connaissances de base sur le contexte pour ne pas être trop perdu), avec ses thématiques (très engagées politiquement parlant) et ses mises en forme propres (souvent signifiantes) qui mériteraient qu'on y prête attention. Sur la durée, je les reverrai certainement à la hausse.


Kudo réalise un très bon film de samouraïs, moins historique que les deux précédents, mais qui en résume l'essentiel : le sacrifice de quelques subalternes se rebellant contre l'absurdité et l'égoïsme d'un Etat féodal.
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Messagepar Scalp » Ven 06 Jan 2012, 07:56

Rien que pour le climax final t'as pas le droit de mettre moins de 8.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 06 Jan 2012, 07:59

J'ai beaucoup aimé le climax, mais après avoir vu le grand attentat, j'étais beaucoup moins bluffé par le film, surtout au niveau du traitement des personnages et des thèmes. En fait si je lui mets plus, je mets aussi plus au Grand attentat. C compliqué mon affaire !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Ven 06 Jan 2012, 08:00

Bein met plus, de toute façon c'est le top des chambara "historique" ( faut savoir revoir son barème quand on mate plusieurs film d'un même genre, c'est ce que je suis entrain de faire avec les westerns où je vais augmenter quelques notes que j'ai mit l'année dernière )
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Messagepar Dunandan » Ven 06 Jan 2012, 08:08

Justement, j'ai pas vu assez de films historiques japonais, et je reviendrai très probablement sur ces notes prochainement (j'ai dit dans mon bilan que je les reverrai à la hausse, car je ne suis pas habitué à un background aussi étoffé, ni à une réalisation de ce genre), même pour 13 tueurs, si j'ai le courage de le revoir.
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Messagepar Scalp » Ven 06 Jan 2012, 08:10

13 tueurs tu le reverras pas à la hausse :mrgreen:
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Messagepar Dunandan » Ven 06 Jan 2012, 08:15

C'est pourtant celui qui est considéré comme LE chef d'oeuvre de la trilogie par pas mal de critiques à cause l'innovation de sa réalisation pour l'époque. Ce n'est pas mon préféré non plus : je trouve que c'est le plus difficile d'accès niveau background, le plus radin côté action, le moins développé côté personnages, mais la prochaine fois j'aimerai faire plus attention à l'aspect formel (mode autiste) :mrgreen: !
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Messagepar Scalp » Ven 06 Jan 2012, 08:18

l'aspect formel est pas génial non plus, surtout si on compare avec les autres grand réal japonais de l'époque : Gosha, Kobayashi, Kuro, Misumi
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Messagepar Dunandan » Ven 06 Jan 2012, 08:27

C'est une forme qui se remarque moins par son aspect esthétique que par la manière dont elle exprime les choses : apparemment les relations de pouvoir (qui est quand même l'un des thèmes essentiels de la trilogie), d'après ce que j'ai lu ici et là sur quelques sites (et que j'ai effectivement remarqué à travers quelques plans que j'ai vu dans le grand attentat), sont très bien exprimées à travers la manière dont est placée la caméra, ou la manière dont le plan est composé. Je me prends la tête, mais j'ai envie de travailler la chose.
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Messagepar Scalp » Ven 06 Jan 2012, 08:30

Ca reste basique, c'est pas dur de placer sa caméra pour montrer le pouvoir, mate le 13 Tueurs de Miike, tu verras c'est meilleur.
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Messagepar Dunandan » Ven 06 Jan 2012, 08:32

Pas tant que ça, ça peut être très subtil. J'ai hâte de voir le Miike pour comparer, c'est très différent ?
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Messagepar Scalp » Ven 06 Jan 2012, 08:35

Non c'est la même histoire y a même des plans à l'identique, mais les 45 dernières minutes sont dantesque et enterre définitivement le film de Kudo.
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