♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦13 jours, 13 nuits Martin Bourboulon (France) (2025)(1H52) - 5.5/10
♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦J'ai toujours un souci avec les films inspirés d'une histoire vraie, surtout quand ils sont annoncés dès le début par un carton sans équivoque, parce que d'une certaine manière, ils nous mettent dans des conditions telles qu'il est quasi impossible de remettre en question ce qui est raconté.
Il est évident que le fond politique qui imbibe 13 jours, 13 nuits est d'une importance incontestable : il permet de faire la lumière sur la prise de Kaboul par les Talibans en aout 2021 par l'intermédiaire d'une mission d'exfiltration française de civils afghans ayant trouvé asile au sein de l'ambassade de France. Le travail de documentation de cette situation, qui est d'ailleurs toujours d'actualité, force le respect tant il paraît nécessaire.
Pour autant, se pose la question d'un film de fiction lorsque le récit n'ose que trop rarement s'extirper d'un syndrome Wikipédia un peu pesant. En effet, l'autobiographie de Mohamed Bida à l'origine du film plane fortement sur ce dernier, un peu trop à mon sens pour que d'un point de vue cinématographique, je m'y retrouve davantage. Disons qu'on sent rapidement l'ombre du matériau de base, notamment dans la restitution de certains personnages, comme celui d'Eva, sa mère ou encore Kate, la journaliste de guerre. Enfin, le point de vue franco-français du film m'a ennuyé, je le trouve un poil autocentré.
Personnellement, le fait de placer la maman dans le dernier bus avec la journaliste m'a peiné. On comprend rapidement qu'il est question de mettre en place un ressort narratif capable de faire durer les événements jusqu'à un climax attendu qui fait mal, je le concède : le son qui se fait la malle pour revenir progressivement, c'est toujours un truc qui fonctionne... — enfin, normalement ... encore faut-il ne pas avoir l'infortune que des petits couillons soient venus squatter la fin d'un autre film après leur séance, s'installant quelques rangs devant vous pour piailler comme des oies benêtes —.
Et ça ne manque pas, tous les rebondissements qui tournent autour de la maman perdue — de cette bague égarée (what ?) jusqu'à cette scène un peu gauche dans le bus entre cette dernière et Kate —, donnent l'impression de donner du grain à moudre à un récit devenu, malgré lui, un peu asthmatique; en ressort une impression de rythme changeant qui, à mon sens, dessert celui du film : j'ai décroché furtivement à ce moment-là.
En outre, si Roschdy Zem s'en sort avec les honneurs, je trouve qu'autour de lui, c'est parfois un peu plus compliqué. Les autres acteurs peinent à suivre le tempo qu'il impose, ce qui empêche l'émotion souhaitée par certaines scènes de trouver sa pleine expression, je pense par exemple aux interactions avec l'ami haut gradé afghan ou avec le responsable du commando français.
C'est dommage parce que niveau mise en scène, même si parfois ça fait un peu poseur (le plan-séquence du début), c'est pas mal gaulé du tout, mine de rien il y a une forte ambition dans ce film qui offre des moments marquants, notamment quand la liberté est donnée à la caméra de prendre de la hauteur pour laisser rendre compte de l'ampleur de l'horreur qui frappa, et continue de frapper l'Afghanistan : ces masses humaines gigantesques qui tentent désespérément de quitter le pays, forcément, c'est d'une tristesse sans nom et ça fout le frisson.